Documents Historiques divers

 

Accueil

 Curriculum vitæ

   Vente

 Fabrication

 Entretien

 Réparation

 Restauration

  Documentation

 Expertise

  Mon violon ?

 Galerie photos

 Contact

 

 

Accueil > documents historique divers.

Portrait de Duiffopruggar par le graveur lorrain Woeiriot en 1562 

Portrait de Tieffenbrucker - Duiffoprugcar.

Gaspard Tieffenbrucker ou Dieffenbrugger, luthier bavarois est né en 1514 à Tieffenbrugg. Il vint habiter Lyon en 1533, se maria ensuite à Füssen en 1544 mais était de retour à Lyon en 1553. Il reçut ses lettres de naturalisation en 1558 et francisa son nom en Duiffopruggar ou Duiffopruchar, Dieffopruchar, Duyfautbrochard, etc. Il meurt à Lyon en 1571. On lui connaît quelques authentiques violes et on lui attribue celle, célèbre dite "plan de Paris" appartenant au musée du conservatoire de Bruxelles.

Cette courte biographie est extraite de l'ouvrage d'Henry Coutagne "Gaspard Duiffoproucart", Paris, Fischbacher, 1893, in-8° de 79 pages.

Voir aussi l'ouvrage du Dr Waldner: "Die Heimat der Lautenmacher" de 1901, page 736.

A comparer avec la représentation extraite de l'ouvrage de médecine de Symphorien Champier daté de 1516 :

Symphonia Plato. 1516.

Accueil > documents historique divers.

CHARTE DES LUTHIERS DE MIRECOURT ET DE MATTAINCOURT

(Retranscription)

             François par la grâce de Dieu, duc de Lorraine et de Bar,  roi de Jérusalem, etc ... à tous présents et à venir, salut.

             Les maîtres luthiers faiseurs de violons de notre ville de Mirecourt nous ont très humblement fait représenter que pour prévenir et remédier, aux abus qui se glissent dans leur métier, de même que pour y établir un ordre, il conviendrait de les créer en corps de maîtrise au moyen de quoi il se formera de bons maîtres, qui en servant bien le public, conserveront à la ville de Mirecourt la renommée qu’elle s’est autrefois acquise de contenir d’habiles facteurs d’instruments.

            Pour à quoi il nous ont fait représenter un projet de règlement contenant différents articles et statuts, nous suppliant très humblement de les autoriser, et en conséquence de leur faire expédier nos lettres de Chartes sur ce nécessaires; à quoi inclinant favorablement après que la requête que les dits luthiers nous ont présentés à ce sujet a été vue en notre conseil qui ont été nommés et commis à cet effet et ayant sur ce leur avis.

            Nous de notre grâce spéciale pleine puissance et autorité souveraine, avons créé et érigé, créons et érigeons les dits maîtres luthiers et faiseurs de violons de notre ville de Mirecourt en corps de maîtrise auquel nous avons accordé et accordons les Chartes statuts droits et privilèges et immunités ci-après.

 Article 1

             Qu’ils auront pour patronne Sainte Cécile la fête de laquelle ils célébreront une messe haute et deux vêpres en la paroisse de Mirecourt et un service qui se fera le lendemain pour les confrères défunts. 

Article 2 

            Qu’il sera tous les trois ans le lendemain de la Fête de Sainte Cécile un maître dudit corps qui prêtera serment entre les mains du lieutenant général de Mirecourt, deux échevins et un doyen qui prêteront serment entre les mains dudit maître qui sera élu. 

Article 3

             Qu’aucun ouvrier ne sera reçu en l’exercice de la profession de luthier qu’après dix huit mois d’apprentissage dont il sera tenu de rapporter de bons certificats, qu’il n’ayt fait chef d’oeuvre tel qu’il sera indiqué par les maîtres du corps qui seront nommés par le maître de ladite confrairie, à charge aussi par celui qui sera reçu maître dudit corps de payer pour droit de réception une somme de cinquante francs barrois dont moitié appartiendra à notre domaine et l’autre moitié à ladite confrairie duquel droit de réception les fils de maître et ceux qui en épouseront les veuves ne payeront que moitié.

 Article 4

             Que le maître dudit corps aura droit de visiter avec les deux échevins les ouvrages faits par toute sortes de personnes qui se feront ou distribueront en la ville de Mirecourt et dans le lieu de Mattaincourt et de les saisir au cas qu’ils seraient trouvés n’être pas bien faits avec condamnation d’une amende d’un franc chacune pièce défectueuse outre la suppression d’icelle.

