Jacquot "La lutherie lorraine et française"

 

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Documentation  >  Jacquot 1912

 Pour alléger le document, nous n'avons pas inclus les illustrations.

ALBERT JACQUOT

 

.MAITRE LUTHIER

MEMBRE NON-RESIDENT DU COMITE DES BEAUX ARTS DES DEPARTEMENTS

 

LA LUTHERIE

LORRAINE ET FRANCAISE

 

 

DEPUIS SES ORIGINES JUSQU’A NOS JOURS

D’APRES LES ARCHIVES LOCALES

 

 

 

 

PRÉFACE DE M. J. MASSENET

 

 

PARIS

LIBRAIRIE FISCHBACHER

 

RUE DE SEINE

1912

 

 

AVANT-PROPOS

 

 

« La lutherie n'est pas un simple métier ; c'est un art. » Ainsi s'exprimait, il y a un siècle, l'auteur de La Chélomomie ou le parfait luthier, l'abbé Sibire, inspiré par Nicolas Lupot, le maître luthier, une des gloires de la facture lorraine et française (La Chélomomie ou le parfait luthier, par M. l'abbé Sibire, Paris, 1806)

Cet art, qui tient tout à la fois de la sculpture pour la coupe du bois, de la peinture par l'étude des vernis, de l'acoustique par la production du son, et du dessin par la noblesse des formes, rentre, il nous semble, très logiquement dans le cadre de notre étude sur les artistes de notre province.

Nous ne ferons pas ici l'histoire des instruments à cordes ; mais, dans ce court avant-propos, il convient du moins de dire en quelques mots ce que nous savons au sujet du violon.

L'Inde paraît être le pays d'origine des instruments à cordes frottées ; c'est sur le ravanastron qu'on peut fonder cette hypothèse.

En Europe, le crooth trithandi, des bardes de la Grande-Bretagne, est le plus ancien spécimen de ce genre.

Vient ensuite, d'après les auteurs les plus autorisés, l'instrument des Arabes importé en Occident par les croisades, le rebab, transformation du ravanastron, dont le nom s'est changé en celui de rebec. C'est de lui que parle Aymeric du Peyrat, au XIIIe siècle (Du Cange, Glossarium). Nos ancêtres trouvaient à l'émission des sons de ce modeste instrument à deux ou trois cordes, des charmes que le raffinement de nos jours ne comprendrait plus. La gigue formait le dessus du rebec, avec la riibebe comme alto et la trompette marine ou monocorde comme basse. Le rebec se transforma, en ce XIIIe siècle même, d'après les récits de Guillaume de Moravie, en un instrument plus complet, plus riche de forme, agrémenté de trois à six cordes et dont les reproductions exactes se voient dans les chapiteaux et les portails de nos monuments de ces époques lointaines.

La vièle à archet, après avoir été l'instrument favori des trouvères, des ménestrels, se transforma à son tour et devint la viole à cinq et à sept cordes, pour faire, place enfin et définitivement au violon et aux instruments du quatuor moderne.

C'est précisément ici que se pose la question, si intéressante, de l'époque approximative de l'apparition du violon : mais il ne faudrait pas croire que c'est d'un seul essai que le violon naquit.

Combien de recherches, de patientes expériences, les luthiers n'ont-ils pas dû tenter avant d'établir la forme, la proportion que, sans risquer de modifier le timbre, on ne peut changer dans la structure des instruments à archet, du violon et de ses dérivés.

Sans avoir la prétention de fixer une date, nous avons acquis la certitude, grâce au présent travail, que le violon proprement dit prit sa forme traditionnelle à la même époque, à peu près, en Lorraine qu'en Italie.

Au début de nos études sur la lutherie et sur les instruments de musique (La Musique en lorraine, 1882. Paris, Fischbacher ; Dictionnaire des instruments de musique, Ibid., 1888), nous pensions aussi, comme d'autres auteur, que c'était à l'Italie seule que revenait l'honneur de la création du violon. Mais déjà en 1896, dans la petite notice écrite sur la famille des Médard, les luthiers lorrains, nous établissions que le premier des luthiers de ce nom, Claude, était mort avant 1597 à Nancy. Or, tous les auteurs s'accordent à dire qu'André Amati, le plus ancien des luthiers de l'Italie, dont on a vu un instrument daté de 1546 et qui figurait dans la collection du comte Cozio di Salabue, n'était à vrai dire qu'un rebec et qu'il avait été primitivement monté à trois cordes, sa transformation en violon à quatre cordes étant bien postérieure (Georges Hart, Le Violon, p. 66.).

D'autre part, si l'Italie peut, à juste titre, revendiquer un maître de l'importance d'un Amati, il est prouvé que la Lorraine, à la même époque, possédait des chefs d'école véritables, tant à Nancy, avec les Renauld et les Médard, qu'à Mirecourt, avec les Tyversus et les Dieudonné Montfort.

D'après un manuscrit de M. Iverneau, de Mirecourt, datant de 1866 environ, «la lutherie de Mirecourt ne remonterait guère au-delà de cent cinquante ans, et vers cette époque un luthier, élève d'Amati, dit-on, alla s'établir à Saint-Avold (Moselle), son pays natal, y enseigna son art à un jeune homme de Mirecourt, nommé Grandgérard, lequel, après son apprentissage, se fixa en cette ville et formait à son tour de nombreux élèves, les Médard, les Nicolas et autres».

Nous avons cité ici, pour la forme, cette assertion, qui nous paraît fantaisiste sur plusieurs points, d'abord parce que, en se reportant à cent cinquante ans environ avant 1866, on arrive à la date de 1716 et que les Médard exerçaient déjà à Nancy avant 1597.

Ensuite les Nicolas datent de la seconde moitié du XVIIIe siècle, et le nom du premier luthier, Grandgérard à Mirecourt, nous y apparaît en 1776 dans les registres des contribuables.

De plus, la lutherie de Mirecourt, d'après les documents des archives, indique Dieudonné Montfort, faiseur de, violons, en 1602.

Nous avons voulu, cependant, examiner sérieusement la question, et nos recherches à Saint-Avold n'ont abouti quel nous indiquer un luthier que nous rencontrions d'abord à Nancy vers 1750, Christophe Ray ou Rech, puis se fixant à Saint-Avold, en 1757. Nous dirons, à propos de Tywersus, ce qui semblerait se rattacher à l'indication très vague et aucunement documentée de M. Iverneau.

Jusqu'ici quelques auteurs ont écrit sur les luthiers et sur l'art de la lutherie. Ils se sont adressés, n'étant pas praticiens, à quelques luthiers contemporains, et ont ainsi recueilli des documents verbaux plus ou moins authentiques.

Tels les ouvrages de M. Vidal, de M. Laurent Grillet, qui reproduit à peu près celui du précédent, et de plusieurs autres auteurs.

Il nous a paru indispensable, pour écrire une telle étude, de puiser les renseignements aux sources des archives. Depuis 1882, nous avons dirigé nos recherches dans les registres de l'état civil de Nancy, de Mirecourt et d'autres villes lorraines, ainsi que dans ceux des contribuables et des corporations jusqu'en 1789.

Nous présentons donc ici un travail documenté où rien ne doit être laissé aux suppositions et à la fantaisie, et qui relève forcément des erreurs nombreuses commises jusqu'ici. Ces rectifications portent sur les noms des Lupot, des Jacquot, des Vuillaume, des Nicolas et jusque sur les familles des petits maîtres dont on sera surpris de retrouver des descendants émigrés en France et dont on ne soupçonnait pas l'origine lorraine.

Nos recherches ont été des plus productives et à la nomenclature biographique des maîtres et luthiers des siècles passés, appartenant véritablement au duché de Lorraine, nous avons réuni, dans ce travail, celle des maîtres et des luthiers devenus français de nationalité lors de l'annexion à la France, ainsi que celle des luthiers d'origine véritablement française.

Indiquons, à titre de preuves, les transformations que la lutherie italienne voyait s'opérer, notamment à Brescia, vers la seconde moitié du XVIe siècle.

Une de ces preuves se trouve dans les instruments rappelant les formes de la vièle à archet. Nous voulons parler de la vièle que le célèbre Gaspard da Salo construisit et que l'on a pu admirer à l'exposition centennale et rétrospective des instruments de musique, organisée avec notre concours à Paris en 1900. Cet instrument porte la date de 1561. C'est de là, il nous semble, que l'on peut établir le commencement de l'évolution italienne vers le violon, puisqu'il faut bien avouer que l'on ne peut considérer sincèrement Jean Kerlino, Breton d'origine, établi à Brescia vers 1450, que comme un faiseur de rebecs ou de vièles à archet.

On peut plus sérieusement attribuer la véritable forme du violon à Paolo Maggini (1590 à 1640), de Brescia, quoique les formes de ses instruments soient encore un peu alourdies et de grandes proportions. Or, c'est vers la même époque que celle où André Amati exerçait son art, que Tywersus (Les renseignements sur Tywersus ont été donnés par le célèbre luthier Nicolas Lupot) et Nicolas Renault, de Nancy, sont désignés comme facteurs de violons. (La fille de ce dernier est marraine à Nancy, le 10 novembre 1611.) Il était élève de Tywersus, facteur de violons des ducs de Lorraine. Nicolas Renault, d'après certains auteurs, tels que Fétis, jules Gallay, est allé à Paris, de 1566 à 1572, travailler avec deux des Médard et André Amati, pour construire les instruments de la chapelle de Charles IX, roi de France. Donc, l'école lorraine était contemporaine, égale au moins, pour la facture du violon, à l'école primordiale italienne, c'est-à-dire à celle d'André Amati. Il est ainsi évident que les maîtres de ces deux écoles avaient des rapports entre eux.

Ceci posé, abordons la question de l'importance considérable, tant pour le nombre que pour le mérite artistique, de l'école lorraine, seule racine de notre école française.

Notre travail présente un nombre de plus de mille luthiers, la plupart originaires de Mirecourt, les autres de Nancy. Les facteurs d'archet sont près d'une centaine, et ceux qui firent le commerce des violons dépassaient, à la fin du XVIIIe siècle déjà, le chiffre de soixante-dix à Mirecourt.

On demeure étonné que, dans, une petite ville telle que Mirecourt, l'art de la lutherie, depuis plus de trois siècles, ait été cultivé, maintenu aussi profondément et d'une manière aussi vivace. Et ceci est d'autant plus remarquable, qu'il y a longtemps que les écoles illustres de Brescia et de Crémone ont disparu.

Les archives de Mirecourt furent malheureusement détruites en 1475 et 1477, pendant les guerres entre René II et Charles le Téméraire, ainsi que le constate une requête de 1557, adressée par les habitants à Nicolas de Vaudémont.

Il est curieux de remarquer que pour qualifier ceux qui construisaient les instruments à archet, on se servait, dès le XVIe siècle, dans les actes civils, de la mention : faiseurs de violons. De 1677 à 1737, on les appelle facteurs de violons, et ce n'est qu'en 1738, en Lorraine, dans les registres des contribuables et de l'état civil, qu'on voit apparaître le mot luthier, qui s'est conservé jusqu'ici pour désigner seul celui qui construit lui-même les instruments à cordes et à archet.

M.Tolbecque, dans son intéressant livre L'Art du luthier, nomme les facteurs de violons violoniers, estimant qu'il convient de lancer ce mot nouveau pour qualifier plus véritablement ceux qui s'adonnèrent à la facture du violon. Nous sommes heureux de signaler à notre éminent confrère que cette appellation se rencontre dans les archives de notre Lorraine pour qualifier ceux qui, dans nos provinces, exerçaient cet art et cela dès le XVIIe siècle. Le mot fit donc fortune à cette époque et M. Tolbecque en sera satisfait ; convenons qu'il était plus rationnel pour désigner les faiseurs de violons, violes, etc. que celui adopté généralement après. Le mot luthier, en effet, ne devrait indiquer que celui qui fait les luths, instruments à cordes pincées, abandonnés depuis longtemps, et non celui qui construit les instruments à archet.

Dans l'ouvrage de M. Vidal (Vidal, Les Instruments à archet), il n'est question que d'une cinquantaine de luthiers de Mirecourt.

Nous avons donc pensé qu'il était utile de donner, non pas un, liste brève de l'importante lutherie lorraine et française, mais un recueil biographique de chacun de ces artistes, en nombre considérable, si l'on songe que pendant les deux derniers siècles Mirecourt ne comptait pas plus de 1.500 à 2-000 habitants environ.

Du reste, il est prouvé que les ducs de Lorraine reconnaissaient l'importance de cette école, puisque le duc François donna, le 15 mai 1732, des chartes pour les luthiers et faiseurs de violons de Mirecourt et de Mattaincourt (Archives de la Lorraine, B 174, f° 65.),

Dans ces chartes, nous relevons certains détails intéressants ; les maîtres luthiers et faiseurs de violons de Mirecourt se plaignaient « des abus qui se glissent dans leur métier, demandant de les créer en corps de maîtrise, au moyen de quoi il se formera de bons maîtres qui, en servant bien le public, conserveront à la ville de Mirecourt la renommée qu'elle s'est autrefois acquise, de contenir d’habiles faiseurs d’instruments ».

Cette dernière phrase de la charte de 1732, consacrant « la renommée autrefois acquise par la ville de Mirecourt, de contenir d'habiles faiseurs d'instruments », confirme catégoriquement ce que nous déclarions précédemment à ce sujet.

Les faiseurs de violons et les luthiers eurent pour patronne sainte Cécile ; tous les trois ans, on élisait un maître de la corporation, prêtant serment entre les mains du lieutenant-général, de deux échevins et d'un doyen de Mirecourt.

Pour être reçu luthier, il fallait dix-huit mois d'apprentissage, avoir de bons certificats, faire un chef-d’œuvre selon les indications des maîtres et échevins et être examiné ensuite par les maîtres du corps, nommé par le maître de la confrérie. Le droit de réception était de 50 francs barrois, dont 25 appartenaient au domaine et le reste à la confrérie. Les fils de maîtres ou ceux qui en épousaient les veuves ne payaient que 25 francs.

L'article 4 de ces règlements donnait au maître de la corporation, accompagné de deux échevins, le droit de saisir les ouvrages mal faits et de condamner les délinquants à 1 franc d'amende pour chaque pièce défectueuse. Ces visites avaient lieu quatre fois par an.

Quant à l'article 7, il nous a donné la clé de la question que, jusqu'ici, personne n'avait soulevée ni résolue : celle de savoir pourquoi les luthiers anciens de Mirecourt marquaient leurs violons au dos extérieurement et intérieurement par un fer chaud portant leurs nom et prénoms. C'était tout simplement le droit de contrôle de la maîtrise. En effet, il est dit que « chaque pièce d'instrument sera marquée par le maître en charge, qui sera obligé de se rendre en la boutique de l'ouvrier sur la réquisition verbale qui lui en sera faite, pour être, en sa présence, les nom et prénoms de l'ouvrier qui aura fait l'instrument marqués en caractères imprimés et, pour raison de quoi, ledit maître percevra un droit de 6 deniers par chaque pièce d'instrument ».

L'étranger qui arrivait à Mirecourt était obligé d'apporter les lettres de maîtrise. L'apprentif quittant le maître le prévenait six semaines à l'avance, sous peine de recommencer chez le nouveau patron son apprentissage.

Nous avons pensé qu'il était bon d'ajouter aussi, à notre essai, les noms des facteurs d'archets et des luthiers qui figurent dans les registres des contribuables parmi ceux qui s'occupaient de la vente de la lutherie lorraine.

Résumons aussi, en quelques lignes, certains détails importants consignés dans notre travail.

Les Aldric ont leur origine à Mirecourt, au commencement du XVIIIe siècle, et l’on saura désormais que le célèbre Jean-François, le luthier réputé de Paris, était né à Mirecourt le 28 avril 1765. Il en est de même pour la famille des Antoine, des Aubry, des Bassot et de tant d'autres à des dates diverses.

Jean-François Charotte, le luthier de Mirecourt, servit de témoin au mariage de son confrère Jean Bourgard à Nancy en 1775. Les fameux luthiers du nom de Breton et de Chapuis ont désormais leur généalogie exacte, permettant d'attribuer à chacun les œuvres qui lui sont propres.

Nombreuse était la lignée des Desgornets, tous luthiers ; des Didelin, dont Joseph, l'un d'eux, avait à Nancy pour enseigne « A la guitare des Dames de France ». La famille de nos célèbres luthiers de Paris, les Gand, prend son origine à Mirecourt, en 1748, avec Charles-Michel, père de François Gand et aïeul de Charles-François Gand.

Les Henry, de Mirecourt, y exercent la lutherie dans le milieu du XVIIe siècle. Huel, le luthier parisien, reprend son droit de cité ; il était né à Mirecourt et y resta jusqu'en 1774. Notre famille y a ses ancêtres dans la lutherie depuis le XVIe, siècle avec André Jacquot, décédé avant 1616, et s'y est continuée jusque nos jours en s'alliant à celle des fameux luthiers qui portaient le nom réputé de Vuillaume.

Il nous a été donné de retrouver à Nancy l'acte de naissance du luthier renommé Jacques Lafleur, acte vainement recherché jusqu'ici.

Les Louvet, maîtres jurés comptables parisiens, exerçaient déjà au XVIIIe siècle à Mirecourt, avec Didier et Nicolas Louvet l'un de ses descendants y fut reçu, en 1770, en qualité d'apprentif luthier.

Mais c'est surtout dans les généalogies des Lupot que nous avons pu apporter une lumière utile. Les erreurs sur cette famille abondent dans les ouvrages parus jusqu'ici. On ne peut en tenir une rigueur trop grande aux auteurs, qui cependant auraient dû prendre leurs renseignements aux sources, c'est-à-dire aux archives du pays d'origine ; mais la faute en est aussi à cet usage que l'on avait de donner au baptême à un fils, le même prénom que celui porté par le père ou l'aïeul. Trois membres contemporains les uns des autres, de la même famille Lupot, portent le même prénom de Jean.

Il s'agissait surtout d'élucider la question concernant la filiation directe de François Lupot, le père du fameux Nicolas Lupot surnommé le Stradivarius français, luthier lui-même, et originaire de Mirecourt.

On déclarait François Lupot né en 1736, alors que la date exacte est le 5 juillet 1725, d'après le document que nous avons retrouvé.

Personne, jusqu'ici, non plus ne savait que la mère de notre éminent luthier Nicolas Lupot était Marie Touly, fille du luthier de ce nom établi d'abord à Nancy et ensuite à Lunéville, où elle épousait, en 1754, François Lupot, le père de Nicolas.

Les Médard, de Nancy, dont nous avons parlé précédemment et sur lesquels nous avons écrit une étude spéciale eu 1896, ont ici la place d'honneur que leur assignent leurs œuvres.

 

On possède des instruments sortis des mains de ces luthiers fameux, et, à ce sujet, l'avis du réputé expert, feu l'ancien maître luthier Chanot, nous revient à l'esprit.

Il nous disait, et Fétis l'a aussi proclamé, que les violons de certains Médard étaient en tous points semblables aux plus beaux Amati. Ces deux maîtres ajoutaient que plusieurs de leurs œuvres avaient, dans la suite, reçu par certains réparateurs une étiquette du maître crémonais sans qu'une différence de facture puisse être établie entre les instruments des luthiers lorrains et ceux du maître italien.

Dieudonné Montfort est le plus ancien facteur de violons mentionné à Mirecourt dans les registres des contribuables, datés de 1601

Nous terminerons ici le rapide exposé de ce que notre travail contient de documents inédits, en citant les noms des Pique, des Remy, des Renault, des Touly, des Trévillot, dont un seul de la famille restait connu et que nous retrouvons au nombre de seize, tous luthiers.

Ajoutons enfin ceux des Vuillaume, dont le dernier des descendants, Jean-Baptiste, illustra la lutherie lorraine et dont le nom demeurera parmi ceux de nos luthiers français modernes qui ont tenu la réputation de leur art à une hauteur égalée seulement par les maîtres italiens des XVIIe et XVIIIe siècles.

C'est à la mémoire de ces maîtres lorrains, dont plusieurs sont nos ancêtres, que nous avons tenu à honneur de consacrer ce souvenir, avec la satisfaction aussi d'avoir aidé à leur restituer leurs œuvres et d'avoir montré en même temps que notre pays pourra revendiquer justement leur origine.

 

A. J.

 

 

 

INTRODUCTION

 

1

EXPOSÉ TECHNIQUE

 

DE LA FACTURE DES INSTRUMENTS A ARCHET

 

LES VERNIS

 

Un point sur lequel il faut insister est celui qui, dans l'art de la facture des instruments de musique, se caractérise d'une façon toute particulière. Nous voulons parler de la qualification qu'il faut attribuer spécialement à l'ouvrier ou à l'artiste qui construit personnellement ces instruments ; or, dans le groupe de ces facteurs, c'est celui qu'on nomme velonier puis violonier, à qui il convient de donner seul le vocable de luthier.

Les anciens maîtres étaient justement jaloux de cette prérogative et l'usage actuel, à de très rares exceptions, paraît vouloir la maintenir.

En effet, il semblerait inexact, pour ne pas dire plus, de donner le titre de luthier à un facteur d'instruments de cuivre ou de pianos, à plus forte raison a un manufacturier, à un simple marchand.

Le terme de luthier doit donc légalement désigner l'ouvrier qui, seul, construit de ses mains un luth, une guitare, un violon et ses dérivés ou une harpe. Tel semble être le sentiment logique.

Nous n'indiquerons ici que dans les grandes lignes ce qui constitue la facture du principal instrument à cordes et à archet, le violon ou ses dérivés, et cela, parce que depuis la description de cette facture faite dans la Chélonomie de l'abbé Sibire, inspirée par le célèbre Lupot, puis dans le petit volume de l'Encyclopédie Roret, pour arriver aux ouvrages de Vidal, de Jules Gallay, de Hil, de Hart, de Tolbecque et d'autres auteurs, cette question a été exposée de façon assez complète pour nous dispenser d'y revenir.

Cependant, nous y ajouterons certains détails, résultant de l'expérience que nous transmirent nos ancêtres, espérant ainsi apporter quelque intérêt à la question qui nous a toujours passionné et nous passionnera toujours.

 

Ainsi que nous le disions et ne cesserons de le répéter : il ne faut pas croire que c'est d'un seul essai que le violon naquit ; il est la résultante de patientes recherches que tentèrent des ouvriers méritants dont l'Histoire n'a pas retenu les noms.

On remarqua, pour la construction des instruments à cordes et à archet, que les bois les plus propres à résonner devaient être employés pour la partie recevant l'action sonore des cordes ; ce fut unanimement le sapin qui, après des essais variés, obtint la préférence ; mais on remarqua aussi que pour renforcer, repousser ces vibrations, le bois le plus dur convenait le mieux ; là les tâtonnements durent être plus nombreux, beaucoup de différentes essences offrant les mêmes propriétés. Enfin, ce fut l'érable ou plane qui recueillit les suffrages, parce que, tout en étant un bois dur, propre à repousser le son, il ajoutait la qualité précieuse de légèreté.

Dans le bois de sapin, c'est la variété Picea excelsa ou épicea que l'on recherche avec raison ; la préférence est pour celui qui croît sur les hauteurs, en Suisse, dans le Tyrol ou la Bohême. Il est de toute obligation que le sapin soit de fil sur maille et fendu à la hache, choisi dans les arbres les plus gros, sans végétation hâtive ; ceux des pays hors d'Europe ne pourraient convenir. On préfère les tables en une pièce, parce qu'on peut ainsi obtenir des fibres plus larges du côté des cordes graves et laisser les fibres plus serrées, sans excès, pour les cordes plus minces.

On a remarqué que l'érable moucheté donnait trop de mollesse à la sonorité de l'instrument et que l'Acer platanoides, l'érable sycomore, ou l'érable à feuille d'obier sont préférables. Il faut choisir le bois à ondes brillantes, afin d'obtenir ces reflets vifs, si appréciés sous le vernis.

Il est incontestable que la vieillesse du bois employé est la condition la plus sûre pour donner une belle sonorité à l'instrument et que, sous un vernis léger et gras, le ton brun clair de ce bois ancien produit une teinte chaude mais veloutée.

Pour construire un violon, un alto ou un violoncelle, il faut faire le choix d'un modèle parmi les formes réunissant la perfection de beauté et de sonorité. Plusieurs de ces modèles présentent des qualités appréciables et différentes. Le patron Amati est gracieux de forme, mignon, délicat, mais le son en est aussi de même, puisque la poitrine de l'instrument se trouve plus étroite que celle de tous les autres. Stradivarius, sorti de l'école de son maître, conserva pendant quelque temps ce modèle qui le guida dans ses premières années.

Mais dans la suite, lorsqu'il élargit les formes du violon, qu'il développa la longueur raisonnée du diapason, qu'il établit le volume juste de la boîte sonore, qu'il étudia les courbes exactes de ses voûtes, il atteignit la perfection désirée. C'est certainement des plus beaux patrons de ce maître crémonais que nos luthiers se sont appliqués avec raison à reproduire les finesses et les beautés. Si l'on prend le modèle Guarnerius del Jesu, on obtient plus de gravité de son, plus d'ampleur, la forme en étant plus allongée vers les coins du bas et de la base des ff. Les Magini ont aussi cette qualité particulière et se distinguent des autres instruments des maîtres italiens par des doubles filets que complètent quelquefois des motifs de sculpture légère et délicate dans les coins et près du talon du manche.

D'autres luthiers, tels que les Médard, ont d'abord imité, comme nous l'avons dit, les Amati. Le luthier de Nancy fut appelé par le vieil Amati pour l'aider à construire les instruments de la chapelle du roi de France Charles IX. Plus tard, son descendant, Nicolas Médard, créa un modèle personnel, non copié, plus robuste, il dire vrai, mais offrant une sonorité mâle et vibrante. C'est ainsi que se présente le plus beau spécimen de ce maître, l'instrument ducal fait pour la chapelle de Charles IV. Découvert par nos soins, il figura en 1900 à l'exposition de Paris et, à la suite, nous l'avons acquis pour notre collection (Voir la description au nom de Nicolas Médard).

Le célèbre Lupot établit aussi son modèle, qui se distingue aisément des autres ; les ff ont un petit renflement à la boucle de la base près des coins inférieurs.

Après le choix fait du modèle, on doit s'occuper de celui du moule.

Deux façons de construire le violon se présentent au luthier ; il faut donc que celui-ci adopte le moule qui lui convient le mieux. On emploie ainsi, soit les moules en dessus, soit les moules en dedans.

Le moule en dessus ou en dehors est une véritable forme sur laquelle viennent s'appliquer les contre-parties.

Le moule en creux ou en dedans encercle la forme du violon d'une seule pièce.

Il y eut aussi le montage en l'air, qui se faisait en gravant le fond une fois que le contour était terminé, à l'aide d'une rainure dans laquelle les éclisses s'inséraient après que les tasseaux étaient collés. Mais ce travail exigeait une main délicate, et on ne pouvait jamais fileter le fond, puisque les deux rainures se seraient rencontrées, produisant le détachement des bords ; ces raisons ont causé à peu près l'abandon de ce montage.

Les outils nécessaires à la construction du violon sont désignés dans l’encyclopédie Roret, dans plusieurs ouvrages techniques et dans celui de notre distingué ami, M. Auguste Tolbecque (A. Tolbecque, L'Art du Luthier.). Nous les mentionnons rapidement :

D'abord l'établi classique s'impose : les scies, les rabots, les ciseaux, les compas, les gouges, les bédanes, les canifs, les ratissoirs, le traçoir à fileter, le fer et le fourneau à ployer, les limes et les râpes, les compas à ressort, le couteau à détabler, les pointes aux âmes, les vis à tabler, les happes et les presses, les béquettes, les serre-joints ou entailles, les pince-barres, les mèches coniques ou louces, sont les outils indispensables au luthier. Viennent ensuite les pinceaux et ustensiles nécessaires au vernissage.

 

La construction du violon est soumise à la progression suivante : le bois, le modèle et le moule choisis, on débite ce bois ; il faut ensuite mettre d'épaisseur, de longueur et de largeur ; on fait et colle les tasseaux, puis les coins, le montage du moule, des éclisses, les contre-éclisses, l'ébauchage de la table et du fond, le filetage. Viennent ensuite l'achèvement des voûtes, la gorge et la ragreyure, la mise d'épaisseur, le collage du fond, le traçage et le percement des ff, le barrage de la table, le démoulage et le tablage, la confection du manche et son enclavement dans le tasseau du haut de l'instrument, la 'façon de la touche -, son collage sur le manche, les sillets, la finition du manche, le vernissage, le montage, les chevilles, le bouton, le cordier, l'âme et le chevalet ajustés, et enfin les cordes.

Voilà, dans leur ordre, les différentes opérations de la construction des violons, altos, violoncelles, etc.

 

La grave question des épaisseurs variant avec la densité des bois employés, constitue une des qualités qui doivent caractériser l'instrument à construire. Le barrage contre-balance l'action de l'âme et doit être équilibré pour obtenir ainsi l'égalité des sons. Tous ces effets importants ne s'obtiennent que par l'étude personnelle et l'expérience du luthier, et c'est ce qui ne permet pas il un artiste véritable d'avoir des aides, surtout dans cette partie essentielle de la finition de l'instrument qui établit son cachet, sa maîtrise.

 

Non moins importante est la composition des vernis.

Le vernis n'a pour but que de garantir l'instrument contre les intempéries de l'air ; mais tout le monde reconnaîtra qu'un violon finement construit, bien coupé, devient forcément commun si le vernis qui le recouvre est laid, épais et forme par son épaisseur un obstacle à la vibration.

Puisque le vernis est donc indispensable, il importe que la piste en soit fine, souple et que le dessous en soit d'une teinte dorée afin que l'usure le laisse intact.

Il ne doit ni se craqueler, ni s'écailler, ni s'enlever sous l'action du frottement, ni être dur ; il faut éviter de le laisser pénétrer dans les fibres qu'il énerverait ; il doit être au contraire élastique sous la vibration, très transparent. Toutes ces qualités désirées font que l'étude de la composition des vernis a été et est encore le but des recherches de tous les luthiers.

Certains auteurs pensent que les anciens luthiers italiens trouvaient chez les droguistes leurs vernis tout préparés. Nous ne le croyons pas, pour la raison qu'aucun n'avait la même coloration que l'autre ; la nuance différait, ce qui prouverait qu'une manipulation personnelle intervenait chez chaque luthier.

Notre opinion, basée sur l'expérience et sur l'étude sérieuse de cette question, est que la main personnelle du maître joue le plus grand rôle dans l'application du vernis. En effet, si, comme on le suppose, les luthiers anciens avaient eu la même composition de vernis, celui-ci eût été en tous points semblable sur tous les instruments. L’exemple pour Stradivarius nous paraît probant si nous estimons que le maître n'a pas dû cacher son secret à ses deux fils, Francesco et Omobomus. Or, il est prouvé que ces deux derniers sont loin d'avoir produit des vernis pareils à ceux de leur père et maître, Antonius Stradivarius.

 

II

EXPOSÉ ARTISTIQUE

 

 

DE LA FORME, DE LA PHYSIONOMIE, DE L’ORNEMENTATION

DES INSTRUMENTS A ARCHET

 

Lorsque l'on considère un violon, l'œil un peu chercheur v trouve une physionomie particulière résultant de la forme du modèle, de celle des ff et d'autres détails variables selon le caractère que, de ce fait, lui donna son auteur.

C'est ainsi que celui-ci, à l'aide de l'outil obéissant guidé par une main sûre, produit selon son idée impulsive une oeuvre toute personnelle ; celle-ci reçoit en effet un caractère spécial et donne un résultat à nul autre comparable. Comme nous le disions au début de cette étude, cette oeuvre procédera de l'art par ses éléments complexes, de la sculpture par sa forme, de la peinture par sa coloration, et de la musique en mettant en vibration ses fibres sonores.

Aussi est-il facile de comprendre le plaisir qu'éprouve l'artiste obtenant un bon résultat.

La forme classique restera évidemment la seule pure admise pour les violons et ses dérivés ; mais l'art ne doit pas, tout en observant les formes qui s'imposent, renoncer cependant à l'ornementation de certains spécimens.

Les grands maîtres n'ont pas dédaigné de faire de leurs travaux de prédilection des pièces uniques provoquant de nos jours encore l'admiration des connaisseurs.

 

C'est au XVIe, et au XVIIe siècle surtout, que le goût de l'ornement fut appliqué aux instruments de musique et la Renaissance v contribua puissamment. En Italie, avec l'école de Bologne, en France, à Lyon, avec le célèbre Duiffopruggar, dont le Lorrain Woeïriot a reproduit le portrait entouré des instruments faits et ornés de sa main, avec Tielke à Hambourg, en Angleterre, en Hollande et en Lorraine, partout la décoration extérieure obtint une grande vogue.

Stradivarius lui-même, impeccable dans ses lignes pures et harmonieuses, n'hésite pas à orner les éclisses, les volutes et les filets de ses violons d'arabesques charmantes, et l'on peut admirer dans le violon de Rode les perles et losanges d'ivoire qui enjolivent ses bords.

La belle basse de viole de Duiffopruggar, le grand luthier établi à Lyon, est possédée par le musée du conservatoire de Bruxelles. Grâce à son regretté directeur, feu M. Gevaërt, et à l'amabilité de son conservateur, notre ami M. Victor Mahillon, nous avons pu donner ici une très fidèle reproduction photographique en couleurs de cet instrument, qui montre le degré d'art que le savant luthier déploya en l'ornant de façon admirable. Le plan de Paris au XVIe siècle, marqueté, orne le fond dominé par un des saints évangélistes ; la table, où courent des fleurs et des papillons, est surmontée de la tête du cheval Pégase, et tout, depuis les chevilles jusqu'au tire-cordes, est empreint d'une richesse de décor et d'une finesse d'exécution étonnantes.

Nous signalons aussi un violoncelle qui se trouve dans la collection Estense, à Modène, et que feu M. le vicomte Valdrighi, directeur, avait eu le soin de nous indiquer en nous autorisant même à donner sa reproduction. Ici, c'est une débauche de sculpture en relief exagérant véritablement le caractère de l'instrument, mais qui cependant est intéressante.

Tous les grands luthiers lorrains ont eu aussi le goût délicat de l'ornementation des instruments de musique ; en effet, dans la biographie des Médard, contenue dans notre ouvrage, on lira avec intérêt la description des violons et altos que Nicolas Médard construisit et orna pour la chapelle du roi de France Louis XIV et pour celle du duc de Lorraine Charles IV. Cet artiste produisit des instruments délicatement sculptés et embellis de peintures en camaïeu dues au pinceau de son parent Médard Chuppin, peintre ducal ; ils sont revêtus d'un vernis gras, d'un ton très chaud, se rapprochant de celui des Rugger.

Le beau violon de Nicolas Médard, daté de 1665, époque du mariage de Charles IV et de Louise d'Apremont, porte les armes peintes du souverain, accolées à celles de sa troisième femme, entourées des liens du mariage ; des croix de Lorraine alternent avec les filets dorés. La description plus complète de cet instrument unique se trouve dans le cours de notre ouvrage.

Le musée de Bruxelles possède encore un violon et un alto de Médard, également décorés de peintures sur fond d'or, du meilleur goût.

Au XIXe siècle, on reprit, pour les instruments des chapelles de France, aux Tuileries, la décoration des instruments spéciaux qui leur étaient attribués ; Gand père, ses fils, en construisirent un certain nombre dont on pouvait voir des spécimens à l'exposition rétrospective de 1900 à Paris.

Nous avons eu la pensée de faire ainsi, pour notre part, quelques instruments ornementés et nos efforts ont été encouragés par des personnalités éminentes, telles que le maître Gallé à Nancy, M. de Fourcaud, professeur d'esthétique de l'École des beaux-arts de Paris, M. le baron de Stackelberg, directeur de l'orchestre de S. M. l'empereur de Russie, M. Victor Champier, directeur de l'École des beaux-arts de Roubaix, etc.

Nous avons, selon nos dessins et compositions personnels, exécuté nous-même les marqueteries ou les peintures ornant nos violons, nos violoncelles, nos altos et nos contrebasses. Il est naturel que nous ayons évité de faire des marqueteries sur les parties sonores de ces instruments ; nous avons surtout donné la préférence à l'ornementation inspirée par la fleur ; le tout reproduit avec des bois naturels et non teints artificiellement. Un de nos violoncelles décorés appartient à S. M. l'empereur de Russie et se joue dans son orchestre particulier.

Un autre violoncelle, orné aussi, est entre les mains de M. Weiller de l'Opéra, et le conservatoire de Moscou possède une contrebasse où nous avons peint les armes de Lorraine surmontées de la couronne ducale et environnées des chardons, emblèmes de la ville de Nancy, la coloration exécutée sur fond d'or. Nos quatre violons en marqueterie se nomment d'après leur décoration : la Danse, le Sommeil, le Lorrain et le Français.

La belle époque de la lutherie lorraine moderne est représentée par des maîtres qui constituèrent la grande lutherie française. Il est incontestable que c'est avec les Lupot, les Vuillaume, les Gand, les Chanot, les Jacquot, les Rambaux et tant d'autres, que cette lutherie, dont les principaux titulaires se fixèrent à Paris ou à Nancv, obtint la suprématie mondiale au XIXe siècle.

Leurs œuvres survivront, lorsque celles des Amati, des Stradivarius, des Guarnerius, des Médard et autres seront anéanties par le temps, et elles prouveront combien cette pléiade a été puissamment fertile par ses travaux et par les élèves qu'elle forma.

Et aussi, il ne faut pas oublier que si tant de vestiges de la lutherie italienne ont pu renaître de leur ruine, c'est à ces luthiers lorrains-français qu’on le doit. Ils ont ajouté à leur facture personnelle un art dont ils sont les créateurs, celui de la réparation, faisant ainsi revivre avec éclat les instruments qui, restés en sommeil depuis longtemps, ne pouvaient plus vibrer comme autrefois. Par des études patientes, par des barrages savants, nos luthiers ont donné à ces instruments affaiblis une voix supérieure même à celle de leur jeunesse. Cette condition devenait obligatoire, puisque l'art de jouer le violon, s'étant transformé, rendait nécessaires les modifications de sonorité, de dimensions du diapason, du montage de la touche, du chevalet et des accessoires.