Article 5

             Que chaque apprenti sera tenu de payer à son entrée cinq francs et une livre de cire pour le service de la patronne dont le maître qui recevra ledit apprentit demeurera garant

 Article 6

             Que dans les lieux de Mirecourt et de Mattaincourt il sera fait annuellement quatre visites par les maîtres échevins et doyen chez les ouvriers de la dite maîtrise dans les temps qui seront trouvés convenables, le tout néanmoins sans frais. 

Article 7

             Que chaque pièce d’instrument sera marquée par le maître en charge qui sera obligé de se rendre en la boutique de l’ouvrier sur la réquisition verbale qui lui en sera faite, pour être en sa présence les noms et surnoms de l’ouvrier qui aura fait l’instrument marqué en caractère imprimés, pour la raison de quoi ledit maître percevra un droit de six deniers par chacune pièce d’instrument. 

Article 8 

            Un maître étranger qui voudra s’établir dans la ville et dans le lieu de Mattaincourt sera reçu sans frais en rapportant des lettres de maîtrise en bonne forme et en cas qu’il ne pourrait en représenter sera tenu aux charges ci-dessus exprimées. 

Article 9

             Le maître aura un registre dans lequel il insérera les recettes et dépenses des deniers qu’il recevra pendant le temps de sa gestion desquels il rendra compte annuellement en présence des autres maîtres dudit corps le lendemain de la Sainte Cécile ou autre jour commode qu’il aura convenu.

 Article 10

             Aucun apprenti ne pourra quitter le maître chez qui il sera pour aller chez un autre qu’en avertissant six semaines auparavant à peine de recommencer son apprentissage.

 Article 11

             Au cas qu’il arriverait des bois propres à faire des instruments lesquels n’auraient pas été achetés précédemment par un desdits maîtres il sera loisible à chacun d’eux d’en prendre à proportion de la quantité qui se trouvera en payant le prix qui en aura été fait depuis que ladite marchandise aura été exposée en vente à peine contre le refusant de cinq francs d’amende; à effet de quoi celui qui aura connaissance de l’arrivée et  exposition de ladite marchandise en donnera avis au maître dudit corps.

 Article 12

             Le maître dudit corps aura droit de faire assembler le corps à l’effet de quoi il le fera avertir la veille par le doyen et seront tenus tous les maîtres d’y assister, à peine d’une amende contre les défaillants à moins d’ excuses légitimes dont ils rendrons compte au maître dudit corps.

Toute lesquelles amendes seront applicables moitié au profit de notre domaine et l’autre moitié au profit de ladite confrairie, le tout sans déroger aux ordonnances rendues en faveur des étrangers.

 Article 13 

            Ordonnons que tous les articles ci-dessus seront observés par tous les maîtres qui seront résidant tant au dit Mirecourt, qu’à Mattaincourt.          

 

            Sy donnons en mandement à nos très chers et féaux les présidents conseillers, maîtres auditeurs et gens tenant notre chambre des comptes de Lorraine, Bailly, Lieutenant Général, Conseillers et gens tenant notre bailliage des Vosges séant à Mirecourt, et à tous autres qu’il appérera que du contenu aux présentes et de tout premier effet, ils fassent, souffrent et laisse jouir et user lesdits maîtres luthiers et faiseurs de violon de notre ville de Mirecourt pleinement, et paisiblement, cessant a été mis et appendu notre grand scel

                                                            Donné à Lunéville le 15 mai 1732

                                                            Signé Elisabeth Charlotte et contresigné plus bas Hennel

 

Dictionnaire portatif des Arts et métiers

contenant en abrégé l’histoire, la description et la police des arts et métiers, des fabriques et manufactures de France et des pays étrangers. Philippe Macquer. articles sur la lutherie de M du Moutie

Publié à  Paris, chez LACOMBE, Libraire, Quai CONTI. 1766, tome 2 

                LUTHIER ou FACTEUR DE VIOLONS.

                C’est l’artiste qui fait tous les inftrumens de mufique qu’on joue avec l’archet, comme Violons, Quintes ou Alto, Violoncelles, Contre-Baffes, Basses et deffus de Violes, Violes d’Amour, &c.Il fait auffi les inftrumens qu’on pince avec les doigts, comme le Luth, l’Archi-luth, le Thuorbe, la Harpe, la Guitarre, la Mandore, la Mandoline, le Pfaltérion, la Vielle, &c.

                Les Luthiers de Paris, quoique faifant un feul Corp avec les Facteurs d’Orgues, de Clavecins & d’inftruments à vent, s’appliquent uniquement à la facture des inftrumens ci deffus énoncés, qui les occupe affez s’ils veulent pouffer leur ouvrage à un certain degré de perfection.

                Le Luthier pour donner une belle forme aux violons, les fait fur les modèles ou patrons des habiles artiftes Italiens, qui fe font acquis à cet égard une réputation générale dans toute l’Europe. Le point principal pour la bonté de l’inftrument, eft de trouver de beau fapin vieux & fonore pour la table: on en fait venir du Tyrol, qui eft cenfé être le meilleur. Les cavités qu’on donne à cette table en forme de voute plus ou moins ceintrée, les épaiffeurs différentes qu’il faut obferver, la façon de placer en dedans la barre du coté du bourdon, qui eft la plus groffe corde du violon, la hauteur des écliffes, & enfin l’excavation du fond qui doit être correfpondante parfaitement à celle de la table, tout cela, joint à la vraie façon de former les deux ouvertures en forme d’S, qui doivent être à la table du violon, de placer l’âme & le chevalet, contribue effentiellement à la bonté de l’inftrument. L’âme eft un petit cylindre de bois que l’on place debout entre la table & le fond du violon, pour les maintenir toujours dans le même degré d’élévation. Le chevalet eft une planchette de bois de hêtre, plus ou moins évuidée à jour, que l’on place au deffus des S & qui fert à tenir les cordes dans le degré d’élévation convenable au deffus de la table du violon.

                On donne au violon un vernis pour garantir le bois de l’humidité & de la pouffière. Il feroit à fouhaiter qu’on fit encore en France ufage du vernis à l’huile, ainfi que les fameux Facteurs de violons Boquet & Pierray l’ont fait jadis, & comme le font encore tous les habiles Luthiers d’Italie, au lieu du vernis à l’efprit-de-vin qu’on emploie aujourd’hui, parcequ’il eft plus aifé à fécher. La façon de placer le manche en talus imperceptiblement penchant en arière, donne non-seulement beaucoup d’aifance à jouer cet inftrument, mais auffi elle augmente le volume du fon, fur-tout dans les baffes, parceque les cordes étant plus élevées, vibrent avec plus de force & de promptitude.

                La touche & la queue du violon font odinairement de bois d’ébène. La touche eft la partie fur laquelle les doigts font toucher les cordes lorfqu’on joue l’inftrument; la queue eft celle à laquelle les cordses font attachées par en bas, tandis qu’elle font roulées par le haut au tour des chevilles placées dans les trous dont la tête du violon eft percée. Au haut de la touche il y a une petite élévation qu’on appelle le fillet, qui fert à empêcher que les cordes ne sappuient fur la touche, lorfquelles font tendues.

                L’Archet doit être proprement travaillé en bois d’Inde garni de crin blanc tendu le long de l’intérieur du bâton, à l’extremité inférieure duquel eft cachée une vis par le moyen de laquelle on peut tendre l’archet plus ou moins. Tout ce travail regarde les garçons ou apprentifs de l’artifte; il y a même à Paris des perfonnes qui ne font que ces petits ouvrages accessoires, le Facteur ne fait que les mettre enfemble & les appliquer au corp de l’inftrument.

                Les meilleurs violons qui aient jamais été faits, font ceux de Jacob Steiner, qui au milieur de fiècle paffé vivoit dans un petit bourg du Tyrol nommé Abfam proche Infpruck capital de ce pays. Ce célèbre artifte, qui a travaillé pendant plus de foixante dix ans, avec une quantité d’ouvriers qu’il avoit dreffé, finiffoit tous les violons de fa propre main, & il en a fait un nombre prodigieux, étant parvenu à l’âge de près de cent ans? Les violons originaux de ce fameux ouvrier, c’eft à dire ceux auxquels aucun Facteur moderne n’a touché en dedans, font très rares, & on les paye jufqu’à deux cent piftoles, & même au-delà.

                Les violons de Crémone, quoique très bons, ne tiennent que le fecond rang; il y en a de deux fortes: favoir, ceux qui ont été travaillés par  les Amati, & ceux qui font de la main de Stradiuarius. Entre les premiers, ont excellé:  1°. André Amati, qui a été le Maître de Stainer, au commencement du siècle paffé. Ses violons, quoique d’une forme défagréable, font très recherchés par ceux qui les aiment d’un fon doux & gracieux.. 2°. Les frères Antoine & Jérôme  Amati, qui étoient contemporains de Steiner; ils ont fait des violons excellens, dont le prix va aujourd’hui à cent piftoles. 3°. Nicolas Amati, qui ne fut guère inférieur aux autres, mais dont la célébrité n’eft pas fi grande, attendu que fes ouvrages ne fe trouvent pas toujours d’une bonté égale.