Ce rôle, presque ignoré, a été rempli d'une façon remarquable par ces maîtres luthiers ; il importait de le mettre en lumière ; c'est un devoir de conscience agréable et juste à remplir ici.

Avant de fermer cette introduction, nous tenons à adresser l'expression de notre reconnaissance à ceux qui ont encouragé nos efforts.

C'est grâce à M. le Ministre de l'instruction publique, puis à M. Dujardin-Beaumetz, l'éminent sous-secrétaire d'État aux BeauxArts, au président et à la Commission parlementaire de l'Art, à l'initiative d'un de ses membres, M. Couesnon, député, que nous devons les moyens de faire paraître dignement notre oeuvre.

Pour terminer, qu'il nous soit permis d'émettre quelques vœux tendant uniquement à maintenir la bonne renommée de la lutherie d'art en France. A l'exemple de ce que désirait le duc François, au XVIIe siècle, en établissant les chartes des luthiers du duché de Lorraine, que ceux qui veulent diriger leurs fils dans cet art si complexe ne reculent pas devant le temps nécessaire à l'apprentissage. Que les maîtres, si rares, hélas ! De nos jours, qui prennent la tâche de les instruire, ne cherchent pas à hâter leur production, mais s'appliquent à n'admettre l'apprenti, comme autrefois, au grade de compagnon, que lorsque celui-ci en sera vraiment digne, et qu'enfin ils ne le reconnaissent comme un maître, qu'autant qu'ils constatent qu'en l'absence d'un brevet, que la suite des temps a supprimé, le travail produit est arrivé à la maîtrise réelle et véritable.

Malheureusement, comme partout, personne ne veut attendre qu'un apprentissage non lucratif, de trois années ou plus, arrive à compenser par le talent acquis les sacrifices qui s'imposent !

Voilà l'écueil qui produit ou la médiocrité ou, bien pis, la suppression complète d'un art que l'Italie autrefois tenait en un orgueilleux honneur, art disparu aujourd'hui en ce pays.

Et aussi, il faut le dire, et d'autres très autorisés n'ont pas craint de le déclarer, c'est par l'art mécanique, ou morcellement de l'ensemble du travail par pièces isolées, qu'on arrive à annuler l'oeuvre, à détruire l'ouvrier, l'artiste.

Certes, les besoins de la fabrication à prix réduits s'imposent au point de vue commercial. Qu'on la mette en pratique contre la concurrence étrangère, seulement dans cette limite. Mais qu'on maintienne notre suprématie dans cet art, en encourageant au besoin l'apprentissage. Il y a non seulement un sentiment élevé à le faire, mais, disons plus, un intérêt véritable à y persévérer.

En effet, les instruments à archet, le violon et ses dérivés, dont l'étude prend tous les jours un si grand développement, imposent véritablement une facture artistique, des soins produisant les qualités qu'exigent de plus en plus les artistes et les élèves.

Et si l'art n'a pas de patrie, il est cependant permis de demander que celui de la lutherie, si ancien dans notre Lorraine, devenu un art si français, y garde son rang prépondérant. Que nos fils s’y instruisent de préférence, serions-nous tenté de dire, à tout autre art industriel, puisque celui-ci leur constitue une si belle spécialité. Que l'art de la lutherie lorraine, en un mot, continue à porter au loin les vibrations sonores, pures, caressantes, mélancoliques ou enfiévrées que l'archet magique ou la pensée du musicien ont su faire naître.

 

A. J.

 

 

 

L'illustration de ce livre se divise en deux catégories :

1°, La série documentaire, qui se rapporte aux notices biographiques respectives (fac-similés d’étiquettes, portraits, etc.) ;

2), La série d'iconographie générale. Celle-ci, formant en-têtes et culs-de-lampe, avec un certain nombre de planches aussi, se compose de la reproduction d'œuvres décoratives inédites ou peu connues, où l'on trouve, dans des scènes ou sous forme d'attributs, la figuration de nombreux instruments de musique des derniers siècles.

 

 

Nous adressons nos remerciements à MM. J. Froelich, Fondé de pouvoirs de l'Imprimerie Berger-Levrault, et Heck, Directeur des Arts graphiques à Nancy, dont les conseils en matière d'imprimerie et de reproductions nous ont été des plus précieux.

 

 

LES LUTHIERS

DICTIONNAIRE BIOGRAPHIQUE

 

 

ADAM, XVIIIe siècle, ci-devant luthier à Caen, rue de l'Église, paroisse Saint-Julien, capitation 1783 ( Note sur les artistes lorrains caennais du XVIIIe siècle, p. 115. Armand BENET, congrès des Sociétés des beaux-arts des départements, 1899), sa veuve.

 

ALBA, luthier français, XIXe siècle, établi à Lyon vers 1822, où il s'était associé à Micollier. Une étiquette de ce luthier est ainsi conçue : «Réparé par Micollier et Alba, luthier, place Confort, n° 12, à Lyon, 1822 ».

 

ALDRIC (Jean), luthier à Mirecourt, marié à Catherine Boyer ou Bouyer. Cette famille passait jusqu'ici pour être de souche parisienne, ou bien, comme les auteurs ignoraient son origine, on qualifiait Aldric de luthier de Paris. Or, les registres de l'état civil de Mirecourt nous révèlent que cette famille est en réalité originaire de Mirecourt.

En effet, le 27 août 1721, Jean Aldric baptisa son fils Alexis, né en cette ville ; le 12 septembre 1722, un second fils, Pierre, dont le parrain fut Pierre 1er Aldric ; enfin, le 20 mars 1727, un troisième fils, nommé François-Antoine (Jean Aldric eut une fille, Anne, baptisée à Mirecourt le 20 décembre 1729).

Cela a son importance, puisqu'il s'agit dans ces naissances du père et de l'oncle d'Aldric, qui, plus tard, se fixa à Paris vers 1788 jusqu'à 1840, et que sa lutherie, très remarquable, constitue avec celle de Lupot la bonne école lorraine, qui devint l'école nationale française.

Aldric s'inspira évidemment de l'étude des grands luthiers italiens. Son vernie, d'un ton rouge, est très beau, quoique un peu épais. C'était un luthier très habile et un réparateur excellent.

 

ALDRIC (François-Antoine), né à Mirecourt le 20 mars 1727, fils de Jean, luthier à Mirecourt, marié à Charlotte Mougenot, eut un fils, Jean-François, qui devint le luthier célèbre, naquit et fut baptisé à Mirecourt le 28 avril 1765 . détail important, inconnu jusqu'ici. François-Antoine eut aussi une fille, Marie, née et baptisée dans la même ville le 17 octobre 1772, et une autre fille, Anne, née et baptisée à Mirecourt le 10 septembre 1775. (Mirecourt, Reg. de l'état civil)

 

ALDRIC (Jean-François), petit-fils de Jean, fils de François-Antoine Aldric et de Charlotte Mougenot, un des bons luthiers français de la fin du XVIIIe et de la moitié du XIXe siècle. Sa famille, originaire de Mirecourt, y exerça la lutherie depuis le commencement du XVIIIe siècle. Jean-François, le dernier luthier de ce nom, s'établit à Paris de 1788 jusqu'en 1840 environ . il fit de la lutherie très soignée. Ses modèles, inspirés principalement de ceux de Stradivarius et de Guarnerius, ont les voûtes assez plates . son vernis est bon, quoique un peu épais, et tire légèrement sur le rouge brun . la sonorité de ses instruments est remarquable. Son premier établissement, à Paris, était situé, en 1792, ainsi qu'une de ses étiquettes manuscrites nous l'indique, au n° 16 de la rue des Arcis . ensuite il le transféra au n° 30 de la rue de Bussi, près de la rue de Seine, faubourg Saint-Germain, et enfin au n° 71 de la rue de Seine, à dater de 1820, selon les mentions de ses deux différentes étiquettes imprimées. C'est à Aldric que Tarisio apporta d'abord ses premiers instruments italiens, avant que J.-B. Vuillaume en devint l'acquéreur traditionnel. Nous possédons un violon d'Aldric avec la facture qui l'accompagnait.

Jean-François était né à Mirecourt et y fut baptisé le 28 avril 1765. C'est en 1840 que son neveu Aubry reprit sa maison de a rue de Seine-Saint-Germain, à Paris.(Mirecourt Reg. de l'état civil.)

 

ALIBERT (Jean-Pierre), XIXe siècle, que nous signalons ici, non pas comme luthier, mais comme inventeur émérite auquel on doit les célèbres chevilles portant son nom, qui rendent un service incontestable, dans certains cas, pour obtenir, principalement pour les instruments à archet, un accord précis.

M. Alibert naquit à Montauban en 1820.

 

ALLARD (Claude), XVIIe siècle, luthier français, dont on a vu un très beau luth, daté de 1671 (sans lieu d'origine). le fond était formé de côtes creuses, avec une table ornée d'une jolie rosace ajourée et découpée ; cet instrument était dans la collection de M. le baron de Léry.

 

ALLARD (François), luthier français, fin du XVIIIe siècle, établi Paris de 1776 à 1789. M. Constant Pierre, dans un de ses ouvrages, indique, en 1775, la maison de lutherie établie place Maubert et tout fait supposer que c'était la veuve Allard, mère de François, qui dirigeait cette maison. François Allard quitta dans la suite la place Maubert pour installer ses ateliers rue du Petit-Pont.

 

AMBROISE, fin du XVIIIe et XIXe siècle, luthier français, dont une étiquette nous révèle l'existence, rue de la Cur-cité ou de la Curveile, à Paris, sans donner de date, mais que l'on pense appartenir à la fin du XVIIIe siècle.

Une lyre-guitare de l'époque du Directoire, signée Ambroise à Paris, rue de Harlay, en 1806, avec bords ornés de pierraille de nacre, semble être de ce luthier . elle appartenait à M. le baron de Léry.

 

AMELOT, luthier français, XIXe siècle, établi à Lorient dès 1821. Plusieurs étiquettes de ce luthier, datées de 1821 à 1843, sont, les unes, manuscrites, de 1843, et d'autres, oblongues, portant les armes de la ville de Lorient, appartiennent aux années 1829 et suivantes.

 

ANCIAUME (Bernard), XVIIIe siècle, de 1773 à 1789. Lutherie assez médiocre, de vernis jaune brun, de construction lourde, les filets peints, bois ordinairement choisi. Une marque au fer chaud figure en haut du fond, près du talon, elle est ainsi libellée

BERNARD / ANCEAVME

Un instrument de ce luthier, de la collection Arrigoni, figurait à l'Exposition de Milan, en 1881. Bernard Anciaume avait épousé Marie Poirot. Son fils, Jean, né à Mirecourt, y fut compagnon, d'après le rôle des contribuables, de 1781 à 1784, et son second fils, Antoine, était né à Mirecourt le 13 novembre 1776. Un autre instrument de Bernard Anciaume a un vernis très souple et d'un beau ton jaune d'or, a été indiqué par M. le général Chapel. Cet instrument paraît être d'une facture plus soignée que ceux que nous connaissons.

 

ANDA, luthier et réparateur français, fin du XVIIIe et première partie du XIXe siècles. Établi à Hyères, dans les premières années du XIXe siècle.

 

ANGARD (Maxime), luthier amateur, XIXe siècle, né le 1 décembre 1849, à Arronville (Seine-et-Oise). Débuta comme amateur, continua la facture du violon et inventa un système de cheville qu'il nomma «la Sécurité».

M.Angard habita à Paris, au n° 23 du passage Delaruelle, puis n° 82, rue Leibnitz. Il eut l'idée originale de construire un violon en vieux chêne, dont l'utilité ne nous paraît pas démontrée, tant au point de vue de la sonorité qu'à celui de la pesanteur, de l'aspect et de l'essence du bois.

 

ANTOINE (Les), luthiers de Mirecourt au XVIIIe siècle, que M. Constant Pierre cite dans son ouvrage (Les Facteurs d'instruments de musique, 1893), sans pouvoir leur assigner une date d'origine. Nos recherches dans les archives et les registres de l'état civil et des corporations de Mirecourt nous révèlent les noms de plusieurs membres de cette famille exerçant la profession de luthier aux époques suivantes :

 

ANTOINE (Jean-Claude), né à Mirecourt, marié le 17 novembre 1733, exerça la profession de luthier en cette ville, après avoir passé par les grades d'apprenti et de compagnon, jusqu'en 1786, année où il mourut, dans sa ville natale, le 18 janvier. Sa lutherie fut ordinaire. Dans les registres de l'état civil de Mirecourt, nous le voyons parrain, le 19 septembre 1751, du fils du luthier Jean-François Grosselet, et son fils fut, le 8 juin 1749, parrain de la fille du luthier Jean Jomier .

 

ANTOINE (Jean ler), considéré comme fils de Jean-Claude, se maria à Mirecourt le 13 novembre 1759 et exerça son art de luthier jusqu'en 1784 inclus. Luthier ordinaire ;

Jean 1er, marié à Françoise Élophe, eut plusieurs enfants, entre autres Sébastien, né et baptisé à Mirecourt le 29 janvier 1766, dont le parrain fut Sébastien Bourdot, le maître luthier bien connu ;

 

ANTOINE (Bernard), XVIIIe siècle, luthier cité dans les rôles des contribuables de Mirecourt de 1775 à 1778. On perd, à dater de ce moment, ses traces dans les archives de cette ville ;

 

ANTOINE (Jean II) fils, est inscrit en qualité de compagnon, à Mirecourt, de 1782 à 1785.

 

ANTOINE (S.-E.), luthier français, XIXe siècle, de Mirecourt (cité par Constant Pierre), semble être un des descendants des Antoine, luthiers de cette ville.

 

ARGENT (Antoine), luthier à Mirecourt en 1785. On ne possède aucun détail sur ses travaux.

 

AUBERT, luthier français du XVIIIe siècle, que l'on croit être le même que le luthier de ce nom établi à Troyes vers 1788.

 

AUBRY (Pierre), luthier à Mirecourt au XVIIIe siècle, paraît être la souche d'une famille de luthiers portant le même nom. Il figure, sur le rôle des contribuables, en qualité de luthier, de 1738 à 1742. Il était parent d'Aldric, et un de ses descendants, son neveu, reprit la maison du luthier Aldric, à Paris, en 1840.

 

AUBRY (François), paraît être le fils de Pierre ou son frère, est reçu compagnon, en la ville de Mirecourt, en 1758, et maître luthier l'année suivante ; il y exerça son art jusqu'en 1775. Il avait épousé à Mirecourt Marguerite Thomas, et ils eurent un fils, Claude, baptisé le 22 juillet 1765.

 

AUBRY (Charles), qui était compagnon à Mirecourt en 1753, se maria en cette ville en juin de la même année. Son nom figure sur les registres des corporations jusqu'en 1761. Leur lutherie, à tous, est ordinaire et se confond dans la dénomination actuelle de Vieux Mirecourt. Charles ne quitta pas Mirecourt, à cette époque du moins, puisque les registres de l'état civil mentionnent, le 4 septembre 1765, la naissance et le baptême de son fils Charles-Nicolas.

 

AUBRY (Nicolas) n'est indiqué comme luthier à Mirecourt que pendant l'année 1762. On perd sa trace depuis cette époque.

 

AUBRY (Dominique), luthier à Mirecourt en l'année 1772. Cette mention est tout ce que l'on trouve au sujet de son existence dans cette ville. Était-il le luthier de ce nom que l'on dit être le parent du luthier de Paris, Aldric ?

 

AUBRY (Antoine), luthier à Mirecourt, XVIIe siècle, marié en cette ville en 1778, exerça la lutherie jusqu’en 1784 inclus.

 

AUBRY (Jacques), luthier français du XIXe siècle, établi à Remiremont en 1837, où il répara un violon daté du 29 août, selon l'étiquette placée dans l'instrument que nous avons eu sous les yeux. Nous pensons que c'est lui, descendant de Pierre, qui s'établit en 1840 à Paris et fut le neveu et successeur d'Aldric. En tous les cas, Jacques Aubry est un des descendants des luthiers de ce nom qui figurent en cette qualité à Mirecourt, au XVIIe siècle, cités ici.

 

AUDINOT (Nicolas), luthier à Mirecourt, mentionné sur les registres des contribuables de cette ville en 1742.

 

AUDINOT (Charles), luthier de Mirecourt en 1763, désigné comme maître luthier à cette date.

 

AUDINOT (Laurent), luthier de Mirecourt, qualifié ainsi dans les registres des contribuables de 1763 à 1774 inclus. On trouve dans les registres de l'état civil de Mirecourt la mention de la naissance et du baptême de sa fille Marie-Jeanne, le 18 septembre 1765.

 

AUDINOT (Léopold), luthier français, XIXe siècle, né à Mirecourt en 1811, décédé en 1891, avait épousé la fille de Laurent Bourlier, luthier en cette ville ; son fils et élève, Dominique-Nestor, naquit à Mirecourt en 1842. Léopold était le descendant des Audinot, famille de luthiers très connue à Mirecourt au XVIIIe siècle, citée précédemment.

 

AUDINOT (Dominique-Nestor), XIXe siècle, luthier français estimé, fils de Léopold et son élève, naquit à Mirecourt le 12 décembre 1842 ; son grand-père maternel était le luthier Laurent Bourlier. Il vint à Paris vers 1863, et travailla dans l'atelier de Sébastien Vuillaume, neveu du fameux Jean-Baptiste Vuillaume, depuis cette époque jusqu'en 1868. A ce moment, il s'établit au n° 17 du faubourg Saint-Denis, ainsi que certaines étiquettes l'indiquent. Il se maria le 17 avril 1875.

A la mort de Sébastien Vuillaume, survenue en 1875, il reprit, en mars 1875, sa maison, qu'il dirigeait encore il y a quelque temps au n° 17 du boulevard Bonne-Nouvelle.

Sa fabrication s'inspire des modèles de Guarnerius et principalement de ceux de Stradivarius ; le bois est bien choisi, bien coupé et ses instruments prennent une place très honorable dans la facture française. Il vient de céder récemment sa maison à M. Eugène Corvisier.

 

AUDINOT, luthier français de Mirecourt, du commencement du XIXe siècle, dont la famille n'est commune que de nom avec celle des précédents. Ses instruments, sans mention de prénoms, portent le nom Audinot marqué au fer chaud, sur le fond, près du talon. Il avait été militaire dans le régiment des hussards de Chamborant.

Il y eut aussi des Audinot facteurs de serinettes à Mirecourt.

 

AUDINOT (Victor), XXe siècle, luthier établi à Mirecourt, a épousé Mlle Mourot et a un fils, son élève, qui travaille avec lui. Il s'occupe aussi de la réparation.

 

AUGIERE, luthier français établi à Paris vers 1830 et associé à Calot, dont il avait été le condisciple dans l'atelier de Clément. C'est au n° 12 de la rue Saint-Eustache que fut établie l'association. Leur travail, assez soigné, a comme caractéristique un vernis à l'alcool d'un ton jaune rouge.

 

AUSAIRE, luthier français du XIXe siècle, dont l'existence nous est révélée par l'étiquette d'un violon de facture assez ordinaire, verni jaune à l'alcool, ainsi libellée : « Ausaire, luthier à Paris ». Un filet double entoure cette étiquette imprimée en caractères italiques. Ce luthier semble avoir exercé son état de 1820 à 1840 environ.

 

AUTIERO (Joseph), luthier français du XIXe siècle ; connu surtout comme réparateur à Avignon. Une étiquette de réparation, datée de 1886, dans une basse de Charotte-Millot, nous donne ce renseignement, que cite également M. L. Grillet dans son ouvrage sur les Ancêtres du violon.

 

BACHELIER (Jean-Gaspard), luthier français, XVIIIe siècle, fut d'abord établi à Paris, vers 1776, rue de la Tissanderie, puis, de 1783 à 1789, place Baudoyer, près Saint-Gervais. Sa lutherie est plutôt ordinaire.

 

BAILLY (Joseph), luthier à Mirecourt, de 1773 à 1789, ainsi que l'indique le registre des corporations. Sa lutherie était bien faite, sans cependant sortir de la bonne moyenne.

 

BAILLY (Antoine), mentionné comme compagnon, à Mirecourt, de 1770 à 1772. Il a dû quitter à cette époque sa ville natale ; on ne retrouve plus, dès lors, sa trace.

 

BAILLY (Paul-Joseph), luthier français, XIXe siècle, né à Mattaincourt, près Mirecourt, le 13 avril 1844, où il se maria le 16 avril 1866 ; Il eut onze enfants, dont six décédés. L’aînée, Marie Bailly, épousa le violoniste Aurélio d'Asilva dit Silva. Marc, René et Jenny, ses autres enfants, pratiquèrent la lutherie dans l'atelier de leur père, d'après les modèles de Guarnerius et de Stradivarius.

Paul-Joseph s'établit d'abord à Mirecourt, et ensuite à Douai, à Paris, à Londres et revint enfin à Paris, rue de Grenelle, n° 197. Il était élève de Jules Gaillard et de Prosper Gérard et travailla aussi dans les ateliers de Nicolas Vuillaume, à Mirecourt, de J.-B. Vuillaume, à Paris, puis à Londres, à New-York et à Bruxelles.

 Paul Bailly a obtenu une médaille de bronze à Paris, en 1878, et diverses autres récompenses à plusieurs expositions. Son vernis gras, à l'huile, se remarque dans toutes les nuances des instruments en imitation. Paul Bailly est décédé à Paris, le 20 novembre 1907, en son domicile, n° 107, rue de Grenelle.

 

BARBARA (Charles), luthier français, XIXe siècle, établi à Orléans, de 1812 à 1849, d'après les deux étiquettes portant ces deux dates et placées dans une contrebasse viennoise réparée par ce luthier.

 

BARBAY, luthier français, XVIIIe siècle, établi à Paris, rue Sainte Marguerite, au faubourg Saint-Antoine en 1746, selon un instrument signé de lui que nous avons eu en mains. Le vernis de ses violons et violoncelles est jaune, le modèle a des tendances à se rapprocher des Klotz, la facture est d'une bonne moyenne.

 

BARBAZANTON ou BARBEZANT (Joseph), établi luthier à Mirecourt en 1747.

 

BARBE, (François), luthier à Dijon, dont une guitare signée ainsi, sans date, se voyait dans la collection de M. le baron de Léry.

 

BARBÉ, luthier français, XXe siècle, né à Mirecourt, 1815-1868, luthier ordinaire qui exerçait l'état de cantinier dans l'armée. Il demeura le plus longtemps à Avallon ; en raison de quoi le plus grand nombre de ses instruments sont marqués : Barbé d'Avallon. Un de ses fils, Amable-Télesphore, qu'il envoya en apprentissage à Paris, notamment chez J.-B. Vuillaume, fut un ouvrier très habile.

 

BARBE (Amable-Télesphore), luthier français, XIXe siècle, fils de Barbé, dont il vient d'être parlé. Né à Dijon (Côte-d'Or), en 1822, pendant le séjour qu'y fit son père. Télesphore, élève de Derazey, entra ensuite dans l'atelier de Grandjon et se perfectionna surtout comme ouvrier luthier chez J.-B. Vuillaume, à Paris. Puis il travailla chez Miremont, Gand et Bernardel, et aussi pour Charles et Pierre-Charles Jacquot.

Les instruments étaient bien coupés, mais les épaisseurs et le barrage laissaient à désirer ; ils ne constituaient que des instruments de deuxième choix. Son vernis était à l'alcool. Nous avons vu de lui, à Paris où il habitait, n° 33, rue des Trois-Bornes, des violons en ébène, avec filets d'ivoire. Il avait obtenu une mention à l'Exposition de Paris, en 1867.

 

BARBEY (Guillaume), luthier français, XVIIIe siècle, dont on voit, dans plusieurs collections, notamment au musée instrumental du conservatoire de Bruxelles, des instruments assez bien faits. Ses étiquettes sont manuscrites et datent de 1716 à 1720, à Paris.

 

BARBIER, XVIIIe siècle, luthier, dont on connaît une très jolie guitare avec l'étiquette ainsi libellée : « Barbier, luthier de Monseigneur le Prinsse Ferdinem à Bordeaux, 1774 » ; cet instrument, à fond voûté, à côtes creuses en palissandre, en filets de bois de rose, éclisses de même avec tête ondulée, faisait partie de la collection de M. le baron de Léry.

 

BARGUE, (Isaac DE), XVIe siècle, luthier français, faiseur d'instruments de musique à Paris. Mention du 18 mai 1579 (Baron Pichon et Vicaire, Documents pour l'Histoire des Libraires de Paris (Bulletin du Bibliophile), 1893.).

 

BAROUX (Charles), né à Mirecourt, où il fut reçu compagnon en 1765 et luthier en 1770. Il mourut en 1773, à Mirecourt.

 

BASTIEN (Nicolas), luthier à Mirecourt, mentionné dans les registres des corporations de cette ville, en cette qualité, de 1773 à 1789. Il eut une fille, Anne, baptisée le 27 octobre 1765. (Reg. de l'état civil Mirecourt.)

 

BASTIEN (François), entré comme compagnon en novembre 1785, où il figure dans le registre de la corporation des luthiers jusqu'à l'année suivante.

 

BASTIEN (E.), XIXe siècle, Nancy, dont M. Grillet cite une étiquette de réparation.

Mort à Nancy, où il fut chantre à la cathédrale, le 17 décembre 1910.

 

BASSOT (Joseph), XVIIIe et XIXe siècles, né à Mirecourt, où il se maria le 12 décembre 1771. Il y exerça la lutherie jusqu'en 1774, et figure sous ce titre sur le registre de la corporation de cette ville. Il quitta Mirecourt pour Paris, seulement après 1774, s'établit aux Quinze-Vingts et se fixa ensuite rue de Chabannais, n° 1, en 1788.

Les auteurs, et M. Laurent Grillet avec eux, font erreur en le déclarant luthier parisien, de 1764 à 1810 environ (L. Grillet, Les ancêtres du violon).

Sa lutherie est soignée et ressemble un peu à celle de Lupot ; le vernis est rouge ambré. Un violoncelle de Bassot, daté de 1761, figure dans l'inventaire de Bruni et fut saisi chez Berthier de Sauvigny.

 

BATON, luthier français, XVIIIe siècle, est surtout connu pour la construction des vielles, auxquelles il donna comme caisses sonores des corps de guitares, de luths ou de théorbes. Il habitait Versailles dans les premières années du XVIIIe siècle.

 

BAZELAIRE (Joseph), né à Mirecourt, s'y maria en février 1763. Il est porté comme luthier jusqu'en 1789, c'est-à-dire jusqu'à la fin des corporations, sur les registres de celle des luthiers, à Mirecourt. Il avait épousé précédemment Anne Godard et eut, le 29 juin 1750, une fille, Anne-Catherine.

Ce doit être le frère de Joseph qui était établi à Versailles en 1785.

 

BAZIN (Gustave), luthier français, XIXe siècle, fils du facteur d'archets de ce nom, Charles Bazin ; né à Mirecourt, le 24 mai 187I. Il fit son apprentissage pendant trois ans chez M. Darte-Vuillaume, à Mirecourt, puis chez M. Laurent. A l'âge de dix-sept ans, il entra dans l'atelier de M. Collin-Mézin, père, à Paris, fit son service militaire et revint s'établir à Mirecourt. Sa lutherie est entièrement faite à la main. Il a obtenu, en 1898, à l'Exposition de La Rochelle, une médaille d'or. Ses deux frères, Émile et Louis, sont, l'un professeur de violon, directeur de la «Philharmonique», professeur à l'école normale de sa ville natale et a obtenu, en 1902, les palmes académiques ; l'autre est facteur d'archets.

 

BEAULIEU (Nicolas), qualifié luthier à Mirecourt en 1780. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

BÉCHONNET (Joseph), XIXe siècle, fameux facteur de vielles et de musettes, établi à Effiat (Puy-de-Dôme), né le 3 février 1820, mort le 10 mars 1900.

 

BELLEVILLE, XIXe siècle, luthier amateur auquel on doit un violon d'une forme peu élégante qui est exposé au Musée du Conservatoire de Paris, sous le n° 36 du Catalogue. L'étiquette manuscrite de ce luthier porte, au centre, un dessin représentant un mouton.

 

BERGÉ, XVIIIe siècle, luthier français établi à Toulouse, de 1759 à 1781, et facteur de vielles, dont deux genres très intéressants se voient au Musée du Conservatoire de Paris, sous les n°s 214 et 1048 (Catalogue, 1884 et 1894) Ce sont des vielles à tuyaux, dites vielles organisées.

 

BERLY (Charles), luthier à Mirecourt, marié à Marguerite Lhuillier ; leurs enfants furent : Joseph, né et baptisé le 31 août 1761 ; Jacob Philippe, le 18 mai 1764, et François, le 11 août 1765.

 

BERTY ou BERLY (Dominique 1), Luthier, marié à Mirecourt le 7 janvier 1744, passa compagnon en 1746 et l'année suivante fut élu maître luthier. Il mourut en 1750.

 

BERLY (Dominique II), luthier à Mirecourt, se maria à Marie-Anne Barbier ; ils eurent : Pierre, né et baptisé le 21 janvier 1762 ; Nicolas, le 28 mai 1763 ; Jean-Claude, le 7 août 1764, et Dominique (IV), le 14 mai 1765.

 

BERLY (Jean-Claude), luthier à Mirecourt, marié à Anne Piat ; ils eurent un fils, Jean-François, né et baptisé le 22 février 1757.

 

BERLY (Léopold), luthier à Mirecourt, épousa Claude le Clerc et eut un fils, Antoine, né et baptisé en cette ville le 6 juin 1778.

 

BERLY (Guillaume), élu compagnon luthier à Mirecourt en 1732.

 

BERLY (Pierre 1), luthier à Mirecourt, marié à Anne Dufour. Ses enfants furent : Christophe, né et baptisé le 12 janvier 1757, dont le parrain fut Christophe Berly, et Dominique, baptisé le 29 janvier 1764.

 

BERLY (Dominique III, fils), né à Mirecourt, fut élu compagnon en 1750, se maria en cette ville en 1764 et exerça la profession de luthier jusqu'en 1789, ou du moins figure comme tel dans la corporation, jusqu'à cette époque. De son mariage avec Françoise Utinet, il eut Pierre-Dominique, le 14 décembre 1765, Jean-Louis, le 3 avril 1767 et François-Dominique, le 30 décembre 1769.

 

BERNARD (André), XIXe siècle, qui, malgré son origine (né le 6 octobre 1870, à Liège (Belgique) a sa place ici, en raison des études complètes de la lutherie qu'il fit uniquement en France, ce qui véritablement, au point de vue du travail, le fait appartenir à la facture française.

En effet, son père, Nicolas Bernard, artiste musicien à Liège, l'envoya, à l'âge de quatorze ans, en 1884, en apprentissage chez MM. Gand et Bernardel. Il s'établit en 1890 dans sa ville natale et il obtint aux expositions suivantes diverses récompenses : à Bruxelles en 1897 et à Paris en 1900, la médaille d'argent ; à Liège en 1905, à Bordeaux en 1907 et à Bruxelles en 1910, la médaille d'or. Sa lutherie est très consciencieusement faite. Sa maison porte le vocable « A la Guitare royale » et se trouve au n° 150 du boulevard de la Sauvenière, à Liège.

 

BERNARDEL (Auguste-Sébastien-Philippe), XIXe siècle, luthier français, né à Mirecourt en 1802, mourut à Bougival, près Paris, le 6 août 1870. Élève de Lupot, chez qui il entra en 1820, il y demeura quelque temps encore lorsque ce fameux luthier céda sa maison à Charles-François Gand. Ce ne fut qu'à partir de 1826 qu'il s'établit à son compte au n° 44 de la rue Coquillière, ainsi que le mentionnent ses premières étiquettes. Il quitta bientôt cette rue pour se fixer au n° 23 (qui devint plus tard le n° 21) de la rue Croix-des-Petits-Champs, qu'il n'abandonna qu'en 1866, époque à laquelle il se retira, en cédant sa maison à ses deux fils, Ernest-Auguste et Gustave, avec lesquels il s'était associé dès 1859. La lutherie d'Auguste-Sébastien-Philippe Bernardel est très soignée ; il imagina, vers 1830, avec succès, de former le biseau de la touche du côté gauche pour l'alto, de façon à éviter que l'ut de cet instrument ne puisse friser. On lui doit aussi l'essai des cordes à double trait filé. On a vu, à l'Exposition rétrospective de 1900, de très beaux violons et une contrebasse de Bernardel père.

 

BERNARDEL (Ernest-Auguste), XIXe siècle, luthier français, fils aîné d'Auguste-Sébastien-Philippe, né à Paris en 1826 et mort en cette ville le 10 décembre 1899. Bon luthier, qui s'associa avec son père, dont il fut l'élève, ensuite avec son frère Gustave, en 1859, puis, de 1866 à 1887, avec ce dernier et Charles-Nicolas-Eugène Gand. Sa lutherie a le même caractère que celle de son frère, Gustave Bernardel. Il laissa un fils, luthier comme lui, Léon Bernardel, établi actuellement à Paris, rue du Faubourg-Poissonnière, n° 40 bis.

 

BERNARDEL (Gustave-Adolphe), XIXe siècle, luthier français, second fils d'Auguste-Sébastien-Philippe, et aussi son élève. Né à Paris en 1832, il continua les traditions de la bonne lutherie française, tenant par là à maintenir l'honneur du lieu d'origine de celle de Mirecourt, berceau de ses ancêtres. Il s'associa, ainsi qu'on l'a vu précédemment, avec son père et son frère, à Paris, en 1859, au n° 21 de la rue Croix des-Petits-Champs, puis avec Charles-Nicolas-Eugène Gand, en 1866. Gustave Bernardel resta seul avec ce dernier lorsque son frère se retira, de 1886 jusqu'à la mort d'Eugène Gand, survenue en 1892, dirigeant seul alors la maison située au n° 4 du passage Saulnier. Gustave Bernardel, qui coopéra à toutes les expositions françaises et étrangères, fit partie du jury de celles de Bruxelles en 1897, et de Paris en 1900, où il reçut, avant de se retirer des affaires, la croix de chevalier de la Légion d'honneur, le 18 août. Il fut, ainsi que ses devanciers et associés, luthier du Conservatoire, de l'Opéra et du Ministère des Beaux-Arts, et avait cédé sa maison récemment à MM. Caressa et Français. La teinte des vernis de sa dernière fabrication s'était légèrement modifiée dans des tons tirant sur le brun rouge clair.

Gustave Bernardel mourut à Cherbourg, à l'âge de soixante-douze ans, le 29 janvier 1904.

 

BERNARDEL (L.), luthier français, XIXe siècle, établi en 1844 à Amsterdam et qui semble être de la même famille que celle des luthiers parisiens de ce nom. Une étiquette de réparation, faite par L. Bernardel, datée de 1844 à Amsterdam, fut relevée dans un violon qui nous fut présenté.

 

BERNARDEL (Léon), luthier français, XIXe siècle, fils d'ErnestAuguste, né à Paris en 1853. Fit son apprentissage à Mirecourt, chez Derazey, et entra ensuite chez Gand et Bernardel, à Paris, où il resta jusqu'en 1898, époque où il s'établit 40 bis, rue du Faubourg-Poissonnière. C'est un de nos luthiers dont le travail est des plus consciencieux.

Il se maria en 1881 et eut deux fils, dont l'un, né en 1882, fit un apprentissage à Mirecourt ; le second naquit en 1888.

Léon Bernardel, officier d'Académie en 1900, obtint à l'Exposition de Paris, en cette même année, une médaille de bronze.

Son fils aîné travaille actuellement dans ses ateliers.

 

BERTET, XVIIIe siècle, maître luthier à Nantes. Un de ses violons, daté de 1774, que nous avons vu, rappelle le genre de la lutherie de Chappuy. Bertet, dans l'étiquette placée à l'intérieur de cet instrument, a soin de mentionner qu'il est maître luthier de Paris. On connaît de lui une très belle mandole qui faisait partie de la collection de M. le baron de Léry, portant la mention : « Bertet, luthier, Au Roi David, rue Dauphine, à Paris, 1764 », et de très belle facture avec une superbe tête de femme sculptée et dorée.

 

BERTIER (Philippe), désigné comme luthier à Mirecourt dès 1773, se maria dans sa ville natale le 21 septembre 1782. Mentionné comme luthier jusqu'en 1789 dans les registres des contribuables.

 

BERTRAND (Nicolas), XVIIe et XVIIIe siècles, luthier français établi à Paris, de 1685 à 1730. Sa lutherie, assez remarquable, a un vernis d'une teinte rouge agréable à l'œil. Plusieurs instruments de ce luthier se voient dans les musées des conservatoires de Paris et de Bruxelles. Dans un violon appartenant à M. Parisse, de Nancy, nous avons relevé une note manuscrite écrite à même sur le bois, à l'intérieur du fond « Recoupé d'une basse de violle de Nicolas Bertrand de Paris, par Dr Nicolas aîné à la ville de Crémone, 1812. »

 

BERUPT (Léopold), né à Mirecourt, élu compagnon en 1766 et luthier en 1789.

 

BERUPT (Louis), né à Mirecourt, fut élu compagnon luthier en 1785.

 

BIANCHI (Nicolo), XVIIIe et XIXe siècles, luthier d'origine italienne, ainsi que son nom l'indique, né en 1796 à Gênes, mort à Nice en 1880, où il eut pour successeur son élève, M. Bovis, actuellement encore continuateur de sa maison. Bianchi transporta souvent ses ateliers ; c'est ainsi qu'on le voit, en 1844 à Aix, en 1846 à Pisucas, à Paris en 1850, où il libelle ses étiquettes avec la mention de « luthier décoré » ; en 1868, il quitte Paris, retourne à Gênes et se fixe enfin définitivement à Nice, en 1872. Nous possédons une réparation faite par Bianchi, qui ne lui fait pas honneur. Notre ancêtre, Charles Jacquot, avait aussi porté une semblable appréciation sur certaines réparations malheureuses dues à Bianchi.