                Entre les ouvriers fameux plus modernes, on compte Antoine Stradiuarius, qui ainfi que Steiner, a fait une prodigieufe quantité de violons, & qui eft arrivé comme lui à l’âge le plus avancé. Il a donné à fes inftrumens un fon mâle & très fort. Les Amati ont fait des violons bombés & voutés; Stradiuarius les a fait quafi tout plat, & a réuffi à les rendre excellents.

                Entre les Facteurs établis en france, ont excelllé, Boquet, Pierray & Castagnery: il y a quelques violons de ces trois Artiftes qui ne le cedent guere à ceux de Crémone, & qui font fouvent vendus à un très haut prix.

                Tout ce que nous avons dit de la ftructure des violons, doit être obfervé, proportion gardée, dans tous les autres inftruments à archet mentionnés ci-deffus.

                Tous les inftrumens qu’on pince avec le doigt, comme Luth, Archi-Luth, Thuorbe, &c. ont une conftruction toute différente; leur table d’harmonie étant toute platte, fans écliffes, & formé d’un nombre de petite planches affemblées à peu près comme les douves d’un tonneau. La guittarre, inftrument de fantaifie, propre à accompagner la voix feule, a pris une vogue à Paris, fur tout parmi les Dames, qui n’ignorent point que l’attitude dans laquelle on joue cet inftrument leur donne occafion de faire remarquer une partie des graces dont la Nature les a douées.

                Un autre inftrument pincé, qui depuis cinq à fix ans eft fort fêté à Paris, c’eft la Harpe, fur-tout telle qu’elle eft travaillée à préfent, c’eft à dire, avec des pédales qui  la rendent chromatique, & qui en preffant un demi ton plus haut les cordes qui leur font relatives, font tous les diefes & les B mols. Les Luthiers de Paris réuffiffent très bien dans ce travail. Il y a plus de trente ans que ces Harpes à pédales ont été inventées par un Italien nommé Petrini, qui étoit le plus habile joueur de cet inftrument. Ainfi c’eft mal-à-props que M de Garfault dans fon Notionnaire général, a attribué cette invention à un Allemand qui exifte encore à Paris, & qui eft de trop bonne foi pour voulir s’en approprier l’honneur.

                Les Luthier à qui l’on donne auffi le nom de Faifeurs d’unftrumens de mufique, ne furent réunis en Corp de Jurande, que fous le règne de Henri IV en 1599.

 Les Lettred-Patente pour la création de ce nouveau Corp de Jurande, qui n’avoient d’abord été enregîtrées qu’au Châtelet, le furent long-tems après au Parlement, par arrêt du 6 Septembrte 1680.

                Par ces Statuts, nul ne peut tenir boutique qu’il n’ait été reçu par les deux jurés en charge, qu’il n’ait fait chef-d’oeuvre ou expérience fuivant fa qualité, & qu’il n’ait fait preuve de son apprentiffage; defquelles pbligations ne font pas exempts les privilégiés pourvus par les Lettres de Maîtrife du Roi & des Princes ou Princeffes.

                Les Jurés ne peuvent être que deux ans en Charge; l’apprentiffage eft de fix années, dont font exempts les fils de Maîtres, auffi bien que du chef-d’oeuvre.

                Un Maître ne peut avoir plus d’un apprentif à la fois; il peut cependant commencer un fecond, les quatre premières années du premier étant finies.

                Un Maître ne peut avoir plus d’une boutique.

                La veuve peut exercer à l’aide d’un Compagnon apprentif de Paris. Il y a actuellement à Paris environ cinquante Maîtres de cette Communauté.

 

Expertise > documents historique divers

Dépôts de marques

Les luthiers mirecurtiens déposaient les marques qu'ils inventaient ou rachetaient au tribunal de commerce, et un certain nombre sont conservés aux archives départementales des Vosges comme ce dépôt de Laberte-Humbert en 1889. Nous les avons toutes répertoriées.

Patience... Les documents s'affichent lentement !

Dépôt de marque au tribunal de commerce.

Dépôt étiquette Clotelle. Dans le catalogue Laberte de 1912, cette étiquette est plus élaborée et décorée. Cela permet une datation.

 

 

              

        Fax : .      

luthiers@luthiers-mirecourt.com

                                                                                                   Retour début de page.