 

BIGOURAT (Nicolas), XIXe siècle, luthier français, né à Saint-Gérandle-Puy (Allier), en 1824, mort en 1880 à Moulins-sur-Allier. Il fut élève et successeur de Thibouville. Ses étiquettes de réparation sont toutes manuscrites.

 

BIGOURAT, XIXe siècle, luthier français et surtout réparateur, fils et élève de Nicolas Bigourat, établi au Havre, s'occupa beaucoup des réparations d'instruments à cordes et à archet.

 

BLANC (Nicolas LE), né à Mirecourt, fut reçu luthier en 1750 et mourut en cette ville en 1762.

 

BLANC (Charles LE), cité comme luthier à Mirecourt en 1764.

 

BLANC (Claude LE), fils, luthier à Mirecourt, se maria dans cette ville le 6 février 1781 et fut qualifié luthier jusqu’en 1789 sur les registres des contribuables

 

BLANC (Jean-Claude LE), luthier à Mirecourt en 1778, y mourut le 30 avril 1788.

 

BLANC (Jean-Claude LE), qualifié le père, cité comme exerçant la lutherie à Mirecourt en 1786. On n'a aucun autre détail le concernant.

 

BLAISOT (Blaisot-Mast), XIXe siècle, luthier établi à Paris. On connaît de lui une lyre-guitare, avec manche surmonté d'une rosace en bronze doré et les bras ornés de têtes d'aigles du même métal, qui figurait dans la collection de M. le baron de Léry. Dans cette collection se voyait aussi une guitare signée Blaisot-Mast, ce qui ferait croire que Blaisot avait épousé une des filles ou sœurs des luthiers Mast, de Toulouse.

 

BLANCHARD (François), XVIIIe et XIXe siècles, luthier, né à Mirecourt en 1796, mort à Mirecourt en 1859. On rencontre assez souvent des guitares de sa fabrication, qui sont d'une bonne facture. François Blanchard est l'aïeul de notre luthier distingué, Paul Blanchard, établi à Lyon, également originaire de Mirecourt, dont il sera question ci-après.

 

BLANCHARD (Paul-François), XIXe siècle, luthier français, petit-fils du luthier François Blanchard. Son bisaïeul maternel, Claude Leblanc (Voir ce nom, p. 165), était également luthier à Mirecourt. Son frère utérin, Gabriel Didion, fabricant d'instruments de musique à Mirecourt, décédé en 1882, eut sa maison continuée en cette ville sous le nom de veuve Soriot et Didion, puis sous celui de Didion-Laberte.

Paul-François Blanchard est né à Mirecourt le 10 février 1851.

C'est Auguste Darte, élève de J.-B. Vuillaume, qui fut son premier maître, dans sa ville natale, qu'il quitta pour s'adonner à la réparation chez Daniel, à Marseille, et entrer, quelque temps après, chez H.-C. Silvestre, à Lyon. Il demeura dans cet atelier de 1869 à 1876, époque à laquelle il fonda la maison qu'il dirige encore actuellement. Il épousa, à Lyon, le 26 février 1876, la fille d'un marchand d'instruments de musique, Mlle Adélaïde Jauthial, dont il eut deux filles, Louise et Antoinette.

Les instruments de Paul-François Blanchard sont d'un vernis entièrement neuf, à l'huile, et inspirés des beaux modèles classiques de Stradivarius et de Joseph Guarnérius. Actuellement, il atteint presque le chiffre de six cents instruments de sa fabrication, sans compter ceux faits sous sa direction par ses ouvriers, dans son atelier et vernis par lui. On lui doit des reconstitutions de violes et des réparations très intéressantes.

La série de ses étiquettes indique, dans les instruments qui lui sont personnels, la légende de Duiffoprucgar.

Les principales récompenses obtenues par lui, dans les expositions, sont les suivantes :

Paris, 1889 : médaille d'argent ;

Lyon, 1894 : grand prix ;

Paris, 1900 : médaille d'or.

Paul-François Blanchard fut nommé luthier du Conservatoire national de Lyon et, le 1er mars 1902, reçut les palmes académiques. Sa maison est au n° 77 de la rue de la République.

 

BLANCHI (Augustin), XIXe siècle, luthier français, établi à Nice, dont nous avons des étiquettes de réparation, datées de 1874.

 

BLANCHI (Albert), XIXe siècle, luthier français, fils d'Augustin, luthier à Nice, 20, boulevard Mac-Mahon, fait aussi de la réparation et des instruments neufs, ainsi que des mandolines artistiques à têtes sculptées et montées de cordes de boyau.

 

BOCQUAY (Jacques), XVIIIe siècle, luthier français (Voir Boquay).

 

BOITEUX (Claude), luthier à Mirecourt, cité dans les registres des contribuables de cette ville de 1773 à 1779.

 

BOIVIN (Claude), XVIIIe siècle, luthier français à Paris, de 1724 environ jusqu'à peu près 1760. Établi d'abord rue de Grenelle-SaintHonoré, et depuis 1732 rue Tiquetonne, sous l'enseigne de la « Guitare Royale ». Son dernier domicile connu fut au n° 10 de la rue de la Poterie. En 1752, il devint maître juré comptable de la Corporation des maîtres luthiers faiseurs d'instruments de la ville de Paris. On connaît un certain nombre de ses instruments dans des collections particulières, ainsi qu'au musée du Conservatoire de Paris, où se voit une très belle guitare, inscrite au Catalogue sous le n° 273.

Le violoncelliste Servais possédait une petite basse de Claude Boivin, datée de 1741, et M. J. Gallay, dans son ouvrage sur l'Inventaire sous la Terreur, dressé par Bruni, signale une belle basse de viole de ce luthier, datée de 1735, saisie chez Debain, le lieutenant du prévôt des Gardes françaises. Une autre basse de viole, signée de Claude Boivin à Paris, 1754, à fond voûté, d'un très beau vernis rouge, avec très jolie tête de femme et attributs d'instruments de musique finement sculptés, d'un beau style Louis XV, appartenait à M. le baron de Léry.

 

BOMÉ (Thomas), XVIIIe et commencement du XIXe siècles, établi à Versailles. Luthier français, considéré surtout comme amateur, plutôt que comme praticien. Le travail, s'il est vraiment de lui, est assez soigné. Il était chevalier de Saint-Louis et dans quelques instruments il signait « de Bomé » en ajoutant la mention de chevalier de cet ordre. C'est ainsi qu'est libellée l'étiquette dans un instrument offert par lui à M. de Macuson, en 1788.

Le catalogue du musée du Conservatoire de Paris indique, au n° 24, un violon dont l'étiquette porte simplement ces mots : Thomas Bomé, Versailles, 1790. Les derniers instruments qu'on voit de lui portent la date de 1810, environ.

 

BONGARS (Simon), XVIIIe siècle, luthier français duquel on ne connaît que certaines violes assez intéressantes.

 

BONTEMPS (Dominique), luthier à Mirecourt de 1773 à 1776.

 

BONNEL, XIXe siècle, atelier de réparations à Rennes. Plusieurs étiquettes, datées de 1852, 1855, sont ainsi libellées : « Réparé chez Bonnel, jeune, luthier, facteur, musique, etc., 1855. Rennes ».

 

BONNICI (Francesco), luthier, XIXe siècle ; quoique Maltais d'origine, nous croyons devoir mentionner son nom ici, en raison du long séjour qu'il fit dans les ateliers des maisons Gand, Bernardel fils, Bernardel, où il était entré en 1865. Ce n'est qu'en 1901 qu'il quitta, la lutherie pour se retirer à Nogent. Il est né vers 1842 et fut surtout employé aux réparations d'anciens instruments tels que luths, guitares, mandolines, où il excellait par sa patience et son habileté. En 1889, il eut une médaille d'or de collaborateur ainsi qu'à l'Exposition de Paris, en 1900.

 

BOQUAY ou BOCQUAY (Jacques), XVIIIe siècle, Paris. Luthier renommé dont les instruments, un peu faits dans le genre Amati, ressemblent plutôt à la facture de De Comble. Le vernis, gras, rouge-brun, est quelquefois un peu trop foncé.

Il habita jusqu'en 1718 environ, rue de la juiverie, à Paris, puis, dès 1718, rue d'Argenteuil.

Le violon de ce luthier, qui est au musée du Conservatoire de Paris, porte le n° 9 du Catalogue et la date de 1718, et le violoncelle du musée du Conservatoire des Arts et Métiers est de l'année suivante.

 

BOSSARD (Louis) dit DES JARDINS, XVIIIe Siècle, «luthier », et son gendre, 1768 à 1775, grande-Rue à Caen, paroisse Saint-Jean, capitation 1768 (Notes sur les artistes caennais au XVIIIe siècle, Armand Benet, 1899.) et 1775 ; et son gendre, rayé, capitation 1779. Louis Bossard, ci-devant « luttier » et sa fille, même rue, capitation 1781. - Cf. C. 4706, décharges et modérations, capitation 1771. - C. 4684, Louis Bossard, dit Des jardins, faiseur de vielles, paroisse Sainte-Paix, Grande-Rue, billet d'avertissement, capitation bourgeoise de 1736. 3 L. principal et 6 sols de 2 sols pour livre. Cf. C. 4706, modération de la capitation de 1736, de 3 l. 60 à 2 l. 4 sols par ordonnance du 5 novembre 1736.

Louis Boissard dit Des Jardins, faiseur de vielles, figure au rôle 10e industrie, 1741-1742, Grande-Rue, paroisse Sainte-Paix. - Cf. années suivantes. Rayé au rôle de 1747-1749 (C. 4960) comme étant à Saint-Jean, Grande-Rue, où il figure en interligne. Sur les vingtièmes de 1750-1756, paroisse Saint-Jean, Grande-Rue, son nom est corrigé en Boissard, 20e industrie, 1757-1759, 1760-1762, figure dans la corporation des tourneurs sur le rôle de 1763-1767. Louis Bossard, « lutier », rue Saint-Jean et rue. - Louis Bossard, « lutier », et son gendre, paroisse Saint-Jean, Grande-Rue, 20e industrie, 1775-1776, ayant servi en 1777, assez bonne boutique, vend beaucoup, peut payer 4 livres (C. 5537).

 

BOTIN, XIXe siècle, luthier à Chantilly, dont le nom nous est révélé par une étiquette trouvée dans une collection d'amateur.

 

BOUILLOT (Jean-François), compagnon luthier à Mirecourt de 1778 à 1787.

 

BOULANGER (Nicolas), luthier à Mirecourt de 1727 à 1758.

 

BOURBON (Nicolas), de Mirecourt, élu compagnon luthier en 1758 t mettre de 1770 ' 1787. Il avait épousé Catherine Pérel et eut plusieurs enfants, dont : Marie-Anne, née et baptisée à Mirecourt le 9 janvier 1754, parrain le luthier Nicolas Vuillaume ; ensuite Joseph, le 16 août 1765.

 

BOURBON (François), luthier de Mirecourt, élu compagnon en 1775, marié en cette année, exempté de droits, par suite de sa pauvreté, de 1784 à 1789. Luthier médiocre.

 

BOURDET (Voir BOURDOT).

 

BOURDET (Jacques). M. Grillet le dit luthier à Paris en 1751. Nous n'avons jamais vu de violons de ce luthier.

 

BOURDON DE CANTELOU, luthier amateur à Falaise, dont l'étiquette de réparation est datée de 1785.

 

BOURDOT (Jean-Sébastien), nommé quelquefois Bourdet. Un des meilleurs luthiers du commencement du dix-huitième siècle. Il fut le parrain d'un de ses neveux, le 11 mars 1728. Son frère était Dominique 1er. Sébastien épousa Marguerite Baudouin. Ils eurent : François, né et baptisé à Mirecourt le 20 septembre 1744 ; Jean-Baptiste, le 5 mars 1744, dont le parrain fut J.-B. Monchablon, facteur d'orgues, et la marraine Marie-Barbe Bourdot, et Marie-Thérèse, le 15 octobre 1745. Il existait encore le 29 janvier 1766, puisque à cette date il est le parrain du fils de Jean-Antoine, luthier à Mirecourt.

 

BOURDOT (Dominique 1er ), frère de Sébastien, luthier à Mirecourt en 1732, construisit aussi, de 1741 à 1748, les orgues en cette ville. Il avait épousé Marianne-Françoise Masure, de qui il eut : Sébastien II le 11 mars 1728, dont son frère Sébastien 1er fut le parrain, puis Joseph-Dominique le 8 novembre 1738.

 

BOURDOT (Jean-François 1er ), de Mirecourt, qualifié compagnon luthier, en 1785, dans les registres des contribuables de cette ville.

 

BOURDOT (Claude-François 1er), maître luthier à Mirecourt, se maria à Claire Frichelet et eut un fils, Claude-Léopold, né et baptisé à Mirecourt le 17 octobre 1738 ; puis François II, baptisé en cette ville le 12 mai 1742, et enfin Jean-François-Ambroise, baptisé le ler décembre 1745.

 

BOURDOT ou BOURDET (Jean-François Il), qualifié luthier à Mirecourt en 1786, était fils, selon toute apparence, de François 1er . Il était né le 12 mai 1742.

 

BOURGARD (Jean), luthier à Nancy, rue de la Poissonnerie (actuellement rue Gambetta), de 1775 à 1790.

Il se maria en la paroisse Saint-Sébastien de Nancy le 11 septembre 1775.

« L'an mil sept cent soixante et quinze, l'onze septembre, après avoir publié cy-devant trois bans de mariage entre Jean-Baptiste Burghardt, natif de Prague, facteur d'instruments, fils majeur de Jean Burghardt et de défunte Catherine Bon Kartin (Baumgarten), depuis plus de trois ans de cette paroisse, et Marie-Anne Fanchon, fille mineure des défunts François Fanchon, chamoiseur, et d'Anne du But, aussi de cette paroisse, sans opposition, etc.

« En présence de Jean-François Charotte, facteur d'instruments, Georges Mayer, aubergiste, Jean Wander, fourbisseur, Pierre Resick, maître serrurier. »

D'une étiquette relevée par nous dans l'intérieur d'un instrument, il résulte que Jean Bourgard travailla d'abord à Nancy chez le luthier Charotte, de Mirecourt, établi à Nancy en 1774, rue Saint-Jean, n° 415. La rue Saint-Jean devint la rue de la Poissonnerie (Gambetta actuelle), que nous habitons.

Le vernis de Jean Bourgard, à cette époque, était de teinte jaune et la lutherie assez soignée. L'instrument porte à l'intérieur la mention: « Jean Bourgard, fecit chez Mr Charotte, rue St-Jean, n° 415, 1774 » et le nom de Charotte à Nancy est marqué au talon, au feu.

Ce luthier, originaire de Prague, avait francisé son nom que l'on voit écrit Burghardt dans ses étiquettes primitives. Ces étiquettes sont presque toujours manuscrites et libellées ainsi :

Le vernis de ses instruments est communément brun.

 

BOURGUIGNON (Maurice), XIXe siècle, luthier, né à Mattaincourt, le 18 septembre 1885, élève de M. Georges Mougenot, lui a succédé à Bruxelles en 1910, où il est établi au n° 76 de la rue Coudenberg.

 

BOURLIER (Jacques), né à Mirecourt, s'y maria en 1770 et fut luthier en cette ville jusqu'en 1789. On remarquera, lors de son mariage, à Nancy, la présence, en qualité de témoin, de Jean-François Charotte (Voir ce nom).

 

BOURLIER (Jean-Baptiste), maître luthier de Mirecourt de 1773 à 1789, figure en cette qualité sur les registres des contribuables, et sur ceux de l'état civil comme parrain, le 26 mars 1766, du fils de Joseph Huguenin, maître luthier, Puis, le 3 août de la même année, de la fille de François Jacquot et de Jeanne Harmand.

 

BOURLIER (François), luthier à Mirecourt, cité comme tel de 1788 à 1789.

 

BOURLIER (Laurent), luthier de Mirecourt de 1798 à 1878.

 

BOURLIER (Nicolas), XIXe siècle, né à Mirecourt et descendant des luthiers dont il est question précédemment. Lutherie moyenne, vernis à l'alcool, jaune-brun clair. Ses instruments sont assez bons. Le nom est marqué au feu, à l'intérieur : BOURLIER B. N.

 

BOURSE, XIXe siècle, luthier établi à Paris en 1805. Une étiquette manuscrite, filetée, porte ce nom et cette date.

 

BOVIS (François), XIXe siècle, luthier, né à Nice en 1864. En 1874, il fit son apprentissage dans cette ville, chez Nicolo Bianchi auquel il succéda en 1880. Ses instruments, très soignés, lui ont valu la qualité de luthier des concerts de Monte-Carlo.

 

BOYER (Alexis), luthier à Mirecourt, élu comme tel de 1773 à 1789.

 

BOYER (Alexis), fils, élu compagnon à Mirecourt de 1783 à 1784.

 

BROUAUX (Voir aussi DROUAUX).

 

BROUAUX, XIXe siècle, luthier à Bar-le-Duc, dont nous avons relevé des étiquettes de réparations depuis 1859 à 1889.

 

BRETON (Joseph-François), né à Mirecourt, s'y maria le 7 février 1786 qualifié maître luthier dans les registres des contribuables de cette ville. Ses étiquettes datent souvent de 1740 à 1789. Il habitait Mirecourt, mais signait ses œuvres de Paris.

 

BRETON (François), né à Mirecourt, où nous le trouvons cité comme maître luthier, en 1778, dans les registres des contribuables, ce qui démontre l'erreur commise jusqu'ici et qui lui accordait seulement la période d'action de 1800 à 1830, selon M. Grillet (Les ancêtres du violon). Sa lutherie, faite avec soin, présentait sous des voûtes un peu accusées une exécution assez délicate pour les coins et les filets. Le vernis, d'un jaune clair, est bien transparent. Breton fut l'un des maîtres de Charles Jacquot, et a souvent marqué ses violons au fer chaud, sur le talon du manche. Il fut agréé plus tard comme luthier breveté de la duchesse d'Angoulême ; ses étiquettes sont décorées d'écussons fleur de lysées.

 

BRETON (Nicolas), luthier à Mirecourt en 1775. Il épousa Françoise Fontaine ; ils eurent deux fils : Dominique-Nicolas, né et baptisé le 27 septembre 1760, et Pierre-Barthélemy, le 24 août 1762. (Reg. de l'état civil, Mirecourt.)

 

BRETON, luthier, né à Mirecourt.

 

BRUBAC (Antoine), XIXe siècle, né à Mirecourt le 22 janvier 1847, mort en 1894. Luthier qui fit tous les instruments signés par la maison A. Klein, de Rouen. Sa lutherie est bonne. Il est le frère de Charles Brubac, qui travaille dans les ateliers Gand et Bernardel.

 

BRUBAC (Charles), XIXe siècle, né à Mirecourt le 21 mai 1853, frère d'Antoine, luthier habile qui, depuis 1877, travaille dans les ateliers de la maison Gand et Bernardel, Caressa et Français actuellement.

 

BRUGÈRE (Charles), XIXe siècle, luthier né à Mirecourt en 1842, mort en 1876. Construisit surtout de belles guitares marquées souvent de son nom, au feu, sur le fond et intérieurement. Il eut un fils, Charles-Georges, en 1865.

 

BRUGÈRE (Charles-Georges), XIXe siècle, luthier, fils de Charles, né à Mirecourt le 10 novembre 1865. Élève de Drouin, à Mirecourt, il entra comme ouvrier dans l'atelier de Blanchard, à Lyon, puis dans celui de MM. Gand et Bernardel, où il resta jusqu'en 1892, époque de la mort de Henry, dont il reprit la maison, au n° 151 de la rue Saint-Martin, à Paris. En 1895, il s'établit au n° 11 de la rue du Faubourg-Poissonnière. Sa lutherie, très consciencieuse et de bonne sonorité, lui a valu des médailles d'argent à Lyon, en 1894, à Paris, en 1900, et une médaille d'or à Liége en 1905. Une de ses étiquettes affecte la forme d'une large lyre surmontée d'une étoile. Son modèle est d'après Ant. Stradivarius.

 

BRUGÈRE (François), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt en 1822 où il mourut en 1874, est le frère de Charles et l'oncle de Charles-Georges. Il eut trois fils, luthiers comme lui: Malakoff, Michel et Joseph ces deux derniers travaillèrent simplement comme ouvriers dans différents ateliers. François construisit des guitares, des violoncelles et de bonnes contrebasses, notamment chez les frères Silvestre, à Lyon

 

BRUGÈRE (Malakoff), XIXe siècle, né à Mirecourt vers 1856, fils de François Brugère et son élève, fut un des ouvriers de Hel, à Lille s'établit enfin à Marseille, 43, rue Vacon, et vint mourir à Mirecourt en 1895.

 

BUTHOD, XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt, fréquenta l'atelier de J.-B. Vuillaume, fit un certain nombre de violons signés de lui, entra ensuite dans la manufacture d'instruments à cordes de Husson, avec qui il s'associa, et qui devint plus tard la maison Jérôme Thibouville. Buthod avait obtenu une médaille de bronze à Paris sous Louis Philippe ; en 1839, il fabriquait annuellement, dans ses ateliers, 8 violons, 40 altos et 50 basses. C'était de la facture à prix très modérés.

 

CABASSE, XIXe siècle (commencement du). Luthier à Mirecourt, dont les instruments, assez bien faits, étaient d'un vernis brun clair, les filets fins, les voûtes un peu accusées, principalement dans le milieu de la table, sous le chevalet et dans l'espace des ff qui est légèrement noirci. Les ff sont un peu grosses comme modèle. Ces instruments sont marqués au feu à l'intérieur du fond par le nom du luthier CABASSE.

 

CABLED (Claude), luthier à Mirecourt, eut deux fils : Didier, né le 25 novembre 1604, et Nicolas le 18 février 1607.

 

CABRESY, XVIIIe siècle. Bruni, dans son Inventaire sous la Terreur, réédité par M Jules Gallay, indique le nom de ce luthier, relevé dans un violoncelle, daté de 1725, mais sans donner son lieu d'origine ou de résidence. Cependant, on peut croire qu'il habitait Paris.

 

CABROLY, XVIIIe siècle, luthier à Toulouse, d'après une étiquette datée de 1747, mentionnée par M. Constant Pierre (Les facteurs d’instruments de musiques, C. Pierre, 1893).

 

CAILHE-DECANTE (Jean-Baptiste), XIXe siècle, luthier, faiseur de Vielle, à Charroux (Allier), élève de son beau-père Decante, il est né en cette ville le 21 mai 1831, et s'associa à son fils Henri, né en la même maison, laquelle a pour enseigne : « A la Vielle bourbonnaise ».

 

CALOT, XIXe siècle, luthier assez distingué, né à Mirecourt vers 1800, s'associa en 1830, à Paris, avec Augière, rue Saint-Eustache, n° 12, après avoir travaillé chez Clément en cette ville. Sa lutherie se caractérise par un vernis d'une teinte jaune tirant légèrement sur le rouge.

 

CAILLE OU CAIL (Louis), luthier, né à Mirecourt, marié en janvier 1779, apprenti en la Même année, compagnon de 1784 à 1787. On n'a aucun détail sur son genre de travail.

 

CAILLE (Dominique), luthier à Mirecourt, né en cette ville et marié le 28 septembre 1769, compagnon en 1772, parti de sa ville natale en 1789.

 

CAMPION, XIXe siècle, luthier français qui construisit surtout de belles guitares, dont l'une, exposée à Paris en 1823, était en acajou et richement garnie d'ébène et de nacre.

 

CARESSA (Félix-Albert), XIXe siècle, né à Nice le 25 décembre 1866, entra dans la maison Gand et Bernardel, le 20 mai 1891, dirigea la maison Gustave Bernardel dès 1898, et enfin succéda à ce dernier, associé avec M. Français (Voir ce nom), le 1er juillet 1901. M. A. Caressa obtint à l'Exposition de Paris, en 1900, une médaille d'or de collaborateur et fut, peu après, nommé officier d'Académie. Nous rappellerons l'ancienneté de cette maison, fondée par Nicolas Lupot, continuée par CharlesFrançois Gand, puis par les frères Gand et Bernardel, actuellement 4, rue Saulnier, et conseillerons de se reporter aux noms de chacun de ces luthiers pour trouver les détails qui s'y rattachent. MM. Caressa et Français ont obtenu à l'Exposition de Saint-Louis (Amérique), en 1904, un Grand-Prix et sont les fournisseurs attitrés du Conservatoire, de l'Opéra, etc. En 1905, le jury de l'Exposition de Liège leur décerna un Grand-Prix. M. Caressa fut membre du jury des Expositions de Milan 1906, Londres 1908 et Bruxelles 1910. Il fut nommé, en 1910, chevalier de la Légion d'honneur.

 

CARON, XVIIe siècle, luthier de la reine Marie-Antoinette, établi à Versailles, d'abord rue Royale, vers 1776, puis rue de Satory, vers 1785 ; le décacorde qui se voit au Musée du Conservatoire de Paris, décoré des initiales de la reine (Catalogue n° 224, 1884.), porte son nom et la date de 1785. Les instruments de ce luthier, vernis d'une teinte brun foncé, sont d'assez bonne facture, les ff paraissent toutefois un peu larges. On connaît de ce luthier une très belle guitare-luth signée « Caron, luthier de la reine, à Versailles, 1784 », très pure de style et qui se voyait dans la collection de M. le baron de Léry.

 

CARRÉ (Antoine), XVIIIe siècle, établi à Arras dans la moitié de ce siècle, connu surtout par la bonne facture de ses vielles organisées.

 

CASSINEAU, XVIIIe siècle, luthier parisien, que le Journal de musique indique, en 1770, comme étant établi dans la rue des Prouvaires, paroisse Saint-Eustache.

 

CASTAGNERI (André), XVIIIe siècle, luthier italien établi à Paris, près l'hôtel de Soissons, ainsi que le mentionnent la plupart des étiquettes placées dans ses instruments. Sa lutherie, procédant de la facture italienne, est assez bien faite et de bonne résonance, mais le vernis jaune ne répond pas à l'ensemble du travail. D'après les œuvres connues de ce luthier, on estime que sa période professionnelle à Paris s'étend de 1731 à 1758. Son élève Gaffin° fut aussi son successeur. Les étiquettes de Castagneri sont de deux sortes, les unes rédigées en français et les autres en italien.

 

CAUSSIN (François), XIXe siècle, luthier établi à Neufchâteau, de 1845 à 1875, environ.

Excellait à imiter, avec des vernis à la colle ou à l'esprit de vin, des instruments anciens, auxquels il donnait des noms alléchants. La facture et les proportions du diapason auraient pu souvent être plus minutieuses. Il eut un fils connu sous le nom de Caussin aîné, qui travaillait presque exclusivement pour lui. Un alto de François Caussin, de sa facture personnelle, faisait partie de la vente de la collection de M. de Trigny, à Vitry-le-François, en 1869. François eut six fils, dont deux s'occupèrent de lutherie, Hippolyte et Nicolas ; ce dernier s'est établi à Neufchâteau. François s'était établi vers 1825, après avoir fait son apprentissage chez Gaillard, à Mirecourt, chez Nicolas aîné, à Paris, puis revint se fixer à Rouvres-la-Chétive (Vosges). François Caussin est le grand-père maternel de L. Collenot, établi actuellement à Reims.

 

 

CAUSSIN (Nicolas aîné), XIXe siècle, fils de François, luthier établi d'abord place de la Croix-Rouge, n° 1, à Paris, puis à Neufchâteau, en 1857, travailla exclusivement pour son frère, François-Hippolyte. M. Grillet, dans ses Ancêtres du violon, fait erreur en le disant établi à Rouves-la-Chétive, près Neufchâteau. (C'est Rouvres-la-Chétive qu'il faudrait lire.) Mais il le confond avec Hippolyte, qui a toujours été établi dans cette localité. Nicolas s'appliqua à faire des imitations de vieux violons, que construisaient François-Hippolyte, son frère et son neveu L. Collenot, établi actuellement à Reims.

 

CAUSSIN (François-Hippolyte, fils de François et frère de Nicolas), XIX" siècle, établi à Rouvres-la-Chétive.

 

CHALIN (père), XIXe siècle, luthier amateur, à Pont-à-Mousson, dont nous avons un violon daté de 1865.

 

CHALON, XVIIIe et XIXe Siècles, luthier et facteur d'instruments à vent, établi à Châlons-sur-Marne, vers 1812. Nous ne savons si ce fut le même François Chalon, musicien du Théâtre Feydeau et de la Garde des Consuls (1799-1804), auteur d'une méthode de cor anglais, qui se serait fixé dans la ville de Châlons-sur-Marne, en 18l2.

 

CHAMPION (René), XVIIIe siècle, luthier parisien (1730 à 1778 environ). Lutherie dans le genre de celle de Jacques Boquay, mais avec des voûtes un peu plus accusées, dont le vernis tire sur le jaune. Il demeura d'abord rue des Bourdonnais, ensuite rue et coin de l'Échelle-duTemple. Enfin, d'après une étiquette imprimée et placée dans l'intérieur d'une très belle viole à cinq cordes de sa fabrication, exposée à la vente de Coussemaker, à Bruxelles, le 19 avril 1877, sa demeure était la suivante, en 1748: « René Champion de Saint-julien, rue des VieillesOdriettes, au coin de l'Échelle-du-Temple, à Paris, 1748. » L'Almanach musical de 1783 cite Jean-Baptiste Champion parmi les facteurs d'instruments de Paris. Nous pensons qu'il s'agit d'un de ses fils.

 

CHAMPION (Jean-Baptiste), XVIIIe siècle, luthier parisien, fils ou frère de René, établi à Paris en 1783, suivant l'Almanach musical de 1783.

 

CHANOT (Joseph ler), luthier à Mirecourt, travailla de 1788 à 1789, cité dans les registres des contribuables de Mirecourt, continua son art jusqu'en 1829. Il naquit à Mirecourt en 1760 et y Mourut le 24 août 1832. Sa lutherie, assez ordinaire, présentait un vernis rouge ou quelquefois brun foncé et était marquée au feu à l'intérieur. Il eut plusieurs fils : 1° : Francis II, né à Mirecourt en 1788 ; 2° Jean-Paul, 7 juin 1793 ; 3° : Jean-Joseph, 11 décembre 1794 ; 4° Georges II, 25 mars 1801. Sa femme était Catherine Beurdouche.

 

CHANOT (Francis ler ou François), XVIIIe siècle, né à Boulaincourt, en 1760.

 

CHANOT (Georges 1er), dit du joly, luthier, né à Mirecourt, dont personne n'a signalé le nom jusqu'ici. Il épousa Jeanne-Gagnerre Gigorne ; ils eurent plusieurs fils : Louis, né et baptisé à Mirecourt, le 10 janvier 1711 ; Claude, le 24 août 1712, et Jean, le 28 août 1714.

On n'a aucun autre renseignement sur le genre de lutherie fait par Georges Chanot, mais il est plus que certain que c'est de lui que descendent les luthiers français de ce nom, très connus au dix-neuvième siècle.

 

CHANOT (Francis II), XVIIIe et XIXe siècles, fils aîné de Joseph et de Catherine Beurdouche ; il n'est pas luthier, mais inventeur. Ingénieur de la marine (né à Mirecourt en 1788, mort à Rochefort en 1823). Il voulut, à l'époque de la Restauration, modifier la forme du violon et imagina de la ramener à celle des vielles à archet du XIVe siècle, et cela par pure fantaisie, ignorant évidemment que cette forme primitive avait été abandonnée à la suite des perfectionnements successifs dont résulta l'instrument adopté dès la fin du XVIe siècle et aux siècles suivants.

Il modifia même, sans aucun motif, la volute, en la retournant en arrière, ce qui ajoutait une difficulté de plus pour placer la corde du la, supprima les CC et fit un cordier spécial (semblable à celui des guitares). Malgré tout, l'Académie des Sciences et celle des Beaux-Arts approuvèrent cet essai, une médaille d'argent lui fut même décernée en 1819. Mais ce sont les seuls succès obtenus, la forme traditionnelle du violon continua à être en usage et à juste titre. Ses instruments furent construits par des ouvriers de Mirecourt, qu'il fit venir à Paris, chez Lété, entre autres, son frère Georges et celui qui s'illustra plus tard dans la lutherie, Jean-Baptiste Vuillaume. Rappelé en activité avec le grade d'ingénieur de première classe, il se rendit à Rochefort, où il mourut quelque temps après, dans ses nouvelles fonctions. Le musée du Conservatoire de Paris possède un violon de Francis Chanot, daté de 1818 et dédié à Viotti, ainsi qu'une basse du même auteur.

Le brevet d'invention de Francis Chariot est daté du 21 juin 1818.

 

CHANOT (Georges II), XIXe siècle. Luthier distingué, fils de Joseph et de Catherine Beurdouche et frère de Francis, né à Mirecourt le 25 mars 1801, mort à Courcelles (Seine-et-Oise), le 10 janvier 1873. C'est en 1819 qu'il vint à Paris où il fut reçu apprenti chez Clément. L'année suivante, il entra chez Gand dont il ne quitta les ateliers que pour s'établir, en 1823. Nous avons dit qu'au début, il construisit des instruments pour le compte de son frère et d'après le modèle de celui-ci, mais il y renonça bientôt. Il transféra, dans la suite, ses ateliers, d'abord, en 1823, rue Oblin, près de la Halle-aux-Blés ; en 1825, place des Victoires ; en 1828, passage Choiseul ; en 1837, au n° 26 de la rue de Rivoli, puis au quai Malaquais en 1848. Après la mort de sa première femme, il épousa sa belle-soeur. De son premier mariage, naquit (au passage Choiseul, paroisse Saint-Roch ?), vers 1830, son fils, Georges III Chanot, établi à Londres et mort en 1893. Le fils aîné de Georges III est établi à Manchester ; le second, Frédéric, est fixé à Londres.

Georges II était un connaisseur très distingué dans l'expertise des anciens instruments.

Les deux sœurs, qui successivement furent Mmes Chanot, firent aussi de la lutherie. En 1847, Georges Chanot inventa une basse à double caisse sonore, mais le résultat ne répondit pas à la conception ; certaines notes étant très défectueuses, l'essai fut abandonné.

Il eut, en 1844, une vingtaine d'ouvriers et construisit beaucoup d'instruments pour l'exportation. C'est en 1872 qu'il céda sa maison à soli beau-fils, M. Chardon (Marie-Joseph), qui tient en grand honneur sa réputation. Depuis 1827 jusqu'en 1855, Georges Chanot présenta des instruments et obtint des récompenses distinguées aux diverses expositions.

Mme Chanot, veuve de Georges, mourut à Paris, le 5 février 1892, âgée de quatre-vingt-un ans, chez M. Chardon, boulevard Poissonnière, n° 22.

Il nous souvient qu'en nos jeunes années, Georges Chanot, dans son atelier du quai Malaquais, nous parlant de la lutherie ancienne, formulait le jugement suivant : ainsi que Fétis l'avait supposé autrefois, il déclarait que certains instruments de l'un des Médard, de Nancy, se trouvant tellement semblables aux plus beaux spécimens construits par le vieil Amati, il était avéré qu'après la mort de Médard, on n'avait pas hésité à baptiser les œuvres de ce dernier du nom d'Amati.

 

CHANTRAINE, commencement du XIXe siècle, luthier de Mirecourt, dont on connaît les guitares marquées au feu intérieurement et de bonne facture ordinaire.

 

CHAPUY (Nicolas 1er ), luthier à Mirecourt, dont aucun auteur n'avait jusqu'ici révélé l'existence, était marié à Anne Parisot. Il exerça la lutherie à Mirecourt de 1733 à 1781. Il avait deux frères luthiers comme lui, Augustin et Pierre-Fourier Chapuy, puis une soeur, Anne-Françoise Chapuy. Ces deux derniers furent parrain et marraine du fils de Nicolas 1er, Benjamin, baptisé le 31 mars 1775 à Mirecourt. Nicolas fut parrain, et sa femme marraine, le 11 octobre 1773, d'Anne-Marguerite, fille de Joseph Jacquot et de Marguerite Dury. Sa signature est reproduite au bas de l'acte. Nicolas eut encore plusieurs enfants : 1° Pierre-Fourier II, baptisé à Mirecourt le 17 avril 1762 ; 2° Augustin-Nicolas 1er, dont le parrain fut le plus célèbre luthier de ce nom, Augustin Chapuy, luthier de S. A. R. la duchesse de Montpensier, et qui naquit et fut baptisé à Mirecourt le 28 mars 1764 ; 3° Nicolas II, baptisé le 4 juin 1765 ; 4° Charles-François, le 9 juillet 1773.

Anne Parisot, la femme de Nicolas Chapuy, était de très bonne famille de Mirecourt. Apparentée avec Pierre Parisot, conseiller médecin du Roi professeur en sa Faculté de médecine de Pont-à-Mousson, agrégé honoraire du collège royal de médecine de Nancy.

 

CHAPPUY (Nicolas-Augustin) OU CHAPUY, maître luthier à Mirecourt, frère de Nicolas 1er , marié le 17 août 1762, mort le 27 septembre 1784, que nous avons lieu de croire être celui qui devint le luthier de la duchesse de Montpensier. Ses instruments sont marqués le plus souvent N. Chappuy, au feu, sur le talon du manche, ou encore avec les armoiries de la duchesse de Montpensier qui se répètent également sur l'étiquette collée dans l'intérieur du violon au-dessus de son nom et de son titre. Il épousa Marie-Anne Genaudet et eut un fils, Nicolas-Augustin II, né et baptisé à Mirecourt le 19 août 1773, dont le parrain fut son oncle Nicolas 1er Chapuy et la marraine Élisabeth Laurent. Il fut parrain lui-même, le 28 mars 1764, d'Augustin, fils de Nicolas, luthier à Mirecourt, et, le 28 avril 1766, de la fille de François Noël, luthier en la même ville.

Chappuy n'est pas un luthier sans mérite, loin de là, mais ses violons, de bonne facture, sont vernis à l'alcool et de teinte jaunâtre.

Un de ses violons, qui a appartenu à Habeneck, est au musée du Conservatoire de Paris. Un de ses quintons, à volute sculptée, ornait la collection de M. le baron de Léry, il était daté de Paris.

 

CHAPPUY (Pierre-Fourier), luthier à Mirecourt, frère de Nicolas et d'Augustin, parrain de Benjamin, fils de Nicolas Chappuy, à Mirecourt, le 31 mars 1775.

 

CHARDON (Marie-Joseph), XIXe siècle, un de nos bons luthiers contemporains, né à Paris le 22 mai 1843, élève et beau-fils de Georges Chanot, à qui il succéda, en 1872, en conservant ses ateliers du quai Malaquais, qu'il transféra, en 1888, au n° 22 du boulevard Poissonnière et enfin au n° 6 du faubourg Poissonnière.

Son fils et élève, Marie-Joseph-Antoine-Georges, né à Paris le 22 avril 1870, est son associé depuis 1896. Leurs bois sont parfaitement choisis et leur lutherie très soignée leur a valu une médaille d'argent en 1900 à Paris. On y a admiré de belles reconstitutions et copies d'instruments anciens, violes de gambe et violons de Stradivarius, qui leur font honneur.

 

CHARLE, Paris, XVIIIe siècle. C'est Bruni, qui, dans son inventaire dressé sous la Terreur et que M. J. Gallay a annoté avec tant de talent, a cité ce luthier, en raison d'une étiquette qui se trouvait dans un de ses violons inventorié ainsi : Charle, aux Quinze-Vingts, 1748. Il était originaire de Mirecourt. Sa lutherie est assez ordinaire. Il construisit quelques contrebasses.

 

CHARLES (J…), XVIIIe siècle, luthier établi à Marseille en 1783, neveu de Guersan, que l'on pourrait croire être le fils de Charles, des Quinze-Vingts, mais qui, cependant, d'après l'étiquette connue, demeurait à Marseille, rue Saint-Ferréol, à côté du café Dupai.

Deux très belles lyres Louis XV, signées «Charles, à Marseille », avec manches ornés de bois sculpté et doré, en relief, têtes incrustées d'ornements d'ivoire, deux rosaces aux tables, fonds et éclisses à bandes d'érable, ornaient la collection de M. le baron de Léry.

 

CHAROTTE, (Claude), luthier à Mirecourt, eut un fils, né le 8 janvier 1765. Auteur d'une série de violons et de vielles ; ces derniers instruments affectaient la forme des guitares. Il les marquait : Charotte, à Paris, (quoique habitant Mirecourt. Cette famille eut plusieurs descendants luthiers dont il est question plus loin.

Les violons de Charotte sont d'un vernis brun rouge avec des ff toutes droites, très laides, et des voûtes trop creusées aux CC. Nous en avons plusieurs marqués aussi de ce nom, au feu, sur le talon.

 

CHAROTTE (Jean-François), luthier à Mirecourt et à Nancy, était sans doute le frère de Claude. Le 11 septembre 1775, il servait de témoin au mariage du luthier Jean Bourgard ou Burghardt, un de ses ouvriers. Un instrument, signé à l'intérieur du nom de Jean Bourgard, chez M. Charotte, rue Saint-Jean, n° 415, à Nancy, en 1774, est marqué au feu sur le talon: CHAROTE, A NANCY.

Il épousa Thérèse Leblanc et eut plusieurs enfants : Pierre, né le 18 janvier 1792 et Pierre-François II, le 16 avril 1801. Nous ajouterons un détail qui a son importance : Jean-François Charotte fut établi à Nancy, en 1744, au n° 415 de la rue Saint-Jean, ainsi que nous le disons plus haut ; cette rue devint plus tard la rue de la Poissonnerie (Gambetta actuelle). Jean Bourgard travailla chez lui, et l'étiquette, relevée par nos soins, tout récemment, dans un violon trois-quarts, est ainsi libellée la marque CHAROTE A NANCY est marquée au feu, au talon. Le vernis de cet instrument est jaune et la facture assez soignée.

 

CHAROTTE (aîné), XIXe siècle, descendant de la famille des luthiers de ce nom, de Mirecourt, où il naquit le 30 avril 1829. Charotte s'établit, dans la suite, à Rouen, de 1830 à 1836. A cette époque, il céda sa maison à Pierre-Nicolas Jeandel, associé à Lucien Delau.

 

CHAROTTE-MILLOT (Joseph), XIXe siècle, luthier, né le 2 septembre 1798, établi à Mirecourt. Fils de François Charotte, luthier, on le croit frère du précédent. En dehors des violoncelles et des contrebasses qui étaient des instruments de sa facture spéciale, il construisit aussi des vielles et prit dans la suite l'enseigne « A la ville de Crémone ».

Joseph Charotte fit son apprentissage chez Aldric, mais son travail fut loin d'approcher de celui de son maître. Une de ses étiquettes, dans un violon fait à Mirecourt, porte la mention : «Charotte, élève d'Aldric, à Mirecourt.» Son vernis est le plus souvent brun rouge, les voûtes très creusées aux CC et le nom de Charotte marqué au fer, dans le fond : « Charotte, à Paris (sic). » On sait que beaucoup de luthiers nés et résidant à Mirecourt, ont eu, de temps très reculés, l'habitude de faire suivre faussement leur nom de celui de la ville de Paris.

 

CHAROTTE (Hippolyte), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt le 30 avril 1829. Fils de Joseph et son élève, a travaillé de 1850 à 1875 environ.

 

CHATEI.AIN (Pierre), compagnon luthier en 1778, cité comme tel dans les registres des contribuables de la ville de Mirecourt jusqu'en 1781.

 

CHATELAIN (François), Paris, XVIIIe et commencement du XIXe siècle. Luthier et facteur de harpes, associé à Sébastien Renault. Ses ateliers sont, de 1760 à 1789, à la rue de Braque, n° 9, puis rue de Berry, l'année suivante. Il fit, non seulement des violons, des altos, des violoncelles, mais aussi des harpes, des cistres et des vielles. François serait peut-être le parent de Pierre Chatelain, luthier de Mirecourt. L'inventaire de Bruni indique un alto recoupé par Chatelain, à Paris, en 1782.

 

CHATELIN (Adrien-Benoist), XVIIIe siècle, connu par plusieurs quintons faits à Valenciennes vers 1757 à 1759. Un pardessus de viole signé de lui, daté de 1758, à Valenciennes, avait une tête de Persan sculptée et ornait la collection de M. le baron de Léry.

 

CHARTRIN (Louis), luthier à Mirecourt en 1720. (Reg. des contribuables, Mirecourt)

 

CHARTRIN (Nicolas), père de François Chartrin, luthier à Mirecourt, mentionné comme luthier en cette ville en 1725 dans les registres des contribuables, est mort le 11 avril 1748. Bonne lutherie ordinaire.

 

CHARTRIN (François), fils de Nicolas, inscrit dans les registres des contribuables de Mirecourt en cette qualité dès 1738, marié en cette ville le 25 novembre 1749, y. décéda le 8 août 1756. Sa lutherie est semblable à celle de son père.

 

CHERBOURG, XVIIIe siècle, luthier à Paris, habitait dans le Temple et inventa, dit M. Constant Pierre (Les Facteurs d'ins. de musique, Constant Pierre, p. 110.), « la Lyre renouvelée et perfectionnée », montée de vingt-deux cordes et de sept clefs, datée d'environ 1770.

 

CHÉRON (Nicolas), XVIIe siècle, luthier parisien dont on connaît quelques instruments datés de 1656 et 1691, où on le voit vendre des « Cordes de Rome ». Il demeura rue Dauphine, puis rue de la Vieille-Boucherie à Paris.

 

CHERPITEL (Nicolas-Émile), XIXe siècle. Luthier né à Mirecourt le 24 juin 1841, mort à Paris en 1893. Élève de Grandjon, à Mirecourt, il entra dans les ateliers de Gand et Bernardel, à Paris, où il resta de 1859 à 1870, époque à laquelle il s'établit à son compte au n° 364 de la rue Saint-Denis, et obtint, à l'exposition de 1878, une mention. Il transféra sa maison en 1884 au n° 16 du faubourg Poissonnière où il mourut. Sa veuve céda vers 1897 cette maison à son neveu M. Charles Moinel. Cherpitel fut un luthier très consciencieux.

 

CHEVRIER, (Nicolas), luthier à Mirecourt, marié à Anne Goguette, eut une fille, Anne, née et baptisée le 10 janvier 1726 en cette ville, et dont le parrain fut le luthier J.-B. Nicolas. Son parent, Antoine Chevrier, avait épousé Claire Vuillemin, de la famille des Vuillemin, dont Marie avait épousé à cette époque Nicolas Jacquot, le bisaïeul de notre grand-père le luthier Charles Jacquot. Antoine Chevrier eut plusieurs enfants de Claire Vuillemin : Marie, le 18 juillet 1732 ; François, le 22 janvier 1734, et Marie-Thérèse, le 23 octobre 1735.

Antoine Chevrier était parrain, en 1774, le 2 février, à Mirecourt, avec Marie-Jeanne Chevrier, sa sœur, de Nicolas II, fils de Joseph Chevrier et de Marguerite Vautrin. C'est certainement la souche de la famille Chevrier, dont nous retrouverons au XIXe siècle les luthiers avec André-Augustin, luthier à Bruxelles vers 1838.

 

CHEVRIER (Amable), XIXe siècle, fils aîné de Claude, luthier, né à Mirecourt le 29 janvier 1823 ; s'établit à Cherbourg en 1854. Il céda plus tard sa maison à A. Magne.

 

CHEVRIER (André-Augustin ou Auguste), luthier originaire de Mirecourt, établi à Bruxelles en 1838, fit de la lutherie soignée ; le vernis rouge tirant sur le brun est légèrement craquelé. La facture se rapproche un peu de celle de Lupot.

 

CHEVRIER (Auguste), originaire de Mirecourt, entra comme ouvrier chez Koliker ; sa lutherie est de bonne moyenne, le vernis tirant plutôt sur le brun. Un violon de ce luthier appartient à M. Butte, de Nancy, et porte l'étiquette suivante : « Racomodé par Auguste Chevrier, ouvrier de Monsieur Koliker à Paris, tient aussi un assortiment d'instruments à cordes et à vent, cordes de Naples pour guittares et harpes. Fait à     SSe le 28 juin 1823. »

 

CHEVRIER (Claude), né à Mirecourt en 1800 et décédé en cette ville le 24 juillet 1878. Il eut trois fils, luthiers : Amable, Auguste et Joseph.

 

CHEVRIER (Auguste), XIXe siècle, second fils de Claude. Luthier, né à Mirecourt le 22 juin 1828, établi à Beauvais et retiré des affaires, en cette ville, depuis 1888.

 

CHEVRIER (Joseph), XIXe siècle, troisième fils de Claude, luthier, né à Mirecourt le 26 décembre 1833. Il dirigeait, depuis environ 1866, l'importante fabrique d'instruments de musique de J. Thibouville-Lamy à Mirecourt. Il était officier d'Académie. Décédé en 1911

 

CHEVRIER (Paul), XIXe siècle, un des fils de Joseph Chevrier, né à Mirecourt, où il fit son apprentissage, est établi à Chalon-sur-Saône ; il y continue un commerce de pianos et d'instruments de musique.

 

CHEVRIER (Victor), XIXe siècle, fils de Joseph Chevrier, a repris la place de son père comme directeur de la maison Thibouville-Lamy, à Mirecourt.

 

CHIBOU ou CHIBON (Jean-Robert), XVIIIe siècle, luthier parisien dont les instruments étaient assez ordinaires. M. J. Gallay relève, dans l'inventaire fait par Bruni, au domicile de l'émigré de Lostange, à Paris, plusieurs instruments, altos et violoncelle, de cet auteur que MM. Grillet et C. Pierre ont transcrit sous le nom de Chibon. Il habita vers 1757, rue de la Sourdière, puis, de 1775 à 1779, rue de la comtesse d'Artois et, de 1783 à 1785, rue de la Grande-Tissanderie.

 

CHRETIEN (Hippolyte) dit SILVESTRE, XIXe Siècle, luthier, né à Sommerviller (Meurthe), le 1er avril 1845. Fils d'une sœur de Pierre et d'Hippolyte Silvestre, par conséquent, leur neveu. (Voir au nom SILVESTRE.)

 

CHRISTOPHLE (Jean), XVIIe siècle, luthier à Avignon, dont le musée du Conservatoire de Paris possède, sous le n° 1032, un grand alto, avec étiquette manuscrite imitant les caractères imprimés, datée de 1655.

Joseph et Denis Christophle ou Christophe, luthiers, dont nous avons retrouvé les mentions dans les Archives de cette ville (XVIIIe siècle), seraient peut-être descendants de ce luthier fixé à Avignon au siècle précédent ?

 

CHRISTOPHE (Joseph), luthier à Mirecourt de 1727 à 1739, était célibataire. (Reg. des contribuables, Mirecourt)

 

CHRISTOPHE (Denis), cité comme luthier à Mirecourt de 1740 à 1741. On le croit frère de Joseph Christophe (Reg. des contribuables, Mirecourt)

 

CLAUDE (Jean), luthier à Mirecourt en 1768. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

CLAUDE (Vincent), apprenti en 1740. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

CLAUDE (Jean-Claude), luthier à Mirecourt, qui fut exempté de payer contribution en cette ville pour l'année 1768.

 

CLAUDON (Charles-François), luthier à Mirecourt de 1783 à 1789. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

CLAUDOT (Charles 1er). Ce luthier parait être le père de Charles II Claudot, qui avait pris le surnom de « Marquis de l'air d'oiseau », car Charles 1er est cité comme compagnon déjà en 1775, année pendant laquelle il se maria le 18 février 1775. Nous le voyons exercer son état jusqu'en 1780 à Mirecourt. Il eut trois fils qui furent les grands-oncles de François Claude, de Dijon. C'étaient : Augustin, Nicolas et sans doute Charles II, surnommé le « Marquis de l'air d'oiseau ».(Reg. des contribuables, Mirecourt)

 

CLAUDOT (Charles II), luthier à Mirecourt, que, sans preuves absolues, certain auteur dit être né à Mirecourt en 1794. Il est mort en 1876 et travaillait encore en 1870 (Les ancêtres du violon, L. Grillet, t.I, p 311).

Sa lutherie est fort ordinaire ; son vernis jaune tirant sur le brun était à l'alcool avec des taches noirâtres pour imiter le vieux. Ses instruments sont marqués au feu, sur le fond, du nom de «Marquis de l'air d'oiseau». Charles II eut deux fils, Félix et Charles ; le dernier seul exerça la lutherie, il en sera parlé plus loin.

Ses deux fils sont : 1° Félix 1er, qui ne fut pas luthier, mais père de François Claudot, luthier actuellement à Dijon, et de Félix II Claudot établi à Mirecourt ; 2° Charles III fut luthier et travailla chez Bonnel à Rennes, où il mourut. Charles II avait épousé Madeleine Poirot, à Mirecourt et paraît être le troisième fils de Charles 1er.

 

CLAUDOT (Augustin), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt, fils de Charles 1er et frère de Nicolas et de Charles II qui signait ses violons « Marquis de l'air d'oiseau ». Augustin marquait de ses nom et prénom, au feu, ses instruments, assez semblables à ceux de son frère Charles II. Il eut un fils, Paul, luthier, né vers 1800 à Mirecourt et mort vers 1866.

 

CLAUDOT (Nicolas), XIXe siècle. Luthier, né à Mirecourt, fils de Charles ler, frère d'Augustin et de Charles II. Même genre de lutherie que les précédents.

 

CLAUDOT (Charles III), XIXe siècle. Luthier, né à Mirecourt, fils de Charles II dit le «Marquis de l'air d'oiseau» et frère de Félix 1er ; travailla chez Bonne], à Rennes, où il mourut vers 1888.

 

CLAUDOT (Paul), XIXe siècle. Luthier, né à Mirecourt en 1800, mort en cette ville vers 1886. Fils d'Augustin Claudot, il acquit une certaine réputation dans la facture des contrebasses qu'il signait toujours au fer chaud : Paul Claudot.

 

CLAUDOT (François), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt, le 10 septembre 1865, fils de Félix 1er Claudot, qui, à la vérité et seul de la famille, n'exerça pas la lutherie. M. François Claudot a cependant des ancêtres qui sont connus depuis une époque assez éloignée, dans la facture des instruments à cordes. En effet, on savait que son grand-père était Charles II Claudot, dit le « Marquis de l'air d'oiseau), que ses grands-oncles étaient Nicolas et Augustin, son oncle était Charles (III), mais on ignorait l'existence de Charles 1er , qui paraît être évidemment le père de Charles (II). Nous avons retrouvé le titre de compagnonnage de Charles 1er., en 1775, son mariage, célébré en la même année et les mentions de son état jusqu'en 1780, d'après les registres des contribuables et ceux de l'état civil de Mirecourt.

François Claudot fit son apprentissage en cette ville, chez Darte, puis travailla, de janvier 1884 à janvier 1886, chez Gand et Bernardel, dont il suivit le modèle, malgré que le vernis soit un peu plus brun que celui de ces luthiers. A la fin de son service militaire, en 1889, il se fixa à Dijon où il est luthier du conservatoire. Sa facture est soignée. Il obtint diverses récompenses, notamment un diplôme d'honneur à Dijon en 1898. Ses instruments sont marqués au feu à l'intérieur.

 

CLAUDOT (Félix II), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt, le 10 juillet 1871, second fils de Félix 1er Claudot qui, comme il a été dit, n'était pas luthier, et frère de François Claudot, le luthier de Dijon. Il fut élève et ouvrier de la maison H. C. Sylvestre, en 1893 et 1894 ; de la maison Jacquet-Gand, de 1895 à 1899, date de la fondation de sa maison à Mirecourt. Il marque ses instruments choisis, de son nom, au fer chaud. Sa spécialité est principalement dans la facture des contrebasses à cordes.

 

CLAUSE, (Claude), luthier établi à Mirecourt et cité sur les registres des contribuables de 1732 à 1735.

 

CLEMENT (Jacob ou Jacquot,) XVIIIe siècle, maître luthier à Mirecourt, épousa Françoise Berly, fille du luthier de ce nom, en cette ville, et en eut plusieurs enfants: Henry-Gabriel, baptisé le 22 décembre 1748 et dont le parrain fut Henry Didelin, luthier, puis enfin julienne, baptisée le 2 novembre 1757. Cette famille est la souche de celle du luthier Clément établi à Paris au XIXe siècle.

 

CLEMENT, XIXe siècle, luthier établi à Paris de 1815 à 1847 environ et dont la famille est originaire de Mirecourt (Voir ce nom plus haut). Il habita au n° 16, rue des Petits-Champs, en 1815, Puis au 22 en 1822, selon une étiquette manuscrite et enfin rue des Bons-Enfants. Il eut de très bons ouvriers, tels que Georges Chanot, Calot et Augière, qu'il dirigea très bien, mais n'était pas lui-même un excellent luthier dans l'acception du mot. Il est cependant l'inventeur d'une cheville à frein. Les jurys des expositions de 1823 et de 1827, à Paris, encouragèrent ses efforts. Il ne reçut cependant qu'une médaille de bronze.

 

CLERC (LE) ou LECLERC. Ce nom est écrit en deux mots, ainsi que les suivants, dans les registres des contribuables de Mirecourt. Compagnon en cette ville et marié le 6 avril 1728, exerça la lutherie jusqu'en 175I.

 

CLERC (François LE), maître luthier à Mirecourt de 1738 à 1767. (Reg des contribuables, Mirecourt.)

 

CLERC (Joseph LE), compagnon luthier, marié le 26 novembre 1769 à Mirecourt, où on le retrouve encore l'année suivante. (Reg. des contribuables, Mirecourt)

 

CLERMONT, facteur de harpes, luthier à Nancy, fit, vers 1759, Plusieurs très beaux instruments, dont une harpe pour la duchesse Ossolynska, au château de Mariemont, près de Vic-sur-Seille (Lorraine), ainsi qu'une très belle harpe Louis XVI, signée de lui, réparée par nos soins et dont nous avons relevé les calques des peintures de la table.

Cet instrument appartient à M. Lenglet, ancien banquier à Nancy, aujourd'hui à Paris.

 

CLEVE OU CLERC, XVIIIe Siècle, luthier établi à Paris, aux QuinzeVingts.

 

COCHET, luthier établi à Paris. Un de ses violons, daté de 1818, présente une facture ordinaire, des voûtes très plates, un vernis épais rouge-brun, dans le genre de celui de Pirot.

 

COFFE (Jean-Joseph), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt vers 1799, établi à Bayonne, mort à Mirecourt, âgé de quatre-vingt-deux ans, le 6 septembre 1881.

 

COFFE-GOGUETTE, XIXe siècle, 1830 à 1840, luthier de Mirecourt qui fit surtout de bonnes guitares.

 

COLIN (J.), XVIIIe siècle, luthier, signait un quinton, de Paris ; cet instrument faisait partie de la collection de M. le baron de Léry. On ne sait s'il s'agit de Jean ou de Joseph Colin qui suivent, et qui habitaient Mirecourt, d'autant que plusieurs luthiers établis en cette ville n'ont pas craint de dater leurs œuvres de Paris.

 

COLIN OU COLLIN (Jean 1er), luthier à Mirecourt de 1744 à 1784, épousa Élisabeth Morel. Ils eurent plusieurs enfants : Joseph, né et baptisé le 19 septembre 1750 ; François, le 24 juillet 1754.

 

COLIN OU COLLIN (Nicolas), luthier à Mirecourt, épousa Thérèse Parterre ; ils eurent un fils, Dominique, né et baptisé en cette ville le I0 septembre 1750.

 

COLIN-DUCHÊNE (Jean-Baptiste), XIXe siècle, né vers 1815, luthier établi à Nancy, rue Stanislas. Il mourut en cette ville, âgé de soixante-quatorze ans, le 25 janvier 1889. Ses instruments, vernis à l'alcool, sont d'une teinte rouge sur fond jaunâtre, marqués au feu : «Colin-Duchêne» sur le talon du fond et souvent aussi à l'intérieur.

 

COLLENOT (L ...) XIXe siècle, luthier ; son grand-père maternel était François Caussin père ; ses oncles, Hippolyte et Nicolas, ont été ses maîtres. Il s'est établi d'abord à Rouvres-la-Chétive et ensuite à Reims.

Il a fait son premier apprentissage chez Honoré et Just Derazey, à Mirecourt, ensuite chez Nicolas Caussin, à Neufchâteau, où il resta jusqu'après la mort de ce dernier.

 

COLLICHON (Michel), XVIIe siècle, 1640 environ à 1700. Luthier établi à Paris, et dont une très belle basse de viole, datée de 1683, se voyait à l'Exposition rétrospective de Paris en 1889. Notre collection d'étiquette et celle que possédait M. Ad. Ernest Gand contiennent des étiquettes manuscrites de ce luthier.

 

COLLIN (Jean-François), luthier à Mirecourt, était mentionné célibataire en 1779. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

COLLIN (Louis), luthier à Mirecourt en 1783. (Reg. des contribuable, Mirecourt)

 

COLLIN (Claude- Nicolas), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt, et peut être descendant des luthiers de ce nom, était un bon luthier, qui eut pour élèves Charles-Auguste Miremont et Charles-Jean-Baptiste Collin, dit Collin-Mézin, son fils. Claude-Nicolas mourut à Mirecourt en 1864.

 

COLLIN (Charles-Jean-Baptiste), dit Collin-Mézin, XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt le 12 novembre 1841, fils de Claude-Nicolas et son élève. Sorti de l'atelier paternel, il se rendit à Bruxelles pour entrer dans celui de Nicolas-François Vuillaume et s'établit, à Paris, en 1868, d'abord aux nom 18 et 14, rue du Faubourg- Poissonnière, jusqu'en 1876, puis au n° 10, et enfin au n° 29 de la même rue. C'est un luthier très consciencieux dans sa facture et l'Exposition de 1878 le mit en lumière. Aussi, en 1900, obtint-il un des Grands-Prix. Sur le fond de chacun de ses instruments et du côté de l'âme, se trouve sa signature, indépendamment de l'étiquette placée du côté opposé.

M.Collin-Mézin fut nommé officier d'Académie en 1884. Son vernis tire sur la teinte brun doré clair. Son fils a quitté Paris et s'est établi à Mirecourt, 7, rue Germini.

 

COLLIN-MÉZIN (Charles), XIXe siècle, luthier, fils du précédent, né à Amboise le 25 octobre 1870. Il eut, dès ses premiers débuts, des aptitudes particulières pour la lutherie et contribua pour une large part aux Expositions universelles de 1889 et de 1900. Les instruments exposés à Paris en 1900 furent construits par lui-même, son père s'étant spécialisé dans la pratique des vernis. On peut dire que le Grand-Prix obtenu par cette maison revient en partie à M. Collin-Mézin fils, pour l'excellente fabrication et la coupe heureuse de ses instruments. M. Charles Collin-Mézin a épousé, le 30 septembre 1898, Mlle Madeleine Bastian, et a deux filles et un fils.

Il voyagea beaucoup, notamment en Amérique ; mais, par un retour des choses, il s'établit non dans la grande ville, mais dans la petite cité lorraine, à Mirecourt, berceau de la lutherie française.

Il a été nommé officier d'Académie en 1911 et membre de la Chambre de commerce.

D'après le présent travail, il est aisé de voir que cette famille est fort ancienne dans la pratique de la lutherie, en Lorraine, et le dernier fils de M. Charles Collin-Mézin montre déjà des dispositions pour cet art, ce qui fait augurer que cette tradition est loin de vouloir disparaître.

 

COLSON, XIXe siècle, luthier de Mirecourt, fabriquait, vers 1840, en cette ville, des vielles et des guitares de facture assez ordinaire.

 

COLSON, XIXe siècle, luthier originaire de Mirecourt, fils et élève du précédent. Ses instruments, du même genre que ceux de son père, sont cependant mieux faits. Il les marquait de son nom gravé au feu. C'est vers 1860 que la période de travail de ce luthier est la plus connue.

 

COLY (Jean-Claude), XVIIIe siècle, luthier établi à Versailles, dont une étiquette placée dans un violon porte la date de 1786.

 

COMEU OU COMMÉ,, XVIIe siècle, que Bruni, dans son Inventaire sous la Terreur, publié par M. Gallay, cite comme établi à Blois en 1622. Une guitare datée de cette époque et signée de ce luthier fut saisie en 1792 chez le comte de Lowendal, émigré.

 

CONTAL (Georges), XIXe siècle, luthier originaire de Mirecourt, inventeur de l'arnolo, habite à Paris, avenue Daumesnil, 113 ; a exposé à Paris en 1900.

 

CONVERT, XIXe siècle, luthier amateur de 1830 à environ 1869, qui construisit des vielles dans le genre de celles de Louvet, dont il imitait le gabarit copié sur un moule de cet ancien facteur.

 

COQUET (Claude), XVIIe siècle, luthier ou maître faiseur d'instruments de musique à Paris, fut choisi comme expert, en 1636, pour examiner les outils saisis chez Nicolas 1er Médard, luthier de Nancy, accusé d'avoir fabriqué de la fausse monnaie (Voir notre étude sur les Médard, luthiers lorrains (Les Médard luthiers lorrains. Fischbacher, 33, rue de Seine, Paris).

 

CORNU, XVIIIe siècle, luthier établi à Marseille vers 1755, selon des étiquettes imprimées ou manuscrites relevées dans plusieurs de ses instruments, violons et violoncelles de vernis jaunâtre.

 

CORVISIER (Eugène), XIXe siècle, luthier, né le 8 décembre 1893 à Paris. Élève de Cunault, puis ouvrier des ateliers de MM. Deroux et Audinot, il reprit la succession de ce dernier en 1908. Il s'occupe aussi beaucoup de la réparation des instruments à archet.

 

COTTON (Robert), sans date. Luthier établi à Rouen. M. César Moeck m'a donné le document suivant : «Dans une viole à six cordes, éclisses très élevées, taille (violet) absolument dans les proportions de celle que possède Charles Bis à Danes, vernis rouge, que j'ai vue à Gand, en septembre 1869, se trouvait l'étiquette suivante imprimée : Robert Cotton à Rouen. J'ai acheté l'instrument en juillet 1873. » Il ne serait pas impossible que ce soit le « violet anglais » et que ce Robert Cotton soit un « Anglais (ou d'origine anglaise) qui ait le premier fabriqué ce genre de viole en France, d'où le nom de l'instrument ».

 

COTY (Jean-Claude-Pierre DU), XVIIIe siècle, luthier établi à Versailles vers 1780. Il signait ses instruments par une étiquette manuscrite. Ses violoncelles sont du modèle Stradivarius, bien coupés, d'un assez beau vernis rouge.

 

COUSINEAU (Georges), XVIIIe et XIXe siècles. Luthier à Paris, rue des Poulies, vis-à-vis de la colonnade du Louvre, avait pour enseigne: « A la Victoire ». Son étiquette, très curieuse, mentionne qu'il faisait et vendait « harpes, lyres, violons, violoncelles, contrebasses, pardessus de viole, alto-viola, guitares, violes d'amour, mandolines, cistres et autres instruments de musique». Sa femme gravait de la musique.

Il fut aussi maître juré comptable de la Corporation en 1769. Une de ses contrebasses est au musée du Conservatoire de musique de Paris. Nous connaissons plusieurs altos, violons et archets de sa fabrication. En 1775, il s'adjoignit son fils Jacques-Georges, né à Paris, le 13 janvier 1760. C'est ce fils qui entra à l'Opéra, comme harpiste, en 1776, où il resta jusqu'en 1811, sans pour cela abandonner la maison et l'atelierde son père. Les instruments, faits pendant cette période, portent du reste tous la mention « Cousineau père et fils, luthiers de la Reine », témoin celle inscrite sur la table de la superbe harpe construite pour la reine Marie-Antoinette, ornée de ses armes, faisant partie de notre collection et qui figura dans le musée rétrospectif de 1900, à Paris. Cousineau père s'occupa aussi de la vente des pianos, notamment des pianos anglais. En 178I il ajouta un second rang de pédales à ses harpes, procurant ainsi vingt et un demi-tons ; ainsi qu'un système d'écho de son invention. Les altos de Cousineau ressemblent aux instruments d'Aegidius Klotz, sont de vernis brun grisâtre cuivré, marqués au feu, en haut du fond, à l'endroit du tasseau. « Cousineau père et fils, à Paris », en caractères romains. Dans l'inventaire de Bruni, relevé par M. Jules Gallay, nous remarquons la mention de plusieurs instruments de Cousineau. notamment : une harpe dorée appartenant au comte de Vintimille, une autre harpe à Brignord, une autre à M. Sainte-Marie d'Agneaux, une autre à la marquise de Marbeuf, enfin une guitare signée de Cousineau à la vicomtesse de Jancourt.

 

COUSINEAU (Jacques-Georges), XVIIIe et XIXe siècles, né à Paris le 13 janvier 1760, luthier et harpiste distingué, fils et élève de Georges Cousineau pour la lutherie et la facture des harpes. Voir la notice précédente concernant son père.

 

COUTURIEUX, XIXe siècle, luthier assez ordinaire, né et habitant Mirecourt, où il travailla de 1830 à environ 1850. Ses instruments, marqués au feu, au talon, portaient, en plus de son nom, le mot Paris, quoiqu'il résidât toujours à Mirecourt. Vernis à l'alcool, rouge foncé.

 

COVIAUX-LIPPI, XIXe siècle, luthier établi à Marseille, où il succéda à Laprevotte. Une de ses guitares ornementée se voyait dans la collection de M. le baron de Léry.

 

CUCHET (Gaspard), XVIIIe siècle, luthier, établi à Grenoble vers 1728, d'après des étiquettes imprimées au nom de ce luthier.

 

CUNAULT (Georges), XIXe siècle, luthier, né à Paris le 20 mars 1856. Élève de Sébastien Vuillaume, de 1872 à 1873, puis de Miremont, de 1873 à 1880. Ce n'est que deux ans après qu'il s'établit d'abord au faubourg Poissonnière, n° 53 ; en 1884, rue des Martyrs, n° 29 ; en 1889, au n° 6 de la rue Clauzel, et enfin, depuis 1893, 21, rue de Navarin. Sa lutherie est bien faite et la sonorité en est bonne. Il fait également la réparation des instruments anciens. M. Georges Cunault est marié depuis le 17 octobre 1901. C'est à l'Exposition de 1878, à Paris, qu'il obtint une mention honorable comme collaborateur de A. Miremont.

 

CUNY (François), luthier, né à Mirecourt, qui marquait ses instruments au feu «Cuny à Paris» ; c'est pourquoi tous les auteurs se sont trompés jusqu'ici sur son origine. Nous le trouvons très exactement mentionné dans le registre des contribuables de Mirecourt, de 1751 à 1767. Sa lutherie est ordinaire et le musée du Conservatoire de Paris possède un de ses instruments. (1884. Catalogue n° 14.)

 

CUNY, XVIIIe siècle, luthier, établi à Paris, à l'abbaye sous la porte Saint-Benoit, en 1778. On remarque au musée du Conservatoire de Paris un de ses instruments (n° 14), marqué au feu: Cuny à Paris.

 

DALLEMAGNF, (Pierre 1er ), luthier à Mirecourt en 1731, mort en 1739. Lutherie ordinaire. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

DALLEMAGNE (Pierre II), luthier à Mirecourt, mort en 1748. Aucun autre détail n'existe sur ce luthier, que cette mention, dans le registre des contribuables de la ville de Mirecourt.

 

DANIEL (Charles), XIXe siècle, luthier, réparateur et marchand d'instruments de musique, établi rue de Suffren, n° 6, au coin de la rue Beauvau, à Marseille.

 

DARCHE, les trois frères (Nicolas, Charles et Joseph), XIXe siècle, luthiers, originaires de Mirecourt.

 

DARCHE, (Nicolas), XIXe siècle, luthier, originaire de Mirecourt, frère aîné de Charles et de Joseph, s'établit à Aix-la-Chapelle. Fut un bon luthier et imita avec talent des instruments de l'école italienne. Hel, de Lille. travailla chez lui pendant quelque temps (1864 à 1865).

 

DARCHE (Charles-François et Joseph), XIXe siècle, luthiers, originaires de Mirecourt, frères du précédent, établis à Bruxelles dans la seconde moitié du XIXe siècle. Leur lutherie est bien soignée. Leurs fils, connus sous le nom de Darche frères, sont établis également à Bruxelles.

Un des frères Darche s'installa en qualité de luthier à Paris, vers 1848, rue des Fossés-Montmartre, n° 7, mais s'intéressa plutôt à la facture d'instruments de cuivre.

 

DARGENT (Michel), luthier à Mirecourt, marié à Thérèse Remy, eut une fille, Elisabeth, baptisée le 23 décembre 1750 en cette ville, et dont le parrain fut le luthier Claude Remy. (Reg. de l'état civil Mirecourt.)

 

DARTE (Auguste), XIXe siècle, luthier, originaire de Mirecourt. Il fut le beau-fils, l'élève, et enfin le successeur de Nicolas Vuillaume. Il mourut, en sa ville natale, en 1888.

 

DAVID (Claude-Joseph), XIXe siècle, luthier, établi à Dijon en 1851, selon une étiquette de réparation relevée par nos soins.

 

DAVID, XVIIIe siècle, luthier assez médiocre, établi à Paris vers 1730.

 

DAVOUX (Claude), compagnon luthier à Mirecourt, en 1761. On ne connaît rien de plus sur lui. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

DEBLAYE (Albert-Joseph), XIXe siècle, luthier, né en 1874 à Bouzemont, près Mirecourt, où il habita dès 1880, et fit son apprentissage dans divers ateliers. Après son service militaire, il travailla chez Gautier, à Toulouse, successeur de Simonin, de 1897 à 1900, et revint s'établir à Mirecourt, rue Vuillaume. Sa lutherie est bien faite et de bonne sonorité. Il marque, de son nom, ses instruments au feu, à l'intérieur, avec la mention du numéro d'ordre.

 

DECANTE (Jacques), XIXe siècle, luthier et faiseur de vielles, établi à Jenzat (Allier), né le 14 janvier 1801 et mort le 5 novembre 1884. Ses instruments étaient dans le genre de ceux de Pajot.

 

DECOL (Jean-Dominique), luthier à Mirecourt, inscrit comme tel sur les registres des contribuables en 1772.

 

DECOMBE, XVIIIe siècle et commencement du XIXe, luthier, établi à Paris dès 1788. Une de ses étiquettes, relevée par nous dans un vieux violon de Mirecourt réparé par lui, est ainsi libellée « Raccomodé ».

« A l’acord parfait (ces mots séparés par les notes de cet accord do, mi, sol, do) Decombe, luthier, successeur de Salomon, M de musique et professeur fait et racomode les instruments en tous genres. Loues pianos, harpes, etc., quai de l'École près le Pont neuf, n° 14, à Paris. »

Il demeura en l'an VII au carrefour de l'Êcole de Médecine. Decombe ne doit pas être confondu avec Decomble, célèbre luthier de Tournay, en Belgique.

 

DEFRESNE (Pierre), XVIIIe siècle, maître luthier, originaire de Paris, établi à Rouen, de 1731 à environ 1750. Il marquait ses instruments ainsi: « Fait par Pierre Defresne, maître luthier de Paris, demeurant rue Neuve-Saint-Lô, à Rouen». 17... Les luthiers de Rouen, malgré la protection du duc de Luxembourg, ne voulurent point l'admettre dans leur corporation et le poursuivirent en 1734, en raison du titre qu'il mentionnait sur ses étiquettes de maître luthier de Paris. Sa lutherie n'est pas très remarquable.

 

DEHAYE (Voir Deshaye).

 

DEHOMMAIS (Voir Germain).

 

DEININGER (Charles), XIXe siècle, luthier, établi à Paris, au n° 6 du passage Saulnier. Son étiquette avec bordure imprimée, est manuscrite et porte un timbre ovale à l'encre bleue. Son nom en occupe le centre.

 

DELABORNE, XIXe siècle, exposa, en 1819 et en 1823, à Paris, des guitares « à registres, double jeu et à digitale».

 

DELANOE (Pierre-Jean), XVIIIe siècle, luthier, établi à Paris vers 1753, Une étiquette imprimée de ce luthier porte la date de 1754.

 

DELANNOY OU DE LANNOY (H.-J.), XVIIIe siècle, luthier, établi d'abord en 1747, sur la petite place au-dessus des Halles, puis, de 1752 à 1773. dans la même ville « dessus les ponts de Comines ».

 

DELANNOY (L.), XIXe siècle, luthier, établi à Lille en 1828, selon des étiquettes de réparation d'anciens instruments. On suppose que ce Delannoy était le fils ou le parent de H.-J. Delannoy, de Lille, du XVIIIe siècle.

 

DELANOY (Alexandre), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt, le 15 mai 1850, où il se maria le 14 janvier 1880. En 1864, il entra dans l'atelier de Buthod et partit ensuite pour Paris, chez J.-B. Vuillaume, où il travailla d'avril 1868 jusqu'au 31 décembre 1869. Il continua ensuite chez Gand et Bernardel, du 29 janvier au ler septembre 1870, et fit son service militaire de cette date à 1875. Il revint à Mirecourt où il résida jusqu'en 1880 ; c'est alors qu'il partit pour Bordeaux et succéda à N. Vaillant, successeur lui-même d'un nommé Lutzemburger. Alexandre Delanoy est luthier du Conservatoire de Bordeaux et a acquis une réputation méritée, obtenant aux expositions de 1882 et 1895, deux médailles d'or. Son vernis est gras. Il fait le neuf et la réparation.

 

DELAU (Lucien), XIXe siècle, luthier, établi à Rouen et associé de Pierre-Napoléon Jeandel depuis 1831 à 1848.

 

DELAUNAY, XVIlle siècle, luthier parisien, dont le musée du Conservatoire possède une vielle de petites dimensions, marquée à son nom et datée de 1775 (n° 213, catal. 1884).

 

DELEPLANQUE (Gérard-J.), XVIIIe siècle, luthier habile, établi à Lille de 1760 à environ 1792, d'abord au Marché aux poulets, près le Marché aux poissons, ensuite à la « Grande chaussée », au coin de celle des Dominicains, vers 1766 à 1774 et enfin, en 1790, place de Ribour, près de l'hôtel de ville. Les musées des Conservatoires de musique de Paris, de Bruxelles, ainsi que les collections particulières, possèdent des œuvres très intéressantes de ce luthier, notamment des pandores, des cistres, des superbes guitares en écaille et des pardessus de viole, exécutés de 1760 à 1790. ans certaines de ses étiquettes il avait pris comme enseigne: «Au Violon de Crémone».

 

DELETTE, (Nicolas), indiqué comme compagnon de 1781 à 1782 sur les registres des contribuables de Mirecourt.

 

DELETTE (Jean-Baptiste), mentionne compagnon sur les mêmes registres en 1783.

 

DELETTE (Jean), luthier à Mirecourt, marié en cette ville le 11 novembre 1777, établi luthier de 1784 à1789.

 

DELINET (Voir Delivet). Ce nom a été mal orthographié par différents auteurs.

 

DELIVET (Auguste), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt en 1861, petit-neveu de Victor Rambaux, le luthier bien connu. Il se maria en 1882 et a un fils né en 1902. Il fit son apprentissage à Mirecourt et travailla pendant cinq années chez M. H.-C. Silvestre, à Paris. Il s'établit ensuite à son compte, au n° 10, rue de Paradis, puis rue de l'Échiquier et actuellement au n° 49 de la rue Richer. Il fait des violons neufs et des réparations très intéressantes. En 1904, à l'exposition de Nantes, il obtint une médaille d'or. Ses instruments sont marqués au feu avec numéro d'ordre sur l'étiquette et sa signature. Il prit part à l'exposition de Liège en 1905, où le jury lui décerna une médaille d'argent pour son exposition personnelle. Il est l'inventeur de la «Cheville idéale», cheville conique aux deux extrémités, et d'une pique de violoncelle en bois et buffle, à rallonge. M. Delivet est officier d'Académie.

 

DELPHIN, XIXe siècle, luthier breveté, originaire et établi à Mirecourt, quoique tous ses instruments portent la mention Paris.

 

DENIS (Jean-Baptiste), luthier à Mirecourt, marié en cette ville en septembre 1737, sorti de Mirecourt en 1739 pour aller s'établir à Lunéville en qualité de luthier.

 

DENIS (Christophe), luthier à Mirecourt en 1740.

 

DENIZOT (Jean), luthier à Mirecourt, compagnon en 1767, maître luthier en 1776 jusqu'à la fin de la corporation en 1789.

 

DENIZOT (Jean-Claude), maître luthier à Mirecourt, épousa Catherine Perard et eut un fils, Jean-François, baptisé en cette ville le 10 avril 1748, dont le parrain fut le luthier Jean-François Vuillaume. Il est porté sur les registres des contribuables de Mirecourt de 1766 jusqu'en 1773.

 

DENIZOT (Nicolas), maître luthier de Mirecourt de 1761 à 1786. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

DENIZOT, XIXe siècle, luthier établi à Tours vers 1827. Son étiquette, ovale et imprimée sur papier rouge, mentionnait sa qualité de luthier, même lorsqu'il s'agissait de réparations. Ses parents, originaires de Mirecourt, sont cités ici.

 

DEPLANCHE OU DE PLANCHE (Pierre), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris et associé à La Loë, d'après un de ses quintons que Bruni inventoria.

 

DERAZEY (Jean-Joseph- Honoré), XIXe siècle, né à Darney (Vosges), le 28 nivôse an II. Un de nos meilleurs luthiers de Mirecourt ; il se rendit dans différents ateliers parisiens et y acquit une véritable habileté de travail. Il revint se fixer à Mirecourt où il mourut le 23 avril 1883. Son fils, just-Amédée, fut son élève et successeur. Les violons d'Honoré Derazey sont bien faits ; le vernis rouge doré ; un goujon se voit au fond, en haut et en bas ; ils sont bien filetés. Rarement il mettait des étiquettes, se contentant de marquer au feu, ses instruments soit au tasseau intérieur sous le manche, soit au milieu de la table, à l'intérieur, près de la barre.

 

DERAZEY (just-Amédée), XIXe siècle, fils de Honoré Derazey, né à Mirecourt le 28 juin 1839 et mort en cette ville le 22 janvier 1890.

Élève et successeur de son père, il continua sa réputation, quoique ses instruments soient un peu moins recherchés. En 1864, just Derazey reprit la maison et la marque de Joseph Nicolas, à Mirecourt et la réunit à la sienne. Ses instruments sont souvent aussi marqués au feu, à l'intérieur et ses étiquettes de réparation sont imprimées ainsi : « Réparé par just Derazey à Mirecourt ». Mais la date est manuscrite.

M. Joseph Derazey, frère de M. just Derazey, n'a pas suivi la carrière paternelle. Il est actuellement directeur de la manufacture des tabacs à Nancy. Un autre frère, M. Amédée Derazey, est médecin principal de l'armée en retraite.

 

DEROUX (Nicolas), luthier à Mirecourt de 1760 à 1763. C'est certainement un des ancêtres de S.-A. Deroux, luthier contemporain établi à Paris, né lui-même à Mirecourt, ainsi que son père, Georges, dont il est parlé plus loin.

 

DEROUX (Georges), XIXe siècle, luthier né à Mirecourt en 1822, y mourut en 1889. C'est sans doute un des descendants de Nicolas Deroux, dont il est question plus haut. Il fit son apprentissage chez Honoré Derazey, dans sa ville natale qu'il ne quitta pas et où il s'établit dès 1846. Sa lutherie était bonne et ses instruments marqués au feu portaient aussi intérieurement son nom tracé au crayon.

 

DEROUX (Sébastien-Auguste), XIXe siècle, luthier, fils et élève de Georges Deroux, naquit à Mirecourt le 29 juin 1848. Il fit son apprentissage dans l'atelier paternel en 1861, où il demeura jusqu'en 1869. A cette époque, il accomplit son service militaire. En novembre 1873, il entra chez Miremont à Paris, où il reste jusqu'en 1884, époque à laquelle il s'établit au n° 16 de la rue Geoffroy-Marie. C'est un luthier des plus consciencieux ; ses instruments reçurent les récompenses suivantes aux expositions : Paris 1878 (mention honorable de collaborateur, maison Miremont) ; Paris 1889 et 1900, médaille d'argent. Il se maria à Paris le 8 janvier 1876.

 

 

DESCHAMPS (Claude), XVIIIe siècle, luthier, établi à Paris, rue de Seine, de 1783 à 1785.

 

DESJARDINS (Voir Bossard).

 

DESCOMBLES (François), paroissien de Notre-Dame, à Nancy, épousa, le 2 juillet 1617, Anne François, de la même ville. Il serait curieux de savoir s'il était de la famille des Descombles établis plus tard à Tournay et qui passent pour être élèves de Stradivarius. Nous mentionnons ce nom à titre de curiosité, aucune indication ne suivant le nom de François Descombles, de Nancy.

 

DESCQUOTS (Jean), compagnon luthier de Mirecourt, mentionné comme tel de 1773 à 1781.

 

DESGORNETS (Jean 1er), luthier à Mirecourt, eut un fils, Louis, né et baptisé en cette ville le 6 mai 1692. Ce fils fut, comme son père, un des bons luthiers de Mirecourt.

 

DESGORNETS (Louis), fils de Jean Desgornets, né à Mirecourt le 6 mai 1692, luthier, élève de son père, épousa Anne-Agnès Barbier, eurent plusieurs enfants : Nicolas, né et baptisé à Mirecourt le 29 septernbre 1729 ; Anne-Catherine, née et baptisée à Mirecourt le 11 janvier 1732, dont le parrain fut le luthier Jean-Charles Jacquot et la marraine Anne-Catherine Mougin ; Charles 1er, né et baptisé le 2 mars 1735, parrain, Charles Mougenot, luthier ; Charles II, né et baptisé le 2 mars 1737, et Agnès, le 13 août 1738.

 

DESGORNETS (Jean II), luthier à Mirecourt, épousa Elisabeth-Barbe Pélissier ; ils eurent : Pierre-Charles, baptisé le 5 novembre 1722, Jean-François, le 17 juin 1724, Anne-Françoise, le 12 octobre 1728. (État civil de Mirecourt.)

 

DESGORNETS (Nicolas II), fils de Louis et Agnès Barbier, né à Mirecourt le 29 septembre 1729, fut reçu compagnon en 1744, se maria en sa ville natale le 9 février 1751, fut reçu maître luthier à cette époque et continua son art jusqu'en 1785.

 

DESGORNETS (Nicolas 1er), luthier à Mirecourt, parent de Louis Desgornets, peut-être son frère, épousa dans sa ville natale, à Mirecourt, Anne Mercier. On leur connaît deux fils : Dominique, né et baptisé le 16 Mars 1726, et Jean-Dieudonné, baptisé précédemment, le 15 juin 1724.

 

DESHAYE, ou DESHAYM, XVIIIe siècle et commencement du XIXe.. élève et se disant neveu du luthier Salomon. Établi à Paris, vers 1780 dans la rue de Grenelle-Saint-Honoré, près de celle des Deux-ecus. Son enseigne était: « Au Prélude espagnol ». On pense que c'est lui qui se trouvait établi, de 1775 à 1777, rue des Saints-Pères.

 

DESMARETZ (Nicolas), mettre luthier à Mirecourt de 1742 à 1783. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DESPONT ou DESPONS (Antoine), première moitié du XVIIe siècle, luthier établi à Paris et dont Vidal et Grillet déclarent ne pas connaître la résidence. Plus heureux, nous pouvons attester qu'il habitait Paris, en 1634, sur le pont Notre-Dame et qu'il avait pour enseigne : « Au Luth royal ». Nous avons eu la faveur de retrouver une étiquette de ce luthier, elle nous a servi a l'identifier d'une façon certaine. Il fit, du temps de Henri IV et de Louis XIII, des vielles, des violons fort rares et très recherchés. Son vernis était jaune ambré, dans le genre de celui des Amati.

 

DESPOUSSEAUX (Nicolas), à Verdun, luthier, XVIIIe siècle. Violons genre Klotz, vernis jaune-brun clair, marqués souvent de son nom au fer chaud, au talon. Précédemment, les instruments de ce luthier se distinguaient surtout par une analogie assez prononcée avec le genre de la facture de Klotz, les voûtes aplaties au centre et creusées aux CC, le vernis jaune-brun clair pour les violons, allait jusqu'au rouge cerise foncé dans certains violoncelles. Les ff étaient assez allongées, droites et placées haut. Un quinton du même auteur, daté de Verdun en 1755, avec tête laurée, de vernis jaune, appartient à M. L. Savoye, de Sevran, et figurait sous le n° 94 dans le musée rétrospectif de 1900 dont nous avons écrit le rapport général.

Un autre de ses violons porte à l'intérieur la mention manuscrite suivante: «Donné à Justin Montauban par Louys Guerpon, adjudant général en 1798». Cet instrument, très bon, appartient à Mine Loizillon, il fut réparé par nos soins, ce qui nous permet d'en donner cette description. Ce violon a un fond en deux pièces. Sa marque au feu se trouve au talon. Un autre quinton de Nicolas Desrousseaux, de Verdun, daté de 1758, avec un vernis jaune clair, portait une jolie tête de femme sculptée et faisait partie de la collection de M. le baron de Léry.

 

DIDELIN (Joseph), luthier à Nancy, fit des violons, des violoncelles, en 1767, 1769, ainsi que des guitares. Sa lutherie est soignée. Il avait pour enseigne, à Nancy: « A la Guitare des dames de France ».

Ses guitares étaient montées de dix cordes.

Le vernis de ses violons et violoncelles est brun clair et les filets bien faits. Les ff sont bien coupées. Une guiterne de Joseph Didelin, est à dix cordes, cet instrument lorrain, fort ancien, a été réparé par Joseph Didelin, la mention suivante y est inscrite : « Racommodé par Joseph Didelin, luthier à Nancy, 1776 ». Cette guiterne fait partie de notre collection.

 

DIDELIN (Jean), luthier, établi dans sa ville natale, à Mirecourt, en 1752. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DIDELIN (Henry), luthier à Mirecourt, y épousa Marie-Catherine Berly, fille du luthier de ce nom. Ils eurent plusieurs enfants : Claude-Joachim, né et baptisé à Mirecourt le 17 octobre 1745, dont le parrain fut Joseph Didelin, qui devait être établi déjà à cette époque à Nancy ; Marie-Françoise, née et baptisée le 12 février 1748 ; Antoine, le 30 août 1749 ; Nicolas-Henry, le 14 août 1750, dont le parrain fut Nicolas Gavot, luthier ; Dominique, le 25 juillet 1753.

 

DIDELIN (Henry II) fut un des bons luthiers de Mirecourt -les documents l'indiquent ainsi- jusqu'en 1779. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DIDELIN (Antoine), luthier, cité dans les registres des contribuables de Mirecourt en 1779 ; c'est le fils de Henry, né le 30 août 1749.

 

DIDELIN (Jean-Nicolas), luthier à Mirecourt en 1781. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DIDELOT (Dominique II), XIXe siècle (commencement du), luthier de Mirecourt, qu'il ne faut pas confondre avec son homonyme du XVIIIe siècle, que nous croyons cependant de sa famille. La lutherie de Dominique II est ordinaire, son vernis à l'alcool de teinte jaune tire sur le rouge clair, les bords de ses instruments sont fort étroits et enroulés. La marque au feu, dans l'intérieur du fond, affecte la forme triangulaire et mentionne « A Crémone Dominique Didelot », puis souvent la mention « D. Didelot à Mirecourt » est écrite sur le bois même du fond.

 

DIDENOT (Dominique), luthier à Mirecourt, s'y maria et eut un fils, François-Sébastien, né et baptisé le 13 janvier 1765, puis deux jumeaux, Jean-Baptiste et Epvre, nés et baptisés le 13 mai 1766.

 

DIDIER (Nicolas), luthier à Mirecourt, marié le 5 février 1787, établi luthier l'année suivante. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DIEULAFAIT, XVIIIe Siècle, luthier parisien dont on connaît différents instruments, notamment la très belle basse de viole à sept cordes que le catalogue du musée du Conservatoire de Paris mentionne sous le n° 172, et datée de 1720, à Paris.

 

DITER (Justin), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt, le 16 février 1866, où il fit son apprentissage chez Bailly. Il entra comme ouvrier, en 1890, chez Blanchard, à Lyon, où il demeura jusqu'en mai 1896, époque à laquelle il s'associa avec M. Resuche, en cette ville, au Passage de l'Arche. Enfin, le ler avril 1897, il s'établit à Marseille, où il prit la suite de M. Richelme, au n° 14 du Cours Saint-Louis. Depuis 1901, ses magasins et ateliers sont transférés 23, rue de la Darse, en la même ville. C'est un luthier habile dont la facture s'inspire des modèles de Stradivari, Guarneri et Amati ; il s'occupe aussi de la réparation des anciens instruments. Son frère, Paul, élève de Bazin, fait partie de sa maison et s'occupe particulièrement et avec succès de la facture de l'archet ; il est né à Mirecourt le 27 mai 1879.

 

DIVERNY (Jean), joueur et faiseur de violons à Mirecourt en 1741.(Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DROUAUX ou BROUAUX, XIXe siècle, luthier à Bar-le-Duc, dont nous avons retrouvé des étiquettes de réparation de 1859 à 1889.

 

DROUET-KOEL, XIXe siècle, luthier établi à Valence (Drôme), dont les étiquettes imprimées nous renseignent sur la spécialité des réparations faites par lui.

 

DROUIN (Claudin), violon et faiseur de violons, décédé à Nancy, le 24 août 1637, rue des Ponts. (Archives de Nancy, document inédit.)

 

DROUIN, XIXe siècle, luthier à Mirecourt, dont les étiquettes de plusieurs instruments portent les dates de 1874 et 1877.

 

DROULEAU, XVIIIe siècle, luthier établi à Paris, rue du Temple, de 1788 à 1800.

 

DROUYN (Dimanche), luthier établi à Paris, au XVIIe siècle, d'après le genre et l'époque de fabrication d'une pochette portant son nom.

 

DUBOIS (Pierre), luthier et peintre, né à Mirecourt et cité dans les registres des contribuables de 1748 à 1749.

 

DUCHÉRON (Mathurin), XVIIIe siècle, luthier qui signait ses instruments, de 1700 à 1730 environ, en les datant de Paris ; nous pensons qu'il était originaire de Mirecourt. Son étiquette manuscrite imite de grosses lettres imprimées. Sa lutherie est très ordinaire.

 

DUFOUR (Amable), luthier à Mirecourt, marié le 6 octobre 1739, remarié le 21 juin 1740 et mort en 1747. C'est tout ce que nous avons trouvé comme renseignements sur lui. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DUFOUR (Félix-Charles), luthier à Mirecourt, marié le 4 octobre 1740, mort le 20 février 1781. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DUFOUR (Charles), compagnon à Mirecourt de 1751 à 1757. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DUFOUR (Claude-François), luthier à Mirecourt en 1768. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DUFOUR (Jean-Baptiste), compagnon à Mirecourt en 1784, luthier de 1787 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DUFOUR (François), luthier à Mirecourt, marié à Anne Corbet, eut un fils, Alexis, né et baptisé en cette ville le 23 septembre 1753 ; il avait eu précédemment une fille, Anne, le 9 juillet 1748.

Il fut maître luthier à Mirecourt de 1749 à 1781. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DUMESNIL (Jacques), XVIIe siècle. Célèbre luthier qui est connu par ses pochettes charmantes, dont la forme est tantôt celle dite « à bateau », comme en témoignent les spécimens figurant à l'exposition du musée rétrospectif catalogué par nous en 1900, à Paris, ou bien celle du violon miniature que représente la pochette du musée du Conservatoire des Paris, inscrite sous le n° 1007.

 

DUMESNIL (N.....), luthier, dont Bruni, dans son inventaire, cite un violon daté de 1786.

 

DUPARGE (Nicolas-Rémi), luthier à Mirecourt de 1767 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DUPONT (François), luthier à Mirecourt, compagnon en 1761, luthier en 1768, mort le 18 février, à Mirecourt, en 1780.

Il était aussi faiseur de chevalets de violons. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DUPONT (Charles-Félix), luthier à Mirecourt, cité en 1761 dans les registres des contribuables.

 

DURAND (François), luthier à Mirecourt, marié le 14 septembre 1751, cité jusqu'en 1753 comme luthier. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

DUVAUD (Pierre), luthier à Mirecourt en 1749. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

ÉLÉMENT (Jean-Laurent), XVIIIe siècle. Nom d'un luthier cité par Grillet et par M. Constant Pierre, dans leurs ouvrages. Nous pensons qu'il s'agit ici d'un nommé Clément, parent du luthier du XVIIIe siècle, et de Mirecourt, dont il a été question précédemment ; le nom aurait été mal lu ou mal écrit sur une étiquette de ce luthier.

 

ENEL (Charles), XIXe siècle, luthier, fils de Jules Enel et de Louise Vigneron, né le 14 juillet 1880, à Mirecourt, élève de G. Bazin et de Léon Mougenot, où il fit son apprentissage ; entra comme ouvrier luthier dans les ateliers de Deroux, puis dans celui de Silvestre et Maucotel à Paris. Séjourna ensuite en Suisse et en Allemagne. Fait très consciencieusement la réparation des instruments à cordes et construit des instruments neufs très soignés. Charles Énel a épousé, le 23 janvier 1911, à Lunéville, Mlle Céleste Metz, de Sarrebourg. Il s'est établi 31, rue de Cléry, à Paris. Sa famille est alliée à celle des Chéron, dont les ancêtres étaient peintres des ducs de Lorraine et dont nous avons fait la biographie dans l'Essai de Répertoire des artistes peintres de la Lorraine. Tout récemment, M. Ch. Enel vient de transférer ses ateliers, 48, rue de Rome, à proximité du nouveau Conservatoire de musique. Il s'est associé à M. Félix Bollecker, né à Guebwiller (Haut-Rhin). La raison sociale est: Société Ch. Enel et Cie.

 

ENGELHARD, XVIIIe siècle. Le musée de Cluny possède une vielle signée de ce luthier et datée de 1712, sans autre indication. Nous pensons qu'il s'agit ici d'un facteur allemand.

 

ÉRAHR, XIXe siècle, luthier établi à Mâcon vers 1820. On connaît des vielles construites par lui, ressemblant à celles de Louvet.

 

ÉRARD (Sébastien), né à Strasbourg en 1752. Mort à Paris en 1831. Aussi célèbre comme facteur de pianos que comme facteur de harpes, inventa, en 1810, pour ce dernier instrument, un nouveau système de mécanique dans lequel les crochets imaginés pas ses devanciers les luthiers Nadermann et Cousineau, pour hausser à volonté chaque corde d'un demi-ton, se trouvent remplacés par des disques munis de deux boutons en saillie entre lesquels passe la corde et qui, au moyen d'un système de mouvements des plus ingénieux commandés par une simple rangée de pédales, permettent de hausser la même corde, non plus d'un demi-ton, mais de deux demi-tons successifs sans la couper ou la fausser comme le faisaient trop souvent les anciens crochets.

Grâce à cette disposition, chaque corde de la harpe a été rendue susceptible de produire trois sons, le bémol, le son naturel et le dièse et cela sans déranger en quoi que ce soit-le doigté de l'exécutant.

Cette géniale invention, qui fit du reste, en 1815, l'objet d'une communication aux Académies des Sciences et des Beaux-Arts réunies et d'un rapport signé des noms des plus grands savants et artistes de l'époque, a désormais fixé de façon définitive la physionomie de ce poétique instrument en le portant à un degré de perfection auquel, pendant de longs siècles, on n'aurait jamais supposé qu'il serait susceptible d'atteindre - et il ne nous déplaît pas de constater que c'est aux efforts de notre plus grand facteur français que remonte l'honneur de cet admirable résultat.

 

ESTIENNE (Nicolas), né à Mirecourt, cité comme apprenti en 1767, et comme luthier en cette ville dans les registres des contribuables.

 

EURY (François), apprenti en 1753 et compagnon, de 1757 à 1758, à Mirecourt. On a tout lieu de croire qu'il est ou le père ou le frère aîné d'Eury (Jacob), qui, originaire de Mirecourt, y était établi vers 1780.

 

EURY (Jacob), luthier de Mirecourt, établi en cette ville, et bon luthier, vers 1780 ou environ (Les Ancêtres du violn, L. Grillet, p. 32I.).

 

EVE (Jacques-Charles), XVIIIe siècle, luthier installé à Paris, rue Culture-Sainte-Catherine, à l'enseigne de la Fortune, de 1770 à 1779, et que nous croyons le même que celui fixé, en 1783, rue Saint-Antoine et, de 1788 à 1789, rue Vieille-du-Temple. On a de ce luthier un violon, vernis jaune, à voûtes élevées, au musée du Conservatoire de Paris, sous le n° 18 du catalogue.

 

FALLAIRE (Joseph), luthier à Mirecourt, marié en cette ville au mois de janvier 1774, compagnon à cette date, luthier de 1788 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

FAUTROUILLOT (François), luthier en 1751, à Mirecourt, travailla de son art jusqu'en 1774, année de sa mort. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

FENT (François), XVIIIe siècle. Un des meilleurs luthiers de cette époque, établi comme maître luthier rue Montmartre, dans le cul-desac de Saint-Pierre. Les Tablettes de 1791 ont mal reproduit l'orthographe de son nom en l'écrivant Sendt ; c'est bien du même artiste qu'il s'agit, qioiqu'on ne le désigne cette fois que comme réparateur d'instruments. La lutherie de Fent est remarquable par son vernis, ta.itôt brun rouge assez foncé, tantôt dans les tons jaune ambré. La sonorité est bonne et le modèle suit celui de Stradivarius. M. Jules Gallay croit Fent d'origine anglaise, mais cette opinion n'est appuyée d'aucune preuve. Bruni cite un alto de Fent saisi chez le marquis de Roquefeuil en l'an III.

 

FÉRET, XVIIe et XVIIIe siècles, luthier que l'on croit élève de Médard de Nancy, surtout d'après l'étiquette manuscrite relevée dans la collection de M. Eugène Gand, mentionnant son titre d'élève de Médard et datée de 1708. Malheureusement M. Gand n'a pas laissé d'indications au sujet du genre de lutherie de Féret.

 

FEURY ou FERRY (François), XVIIIe siècle, luthier parisien, juré comptable de la corporation des facteurs d'instruments de musique de 1752 à 1757. Il demeurait rue de l'Arbre-Sec, vis-à-vis Saint-Germain-l'Auxerrois. Sa lutherie est de facture moyenne ; il ne faut pas la confondre avec celle de Benoist Fleury.

 

FÉVROT, XVIIIe et XIXe siècles, luthier établi à Lyon de 1788 à 18l3. Il était surtout connu comme réparateur d'instruments. On connaît de lui une guitare-lyre, datée de 1811, ornée de deux figures de Minerve des deux côtés, avec tête dentelée et très évasée, qui a fait partie de la collection de M. le baron de Léry.

 

FEYZEAU, XVIIIe siècle, luthier à Bordeaux, dont les instruments sont de facture assez ordinaire ; le vernis, tirant sur le brun sec, est sans caractère. On connaît de lui des quintons datés de 1760 et des altos et violons portant la date de 1780 à Bordeaux.

 

FINTE, XVIIIe siècle, nom d'un luthier établi en 1739, rue Française (sans indication de nom de ville), relevé dans un instrument par M. P. Raymond en 1886, et donné à M. Snoeck, collectionneur à Gand, duquel nous en eûmes communication. On ne peut supposer qu'il soit question ici du nom mal orthographié de Fent, les dates ne concordant pas entre elles.

 

FINZ, XVIIIe siècle, luthier réparateur établi à Avignon en 1853, d'après des étiquettes manuscrites relevées dans des instruments réparés par lui.

 

FISTY (Joseph), compagnon luthier à Mirecourt en 1764. Aucune autre mention de ce luthier ne se trouve ensuite dans les registres des contribuables de cette ville.

 

FLAC (Philippe), XVIe siècle, faiseur de guitares et de luths, établi à Lyon de 1568 à 1572, d'après les recherches du Dr H. Coutagne, dans les archives de cette ville.

 

FLAMBEAU (Joseph), luthier à Mirecourt, marié à Marie-Anne Villermin, eut, le 9 juillet 1740, un fils nommé Laurent. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

FLAMBEAU (Charles), fils ou neveu de Joseph, né à Mirecourt, compagnon luthier, maire en Cette Ville le 29 octobre 1776 et jusqu'en 1779, où il ne devint maître qu'en 1783 ; il exerça son art jusqu'en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

FLAMBAU ou FLAMBEAU (Pierre), XIXe siècle, luthier établi à Paris, paraît être le fils ou le parent de Charles Flambeau, de Mirecourt (Voir ce nom précédemment). Pierre Flambau fut l'un des élèves de Koliker, ainsi qu'il a soin de le mentionner dans la plupart de ses violons. Sa lutherie est assez ordinaire ; le vernis est brun et il marquait aussi ses instruments au talon de son nom gravé au fer chaud. L'étiquette est le plus souvent manuscrite et le nom marqué au fer chaud. Nous avons vu plusieurs de ses instruments datés de 1816.

 

FLEURY (Jean-François), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris vers 1783, sur lequel on n'a que de vagues indications.

 

FLEURY (Benoît), XVIIIe siècle, luthier parisien, très habile, qui fut maître juré comptable de la corporation des faiseurs d'instruments de musique en 1755. On a des instruments marqués à son nom, de 1745 à 1791, tels la belle basse de viole de 1755 et l'alto de 1751 qui se voient au Conservatoire de musique de Paris. Il fit également des vielles et des guitares appréciées ; l'inventaire de Bruni en cite à la saisie de l'émigré Thelis (datée de 1775), et à celle du comte de Lowendal. Benoît Fleury habitait rue des Boucheries, au faubourg Saint-Germain, et réparait aussi avec succès les instruments à cordes.

 

FOINANT (Léopold), luthier à Mirecourt, s'y maria et eut un fils, Jean-Dominique, né et baptisé le 19 juillet 1765. (État civil de Mirecourt.)

 

FOINANT (Claude), luthier à Mirecourt, eut un fils, Pierre-Claude, né et baptisé le 13 août 1765. On le croit frère de Léopold.

 

FONVIELLE (Jean DE) violon (et facteur de ), à Mirecourt, est cité comme parrain, le 23 mai 1605, en cette ville. (État civil de Mirecourt.)

 

FOUQUET-LECOMTE, XVIIIe Siècle, luthier établi à Paris de 1775 à 1800, rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés. On le nommait aussi Lecomte.

 

FOURRIER (Nicolas-François), XVIIIe et XIXe siècles. Voyez Nicolas, sous le nom duquel il est connu comme luthier.

 

FRANÇAIS (Henri), XIXe siècle, Luthier, né à Mirecourt, le 26 novembre 1861. Ses parents, fabricants de dentelle, pensaient lui voir suivre leur commerce, mais il préféra s'adonner à la lutherie et sa mère, cédant à ses désirs, le mit en apprentissage chez A. Darte, à Mirecourt, où il resta pendant deux années. En 1879, il entra dans l'atelier de Lullier, à Boulogne-sur-Mer. Quelque temps après, le 3 janvier 1880, il fut agréé à la maison Gand et Bernardel frères, qu'il ne quitta que pendant le temps de son service militaire. A la mort de M. Eugène Gand, en 1892, il devint le contremaître de la maison, qu'il reprit en qualité d'associé avec M. Caressa, le 1er juillet 1901 (La maison est au n° 4 de la rue Saulnier). Officier d'Académie en 1905, il obtint la rosette d'officier de l'Instruction publique en mars 1911. C'est un luthier très consciencieux qui continue dignement la réputation de la facture lorraine (Voir CARESSA).

 

FRANCDIDIER (François), luthier de Mirecourt, compagnon, se maria en sa ville natale le 3 novembre 1774 et y exerça son état jusqu'en 1787. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

FRANÇOIS (François), compagnon luthier, marié le 3 novembre 1774, travailla de son art jusqu'en 1787, en cette ville.

 

FRANÇOIS (Mtre), le luppetier, le plus ancien facteur d'instruments de Mirecourt ; le document le mentionne lors du décès de sa belle-mère en 1612. (État civil de Mirecourt)

 

FRANÇOIS (Jean), XVIIIe siècle, luthier de Mirecourt, dont nous n'avons pas trouvé la trace dans les Archives de cette ville, ni dans les registres des contribuables, mais qui a fait de la lutherie ordinaire, signée d'une étiquette manuscrite ainsi conçue :

Gian Françoit à Mircour an Lorraine Fai en 1758.

 

FRÉBINET (Claude), luthier à Mirecourt vers 1660. Ancêtre d'une famille de luthiers qui continuèrent d'exercer leur art dans cette ville.

 

FRÉBINET (Jean-Baptiste), luthier à Mirecourt, épousa, en cette ville, Gabrielle Dupuy ; ils eurent un fils, né le 22 octobre 1688. (État civil de Mirecourt.)

 

FREBINET (Pierre 1er), luthier à Mirecourt, épousa, en cette ville, le 8 janvier 1692, Marie Dinvau.

 

FRÉBINET (Pierre II), luthier à Mirecourt, y épousa Marie-Anne Chopard ; ils eurent deux fils : Charles, né et baptisé à Mirecourt le 10 mars 1726, et Nicolas, le 30 mai 1729. (État civil de Mirecourt.)

 

FRÉBINET (Jean-Baptiste II), luthier à Mirecourt, marié à Anne Pierre le 2 novembre 1745 ; ils eurent plusieurs enfants : Étienne, le 23 février 1747 ; Anne-Catherine, le 11 avril 1748 ; Jean-François, le 25 août 1749 ; Charles, le ler mars 1759, et Jean-Étienne, le 21 avril 1761. Jean-Baptiste Frébinet se maria en 1745, comme nous l'avons dit, et dès cette époque fut élu maître luthier ; il mourut à Mirecourt en 1776. Sa lutherie était bien faite et de bois choisi ; un de ses violons est au Conservatoire de musique de Paris, au service des classes. Il est daté de 1760 ; le vernis est jaune tirant sur le brun.

 

FRÉBINET (Georges-François), luthier à Mirecourt, marié à Marguerite Voirin ; ils eurent deux fils : Paul, né et baptisé le 23 juin 1759, et Michel, le 29 décembre 1760. (État civil de Mirecourt.)

 

FRÉBINET (Pierre III), luthier à Mirecourt, épousa Marguerite Aubry ; ils eurent plusieurs enfants : Pierre IV, baptisé le 8 juillet 1745 ; Jean-Baptiste, le 30 janvier 1747, ayant eu pour parrain J.-B. Frébinet, luthier, son grand-père ou son oncle, dont il a été question précédemment ; puis Charles-Louis, baptisé le 21 octobre 1761, et enfin Joseph, baptisé à Mirecourt le 1er mai 1763, dont le parrain fut le luthier Joseph Plumerel et la marraine Françoise Le Noir, de la famille des luthiers de ce nom.

 

FRÉBINET (Jean), XVIIIe siècle, et non Frebunet, ainsi que l'écrivent certains auteurs ayant mal lu l'étiquette manuscrite qui se trouve parfois dans les instruments de ce luthier de Mirecourt. Voir ce nom précédemment.

 

FRÉBINET (Georges), XIXe siècle, ouvrier luthier né à Mirecourt le 24 février 1874, fils de Émile Frébinet et de Catherine Deroux (parente du luthier parisien). Il fit son apprentissage chez son grand-père Deroux à Reims puis chez M. Mangenot à Mirecourt. Il apprit la réparation chez MM. Hill, à Londres, pendant trois années, et s'occupa principalement de ce genre de travail. Il fait partie de l'atelier de la maison Blanchard à Lyon depuis 1900. C'est auprès de Georges Frébinet que Fernand Jacquot fit son premier apprentissage à Mirecourt. Georges Frébinet est certainement l'un des descendants des luthiers dont il est parlé précédemment.

 

FRENOT (Jean), luthier à Mirecourt, s'y maria le 9 janvier 1781 et fut qualifié luthier jusqu'en 1788.

Il marquait ses instruments de Paris depuis 1750. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

FRICHELET (Antoine), luthier à Mirecourt, marié en cette ville, eut deux fils : Michel, né et baptisé le 1er juillet 1689 ; Georges, le 29 juillet 1691.

 

FRICHELET (Claude-Nicolas), luthier à Mirecourt, fils d'Antoine

Frichelet, y naquit et fut baptisé le 25 mars 1687. (État civil de Mirecourt.)

 

FRICHELET (Claude), luthier à Mirecourt de 1761 à 1762. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

GAFFINO (Joseph), XVIIIe siècle, 1740 à 1780, luthier d’origine italienne, mais fixé dès son jeune âge à Paris où il travailla chez Castagnéri, rue des Prouvaires , et à qui il succéda dans sa propre maison, dès 1748, ainsi que l'indiquent plusieurs étiquettes de ses instruments datés de cette époque. Son prospectus, que nous reproduisons ici, est fort curieux, surtout en considérant qu'il est tracé sur une silhouette formée d'un fond de violon. les instruments de Giaffin° sont assez reconnaissables, surtout par leur vernis de couleur jaunâtre et par des boutons des volutes où se voient habituellement (les petites rosaces sculptées. Gaffin° avait véritablement sa naturalisation en France, car, en 1766, nous le trouvons en qualité de juré comptable de la communauté des facteurs d'instruments de musique de Paris. Son enseigne avait pour titre : « A la musette de Colin ». Sa veuve tenait encore sa maison en 1789.

 

GAILLARD, XIXe siècle, luthier originaire et établi à Mirecourt de 1830 à 18555 environ. Sa lutherie est assez commune. Il eut un frère, Jules, connu sous le nom de Gaillard Lajoue. Son fils, Charles Gaillard, fut son élève et entra ensuite dans l'atelier de C.-A. Gand à Paris.

 

GAILLARD-LAJOUE (Jules), XIXe siècle, frère du précédent et oncle de Charles. Il habitait Mirecourt, sa ville natale, et exposa à Paris en 1855.

 

GAILLARD (Charles), XIXe siècle, luthier né à Mirecourt, fils et élève de Gaillard entra dans l'atelier de Charles-Adolphe Gand à Paris, dont il devint le principal ouvrier. Il s'établit ensuite en 1851, au n° 15 du faubourg Poissonnière et enfin, vers 1865, au n° 20 de la rue Notre-Dame-de-Recouvrance. La coupe et le vernis de ses instruments sont dans le genre de ceux de la maison Gand.

 

GAIRAUD (Louis), XVIIIe siècle, luthier établi à Nantes vers 1740. Lutherie assez ordinaire.

 

GALLAND (Jean), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris, juré comptable en 1744. Il mourut en 1761. Sa veuve continua la profession de son mari, rue Saint-Honoré, d'après des preuves datées de 1779. Sa fille avait épousé (vers 1744) Robert Richard, un des fameux facteurs d'orgues du XVIIIe siècle, qui excellait dans la facture de vielles organisées et de pièces musicales et mécaniques dans le genre de celles créées par le célèbre Vaucanson.

 

GAND (Charles-Michel), XVIIIe et XIXe siècles, luthier à Mirecourt en 1748, mort à Versailles en 1820. Était venu se fixer dans cette dernière ville vers 1780, rue du Commerce, 71, puis rue de la Paroisse, 32, à l’enseigne « aux tendres accords ». Il eut deux fils, Charles-François et Guillaume.

Nous avons trouvé plusieurs noms de ma famille Gand, vers 1764, non parmi les luthiers, clins les registres des contribuables de Mirecourt, mais parmi ceux qui s’occupaient de la vente des violons, tels Nicolas Gand, marchand de violons à Mirecourt en 1764-1765 ; Mathieu Gand, à la même époque (Qui eut un fils, Louis-Marie Gand, fils légitime du sieur Mathieu Gand, négociant à Mirecourt, né et baptisé, à Mirecourt le 11 mai 1779, dont le parrain fut noble Louis-Gabriel de Guilhermy, escuyer audit lieu, capitaine de grenadiers au régiment de Champagne te chevalier de l'ordre royal de Saint-Louis. Marraine dame Marie-Anne Harmand (alliée à 1a famille Jacquot), épouse du sieur Léopold Renaud, audit lieu, officier au régiment du prince de Condé. La femme de Mathieu Gand était dame Marie-Jeanne Bondette.

Nous avons retrouvé le nom de Charles Gand, né à Mirecourt vers 1785 ; il était facteur d'orgues dans sa ville natale, à Mirecourt, en 1827 et avait épousé Anne-Elisabeth Mauchant dont il eut un fils, Claude-Alexis, mort à Mirecourt, le 12 septembre 1827. Charles, à cette époque, était âgé de quarante-deux ans et appartenait, selon toutes probabilité, à 1a famille de Charles-Michel).

le fils de Charles-Michel fut le fameux Charles-François Gand, né à Versailles, le 5 août 1787. Il devint l'élève, puis le successeur du célèbre Nicolas Lupot.

 

GAND (Charles-François), XVIIIe et XIXe siècles, luthier renommé, fils de Charles-Michel, né à Versailles, le 5 août 1787, mort à Paris le 10 mai 1845. Son père l'initia à la lutherie et le plaça ensuite comme apprenti dans l'atelier de Nicolas Lupot où il entra le 1er germinal an X (1802). Nous reproduisons le brevet d'apprentissage rédigé à cet effet le 17 juillet 1806, et que lui donna Lupot (Voir, page 184, le fac-similé du brevet d'apprentissage donné à Charles-François Gand par Nicolas Lupot.) Il retourna donc à Versailles, chez son père, où il resta jusqu'en 1810. Il avait aussi fréquenté l'atelier de Koliker dont il acheta plus tard le fonds situé au n° 24 de la rue croix-des-Petits-Champs. Auparavant, il s'était établi au n° 5 de la même rue ; enfin, il prit, en 1824, la succession de Lupot. Charles-François Gand avait épousé Mlle Cornélie Squimbre, d'Orléans.

Une généalogie s'était longtemps accréditée dans la famille de nos luthiers parisiens et nous avions, sur la foi de ceux-ci, continué à la croire véritable ; en effet, la famille Gand pensait que le fameux Nicolas Lupot avait donné en mariage à son élève sa propre fille. Des documents nouveaux et dignes de foi établissent que Nicolas Lupot et sa femme n'eurent pas d'enfants, mais qu'ils considérèrent comme telle, au point de vue de l'affection, la fille de Henry-Joseph Squimbre et de Marguerite-Élisabeth Delaloy, passementiers, d'Orléans. En effet, l'acte de décès de la veuve du renommé luthier Charles-François Gand était bien celui de Mlle Cornélie Squimbre, née à Orléans, vers 1794, et décédée à Paris, à l'âge de soixante-sept ans, le 8 avril 1861. Elle fut la propre mère de Charles-Adolphe et de Eugène Gand, nos célèbres luthiers français. Charles-François Gand signa plusieurs instruments, faits de 1810 à 1816, chez son père: Ch.-F. Gand fils, luthier à Versailles, 1807. Puis, lorsqu'il s'établit, 5, rue Croix-des-Petits-Champs, son étiquette manuscrite, bordée d'un filet et portant un numéro d'ordre, mentionne son titre d'élève de Lupot. Lorsque, à la mort de celui-ci, il devint luthier officiel de la musique du Roi, il adjoignit à cette qualité, sur sa firme, celle de luthier de l'École royale de musique. Nous donnons du reste, ici même, la série des transformations successives de ces différentes étiquettes.

Ses instruments sont semblables comme patron à celui de Lupot, et les vernis des premières années de sa succession à ce maître s'en rapprochent aussi sensiblement ; mais, soit qu'il en eût épuisé les réserves, soit qu'il ait voulu intentionnellement en abandonner la composition, il adopta ensuite un vernis rouge dont la transparence laisse à désirer et qui s’accusa encore davantage dans la lutherie caractéristique de la famille Gand..

Disons cependant que les instruments de Charles-François Gand, et surtout ceux de la première époque de sa maîtrise, sont t juste titre très appréciés et tiennent un bon rang dans notre facture française moderne.

Charles-François Gand eut deux fils, Charles-Adolphe et CharlesNicolas-Eugène, tous deux ses élèves.

Charles-François Gand eut l'honneur de terminer des violons, altos, violoncelles et contrebasses, laissés inachevés par Lupot, lors de sa mort. Malheureusement, à part un alto et un fond de contrebasse, la plupart de ces instruments ont disparu lors de l'incendie des Tuileries en 1871.

 

GAND (Guillaume-Charles-Louis), XVIIIe et XIXe siècles, luthier, second fils de Charles-Michel et frère de Charles-François, né à Paris le 22 juillet 1792, mort à Versailles le 31 mai 1858. Il fut élève de son père Charles-Michel et ensuite de Nicolas Lupot. Guillaume Gand reprit la maison paternelle à Versailles, où il mourut. Sa lutherie a quelque analogie, comme forme, avec celle de Nicolas Lupot, mais le vernis en est différent.

 

GAND (Charles-Adolphe), XIXe siècle, luthier, né à Paris le 11 décembre 18l2, y mourut le 24 janvier 1866, âgé de cinquante-trois ans. Fils îciné, élève et successeur de Charles-François Gand, il dirigea la maison sous son nom seul, de 1845 à 1855. Son travail personnel, très apprécié et de ce fait assez restreint lui valut, le ig août 1862, la croix de la Légion d'honneur. Fin connaisseur, il s'était appliqué dès les débuts de sa carrière à étudier les divers caractères des écoles de la facture ancienne des instruments à archet. Il obtint les titres de luthier de la musique du Roi, du Conservatoire, et plus tard, celui de luthier de la chapelle de l'Empereur. C'est en 1855 qu'il s'associa à son frère Charles-Nicolas-Eugène. Leurs étiquettes, sous le nom de Gand frères, datent de cette époque et furent employées jusqu'en 1866, époque de la mort de Charles-Adolphe Gand. Son frère Eugène prit alors la direction de la maison. En 1865, les deux frères Gand, après le décès d'Albert Thibout, obtinrent le titre de luthiers de l'Opéra.

 

GAND (Charles-Nicolas-Eugène), XIXe siècle, luthier, né à Paris le 5 juin 1825, mourut à Boulogne-sur-Seine, le 5 février 1892. Second fils de Charles-François Gand et son élève, frère, associé et successeur de Charles-Adolphe Gand, il avait suivi les classes de violon au Conservatoire de Paris, en 1834, sous la direction de Leborne, Guérin et Baillot, et obtint un premier prix en 1838. Il reprit, en 1866, la maison de la rue Croix-des-Petits-Champs et s'associa aux frères Bernardel (Auguste-Ernest et Gustave-Adolphe), fils de Sébastien-Philippe. Dès lors, les deux maisons fusionnèrent et prirent comme raison sociale la marque Gand et Bernardel frères. Toutefois, Eugène Gand en conserva précieusement la direction administrative et artistique. En 1886, Ernest Bernardel se retira et une nouvelle association se forma entre Eugène Gand et Gustave Bernardel, laquelle subsista jusqu'à la mort d'Eugène Gand, survenue le 5 février 1892.

Les récompenses obtenues par Eugène Gand, d'abord associé de son frère, puis seul continuateur et associé des frères Bernardel, se comptent par les plus brillants succès aux expositions depuis 1867. Les instruments destinés à la formation de l'orchestre du Trocadéro, en 1878, sortirent tous des ateliers de la maison Gand et Bernardel et valurent à Eugène Gand la médaille d'or à l'Exposition de Paris, puis la croix de chevalier de la Légion d'honneur. Eugène Gand reçut, à la suite de ses nombreux travaux, en 1889, la rosette de notre ordre national et plusieurs distinctions étrangères qui firent honneur à un de nos plus brillants représentants de la lutherie française.

Eugène Gand soignait particulièrement la facture des instruments sortant de ses ateliers et se chargeait personnellement du soin de vernir ses violons, d'ajuster l'âme et le chevalet, ce qu'il faisait avec un soin des plus minutieux, ainsi que peuvent en témoigner ceux qui l'ont connu et comme le déclarait le luthier londonien, M. Hill, dans un article du Musical News. Personne ne mit en doute aussi la parfaite connaissance qu'il eut des anciens instruments.

Eugène Gand laissa un fils, Ernest, qui se destina au barreau, devint avocat, puis fut nommé adjoint au maire de Boulogne-sur-Seine, mourut en cette résidence où son père et sa mère venaient de décéder à un si court intervalle. La maison Gand et Bernardel avait quitté la rue Croix-des-Petits-Champs et s'était établi au n° 4 du passage, aujourd'hui rue Saulnier.

 

GAND, XVIIe siècle, luthier établi, en 1774, rue des Balances à Toulouse, ainsi que l'indique une étiquette placée dans une guitare très bien faite.

 

GAND (Francesco), XVIIIe siècle, luthier établi à Madrid en 1788, dont nous avons vu un très bel alto, vernis jaune transparent, portant cette étiquette : « Écho par François Gand à Madrid, an° de 1788 ».

 

GAND, XVIIIe et XIXe siècles, luthier établi à Amiens en 1803, selon une étiquette relevée dans un violoncelle ressemblant au type de l'école tyrolienne, mentionnée par M. Grillet, qui suppose que ce luthier fut de la parenté de nos luthiers français.

 

GARNIER (Adolphe), apprenti luthier à Mirecourt en 1766, élu compagnon en 1767 ; on ne connaît rien de plus sur lui.(reg. des contribuables du Mirecourt.)

 

GAULARD (Joseph), luthier à Mirecourt en 1738 ; eut deux filles jumelles, nées et baptisées en cette ville, le 13 février 1749. Il mourut à Mirecourt le 19 mars 1779. Nous trouvons aussi, dans les registres de l'état civil de Mirecourt, la naissance de Jacques-Philippe Gaulard, « fils naturel », né en cette ville le 5 avril 1765.

 

GAULARD (Louis), luthier à Mirecourt, marié en sa ville natale le 25 janvier 1774, où il exerça la lutherie jusqu'en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

GAUTIÉ (P ... ), XIXe siècle, luthier, successeur de Simonin, établi à Toulouse. S'occupe spécialement de réparations d'instruments à cordes. Élève de son père, il fit chez lui son apprentissage en 1895 sous la direction de Paul Lorange, le luthier établi actuellement à Lyon. En 1897, il passa par l'atelier du luthier Mangenot à Mirecourt pendant un an, et ensuite dans celui de M. Cunault, à Paris. S'occupe principalement des réparations d'anciens instruments.

M. Gautié est né à Fronton (Haute-Garonne) en janvier 1880. Il est officier d'Académie et a obtenu, en 1900, à Paris, dans la classe 120 (Armées de terre et de mer), une médaille d'argent.

 

GAVINIÈS (François), XVIIIe siècle, luthier bordelais, père du violoniste de ce nom ; ses instruments, dont les plus anciens portent la date de 1734, sont de facture assez médiocre. Nous relevons son nom figuré dans la liste des jurés comptables de la ville de Paris pour l'année 1762-1763. Un de ses quintons, daté de 1749, qui fut saisi chez le comte de Puységur, ainsi qu'un violon appartenant à l'émigré Pralet furent inventoriés par Bruni. Un autre quinton, daté de 1744, et une très bonne contrebasse de Gaviniès sont au Conservatoire de Paris ; le premier figure dans la collection du musée et la contrebasse appartient au service des classes ; elle est ornée, en guise de volute, d'une tête du roi David. En 1770, Gaviniès avait son atelier à Paris, rue Saint-Thomas-du-Louvre. On croit qu'il mourut à peu près vers 1771. Le vernis des instruments de Gaviniès est presque toujours d'une teinte jaune.

 

GAVIGNY. XVIlle Siècle, luthier établi à Paris, dont un violon, genre tyrolien, léger de bois, daté de 1758, fut réparé par Hel de Lille en 1888. L'étiquette était ainsi conçue : « fais par moy Gavigny maître luthier a Paris 1758. »

 

GAVOT (Nicolas ler), luthier à Mirecourt, marié à Marguerite Jennesson eut un fils, Jean-Joseph, né et baptisé le 27 avril 1738.

 

GAVOT (Nicolas II) fils, luthier à Mirecourt, marié en septembre 1741, exerça la lutherie à Mirecourt jusqu'en 1763. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

GAVOT (Nicolas III), maître luthier à Mirecourt, marié en cette -ville à Marie-Élisabeth Manton ou Mentou ; eut plusieurs enfants : Françoise, née et baptisée le 13 août 1747 ; Henry-Nicolas, le 3 février 1751 ; Jean-François, le 26 juillet 1752 ; Firmin, le 17 décembre 1755 ; Catherine, le 29 avril 1757, et Marie-Jeanne, le 3 mai 1765. Nicolas III fut parrain, le 14 août 1750, à Mirecourt, du fils du luthier H. Didelin. On ne connaît pas le genre de lutherie de ce maître luthier.

 

GEORGEOT (Jean-Claude), maître luthier à Mirecourt en 1787.

 

GÉRARDIN (Antoine), maître luthier à Mirecourt, épousa, le 21 février 1745, Marguerite Hugo, dont il eut : Thérèse-Adèle, le 15 novembre 1748, et Henry, le 20 octobre 1748, et dont le parrain fut le luthier Henry Didelin.

 

GÉRARDIN (Joseph), compagnon luthier à Mirecourt, marié en 1772. maître luthier, en cette ville, de 1777 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

GÉRARDIN (Denis), luthier à Mirecourt, s'y maria le 1er février 1787, établi luthier jusqu'en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

GÉRARDIN, XVIIIe Siècle, luthier à Paris, sur lequel on n'a que peu de renseignements ; toutefois, dans la collection de feu M. Snoëck à Gand, se trouvait un alto assez ordinaire, non fileté, dans lequel l'étiquette manuscrite suivante se trouvait :

« Gérardin, maître lutier, près de la limite des italiens à Paris, 1772. »

 

GÉRARDIN, XIXe siècle, marchand luthier (?), qui était établi à Paris, en 1819, au n° 17 de la rue du Bac (V. GARDETON, Annales de la musique, 1re année.).

 

GERBERON (Jean-Baptiste), maître luthier à Mirecourt en 1787. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

GERMAIN (Joseph-Louis), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt le 23 juillet 1822. Il entra en apprentissage dans sa ville natale qu'il quitta pour être placé chez Charles-François Gand, à Paris, en 1840, où il resta jusqu'à la mort de ce dernier, en 1845 ; à cette époque, J.-B. Vuillaume l'admit dans ses ateliers qu'il quitta pour prendre chez Charles-Adolphe Gand, en 1850, la place de premier ouvrier jusqu'à ce qu'il s'établît à son compte, en 1862, au n° 364 de la rue Saint-Denis. Il retourna mourir à Mirecourt, en 1870, le 5 juillet, après avoir cédé sa maison à son fils et élève, Émile Germain.

Joseph-Louis fit de la très bonne lutherie et, s'il avait su faire apprécier ses mérites personnels, il n'est pas douteux qu'il n'eût occupé une situation plus élevée, en rapport avec son talent. Les premières étiquettes de ce luthier portent les prénoms intervertis, ce qui, dans les marques postérieures à 1867, fut rectifié.

 

GERMAIN (Émile), XIXe siècle, luthier, né à Paris, le 24 juillet 1853, fils et élève de Joseph-Louis, succéda à son père ; il est un des bons luthiers de Paris. En 1876, il s'associa avec un amateur, M. Dehommais, auteur de procédés consistant en une composition du vernis appliqué à l'intérieur des instruments. Ces procédés, destinés à vieillir les bois, furent abandonnés en 1882, lors de la dissolution de la société Dehommais et Germain, dont les ateliers étaient d'abord situés 12, rue Croix-des-Petits-Champs, et ensuite, 5, rue du Faubourg-Montmartre, où, dès 1882, M. Émile Germain resta seul à la tête de sa maison, transférée depuis peu, au n° 62 de la rue Richer. M. Émile Germain a obtenu, à l'Exposition universelle de Paris, en 1900, une première médaille d'or.

 

GlLBERT (Nicolas-Louis), XVIIIe siècle, luthier de Metz, né à Metz vers 1690, auteur d'un pardessus de viole, transformé cil violon, dos voûté, ouïes cil C, existant chez Jandel à Liége en 1869 et portant l'étiquette imprimée suivante : « Nicolas-Louis-Gilbert, facteur d'instruments à Metz. 1701 ». Nous pensons que c'est ce même instrument qui appartient aujourd'hui au musée du Conservatoire de Bruxelles et qui figurait, en 1878, à l'exposition rétrospective de Paris, à la section belge.

 

GILBERT (.Simon), XVIIIe siècle, luthier de Metz, parent ou peut-être fils de Nicolas-Louis (1737 à 1761 environ), dont on connaît plusieurs instruments, entre autres un quinton, daté de 1744 (collection Sax), et un autre, marqué «Simon Gilbert, luthier, musicien de la cathédrale à Metz, 1749 » (collection Loup). Sa facture est assez soignée.

 

GIQUELIER (Cristofo), XVIIIe siècle, luthier à Paris. Une viole bâtarde, à six cordes, laquée, de cet auteur, porte la date 1712 et se voit an musée du Conservatoire de Paris (n° 153 du catalogue).

 

GIROD (Claude), XVIIIe siècle, luthier, facteur de vielles, dont le nom nous est révélé par la vielle inventoriée par Bruni chez le comte de Maillebois.

 

GIRON, XVIIIe siècle, luthier établi à Troyes en 1770, associé à Villaume. On connaît de ces luthiers une guitare théorbée, datée de 1791, avec crosse dorée et ornements, qui faisait partie de la collection de M. le baron de Léry.

 

GIRON, les frères, établis à Troyes en 1792. Une étiquette, imprimée au nom de ces luthiers, nous fait croire qu'il s'agit sans doute du précédent associé à son parent ou des fils du précédent.

 

GIROUX (Joseph), compagnon luthier à Mirecourt. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

GIROUX (Jacques), luthier à Mirecourt en 1789, marié l'année précédente, le 30 septembre, en sa ville natale. On ne connaît rien de ses oeuvres.

 

GOMIER (Nicolas), luthier à Mirecourt, cité dans les registres des contribuables de cette ville en 1755.

 

GOMIER (Nicolas), luthier à Mirecourt, est peut-être le même que Gomier (Nicolas) cité plus haut. Gomier a épousé Charlotte Lallemend ; ils eurent une fille, Anne, baptisée le 8 octobre 1747, dont le parrain fut Jean Vuillaume, luthier, et la marraine, Anne Guinot, épouse de Jean Gomier, luthier. (Reg. de l'état civil de Mirecourt.)

 

GOMIER (Jean), luthier à Mirecourt, marié à Anne Guinot ; frère de Nicolas Gomier ; eut une fille, Thérèse, baptisée le 9 août 1750. Le 8 novembre 1747, sa femme fut marraine de la fille de son frère Nicolas.

 

GONNET (Pierre-Jean), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris, rue du Temple, de 1755 à 1783.

 

GOSSELIN (Jean), XIXe siècle, 1814 à 1831 environ, luthier amateur, père des demoiselles Gosselin, danseuses à l'Opéra, assez célèbres sous la Restauration. Gosselin fit faire, par différents luthiers, des violons marqués à son nom d'une étiquette manuscrite à double filet. Il résulte que la plupart des instruments marqués de ce nom ne se ressemblent pas. Ainsi, un très beau violon de Gosselin a été fait par Auguste-Sébastien-Philippe Bernardel. Cette affirmation nous fut donnée par Gustave Bernardel, et, d'autre part, on voit des instruments bien plus ordinaires portant également le nom de Gosselin.

 

GOSSET, XVIIIe siècle, luthier à Reims. Sa lutherie, de forme élégante et d'un beau patron, est faite de bois sec et choisi ; le vernis est jaune brun. Son étiquette gravée, sauf la date, est sans encadrement, et représente un trophée composé d'instruments et de cahiers de musique, le tout traversé d'une banderole portant ces mots : « Gosset fecit Reims ».

Gosset, luthier, et Turpin, organier à Reims, présentèrent, en 1769, à l'Académie des Sciences, un rapport pour remplacer les touches faites de cordes de boyau aux manches des mandolines, violes, etc., par des sillets peu élevés encastrés dans les touches et destinés à indiquer les demi-tons majeurs et mineurs. En 1780, le 4 novembre, ils firent paraître une réclame détaillée de leur système dans le Vlaemschen indicateur olte-aen-weyser der Wetenschappen en Viye-Konsten.

Le nom de Gosset, en raison de cette invention, mérite de ne pas être oublié.

 

GOUDOT (F ... ), XIXe siècle, luthier à Mirecourt, associé à Mangin. Leurs violons étaient à doubles filets, d'un vernis rouge doré tirant sur le brun, mais s'écaillant, travail soigné, bon filetage, marqué au feu dans l'intérieur avec des signes maçonniques :

 

 

GRANDADAM (François), compagnon luthier à Mirecourt en 1776, reçu luthier en 1780 et mort, en sa ville natale, le 2 mai 1785. Son petit-fils, Dominique, facteur d'archets, fut témoin du décès de Claude Vuillaume en 1834.

 

GRANDGERARD (Jean-Baptiste), luthier à Mirecourt, cité de 1776 jusqu'à 1789 dans les registres des contribuables de cette ville, continua d'exercer son art à Mirecourt jusqu'en 1822 environ. Sa lutherie, ordinaire, était marquée au feu, au-dessous du talon du manche, au nom de Grandgérard, sans aucun prénom. Le vernis était jaune. Un de ses instruments se trouve catalogué sur l'inventaire de Bruni.

 

GRANDJON (François), luthier de Mirecourt, dont il n'a pas été parlé jusqu'ici ; c'est le représentant le plus ancien de cette famille, qui exerçait alors, en 1789, la lutherie en cette ville et dont nous retrouvons l'existence dans les registres des contribuables de cette époque. Ses descendants continuèrent d'exercer la lutherie, à Mirecourt et à Paris.

 

GRANDJON, XIXe siècle, 1830 à 1850, à Mirecourt. Lutherie très ordinaire.

 

GRANDJON, Mirecourt, XIXe siècle. Fils aîné, élève et successeur du précédent, dont la lutherie fut plus soignée.

 

GRANDJON (Jules), XIXe siècle, frère du précédent ; il fréquenta Différents ateliers de luthiers parisiens avant de s'établir à Paris, 105, boulevard Sébastopol et 74, rue Réaumur. Il avait aussi une fabrique à Mirecourt.

 

GRESSEL (Joseph), luthier à Mirecourt en 1781. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

GROBERT. luthier de Mirecourt, né vers 1794, mort en 1869 ; c'est de lui qu'est la guitare ayant appartenu à Paganini et à Berlioz et qui figure au musée du Conservatoire de Paris, sous le n° 278 du catalogue.

 

GROSSELET (Joseph 1er), luthier à Mirecourt, marié à Marie Mathieu, eut un fils, Jean-François 1er, le 4 juillet 1727.

 

GROSSELET (Jean-François ler), luthier, né à Mirecourt, le 4 juillet 1727, fils de Joseph ler, marié à Anne-Thérèse Barbier, le 28 novembre 1748, eut un fils, Jean-François II, baptisé le 5 novembre 1749, puis Nicolas, le 18 octobre 1750, enfin Claude, le 19 septembre 1751, dont le parrain fut Jean-Claude-Antoine, luthier à Mirecourt. Jean-François 1er mourut en cette ville, le 7 août 1759.

 

GROSSELET (Jean-François. II), luthier à Mirecourt, né et baptisé le 5 novembre 1749, fils de Jean-François 1er et petit-fils de Joseph 1er; se maria le 1er mars 1775, à Mirecourt, avec Marguerite Dieudonné. Ils eurent un fils, François, né et baptisé en la même ville, le 30 avril 1776.

 

GROSSELET (Jean), compagnon luthier à Mirecourt, de 1758 à 1770. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

GROSSELET (Joseph II), compagnon luthier à Mirecourt, marié en cette ville en mai 1762, élu maître luthier dans cette année, marié en deuxièmes noces le 11 septembre 1785, figure en qualité de luthier, jusqu'en 1789, sur les registres des contribuables. Les violons de Grosselet sont de bonne facture, de patron un peu allongé, et le vernis en est d'un brun assez clair ; bonne sonorité, marque au feu au fond près du talon en ligne descendant vers le bas.

 

GROSSET (Pierre ou Paul-François) XVIIe siècle, luthier établi à Paris, rue de la Verrerie, à l'enseigne du dieu Apollon, selon ses étiquettes manuscrites en caractères romains. Il était élève de Claude Pierray, mais ne l'égala pas. Trois de ses instruments figuraient dans l'inventaire de Bruni, notamment un alto, saisi chez M. de Laval-Montmorency.

 

GROU, XVIIIe siècle, luthier parisien, dont M. Constant Pierre indique deux vielles à manivelles, de 1751, qui figuraient dans la collection milanaise Arrigoni.

 

GUARINI (Joseph), XIXe siècle, pseudonyme usité pour marquer les violons faits chez M. Mennesson, à Reims.

 

 

GUEDON (Jacques-Antoine), XVIIIe siècle, luthier parisien établi de 1755 à 1777, rue de la Tissanderie et de 1779 à 1783, rue de la Barillerie.

 

GUÉNET, XIXe Siècle, facteur de vielles et horloger, établi à Bourg. Son travail se rapproche de celui de Louvet.

 

GUERSAN (Louis), XVIIIe siècle, 1730 à 1769 environ. Luthier parisien, assez renommé, élève et successeur de Claude Pierray. juré comptable de Paris, de 1748 à 1749, puis doyen en 1769 ; à cette époque, ses ateliers étaient situés rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés, près la Comédie française. Sa fille épousa Antoine Saint-Paul, luthier. Il fut nommé fournisseur du Dauphin et de l'Opéra et excellait aussi dans les réparations d'anciens instruments. Sa lutherie est bien faite, les vernis ambrés mais à l'alcool, tirent un peu sur le brun roux. La coupe des ff en est fine. La dernière étiquette est intéressante, de forme oblongue, un dauphin est placé à côté d'un cartouche mentionnant le nom et l'adresse en latin du luthier parisien. Nous possédons un beau pardessus de viole à bandes de cèdre et d'érable au fond et aux éclisses, avec tête de femme laurée dans le genre du quinton du même, à tête de chinois, qui se voyait dans la collection clé M. le baron de Léry, daté de 1750, à Paris.

 

GUIBOURG (Joseph 1er), luthier à Mirecourt en 1744, marié à Claudinette Salzard, out : Jacques, né et baptisé en cette ville, le 10 mars 1757 ; Rémy II, le 14 novembre 1760, dont le parrain fut Rémy 1er Guibourg, luthier à Mirecourt, oncle de l'enfant, et enfin Nicolas 1er, baptisé le 25 juin 1763.

 

GUIBOURG (Joseph II), luthier à Mirecourt, eut un fils, Nicolas II, né et baptisé le 16 février 1766.

 

GUIBOURG (Joseph III), luthier à Mirecourt en 1744, marié en cette ville On 1767, figure en qualité de luthier sur les registres des contribuables jusqu'en 1775. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

GUIBOURG (Henry), luthier à Mirecourt en 1744, marié en cette ville en 1751, est inscrit sur le registre des contribuables jusqu'en 1775.

 

GUIBOURG (Rémy 1er), luthier de Mirecourt, frère de Joseph 1er, marié à Thérèse Viol, eut deux fils, Nicolas III, le 16 janvier 1754, et Charles, le 6 février 1762. Il fut, le 14 novembre 1760, parrain de son neveu Rémy II, fils de Joseph 1er. Rémy Guibourg est cité dans les registres des contribuables de 1744 à 1779 inclus. Il mourut à Mirecourt, le 19 mars 1779.

 

GUILLAUME, XVIIIe siècle, luthier établi sans doute à Paris et dont le nom est cité dans l'inventaire de Bruni au sujet d'une guitare saisie chez la marquise de Marbeuf.

 

GUILLEMIN (Félix 1er), luthier à Mirecourt, mort en 1743 (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

GUILLEMIN (Félix II), fils de Félix 1er, luthier à Mirecourt, de 1745 à 1748. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

GUIDE (Joseph), compagnon luthier à Mirecourt, de 1763 à 1770. (Reg. des corporations de Mirecourt.)

 

GUINOT (Joseph 1er), né à Mirecourt, marié le 13 janvier 176I, compagnon jusqu'à cette année, luthier de 1763 à 1768. (Reg. des corporations de Mirecourt.)

 

GUINOT (Joseph II), compagnon luthier à Mirecourt en 1764, marié en cette ville en 1771. Maître luthier de 1773 à 1774. On perd sa trace à Mirecourt à cette époque.

 

GUINOT (Nicolas), XIXe siècle, luthier originaire de Mirecourt, issu, sans doute de la famille des Guinot, citée plus haut. M. G. Chouquet, l'éminent et feu conservateur du musée instrumental du Conservatoire de Paris, estimait qu'il était le beau-frère de Nicolas Maire, le facteur d'archet réputé.

 

GUYOT (Nicolas), luthier à Mirecourt, de 1747 à 1761, se maria en sa ville natale avec Anne-Catherine Fratte. Ils eurent : Dominique, né et baptisé le 9 septembre 1749, et Anne-Claude, le 22 juillet 1752. Travail de lutherie ordinaire. (Reg. des corporations de Mirecourt.)

 

HARMAND (Philippe) est le chef de la famille des luthiers de ce nom, originaires de Mirecourt. Les registres des contribuables de cette ville mentionnent sa qualité de maître luthier de 1719 à 1727.

 

HARMAND (Nicolas), maître luthier à Mirecourt, paraît être le fils de Philippe-Nicolas ; il épousa, en novembre 1755, en sa ville natale, Agathe Guinot et eut un fils, Nicolas Il, né et baptisé le 20 mars 1766, dont le parrain fut Jean Harmand, son frère. Il exerça son art jusqu'en 1789. C'est lui qui, le 19 février 1771, prêta serment comme maître de la corporation des luthiers de Mirecourt. jusqu'ici on ne connaissait qu'un seul luthier de ce nom et sans même lui attribuer aucun prénom.

 

HARMAND (Jean), luthier à Mirecourt, frère de Nicolas 1er, parrain de son neveu, Nicolas II, le 20 mars 1766.

 

HARMAND (Joseph), luthier à Mirecourt, marié en cette ville le 7 novembre 1780, est mentionné sur les registres des contribuables jusqu'en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

HARMAND (Louis), luthier à Mirecourt, 1784 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

HEINLE (J.), XVIIIe Siècle, luthier, établi Paris vers 1760, mais dont le nom paraît d'origine allemande.

 

HEL (Pierre-Joseph), XIXe siècle, luthier distingué, né à Mazirot (Vosges), le 8 février 1842, décédé à Lille (Nord) le 14 mars 1902. Il fit d'abord un apprentissage sérieux de sept années à Mirecourt, travaillant ensuite pendant deux ans chez Sébastien Vuillaume, à Paris, et enfin pendant un an à Aix-la-Chapelle, chez Nicolas Darche. Il choisit, en 1865, pour s'établir, la ville de Lille où, en 1869, il fut nommé luthier du conservatoire. Pierre-Joseph Hel, qui construisait lui-même ses instruments remarquables par leur facture artistique et leur vernis d'un beau coloris, a remporté de brillantes récompenses aux expositions universelles et internationales. Nous avons été heureux d'avoir pu, en 1900, contribuer à lui faire rendre justice par le jury qui lui décerna le Grand Prix. Pierre-Joseph Hel, qui était officier d'Académie, avait aussi inventé un système de pique de violoncelle et un genre de chevilles, montant les cordes sans secousses et leur donnant plus de fixité dans l'accord. De son mariage célébré le 20 août 1879, il eut deux enfants, Louise et Pierre. Ce dernier fit son apprentissage à Mirecourt et succéda à son père.

 

HEL (Pierre-Jean-Henri), XIXe siècle, luthier, né à Lille, le 15 mars 1884, fils du précédent. Fit son apprentissage à Mirecourt, chez Bazin, reprit la maison de son père, à Lille, 14, rue Nationale, actuellement 75, boulevard de la Liberté, et obtint la continuation du titre de luthier du Conservatoire de cette ville. Son exposition de Saint-Louis d'Amérique en 1904 lui valut un grand prix, et il obtint la même récompense à l'Exposition de Milan en 1906. Il a été nommé luthier du Conservatoire de La Haye. C'est un luthier très consciencieux qui marche sur les traces de son père.

Pierre-Jean Hel a épousé Mlle Delecourt.

 

HELMER (Jean ou Jehan, XVIe siècle, mentionné par M. Constant Pierre (C. PIERRE, Les Facteurs d'instruments de musique, p. 63.) comme faiseur de luths et de guiternes, à Lyon.

 

HENOCQ (François), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris, de 1775 à 1777, rue Jacob, et, de 1779 à 1789, rue des Saints-Pères.

Un Jean Henocq fut comptable de la Corporation en 1773 et syndic en 1775-1777. Un autre Henocq, portant les prénoms de Jean-Georges-Bienaimé, habitait, en 1789, rue Saint-Germain, mais on ne sait si c'est du même personnage qu'il s'agit ou d'un de ses descendants (C. Pierre, Les Facteurs d'instruments de musique, p. 63.). Un beau cistre de Jean Henocq est au musée du Conservatoire de Paris sous le n° 256. Un autre cistre, très intéressant, signé de « Henocq à Paris, 1779 », d'un vernis orange, avec table bordée en ivoire, filet ébène et pistaille nacre, touche bordée de même, figurait dans la collection de M. le baron de Léry.

 

HENOCQ, XVIlIe Siècle, luthier établi en 1785 à Paris, au faubourg Saint-Antoine.

 

HENRY (H.), XIIIe siècle, luthier établi à Paris en 1292. C'est le plus ancien facteur de vielles, surnommé « Henry aux Vièles ».

 

HENRY (Joseph), luthier à Mirecourt, est le premier des luthiers de cette famille dont nous ayons relevé le nom dans les registres de l'état civil. Son existence était oubliée jusqu'à ce jour. Il eut un fils, Joseph II, né et baptisé à Mirecourt le 25 février 1689. On n'a plus d'instruments marqués à son nom.

 

HENRY (Jean-Claude), luthier à Mirecourt, paraît être le frère de Joseph 1er ; il eut un fils, Jean, né et baptisé en Cette Ville le 24 décembre 1689.

 

HENRY (Claude), compagnon luthier à Mirecourt en 1764. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

HENRY (Dominique), compagnon luthier à Mirecourt en 1770. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

HENRY (Jean-Baptiste), né à Mattaincourt, près Mirecourt, en 1757, s'établit à Paris, en 1781, dans les bâtiments annexes des moines de Saint-Martin ; il y demeura jusqu'en 1788, après quoi il s'installa rue Saint-Martin, 175 (actuellement n° 151). Il fit, sans aucune marque, à l'époque, de la lutherie soignée, et mourut à l'âge de soixante-quatorze ans, à Paris. Son fils aîné, Jean-Baptiste-Félix, né à Paris en 1793, fut son élève et appartient à l'école française, mais ayant sa source à celle de Lorraine.

Ses fils marquèrent de son nom, après sa mort, les violons construits par lui, non terminés de son vivant.

 

HENRY (F.), XVIIIe Siècle, luthier établi à Paris, en 1737, rue SaintAndré-des-Arts. On retrouve, dans l'inventaire sous la Terreur, dressé par Bruni (J. Gallay, Un inventaire sous la Terreur), une basse et une vielle de F. Henry. La basse de viole est d'un vernis rouge brun et d'assez bonne facture. Nous pensons que ce luthier doit être allié à la famille des luthiers de ce nom, originaire de Mirecourt, d'autant que cette dernière était déjà très connue en Lorraine dès le XVIIe siècle.

 

HENRY (Charles, dit Carolus), luthier, XIXe siècle, second fils de Jean-Baptiste, mais que nous plaçons ici directement après lui, naquit à Paris en 1803 et y mourut en 1859. Il avait été l'élève de son père et lui succéda dans sa maison de la rue Saint-Martin, en 1831. Très laborieux, il acquit une assez grande notoriété et c'est en 1847 qu'il construisit le baryton qui se jouait comme l'alto, sonnant à l'octave grave du violon. Aux expositions de 1849, il obtint une médaille de bronze et, en 185 5, une médaille d'argent. Son vernis affectait la teinte rouge. Charles eut un fils, L.-Eugène, son élève, luthier estimé, qui mourut le 7 septembre 1892.

 

HENRY (Jean-Baptiste-Félix), luthier, XVIIIe et XIXe siècles, né à Paris en 1793, fils aîné et élève de Jean-Baptiste Henry, mourut à Paris en 1858 ; s'était d'abord établi à Paris en 1817, rue Montmartre, puis à Bordeaux en 1822-1823 ; à Marseille en 1825, rue Saint-Féréol, puis enfin à Paris, définitivement en 1844, rue Fléchier. Les instruments très nombreux qu'il construisit ne portent pas son nom, mais sont assez soignés. Le fils de Jean-Baptiste-Félix, nommé Octave, naquit à Marseille en 1826 et fut l'élève de son oncle Charles.

 

HENRY (Octave), XIXe siècle, luthier contemporain, fils de Jean. Baptiste Henry et élève de son oncle Charles, dit Carolus, naquit à Marseille en 1826. En 1854, il s'établit à Grenoble, où il exerce la lutherie.

 

HENRY (L.-Eugène), XIXe siècle, luthier, fils et élève de Carolus Henry, naquit en 1843 à Paris, devint son successeur en 1859, obtint en 1878 une mention honorable et en 1889 une médaille de bronze à Paris. Il mourut en cette ville le 7 septembre 1892 ; sa maison eut pour successeur M. Charles Brugère. La maison de L.-Eugène Henry était toujours dans l'immeuble où Jean-Baptiste avait établi ses ateliers, au n° 151 de la rue Saint-Martin.

 

HENRY (François), XIXe siècle, luthier à Mirecourt, dont nous avons relevé l'étiquette manuscrite, datée de 1827 ; cette lutherie est assez commune et présente les particularités suivantes : filets larges, ff grosses, vernis rouge vif.

 

HENRY (F ... ), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris. L'inventaire de Bruni porte la mention d'une vielle signée de ce nom.

 

HERLET (Joseph), luthier à Mirecourt en 1768 ; il est exempté des contributions. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

HONORE (François), luthier à Mirecourt, de 1744 à 1761. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

HESPONT (Antoine D'), XVIIe siècle, luthier, maître faiseur d'instruments de musique, à Paris, en 1636, fut un des experts nommés pour examiner les outils saisis chez Nicolas 1er Médard, luthier de Nancy, accusé d'avoir fabriqué de la fausse monnaie (Voir notre étude sur les Médard, luthiers lorrains (Les Médard, luthiers lorrains, par A. Jacquot. Fischbacher, éditeur, 33, rue de Seine, Paris.).

 

HONORÉ, XVIIIe siècle, luthier à Dijon, où il exerçait son art en 1782.

 

HUEL (Jacob), luthier à Mirecourt, de 1745 à 1750, passe pour être le père de Henry, qui suit. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

HUET ou HUEL (Henry), maître luthier, né à Mirecourt, contrairement à certains auteurs qui le font luthier parisien (Notamment L. Grillet, Les Ancêtres du violon, p.337), tandis qu'il est cité comme luthier à Mirecourt de 1773 à 1774 dans les registres des contribuables et s'établit à Paris, rue du Grand-Hurleur et rue SaintMartin, sous l'enseigne : « Au Roi des instrumens ».

On l'a nommé aussi, par erreur, «Huet». Il fit, dès 1778, des serinettes. Bruni avait inventorié un de ses altos daté de 1783.

 

HUGO (Pierre), luthier à Mirecourt, de 1740 à 1758. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

HUGUENIN (Joseph), maître luthier à Mirecourt, marié à Catherine Le Blond ; ils eurent un fils, Jean-Baptiste, né et baptisé en cette ville, 26 mars 1766, dont le parrain fut J.-B. Bourlier, maître luthier. Joseph Huguenin est porté encore en cette qualité jusqu'en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

HUGUENIN (Nicolas), compagnon luthier à Mirecourt de 1776 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

HUREL (Charles), XVIe siècle, luthier, maître faiseur d'instruments de musique, à Paris, en 1636, fut, avec Antoine d'Hespont, un des experts chargés d'examiner les outils saisis dans l'atelier de Nicolas ler Médard, luthier de Nancy, accusé d'avoir fabriqué de la fausse monnaie (Voir notre étude sur les Médard, luthiers lorrains). Nous le croyons père de Jean Hurel, le luthier parisien, «faiseur d'instruments pour la musique du Roy », qui suit.

 

HUREL (Jean), XVIIe et XVIIIe siècles, luthier parisien, « faiseur d'instruments pour la musique du Roy », ainsi qualifié dans le premier volume des pièces à une et deux violes, de Marius, daté de 1686 (C. Pierre, Les Facteurs d'instruments de musique). Il s'établit d'abord rue des Arcis, à Paris, « à l'image de Saint-Pierre (i) », puis, de 1689 à 1717, rue Saint- Martin, près la fontaine Maubué. On le tenait pour un des meilleurs luthiers parisiens de son temps. Nous le croyons fils de Charles Hurel.

 

HUSSON (Nicolas), entré compagnon à Mirecourt en 1750, venant de Charmes (Lorraine), reçu luthier en 1773, mort à Mirecourt, le 2 février 1779. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

HUSSON (Louis), luthier à Mirecourt, de 1768 à 1787. (Reg. des contribuables de Mirecourt,)

 

HUSSON, XVIIIe siècle, facteur d'instruments à vent, qui s'associa à Duchène, Buthod et Thibouville (Voir Buthod).

 

JACOT (Jean-Charles), XIXe siècle, né en 181 i, entreprit le commerce des instruments à Metz, mourut à Pont-à-Mousson vers 1881. Le fils aîné, établi à Paris, s'occupe de la facture instrumentale ; le second, Lucien Jacot, premier prix de basson au Conservatoire de Paris en 1875, fait partie des Orchestres de l'Opéra-Comique et de la Société des concerts du Conservatoire.

Cette famille n'est pas alliée à celle des luthiers originaires de Mirecourt, les Jacquot, dont le nom s'orthographie, du reste, tout autrement.

 

JACQUET (Joseph-Xavier), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt, le 10 avril 1810, s'y maria en 1837 et eut trois fils, Gabriel-Xavier, Gabriel et Joseph-Jean-Claude.

 

JACQUET (Gabriel-Xavier), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt, le 8 janvier 1838, fils aîné de Joseph-Xavier et son élève, fabricant de contrebasses, se maria à Mirecourt en 1866, a eu un fils, Moïse-Gabriel, qui travaille actuellement avec lui.

 

JACQUET (Marie-Gabriel), XIXe siècle, luthier, fabricant de contrebasses, fils de Gabriel-Xavier, son élève, actuellement encore à Mirecourt.

 

JACQUET (Gabriel), XIXe siècle, luthier, appelé Hacquet-Gand, en raison de son mariage avec Mlle Gand, de Mirecourt. Second fils de Joseph-Xavier, né à Mirecourt le 15 février 1848, y est mort le 26 octobre 1899, âgé de cinquante-deux ans. Se maria en 1878 ; a eu deux filles: l'aînée, Adèle-Gabrielle, née le 14 janvier 1880, mariée le 27 décembre 1904 à Léon Mougenot, luthier à Mirecourt, la seconde, Alice-Marie-Joséphine, née le 16 avril 1882, mariée l avril 1899, à Eugène Sartory, fabricant d'archets à Paris. Gabriel Jacquet-Gand fit d'excellentes contrebasses.

 

JACQUET (Joseph-Jean-Claude)-Barbesant, XIXe siècle, fabricant d'outils de lutherie à Mirecourt, y naquit le 19 mars 1850. C'est le troisième fils de Joseph-Xavier. Il épousa Mlle Barbesant, à Mirecourt, en 1879, et mourut en cette ville le 16 juillet 1900.

 

JACQUET (N ... ), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris vers 1765, place du Vieux-Louvre, et dont les étiquettes des instruments faits par lui portaient la mention : « Au génie de l'harmonie ». Lutherie ordinaire.

 

JACQUIN (Philippe), luthier à Mirecourt, de 1773 à 1788. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

JACQUOT (André), maître luthier à Mirecourt, était décédé avant 1616, ainsi qu'en témoigne un acte de cette date, par lequel Claude, sa fille, fut, en février 1618, son père étant décédé, marraine, ave Symon Bonnard, de la fille de Claude Jacquot, son oncle, maître luthier à Mirecourt. Elle était, deux ans auparavant, son père décédé marraine du fils de Nicolas Micha, de Haraucourt. (Reg. de l'état civil de Mirecourt.)

Nous trouvons dans les registres de l'état civil de Mirecourt le nom de Didier Jacquot et de Marguerite, sa femme, qui eurent un fils, Didier Il, né et baptisé en cette ville le 18 février 1616. Aucune mention d'état n'existe à son sujet.

 

JACQUOT Claude 1er , maître luthier à Mirecourt et sa femme, Édeline, eurent deux filles, nommées Claude ; l'une d'entre elles mourut en bas âge ; la première, Claude, fut marraine à Mirecourt, le 16 février 1618, de la fille d'André Jacquot, frère de Claude 1er , luthier comme lui, Claude 1er eut une seconde fille, Claude II, née et baptisée à Mirecourt le 30 novembre 1614, et enfin un fils, Claude Il, né et baptisé à Mirecourt le 17 mars 1611 (Reg. de l'état civil, p. 67.). C'est ce Claude II qui, avec son père, est le maître luthier, tige de notre famille. Il eut encore un autre fils, Pierre Jacquot (Pierre eut un fils, Claude III, qui mourut à Mirecourt le 6 juin 1694.), mais on ne sait s'il fut luthier. Nous trouvons également, le 23 juin 1605, un baptême, à Mirecourt, d'Anne, fille de Jacquot, dont le parrain fut Jean de Fonvielle, violon. On croit que Jacques Jacquot fut un des frères de Claude Jacquot.

 

JACQUOT (Claude II), fils de Claude 1er et d'Édeline, né à Mirecourt le 17 mars 1611, fut luthier comme son père. Nous possédons un fond de quinton fait par lui, demeuré toujours dans notre famille et qui est d'une belle facture ; ce fragment a figuré à l'Exposition rétrospective et centennale de Paris, en 1900. C'est un des plus anciens spécimens de la lutherie lorraine. Claude II épousa Mengeotte et mourut le 27 avril 1690, à Mirecourt. Ils avaient eu plusieurs enfants : Claude-Nicolas, baptisé en cette ville le 29 février 1645, dont la marraine fut Jeanne, fille de Georges Dexemple, luthier à Mirecourt ; François Jacquot, mort le 6 juin 1694, et deux filles : Anne-Louise, morte le 27 octobre 1687, et Françoise, décédée le 7 septembre 1688.

 

JACQUOT (François 1er), luthier à Mirecourt, est parrain, le 9 décembre 1694, de Françoise, fille de Claude Br Jacquot (qui paraît être Claude-Nicolas) et d'Anne-Catherine Roblot. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

JACQUOT (François II), luthier à Mirecourt, fils de Jean Jacquot et de Catherine Maillard, épousa dans cette ville, le 10 février 17IO, Anne-Marie Mougenot. Ils eurent quatre fils: Claude V, baptisé à Mirecourt le 29 janvier 1713, dont le parrain fut Claude-Nicolas ; Dominique- François, le 8 mars1711 ; Joseph-Nicolas, le 9 mai1718 ; un autre, Claude-François, le 8 février 1721, et enfin six filles pendant les années 1714 à 1729.

 

JACQUOT (Claude III), luthier à Mirecourt, marié à Aiine-Cathorine Roblot le 27 janvier 1675, nous semble bien être le même que Claude-Nicolas, né le 29 février 1645 et fils de Claude II.

Ils eurent : 1° Claude-Rémy, 24 décembre 1675 ; 2° Anne-Marie, 4 novembre 1680, dont le parrain fut Antoine Jacquot, de Mirecourt ; 3° Claude-François, le 5 juillet 1685 ; 4° Anne-Louise, le 2,9 août 1687 ; 5°) Françoise, morte le 16 septembre 1688 ; 6° Dominique, 25 juillet 1692, dont le parrain fut Dominique Bourbonnois, le luthier de cette ville ; 7° François, le 9 décembre 1694, dont le parrain fut son oncle François Jacquot et la marraine Anne Jacquot. A titre de renseignement, nous signalons le mariage de Jean Jacquot, fils de Pantaléon Jacquot et de Catherine Bastien, avec Françoise Brabant, le 23 novembre 1717. Aucune qualité de métier n'est citée. Ils eurent un fils, Claude-François, né à Mirecourt le 25 septembre 1724.

 

JACQUOT (Jean-François), luthier à Mirecourt, épousa Agnès Pérard. Ils eurent trois fils : François, 31 mai 174I ; son parrain fut François Jacquot, son grand-oncle paternel ; Antoine, 29 juillet 1742 ; Jean-Philippe, 8 février 1745, dont la marraine fut la femme du luthier Frébinet, de Mirecourt. Leur fille, Catherine, naquit le 18 mars 1744.

 

JACQUOT (Claude-François), luthier à Mirecourt, fils de Claude III et de Anne-Catherine Roblot, né en cette ville le 5 juillet 1685, existait encore vers la fin du dix-huitième siècle, puisqu'il était parrain, le 16 novembre 1772, de sa petite-nièce, Anne-Catherine, fille de François Jacquot et de Jeanne Harmand. Claude-François était le propre frère de Jean-François Jacquot, maître luthier à Mirecourt, marié à Agnès Pérard.

 

JACQUOT (Jean-François 1er), maître luthier à Mirecourt, fils de Jean-François Jacquot et d'Agnès Pérard, neveu de Claude-François Jacquot, né à Mirecourt le 31 mai 1741, épousa Jeanne Harmand et eut: Anne-Catherine 1re , le 1er mars 1764, parrain Jean-François Jacquot, son grand-père ; Ursule, 27 juin 1765, parrain J.-B. Frébinet, luthier ; Anne, 10 août 1766, parrain J.-B. Bourlier, luthier ; Ch.-François-Rémy, 21 avril 1769, parrain Ch.-François-Rémy, luthier ; François II, 29 mai 1770, parrain Vaoùilmeplaît, luthier ; Nicolas, 21 avril 1771, parrain Nicolas Jacquot, luthier ; Anne-Catherine II, 16 novembre 1772, parrain Claude Jacquot, son grand-oncle paternel ; elle épousa, le 9 février 1790, Claude Vigneron, et mourut à Mirecourt le 28 janvier 1834 ; elle était dentellière. Enfin François III le 24 juillet 1775, parrain François Vuillaume, luthier et facteur de serinettes à Mirecourt, notre arrière-grand-père maternel. Jean-François Jacquot est qualifié maître luthier, de 1773 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

JACQUOT (Nicolas), luthier à Mirecourt, marié à Anne Perrin le 8 avril 1704 ; leur fille Jeanne fut baptisée le 1er , juillet 1707, son parrain était Sébastien Coffe.

 

JACQUOT (Nicolas) (Père de notre trisaïeul.), maître luthier à Mirecourt, né vers 1700, mort avant 1763, marié, à Mirecourt, à Marie Villemin, fille du luthier de ce nom ; ils eurent plusieurs enfants : Françoise, qui se maria en cette ville le 12 avril 1763, son père étant mort, et Jean-Nicolas Jacquot, grand-père de notre aïeul, né vers 1728, marié le 14 novembre 1758 à Mirecourt et qui devint luthier comme son père. Nous possédons un violon de Nicolas Jacquot, marqué au feu à l'intérieur, NICOLAS JACQUOT, A PARIS (Un grand nombre de luthiers de Mirecourt et de Nancy marquaient leurs violons avec la mention. A PARIS, étant cependant établis en Lorraine (Voir Laurent Grillet, etc.).). Cet instrument, revêtu d'un vernis gras, d'une belle teinte rouge-doré clair, figurait à l'Exposition de 1900 à Paris, exposition rétrospective et centennale.

 

JACQUOT (Jean-Nicolas), maître luthier à Mirecourt (notre trisaïeul), fils de Nicolas Jacquot et de Marie Villemin, se maria à Mirecourt le 14 novembre 1758, à Anne Chilly, de Mirecourt. Ils eurent plusieurs enfants : Anne-Françoise, née le 16 mars 1762, morte le 13 décembre 1828 ; Anne-Barbe en 1763 ; Henry Jacquot, notre arrière-grand-père, né et baptisé à Mirecourt le 6 octobre 1765. Henry avait appris la lutherie et, comme à cette époque on donnait souvent à Mirecourt, aux enfants, deux genres d'état différents, selon que l'un ou l'autre avait plus de débouchés, on fit apprendre aussi au jeune Henry Jacquot l'état de tailleur. Ce dernier métier lui sourit plus particulièrement, d'autant que les guerres de la Révolution française l'enrôlèrent dans l'armée, où il exerça l'état de maître tailleur de régiment. Mais il fit plus souvent le coup de feu devant l'ennemi, et, revenu dans ses foyers, il obtint facilement, en récompense de ses services militaires, l'abandon, à lui fait par ladite commune, de pièces de terre sises sur le ban de Mirecourt. Les registres de délibérations de la commune de Mirecourt, où nous avons retrouvé les pièces autographes signées de notre bisaïeul, le prouvent.

Au surplus, si Henry ne fut pas comme ses ancêtres un luthier traditionnel, son frère François le devint, et son fils (notre aïeul), Charles Jacquot, continua non seulement cet art ; mais, comme il est avéré et comme l'écrit M. L. Grillet, il fit de la très belle lutherie.

 

JACQUOT Charles, né à Mirecourt le 20 messidor an XII (1804), fils de Henry Jacquot et de Catherine Siret, épousa en cette ville, le 10 janvier 1827, Catherine Vuillaume, fille de Claude-François Vuillaume, de la famille des luthiers de ce nom, et native de Mirecourt. Il mourut à Saint-Maur-des-Fossés, le 30 mars 1880. Après avoir fait son apprentissage chez Nicolas aîné et chez Breton à Mirecourt, il se rendit à Nancy en 1823 et s'y établit en 1827, au n° 19 de la rue de la Poissonnerie (rue Gambetta actuelle), où son fils, Pierre-Charles, lui succéda, puis enfin où son petit-fils Albert continue son art. Charles Jacquot quitta Nancy en 1854 et s'établit à Paris.

Jean-Nicolas Jacquot eut encore Marie-Madeleine, née le 31 août 1767, Puis François Jacquot, né le 16 août 1769, qui fut un bon luthier ; enfin Marie-Anne, née le 23 juillet 1775, l'année même de la mort de son père, survenue à Mirecourt le 10 octobre 1775. Sa mère, Anne Chilly, mourut en sa ville natale le 31 août 1778.

Nous trouvons dans les registres de l'état civil de Mirecourt plusieurs mentions de mariages auxquels Jean-Nicolas Jacquot assiste comme témoin, notamment en 1758, en 1760 pour le mariage de Claude II Remy, fils de Claude 1er Remy, luthier en cette ville, et, en 1762, pour le mariage du fils de François Chilly, son neveu.

 

JACQUOT (Jean-Charles), né à Mirecourt vers 1680, mort le 11 août 1740. Aucune mention d'état ne suit son nom dans les différents actes qui le concernent, mais il épousa Anne Guyot vers 1704, et la famille Guyot était connue parmi les luthiers de Mirecourt. Jean-Charles eut plusieurs enfants : Jeanne, le 4 mai 1705 ; Anne-Marguerite, le 18 mars 1710 ; Anne, le 1er janvier 1711 ; René, le 22 avril 1713 ; Jean-Hyacinthe, le 28 janvier 1715, et Jean-Charles II, le 9 avril 1717. Ce René Jacquot, fils de Jean-Charles, fut parrain de Jean Jacquot, à Mirecourt, le 24 mars 1733. René épousa Catherine Rouyer ; ils eurent une fille, Marie-Thérèse, le 1er mars 1739, dont le parrain fut Jean-Charles Jacquot. Le parrain de René fut René Thiriet, écuyer, seigneur de Haraucourt et lieutenant au bailliage des Vosges ; la marraine, dame Barbe-Claude Lallemand.

 

JACQUOT..., luthier à Mirecourt, mort en cette ville avant 1719 ; sa veuve est contribuable en cette année. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

JACQUOT (Joseph 1er ), luthier à Mirecourt, épousa Marie-Élisabeth Barbier ; ils eurent plusieurs enfants : Anne-Élisabeth, 4 septembre 1740, et Joseph 11, le 21 septembre 1742, dont le parrain fut Joseph Blangy, luthier à Mirecourt. On ne connaît pas ses œuvres en lutherie. Son fils, Joseph II, épousa Françoise Bertheau, à Mirecourt, eut un fils, Nicolas, le 15 octobre 1766, et une fille, Anne, le 28 février 1768.

 

JACQUOT (Joseph III), né à Mirecourt, épousa Jeanne Charpentier, de cette ville. Sa qualité de luthier n'est pas mentionnée dans les actes, mais ses parents et les personnes qui servirent de parrain et marraine à ses enfants exerçaient la lutherie ou étaient parents de luthiers de cette ville. Ils eurent plusieurs enfants : Anne-Catherine, le 11 janvier 1732 ; Jean, le 24 mars 1733 ; Joseph IV, le 1er mai 1734 ; Agathe, le 5 février 1736, et Colette, le 8 avril 1737.

Joseph IV, son fils, se maria, son père étant décédé, à Mirecourt le 6 novembre 1758 ; il épousa Elisabeth Marchand.

 

JACQUOT (Jean-François), luthier à Mirecourt, porté comme nouvel entrant dans les registres des contribuables de cette ville, de 1710 à 1711. Nous n'avons aucun autre détail sur lui et ignorons si c'est de lui dont il a été parlé précédemment et qui épousa Agnès Pérard.

 

JACQUOT (Jean), luthier en 1717, marié en novembre de ladite année, contribuable à Mirecourt en 1717 et 1718. Les détails sur lui font défaut.

 

JACQUOT (Dominique), né à Mirecourt, peut être considéré comme luthier ; tous les parrains de ses enfants sont choisis parmi les luthiers connus, les Charotte, les Cherpitel, les Bourlier, les Grosselet, etc.

Dominique Jacquot épousa Jeanne Conval, de Mirecourt, et4 eut plusieurs enfants : Anne, 21 juillet 1735, parrain Joseph Grosselet, luthier ; Marie-Anne, 30 août 1736 ; Jean-François Jacquot, 17 octobre 1737, parrain Jean-François Bourlier ; Gaspard, 22 octobre 1738 ; François, 19 janvier 1740, parrain François Charotte, luthier, marraine Jeanne-Claude Cherpitel, femme du luthier de ce nom ; Marguerite, 18 janvier 1742, qui mourut le 21 août de la même année. Dominique était mort au mois de juin précédent.

 

JACQUOT (François), luthier à Mirecourt, fils de Dominique, né le 19 janvier 1740, en cette ville, est cité comme apprenti luthier en 1762. Il épousa Blanche Loyer le 1er mai 1763 et demeurait dans le sixième quartier. Ils eurent un fils, Charles-Joseph, le 26 novembre 1764. Il est qualifié maître luthier en cette même année et figura sur les registres des contribuables jusqu'en 1789, date de la fin des corporations. Nous possédons un fond de violon fait par lui. Sa lutherie est de qualité moyenne ; toutefois le bois est bien choisi et le modèle assez élégant. Vernis jaune ambré. (Reg. de,, contribuables de Mirecourt.)

 

JACQUOT (Antoine), marchand de violons à Mirecourt, cité en 1762 sur les registres des contribuables, épousa, le 20 septembre 1768, Jeanne-Élisabeth Cabley, de Mirecourt. Antoine Jacquot eut plusieurs enfants, dont trois filles, de 1768 à 1772, et un fils, Joseph, dont la marraine fut dame Chevrier, de Mirecourt. Antoine s'occupa aussi du commerce des broderies, si renommées à Mirecourt.

 

JACQUOT (Nicolas), luthier à Mirecourt, marié en juin 1787, cité sur le registre des contribuables de cette ville en cette année.

 

JACQUOT (Charles), XIXe siècle, maître luthier né à Mirecourt le 20 messidor an XII (1804), fils de Henry Jacquot et de Catherine Siret, épousa en cette ville, le 20 janvier 1827, Catherine, Vuillaume, fille de Claude-François Vuillaume, de la famille des luthiers de ce nom, et native de Mirecourt (Parmi les témoins dudit mariage, figure Joseph Serdet, luthier à Mirecourt, âgé de trente-trois ans (en 1827), qui a signé en qualité de beau-frère de l'époux, à cause de Catherine Jacquot, sa femme. Donc, Joseph Serdet avait épousé Catherine Jacquot, sœur aînée de Charles Jacquot.). Il mourut à Saint-Maur-des-Fossés, le 30 mars 1880. Après avoir fait son apprentissage chez Nicolas aîné et chez Breton à Mirecourt, il se rendit, en 1823, à Nancy, où il demeura au n° 28 de la rue de la Poissonnerie, et s'établit, en 1827, au n° 19 de la même rue (rue Gambetta actuelle), où son fils et élève, Pierre-Charles, lui succéda ; puis enfin, où son petit-fils, Albert, continue l'art auquel son aïeul l'avait initié également.

Charles Jacquot, après avoir obtenu, en 1849, à l'Exposition de Paris, un premier prix et un deuxième prix à celle de Londres en 1851, céda sa maison de Nancy, en 1853, à son fils unique et élève, Pierre-Charles, né en cette ville, le 10 mars 1828, 19, rue de la Poissonnerie. Il s'établit à Paris, en 1853, d'abord, rue des Vieux-Augustins, n° 34, jusqu'en 1857 ; ensuite ouvrit un magasin au n° 48 de la rue de l'Échiquier, où les plus grands artistes, tels que Maurin, Sivori, Jacquart et de nombreux connaisseurs se donnèrent bientôt rendez-vous. Les récompenses aux expositions ne lui manquèrent pas, car, dès 1855, à Paris, il obtenait la première médaille d'argent, et dans ses dernières années, à Bayonne, le président du jury, le directeur et fondateur du Musée instrumental du Conservatoire de Paris, le célèbre Clapisson, lui décernait une médaille d'or avec éloge.

Nous mentionnerons l'appréciation donnée sur lui par des auteurs, tels que Vidal, Grillet et autres, qui écrivaient que « Charles Jacquot était un de nos excellents luthiers, aussi distingué dans la facture des instruments neufs que dans la connaissance des anciens et que les récompenses qu'il obtint aux diverses expositions sont une preuve de sa capacité bien reconnue », et plus loin (Vidal, Les Feseurs d'instruments, chap. VII, p. 226.) : « Les produits de Charles Jacquot, comme ceux de tous nos luthiers de premier ordre, sont infiniment supérieurs à certains vieux instruments italiens, que les amateurs et certains artistes préfèrent à tous autres, sans trop se rendre compte des motifs de leur préférence. »

Charles Jacquot construisit de superbes quatuors, dont l'un fut acquis par don Sébastien d'Espagne, et qui, actuellement, sont très recherchés. Il s'inspira des plus beaux modèles de Stradivarius et de Guarnerius, dont les originaux furent confiés à ses mains habiles pour des réparations délicates. Sa lutherie, qui ne fut pas considérable par la quantité, ainsi qu'il advient lorsque le maître fait entièrement ses instruments, est très estimée. Ses patientes recherches sur les vernis des anciens maîtres italiens furent couronnées de succès, tant par la beauté et la transparence que par la qualité qu'il donne à la résonance. Il créa, comme J.-B. Vuillaume (dont il avait épousé la parente), des modèles d'après Duiffopruggar et Magini, d'une facture remarquable, présentant actuellement l'aspect des anciens instruments, surtout depuis que le temps a mis sa patine sur le vernis.

Charles Jacquot, malgré ses succès, resta toujours de modeste ambition ; il transféra son atelier au n° 42 de la même rue de I'Ëchiquier, où son talent attirait toujours les musiciens. Dans les deux dernières années de sa vie, il habitait presque complètement sa campagne de Saint-Maur-les- Fossés, près Paris, où il mourut le 30 mars 1880.

Nous devons à son talent, à sa grande expérience, les traditions qu'il nous transmit à nous-même, lorsque nous fîmes à Paris notre apprentissage sous sa direction, apprentissage qui fut complété par Pierre-Charles, son fils, son élève et successeur.

 

JACQUOT (Pierre-Charles), XIXe siècle, maître luthier, fils de Charles Jacquot et de Catherine Vuillaume, né à Nancy, 19, rue de la Poissonnerie (actuellement rue Gambetta) le 10 mars 1828. Il fut le digne élève de son père, et après ses études terminées au Lycée de Nancy, il reçut de bonne heure les notions de cet art, deux fois séculaire dans sa famille. Pierre-Charles remportait en même temps une première médaille à l'École de dessin de Nancy, au moment où se distinguait son ami, le peintre Sellier ; il choisit la carrière de la lutherie, de préférence à celle de la peinture, mais le talent qu'il possédait comme dessinateur devait l'aider considérablement dans le perfectionnement de la forme et de la coloration des œuvres d'instruments de musique qui sortirent bientôt de ses mains.

En effet, les beaux spécimens de violons, d'altos et de violoncelles qu'il construisit portent un cachet d'élégance, de coupe nette et gracieuse, de transparence et de finesse de coloris, qui, joints à l'étude patiente des épaisseurs donnant une sonorité pénétrante, constituent ainsi un caractère qui lui est bien personnel. De plus, Pierre-Charles était doué de prédispositions musicales remarquables.

Ces qualités furent pour lui la source de succès qui s'imposèrent auprès des artistes, des connaisseurs et des membres les plus éminents des jurys d'expositions françaises et étrangères.

C'est en 1853 que son père, Charles, qui fondait sa maison à Paris, lui céda celle de Nancy, certain qu'il laissait le vieil atelier familial de Lorraine dans des mains entre lesquelles il ne pouvait décroître.

Le succès ne se fit pas attendre ; à l'Exposition de Metz, en 1861, le président, M. le comte Durutte, et son jury décernèrent un premier prix à Pierre-Charles Jacquot et, d'un bond, il franchissait les échelons des récompenses, en obtenant l'année suivante, la suprême distinction, la Prize Medal, à l'Exposition internationale de Londres (1862). Classé désormais, pour la lutherie, au même rang que les Érard et les Pleyel pour la facture des pianos, il pouvait se dispenser de prendre part aux tournois pacifiques des expositions diverses.

Cependant, les perfectionnements et les soins qu'il donnait à ses travaux l'obligèrent en quelque sorte à les présenter surtout aux regards des musiciens aux grandes expositions françaises et étrangères, non point dans le but unique d'obtenir des récompenses, mais pour soumettre aux artistes les résultats acquis.

C'est ainsi que ses œuvres furent récompensées à Paris en 1867, 1878 et 1889 ; enfin, pour sa belle exposition de Moscou en 1891, le gouvernement français, voulant, sur les propositions du maître Charles Gounod et du regretté président Carnot, couronner dignement sa carrière, lui conféra, en 1892, la distinction suprême, la croix de la Légion d'honneur.

Plusieurs de ses instruments, faits en collaboration avec son fils Albert, furent acquis par le Conservatoire impérial de Moscou, sans compter ceux que se disputaient des maîtres violonistes, français et étrangers. Le grand luthier J.-B. Vuillaume, allié de la famille de sa mère, l'honorait de sa vive amitié et lui donna, à plusieurs reprises, les marques de l'estime dans laquelle il le tenait par rapport à son travail artistique.

Pierre-Charles Jacquot avait épousé, en 1852, le 11 octobre, à Nancy, Marguerite-Clémence Gillet, dont il eut deux fils : Étienne-Charles-Albert, né à Nancy le 18 septembre 1853, et Jules-Victor, le 12 août 1855, qui, tous deux, furent ses élèves. Étienne-Charles-Albert, par la suite, continua seul l'art de la lutherie.

Pierre-Charles mourut, à Nancy, dans sa maison natale, le 19 janvier 1900.

 

JACQUOT (Etienne-Charles-Albert), XIXe siècle, maître luthier, fils aîné de Pierre-Charles Jacquot et petit-fils de Charles ; il fut leur élève. Né à Nancy le 18 septembre 1853, on l'envoya, à l'âge de douze ans, en Allemagne, à Augsbourg, pour se perfectionner dans la langue allemande et la musique ; ses études terminées, son grand-père lui fit commencer son apprentissage à Paris. En même temps qu'il y suivait les leçons de violonistes tels que Maurin, Dumas, Rinck, il s'initiait, dans l'atelier de la rue de l'Échiquier, à la connaissance des instruments anciens, que le talent de son aïeul remettait en valeur. Dès 1869, son père, Pierre-Charles, l'instruisait complètement dans l'art de la lutherie.

Quelques années plus tard, il entrait à la maison Érard pour connaître également la facture des pianos. En étudiant les anciens instruments, le goût de l'archéologie le conduisit à approfondir ce qui touche non seulement à la construction des instruments de musique, mais aussi à tout ce qui avait rapport aux manifestations d'art et particulièrement dans son pays d'origine, en Lorraine.

C'est ainsi qu'encouragé par d'illustres maîtres, Charles Gounod, Ambroise Thomas, Gevaërt, Nuitter, Jules Gallay, Gustave Chouquet, Louis de Fourcaud, Henry Hymans et actuellement encore le maître

J. Massenet, il écrivit les ouvrages : La Musique en Lorraine ; le Dictionnaire des Instruments de musique anciens et modernes ; Les Médard, luthiers lorrains ; plusieurs Études sur les Instruments de musique à travers les siècles, sur la Lutherie décorative ; le Répertoire des Artistes lorrains, etc., sans oublier le Rapport général de l'Exposition centennale et rétrospective de Paris en 1900, que la classe 17 le chargea d'écrire.

Auteur du présent ouvrage sur la Lutherie française et lorraine, il lui serait délicat de s'étendre sur les quelques mérites qu'il pourrait avoir dans l'exercice d'un art qu'il aime passionnément ; il se bornera donc à citer simplement les résultats obtenus, en les attribuant à cet art auquel il est désireux de consacrer ses recherches et sa vie tout entière, heureux s'il a pu faire apprécier les efforts de ses devanciers, et revendiquant bien haut pour eux le succès obtenu, puisque c'est grâce à ces prédécesseurs et à leurs observations que le résultat a été atteint.

L'auteur laissera ainsi la génération actuelle et future, seul arbitre impartial, juger ses œuvres et exposera seulement le but qu'il a cherché dans la facture de la lutherie artistique.

La forme des instruments a été l'objet d'études spéciales d'où dépend véritablement la qualité particulière du son. Il a reconnu que certains modèles, parmi les plus beaux des anciens maîtres italiens, devaient avoir la préférence, en modifiant cependant certaines épaisseurs, ce qui fait que, de cette stricte étude, il a été amené à reconnaître que la lutherie d'art ainsi comprise, mais surtout essentiellement personnelle, devait être restreinte comme quantité de fabrication. Continuant l'étude de ses devanciers sur la question des vernis, il a voulu obtenir, par l'emploi des vernis gras, une légèreté et une coloration chaude et atténuée à la fois, réunissant les qualités tant désirées, celles de garantir le bois contre les variations atmosphériques, en lui laissant pour la sonorité toute son élasticité. Puis ses soins se portèrent également sur l'égalité du son pour chaque corde, problème dépendant de la compensation d'équilibre entre la barre d'harmonie et l'âme, combinée avec les épaisseurs et la densité de chaque bois employé. Le goût du dessin, de la peinture, joint à l'étude de l'instrument comme violoniste, donnèrent aussi au luthier constructeur des appoints importants pour obtenir satisfaction.

Les récompenses qui vinrent encourager l'auteur dans ses travaux sont les suivantes :

Officier d'Académie, 1882 ; officier de l'Instruction publique, 1888 ; chevalier de l'Ordre de Léopold de Belgique, 1900 ; chevalier de l'Ordre de Sainte-Anne de Russie, 1900 ; chevalier de la Légion d'honneur,1903.

Albert Jacquot épousa, à Paris, le 12 juin 1880, Jeanne Allan, petite-fille de Mme Allan-Despréaux, de la Comédie-Française ; il eut trois enfants : Renée, née à Nancy, le 23 décembre 1882 ; Fernand, né à Nancy, le 11 juillet 1884 ; Roger-Alfred-Édouard, le 23 avril 1889 (mort le 28 décembre 1891). Il exposa, associé avec son père depuis 1885, à Paris, en 1889, à Moscou, en 1891, puis seul à Bruxelles, hors concours en 1907, en 1900, à Paris, où il fit partie des comités et du jury, hors concours ; puis à Hanoï, à Saint-Louis, où il obtint deux grands prix et enfin à Liége, où il fut seul membre du jury comme luthier français.

Son fils, Fernand Jacquot, fit son apprentissage d'abord à Mirecourt chez M. Frebinet, chez M. Mougenot-Gauché, et enfin à l'atelier paternel de Nancy.

 

JACQUOT (Jules-Victor), XIXe siècle, second fils de Pierre-Charles, luthier, né à Nancy, le 12 août 1855, fit son apprentissage auprès de son père, mais, après son mariage, il abandonna la lutherie et continua le commerce de bois que dirigeait son beau-père.

 

JACQUOT (Fernand), XIXe siècle, luthier, fils de Étienne-CharlesAlbert Jacquot et son élève, né à Nancy le 11 juillet 1884, dans la maison familiale du n° 19 de la rue Gambetta (Ancienne rue de la Poissonnerie).

Aussitôt ses études terminées, il fit pendant trois ans son apprentissage à Mirecourt chez MM. Frébinet et Mougenot-Gauché, puis le termina auprès de son père, qui l'initia à son art. Élève de M. Champnois, pour le violon, dont il avait commencé l'étude dès l'âge de six ans, il avait vu travailler son grand-père et son père, et témoigna dès ses jeunes années d'un goût passionné pour la lutherie. Réussissant également dans l'art de la réparation des anciens instruments, il obtint les moyens d'appliquer certaines observations faites dans la confection de violons neufs construits entièrement de sa main. Pour son premier début, le jury de l'Exposition internationale de Liège lui décerna en 1905 un diplôme de médaille d'or comme collaborateur de son père, dont il doit reprendre la maison par la suite.

 

JAMIN (Nicolas), luthier à Mirecourt, de 1744 à 1760 (exempté de contribution en cette dernière année à cause de sa pauvreté).

 

JARDIN (DES). Voir BOISSARD.

 

JEAN-CLAUDE, (dit Saint-Jean), luthier à Mirecourt en 1768. (Reg. des contribuables de Mirecourt.

 

JEAN (Frère), XVIIe siècle, luthier parisien (Constant PIERRE, Recherches sur les anciens facteurs, p. 65.) qui était établi en 1667 dans la rue Saint-Martin, et dont une guitare, portant son nom, se trouve dans la collection du baron M. de Rothschild.

 

JEANDEL (Pierre-Napoléon), XIXe siècle, luthier lorrain, né à Courcelles-sous-Vaudémont vers 1811, fut un des meilleurs élèves de Charotte à Mirecourt, qu'il quitta en 1835 pour terminer son apprentissage chez Charotte aîné à Rouen, dont il fut le successeur en 1836, associé d'abord avec Lucien Delau jusqu'en 1848. Jeandel resté seul quitta la maison établie au n° 36 rue Beauvoisine et s'installa quai de Paris, n° 51, mais, en 1878, peu fortuné et malade, il fut admis à l'hospice de Rouen où il mourut le 10 mai 1879. Sa lutherie a du mérite, le son de ses instruments est agréable ; du reste, il avait obtenu à l'Exposition de 1855 une médaille de première classe à Paris.

 

JOMBAR (Clément-Paul), XIXe siècle, luthier français né le 8 avril 1868 à Saint-Ouen (Seine). Son père et son grand-père étaient dans la facture des pianos ; Paul Jombar fut mis en apprentissage chez Audinot, successeur de Sébastien Vuillaume, à Paris, où il resta pendant quatre années, de 1882 à 1886, puis fut admis dans les ateliers de Gand et Bernardel, qu'il quitta en 1892 pour s'établir d'abord au n° 20 de la rue Rochechouart. Marié le 5 juillet 1894, il a deux fils. Luthier remarquable, il n'a cependant pris part à aucune exposition : ses instruments sont surtout du beau modèle de Stradivarius ; leur vernis tire sur la teinte rouge et sans imitation. M. Paul Jombar s'occupe aussi avec beaucoup de talent des réparations et s'est installé au n° 27 de la rue du Faubourg-Poissonnière.

 

JOMIER (Jean), maître luthier à Mirecourt, marié à Anne Guinot, eut une fille, Élisabeth, née et baptisée en cette ville le 8 juin 1749 ; le parrain fut le fils du maître luthier Jean Antoine, de ce lieu. Jean Jomier s'était marié à Mirecourt le 7 novembre 174I et mourut en 1765. C'est le fondateur de la famille des luthiers de ce nom. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

JOMIER (Nicolas 1er ), frère de Jean, luthier à Mirecourt, marié en cette ville le 4 juillet 1741, travailla de son état jusqu'en 1764, époque de sa mort.

 

JOMIER (Nicolas II), luthier, né à Mirecourt, s'y maria le 27 février 1764 ; reçu maître luthier en 1765, il travailla en sa ville natale jusqu'en 1781. Il doit être le père ou l'oncle de Jomier, établi à Lyon en 1827. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

Ses violons sont d'une teinte jaune tirant légèrement sur le brun et marqués au feu : NICOLA IOMIER. C'est du genre Klotz, beau format, mais moins voûté. Les ff du même modèle ressemblent un peu à celles d'Amati. Les filets sont fins ; la poitrine assez creusée aux coins ; les fonds habituellement en deux pièces et à ondes plutôt droites. Un de ces instruments a fait longtemps partie de notre collection.

 

JOMIER (N.), XIXe siècle, luthier d'origine lorraine, car il doit être, ou le fils, ou l'un des parents des Jomier de Mirecourt ; nous voyons un luthier de ce nom établi à Lyon en 1827.

 

JOUET (Louis-Philippe), XVIIIe siècle, luthier établi à Bayeux, paroisse Saint-Sauveur, de 1775 à 1787 (Archives du Calvados (A. Benet, Archives du département).).

 

KLEIN (A.), XIXe siècle, n'est pas à proprement parler un luthier, mais il peut être cité ici en raison de l'important atelier qu'il créa à Rouen, en 1884, rue Ganterie, n° 65, en reprenant la place laissée libre en cette ville par la mort du luthier Jeandel. Il eut recours à la collaboration manuelle d'Antoine Brubac, de Mirecourt, qui, pendant une dizaine d'années, construisit des instruments à archet marqués d'une étiquette signée de A. Klein, luthier à Rouen, 18..., A. K.

 

KOLIKER (Jean-Gabriel), XVIIIe et XIXe siècles, 1783-1820, luthier français, très habile réparateur. Il fonda sa maison rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés, en 1783, et y resta jusqu'en 1799 ; l'année suivante il s'installa au n° 24 de la rue Croix-des-Petits-Champs, où il demeura jusqu'en 1820, lorsqu'il céda son commerce à Charles-François Gand. J.-P. Thibout, de Caen, fut un de ses élèves, en 1796.

 

KRUPPE ou KRUPP (Pierre), XVIIIe siècle, 1777-1791, luthier établi à Paris, rue Saint-Honoré, fut aussi un facteur de harpes assez estimé ; un de ses instruments est inventorié par Bruni, le 29 germinal an III, chez le comte de Laval-Montmorency et estimé 500 francs. M. de Bricqueville en possédait une à 35 cordes, signée du même facteur.

 

LACOTE, XIXe siècle, luthier français très célèbre par ses guitares qui ont beaucoup de qualité comme sonorité et sont d'un travail très soigné. Il travailla de 1820 à 1855 environ. Il obtint, en 1844, une médaille de bronze à Paris et se fit breveter pour une guitare à dix cordes et une dite heptacorde ou téorbée, dont la plus grosse corde possède un cheviller spécial et sonne en dehors de la touche. Nous possédons deux excellentes guitares de Lacote, étiquetées de la place des Victoires, à Paris, où était son atelier. Le musée du Conservatoire en présente aussi deux beaux spécimens.

 

LACROIX (Salomon), XIXe siècle, luthier français cité par Grillet et M. Constant Pierre, mais sans date et sans indication d'époque ni du lieu où il était établi. Nous avons relevé une étiquette manuscrite placée dans un violon qui était ainsi libellée : « En 1814, 1er avril, tous les deffauts ont été corrigés par moi Lacroix, réparé avec soin. » Lacroix est l'inventeur d'un système de barrage spécial.

 

LAFLEUR (Jacques), luthier, fils de Sébastien-Gabriel Lafleur, né à Nancy, le 28 mars 1757.

Paroisse Saint-Sébastien :

« Jacques, fils légitime de Sébastien-Gabriel Fleur (la Fleur), tailleur d'habits, et de Marie Maret, son épouse, est né et baptisé le vingt-huit mars mil sept cent cinquante-sept et a eu pour parrain Jacques Vignon et pour marraine Marguerite Mougenot », lesquels ont signé.

Nous avons retrouvé cet acte de naissance, inédit, d'après lequel sont inexactes les dates de 1760, comme l'écrit Vidal, ou 1783, chiffre indiqué par L. Grillet, ou même 1756, selon M. C. Pierre, qui, lui, se rapprochait le plus de la vérité. Mort en 1833, à Paris, où il habita d'abord, en 1783, rue de la Coutellerie, en 1785, rue de la Verrerie, et enfin, de 1788 à 1789, rue de la Juiverie. Jacques Lafleur mourut du choléra, âgé de soixante-seize ans. Il fit de la bonne lutherie, mais excella surtout dans la facture des archets, que son fils Joseph-René Lafleur continua à Paris, où il était né le 9 juin 1812.

 

LAFORET (Nicolas), luthier à Mirecourt, de 1740 à 1742,. On ne connaît pas les instruments qu'il construisit. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LAGETTO (Louis), XVIIIe siècle, luthier italien établi à Paris de 1745 à 1753. Il avait pris pour enseigne : « A la Ville de Crémone », et ses étiquettes étaient, tantôt rédigées en latin, tantôt en français ; ces dernières se trouvaient ainsi libellées : « Louis Lagetto, luthier, rue des Saints-Pères, faubourg Saint-Germain, à la Ville de Crémone. Paris 17..., Lagetto. » Une étiquette de ce genre appartenait à la collection Eugène Gand.

 

LA LOÉ (peut-être Laloi....), nom d'un luthier français, dont un pardessus de viole fut inventorié par Bruni dans la maison du célèbre ministre des affaires étrangères de Louis XVI, le comte de Vergennes. Nous n'avons pu savoir où, ni à quelle époque, ce luthier exerçait son art.

 

LAMBERT (François), maître menuisier à Mirecourt, qui a intrigué jusqu'ici les auteurs tels que Vidal, Grillet, etc., serait, sur la foi de Fétis (C'est à ce titre aussi qu'en 1882, dans notre livre: La Musique en Lorraine, nous avions indiqué qu'il était établi à Nancy en 1750. C'est une erreur.), d'après sa Biographie des Musiciens, un luthier lorrain qui vivait à Nancy vers 1750 et était connu sous le nom de « Charpentier de la lutherie », à cause de la mauvaise qualité de ses instruments. Vidal ajoute, et Grillet le répète après lui: «Nous avons cherché en vain des renseignements sur ce Lambert de Nancy. » Nous pensons, à juste titre, que c'est de François Lambert qu'il doit être question ici. Il épousa Barbe Baudoin et eut plusieurs enfants, dont Joseph, le 22 décembre 1748 ; Dominique-François, le 9 décembre 1745, qui, lui, est cité sur les registres des contribuables de Mirecourt en qualité de luthier. François exerçait la profession de maître menuisier, et assurément construisait aussi des violons (très mauvais, il est vrai) et fit de ses fils des luthiers.

 

LAMBERT (Dominique-François), maître luthier à Mirecourt, fils de François Lambert, surnommé le « Charpentier de la lutherie ». Il épousa, à Mirecourt, Marguerite Hugo et eut une fille, Marie-Barbe, le 1er août 1777. Il exerça la lutherie de 1772 à 1785 et mourut dans sa ville natale le 10 décembre de cette même année. (Reg. des contribuables et état civil de Mirecourt.)

 

LAMBERT (Jean-Nicolas), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris avant 1745, qu'il ne faut confondre, ni avec François, ni avec Dominique François, de Lorraine, mais était peut-être de leur parenté. Toutefois, on le voit exercer la charge de maître juré comptable à Paris en 1745-1746. Il avait établi ses ateliers rue Michel-le-Comte et était mort avant 1761 ; sa veuve continua de diriger sa maison jusqu'en 1789. Il fit aussi des instruments à cordes pincées ; une vielle, construite avec une ancienne guitare de J.-M. Lambert, appartient au musée du Conservatoire de Paris et le Dr Chevalier, de la Clayette (Saône-et-Loire), conserve de ce luthier une superbe vielle ornementée d'incrustations de nacre, d'ivoire et d'ébène. On connaît également des violes d'amour faites par lui. Son étiquette imprimée est assez décorative en style Louis XV, avec attributs d'instruments de musique. L'inventaire de Bruni mentionne une basse de J.-M. Lambert estimée à go francs et provenant de la saisie faite à la maison du marquis d'Havrincourt.

 

LAMY (Jules), XIXe Siècle, luthier né à Mirecourt le 22 février 1853, fils de Joseph Lamy et de Victoire Gouvenot. Élève de Hippolyte Charotte puis établi à Paris, rue de Turenne, n° 41, depuis 1880, il avait ses ateliers précédemment au n° 71 de la même rue. Primitivement il travailla à Mirecourt, puis passa dans la maison Thibouville-Lamy, à Paris. Veuf, il se remaria avec Mlle Joséphine Gaudet, fille de Joseph Gaudet, facteur d'archets de Mirecourt.

 

LANCIO (Bernard), luthier à Mirecourt, de 1788 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LANGONET ou LINGONET (Nicolas), luthier à Mirecourt, de 1787 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LANTONET (Antoine), luthier à Commercy, en 1765, fit de la bonne lutherie. Nous pensons que ce serait le frère du précédent dont le nom aurait été mal écrit sur les registres des contribuables de Mirecourt.

 

LAPAIX (J.-A.), XIXe siècle, luthier établi à Lille de 1841 à environ 1855. Il chercha à modifier la forme traditionnelle des instruments à archet, puis il essaya, par le frottement sur les bois et pendant les diverses phases de la fabrication, de les faire vibrer. Enfin, il voulut tailler les éclisses des instruments en construction, directement dans un bloc de bois creusé selon la forme ordinaire. Mais ces essais successifs n'aboutirent à aucun succès appréciable ; ils témoignent cependant d'un esprit de recherches que le jury de l'Exposition de Paris en 1855 voulut reconnaître en donnant à Lacroix une médaille de deuxième classe.

 

LAPRÉVOTTE (Étienne), XVIIIe et XIXe siècles, luthier né à Mirecourt vers 1790. Il s'établi d'abord à Marseille de 1833 à 1837, Puis à Paris, au n° 38 de la rue du Bac et ensuite au n° 3 de la rue du Dragon. Sa lutherie, assez ordinaire, est lourde, épaisse en bois ; le vernis tire sur le brun. Nous avons plusieurs étiquettes de lui, portant les dates de 1826, 1833, 1835. Dans la première, il s'intitule « Artiste de la cour de France, breveté, luthier de S. A. R. Mr le duc de Bordeaux et de ses agrémens, honoré d'une médaille particulière de sa maison, à Paris, 1826. » Au début, sa lutherie était assez bonne ; en 1823, il obtint une mention, et en 1827, une médaille de bronze. Le musée du Conservatoire de Paris possède un de ces violons médaillé à cette exposition et portant des filets d'ivoire. Mais il s'adonna bientôt à la fabrication des guitares, où il se distingua, puisqu'en 1834, le jury lui décerna une mention, et, en 1844, une médaille de bronze. Ces instruments, assez répandus, portent souvent l'étiquette suivante: «Guitare Laprévotte, dédiée aux Dames. »

Laprévotte mourut à Paris en 1856.

 

LAROCHE (Henry), luthier à Mirecourt, marié en cette ville en 1759. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

LAROCHE (Nicolas), luthier à Mirecourt en 1752, marié en février de cette année, exerça son art jusqu'au 6 avril 1785, date de sa mort. Il avait épousé Thérèse Lafosse et eut plusieurs enfants, dont François, né le 24 janvier 1766. (Reg. des contribuables et état civil de Mirecourt.)

 

LAROCHE (Dominique), luthier à Mirecourt, paraît être un des fils, ou parent certainement, de Nicolas, cité en qualité de luthier, dans les registres des contribuables de cette ville en 1780.

 

LAROCHE (fils), XIXe siècle, luthier à Paris, établi vers 1821. Auteur d'un violon trapézoïdal de Savart, construit d'après le principe de ce savant. Cet instrument, faisant partie de notre collection, est fort bien fait ; le vernis, très transparent, se rapproche de celui de J.-B. Vuillaume ; la barre d'harmonie est au milieu d'une table en deux pièces, et les ouïes longitudinales sont dans le sens du sapin.

 

LAROSE (Antoine), marchand de violons à Mirecourt en 1788. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LASSIÉRÉ (Adrien), XVIIIe siècle, luthier, faiseur de vielles à roue, à Saint-Malo, en 1735. On connaît un instrument de cette date, ave tête sculptée et écusson armorié, qui faisait partie de la collection de M. le baron de Léry.

 

LAURENT (Pierre), luthier à Mirecourt, de 1770 à 1787. On ne possède sur ce luthier aucun autre renseignement. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LAURENT (Joseph), maître luthier à Mirecourt, de 1785 à 1788 frère de Pierre. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LAURENT (Louis-Sigismond), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris passage du Saumon, de 1775 à 1789. Un téorbe daté de 1775 et de c luthier se voit au musée du Conservatoire de Bruxelles. Son enseigne avait pour titre : « Au Cytre allemand ». Laurent était aussi facteur de harpes. Un cistre du même luthier ornait la collection de M. le baron de Léry.

 

LAUSSEDAT (fils), XIXe siècle, luthier établi à Clermont, connu plutôt par ses réparations d'instruments à cordes. Nous mentionnons un étiquette de réparations effectuées par lui en 1814.

 

LAVINVILLE (N.), XVIIIe siècle, luthier parisien qui fit surtout des mandolines estimées, datées des années 1776, 1777 et suivantes. Il fut nommé fournisseur du duc de Chartres.

 

LEBLANC (Nicolas), maître luthier à Mirecourt en 1750, mort en 1762. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LEBLANC (Claude 1er ), luthier à Mirecourt, marié à Anne Bourcier ; eut un fils, Henri Bonaventure, né en cette ville le 6 octobre 1765. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LEBLANC (Jean-François), luthier à Mirecourt, de 1757 à 1760. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LEBLANC (Jean-Claude), luthier à Mirecourt en 1760, marié en cette ville le 6 février 1781, contribuable jusqu'à la fin des corporations, c'est-à-dire jusqu'en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LEBLANC (Charles), luthier à Mirecourt en 1764. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LEBLANC (Claude, fils), luthier à Mirecourt, de 1786 à 1789.

 

LEBLANC (G ... ), XVIIIe siècle, luthier que l'on croit originaire de Mirecourt, établi à Dunkerque en 1777, ainsi qu'en témoigne sa marque dans un cistre vernis jaune orange, avec une gracieuse rosace en bois doré et sculpté qui figurait dans la collection de M. le baron de Léry.

 

LEBLANC (Claude), XVIIIe et XIXe siècles. Luthier né à Mirecourt en 1759, mort en cette ville en 1843. Bisaïeul maternel de Paul F. Blanchard, construisit beaucoup de violons, violoncelles et guitares marqués au feu, à son nom.

 

LECAMUS ou LE CAMUS (Pierre), XVIe siècle, faiseur de luth à Lyon où il était établi (d'après les recherches de M. Coutagne), de 1573 à 1575.

 

LFCAVELLÉ (Victor), XIXe siècle, luthier originaire de Mirecourt, dont la maison est actuellement à Béziers, rue Française, 29. Nous avons un violoncelle réparé par ce luthier lorsqu'il était encore à Mirecourt, en octobre 1850.

 

LECLERC (Charles), XVIIIe siècle, maître luthier à Mirecourt, d'abord

compagnon en 1730, maître luthier de 1731 à 1745. C'est le plus ancien des luthiers de cette famille. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

LECLERC (François), luthier à Mirecourt, de 1738 à 1767. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LECLERC (Joseph-Nicolas), luthier à Mirecourt, originaire de cette ville et non de Paris, ainsi que certains auteurs le pensaient ; il se maria à Mirecourt le 26 novembre 1769 et alla s'établir aussitôt à Paris, dans une des dépendances privilégiées des Quinze-Vingts, où il fit de la lutherie ; Vidal cite un des instruments qu'il y répara en 1771. Une étiquette manuscrite de réparation, faisant partie de notre collection, est libellée ainsi : « Racomodé par Leclerc aux 15 vingt à paris 1772. » Une autre, datée de 1770, se trouve dans un violon vernis brun, de facture assez soignée, rappelant un peu le genre Amati. Bruni, dans son inventaire, cite un instrument saisi chez un émigré, et qui avait été réparé par Leclerc. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LECOMTE (Antoine), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris de 1775 à 1800, rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés.

 

LÉCUYER (Pierre), XVIIIe siècle, luthier parisien, exerçait son art, de 1775 à 1783, rue des Fossés-Saint-Jacques.

 

LEDENT (Séverin), XIXe siècle, réparateur et luthier, établi à Anzin en 1812, d'après une étiquette trouvée dans un violon.

 

LEDUC (Pierre), XVIIe siècle, luthier parisien, réputé surtout pour ses charmantes pochettes datées de 1640 aux dix années suivantes. Son enseigne : « Au Duc doré » surmontait la façade de sa maison et de son atelier, rue Saint- Honoré. Une belle pochette de ce luthier, datée de 1647, figurait dans la collection Loup.

 

LEFÈVRE (Toussaint-Nicolas-Germain), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris, de 1775 à 1800, dans la rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés.

 

LEGRAND (François), luthier à Mirecourt, de 1744 à 1753. Il se fixa à Nancy en 1765 et habitait dans le quartier de la paroisse Saint-Sébastien. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LEGRAS (Joseph), marchand de violons à Mirecourt en 1775. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LEJEUNE (Benoît), XVIe siècle, luthier établi à Lyon vers 1557 et connu surtout comme faiseur de luths.

 

LEJEUNE (François) ou François LE JEUNE, XVIIIe siècle, juré comptable et luthier à Paris, en 1764-1765, où il paraît avoir exercé son art de 1750 à 1784. Son enseigne était « A la Harpe royale » et certaines de ses étiquettes portent cet emblème musical. Ses ateliers étaient situés rue de la juiverie. Ses instruments eurent à l'époque une certaine renommée ; le musée du Conservatoire de Paris en possède plusieurs dont un violon, un pardessus de viole ; il fit aussi des pochettes, des altos, qui ne manquent pas d'intérêt. Dans la collection de M. le baron de Léry se voyaient deux quintons de « François le jeune, à Paris », datés de 1753 et de 1758, avec têtes de femmes délicatement sculptées. Une guitare de ce luthier nous passa entre les mains ; elle était de forma étroite, garnie aux contours ; la rosette incrustée d'ivoire et d'ébène, ainsi que le fond et le manche. La monture était à dix cordes. La date mentionnait l'année 1750. Le nom de Lejeune ou de François Le jeune fut commun à plusieurs luthiers de la même époque.

 

LEJEUNE (Louis), XVIIIe siècle, luthier établi de 1783 à 1789, rue de la juiverie, paraît être le fils ou le parent de François.

 

LEJEUNE (N.), XVIIIe siècle, luthier et surtout facteur de harpes, dont Bruni inventoria un des instruments, est désigné sous le nom de Lejeune fils.

 

LEJEUNE (Jean-Charles), XVIIIe et XIXe siècles, luthier établi à Paris, rue du Four-Saint-Germain, de 1775 à 1822 Son enseigne était « Au Dieu de l'Harmonie ». Ce fut son neveu, Guillaume Martin, qui devint son successeur. En 1863, un de ses neveux, Charles Martin, céda sa maison en 1890 à son fils Alexandre Martin.

 

LEJEUNE (Jean-Baptiste), XVIIIe siècle, établi luthier à Paris, rue Montmartre, de 1775 à 1816.

 

LEJEUNE, XVIIIe Siècle, luthier établi à Paris, en 1769, rue du Marché-Pallu.

 

LELIEVRE (J.-C.-Pierre), XVII,E siècle, luthier de Mirecourt (selon M. Gallay), établi à Paris dès 1719, suivant une étiquette d'un violon deforme étroite aux gorges prononcées (genre allemand), d'un beau bois, mais d'un vernis jaune très brillant et bien conservé. L'étiquette manuscrite porte : «Fait par Le Lièvre, rue des Noniandières, 1719.» L'inventaire de Bruni mentionne « un violon ordinaire fait par Le Lièvre à Paris en 1754 » et, sur la Vielleuse habile, de J.-F. Bouin, publiée vers 1765, on trouve son nom et son adresse, ainsi que sur les almanachs parisiens jusqu'en 1779.

 

LEMARQUIS (Jean-Baptiste), luthier à Mirecourt, qu'il ne faut pas confondre avec Claudot, dit « Marquis de l'air d'oiseau », se maria à Mirecourt en 1765 et y mourut le 14 octobre 1775. Reg. des contribuables de Mirecourt.

 

LENOIR (Jean), maître luthier à Mirecourt, marié à Marie-Anne Estienne, en cette ville, eut plusieurs enfants : Jeanne-Françoise, née et baptisée le 9 mai 1748 ; Jean-Nicolas 1er le 5 mars 1750 ; Dominique, le 14 juillet 1751, dont le parrain fut Dominique Bourdet, luthier à Mirecourt ; Jean-Nicolas 11, le 2 mars 1753, et Jean-Charles, le 20 avril 1754. Nous trouvons son nom inscrit sur les registres des contribuables de Mirecourt depuis 1742 jusqu'à 1781 inclus. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LENOIR (Jean-Nicolas), luthier, un des fils de Jean, maître luthier à Mirecourt, de 1779 à 1788. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

LENOIR (J ... ), XVIIIe siècle, luthier établi à Strasbourg en 1753 ; son étiquette, libellée en allemand, est dans un violoncelle brun ordinaire genre vieux Mirecourt, qui appartient à M. Dechesne, à Liège, et a été réparé par nos soins.

 

LE PILEUR (Pierre), XVIIIe siècle, Luthier privilégié du Roy, dans l'abbaye Saint-Germain, en 1754.

 

LE RICHE (N.), XVIIIe siècle, luthier dont le nom est connu par un cistre, daté de 1771 et fait à Lille où il était établi, rue de la Clef.

 

LEROUX (Charles), compagnon luthier à Mirecourt en 1763. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LEROY (Dominique), né à Mirecourt, reçu maître luthier en 1741, marié en cette ville le 23 juillet 1747. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LETE (Joseph), XIXe siècle, luthier, dont la famille est originaire de Mirecourt, s'est établi à Nantes ; nous connaissons des étiquettes de réparation datées de cette ville dès 1827. Il était élève de Charles-François Gand, à Paris. Sa lutherie est intéressante, mais les bords sont un peu épais. Il est le fondateur de la maison Didion de Nantes.

 

LEVALLOIS, XVIIIe siècle, luthier établi à Paris, rue de la Calandre, en 1769, et construisant des instruments de toutes espèces.

 

LEVIEN, commencement du XIXe siècle, luthier breveté qui fit une guitare-soleil, sous la Restauration et que l'on voyait dans la collection de M. le baron de Léry.

 

LEVINVILLE,, luthier dont on ne connaît l'existence que par une étiquette signée de ce luthier à Besançon, et sans date.

 

LONGUET (N.), XIXe siècle, luthier établi à Nîmes, dont une étiquette de réparation, datée de 1829, nous révèle l'existence.

 

LORANGE (Paul), XIXe siècle, luthier né à Mirecourt le 9 septembre 1873, son père, Victor Lorange, était entrepreneur de bâtiments en cette ville. Paul Lorange fit son apprentissage chez M. Delunet et chez M. Paul Mangenot, travailla ensuite dans les ateliers de M. P. Blanchard, à Lyon, puis chez MM. Gautié à Toulouse, Georges Mougenot, à Bruxelles ; retourna à Lyon en 1898 où il s'installa en 1900, 6, rue Childebert, puis au n° 67 de la rue de l'Hôtel-de-Ville est ensuite, 36, rue Ferrandière, où il est actuellement. Sa lutherie est très soignée.

 

LORRAIN (François 1er ), XVIIIe siècle, maître luthier à Mirecourt, marié à Magdeleine Demengeot, en cette ville, eut, le 24 mars 1687, un fils, Claude, dont le parrain fut le sieur Claude du May. (Reg. de l'état civil de Mirecourt.)

 

LORRAIN (François II), XVIIIe siècle, luthier né à Mirecourt, élu maître en 1747, exerça son art en cette ville jusqu'en 1760. Il avait épousé Thérèse Roch, dont il eut deux enfants : François III, le 26 mai 1754, et Thérèse, le 27 mars 1749. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

LORRAIN (Pierre), XVIIIe siècle, luthier à Mirecourt et maître de danse en 1778 ; fils de François. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LOUIS (Joseph), XIXe siècle, luthier, établi d'abord à Mulhouse (Alsace) en 1818, puis ensuite à Besançon. Nous avons vu des étiquettes de réparation datées de 1819 et de 1841.

 

LOUIS, XIXe siècle, luthier établi à Toulouse. Ses étiquettes étaient ainsi libellées « Louis, luthier de l'école italienne à Toulouse. » Il s'occupa surtout de réparations,

 

LOUVET (Didier), de Mirecourt, parait être la tige de la famille des facteurs d'instruments de musique de ce nom. Quoique Didier ne soi pas qualifié d'un titre quelconque dans les registres de l'état civil d Mirecourt, où nous remarquons, le 8 avril 1605, la naissance de son filS Pierre, il nous a paru intéressant Je mentionner son nom ici.

 

LOUVET (Nicolas), probablement de la même famille que les Louvet, dont Pierre et Jean furent maîtres jurés comptables de la Corporation des maîtres luthiers, faiseurs d'instruments de la ville de Paris, de 1735 à 1791 (Une viole d'amour de Louvet, luthier à Paris, datée de 1762, figurait à l'Exposition centennale et rétrospective de Paris en 1900 ; elle appartient à Me V. Bernardel, à Paris.). Nicolas est reçu comme « apprentif-luthier», à Mirecourt, en 1770. Si nous rapprochons ces documents de certains détails, par exemple en considérant qu'une superbe vielle à roue (Cette vielle, reproduite dans le Panorama de l'Exposition universelle de Paris de 1900, exposition centennale et rétrospective, fait partie de notre collection à Nancy) de Pierre Louvet est ornée d'une tète de femme et de croix de Lorraine sur le couvercle placé au-dessus des touches, nous serons amené à penser que les deux luthiers de Paris doivent avoir ' sinon pour eux, du moins pour leurs ancêtres, leur origine à Mirecourt. Jean Louvet de Paris fit aussi des harpes à pédales, dont deux figurent dans l'inventaire de Bruni, ainsi qu'une guitare.

 

LOUVET (Pierre), XVIIIe siècle, luthier dont la famille tout au moins est d'origine lorraine ; les registres de l'état civil de Mirecourt en font foi, ainsi que nous l'avons dit. Pierre fut juré comptable à Paris en 1742. Son enseigne était : « A la Vielle royale » et il demeurait rue Montmartre ; puis, en 1775, rue Pastourelle et enfin, de 1776 à 1783, rue Saint-Denis.

Il fit aussi des guitares qui ont une certaine valeur, des harpes, des violes et des violons, dont l'inventaire de Bruni nous indique l'état. Une vielle de Louvet est au musée du Conservatoire de Paris, sous le n° 1884 du catalogue, et celle que nous avons citée, portant des croix de Lorraine et des ornements magnifiquement sculptés, fait partie de notre collection. En 1782, il fut élu doyen de la Corporation des luthiers parisiens.

 

LOUVET (Jean), surnommé Louvet le jeune, XVIIIe siècle, luthier, descendant probable de la vieille famille des luthiers lorrains de ce nom, paraît être très proche parent de Pierre. Il fut aussi juré comptable à Paris en 1759. Établi d'abord, en 1733, rue Grenier-Saint-Lazare, puis, vers 1748, rue Croix-des-Petits-Champs, à côté de la petite porte Saint-Honoré, il construisit des harpes et des vielles remarquables. Les « Tablettes de la Renommée » l'indiquent comme tel en 1791. On dit qu'on lui doit d'avoir fait le premier, avec Salomon, des harpes à pédales. Bruni estima deux harpes de Jean Louvet, saisies chez le comte Charles Dolci et chez le comte de Lowendal, 270 et 470 francs. Un alto de Jean Louvet, fort bien conservé, daté de 1755, se voyait dans la collection Snoeck, à Gand.

 

 

LUC (Robert), marchand de violons à Mirecourt, marié en 1744 avec une veuve Breton. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

LULLIER (Charles), XIXe siècle, luthier établi à Douai de 1849 à 1860 environ, sur lequel on a peu de renseignements.

 

LUPOT (les).

L'origine de la famille Lupot a donné lieu à bien des erreurs et à bien des controverses ; nous-même n'avions pu, jusqu'ici, trouver la solution clé la question qui nous intéresse, et ce n'est qu'après des recherches très minutieuses dans les registres de l'état civil et des contribuables de Mirecourt, que nous avons été fixé d'une façon absolue. Les erreurs provenaient surtout des surnoms de Jean et de François donnés à plusieurs membres de cette famille. Ni Vidal, ni Grillet, ni M. Constant Pierre n'avaient élucidé cette question ; aussi sommes nous heureux d'apporter enfin des documents authentiques et irréfutables avec les sources indiquées.

C'est, d'abord, Nicolas 1er Lupot, dont nous trouvons la plus ancienne mention à Mirecourt, où il mourut le 19 septembre 1675, Puis nous rencontrons les trois Lupot, portant tous trois le prénom de Jean, paraissant être, avec Élisabeth 1re Lupot, les enfants de Nicolas 1er et par conséquent frères et sœur. Parmi eux, nous ne voyons qu'un seul luthier (Jean 1er , dit le Vieil, exerçait le métier de savetier, ainsi qu'un de ses parents, Jean IV, mort le 31 décembre 1718. Jean 1er avait épousé, à Mirecourt, Barbe Tournay, ancienne famille de cette ville, où Nicolas, fils de Claude Tournay le jeune, est déjà mentionné au baptême du 20 décembre 1617.

Pour donner plus de clarté à nos explications. on trouvera, au cours de ce travail, des tables généalogiques sur les principales familles des plus célèbres de nos luthiers.), c'est Jean II, né à Mirecourt vers 1652, marié en cette ville le 22 août 1683, à Lucy Henry, et qui eut huit enfants, dont six garçons et deux filles. Jean-François, l'aîné, appelé jusqu'ici Jean, fut le sculpteur renommé, né à Mirecourt le 25 juillet 1684, et mort en cette ville le 1er mars 1749.,

Un autre des fils du luthier Jean II, François-Laurent (appelé jusqu'ici Laurent), exerça plusieurs professions. Il était né à Mirecourt le il août 1696, fut successivement tourneur, maître d'école et enfin luthier, comme son père. Nous le voyons à Plombières, où il eut un fils, François, né, non en 1736, mais, comme nous l'avons découvert aux archives de Plombières, le 5 juillet 1725. Il revint ensuite avec sa femme à Mirecourt, ainsi que nous l'expliquerons plus loin, et ils y eurent une fille, Colombe, le 2_3 février 1738. François-Laurent quitta définitivement Mirecourt pour s'installer à Plombières, le 15 décembre 1739, ainsi que le mentionne le registre des contribuables de la ville de Mirecourt.

François Lupot, fils de François-Laurent Lupot, naquit donc à Plombières ; il fut luthier comme son père, travailla avec lui à Lunéville, où il se maria, ainsi que nous l'avons relevé dans les archives, le 28 octobre 1754. On ignorait le nom de sa femme, car aucune mention ou qualité ne se trouve énoncée dans ces actes que nous avons prié notre obligeant confrère M. Denis de nous transcrire (M. le capitaine Denis, auteur de l'ouvrage très intéressant sur les Archives de Lunmik). Or il s'agissait bien de la famille des Lupot, luthiers, qui nous intéresse, et nous relevons le nom de la femme de François Lupot, qui est Marie Touly, fille du luthier de Lunéville ; celui-ci se fixa ensuite à Nancy ; nous l'avons indiqué dans notre ouvrage sur la musique en Lorraine, en 1882. Il se rendit ensuite à Louisbourg en 1766, à Stuttgard, à Orléans et enfin se fixa à Paris, où il mourut en 1804. Il avait eu deux autres fils, Nicolas III, né en 1758 à Stuttgard, et François II, né à Orléans en 1774. Nicolas III fut le plus célèbre de la famille, comme luthier lorrain et l'un des fondateurs de la lutherie française.

Ceci posé, nous allons donner sur chacun des membres de la famille Lupot les détails qui les concernent.

Disons toutefois, que Jean-François Lupot, le sculpteur, fils de Jean II et de Lucy Henry, demeura constamment à Mirecourt, lui et les siens ; qu'il y épousa, le 1er août 1723, Colombe Argenton, dont il eut six enfants, quatre filles et deux garçons : Claude et Nicolas IV.

 

LUPOT (Jean II, dit le jeune), facteur de violons, peut être considéré comme le chef de la famille des luthiers de ce nom ; il eut un ou deux frères, Jean 1er Lupot, dit le Vieil, savetier, marié à Barbe Tournay, et Jean III Lupot, aussi savetier, contribuable en 1712, mort à Mirecourt le 31 décembre 1718. Jean II serait un fils de Nicolas 1er Lupot, mort à Mirecourt le 19 septembre 1675, et serait né en cette ville vers 1652. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il épousa le 22 août 1683, Lucy Henry et que, sur les registres des contribuables, il est qualifié facteur de violons, en 1698, 1699 et 1700. En 1701 : testament de Nicolas François de Germiny, prêtre et curé de Mirecourt, par lequel il donne tout ce qu'il avait acheté de Jean Lupot, vis-à-vis le couvent des Révérends Pères capucins de Mirecourt.

Jean II Lupot et Lucy Henry eurent huit enfants

Jean-François Lupot, qui fut le sculpteur renommé, surtout par ses figures en bois de Sainte-Lucie. Il naquit et fut baptisé à Mirecourt le 25 juillet 1684 ; parrain, François Martincourt ; marraine, Élisabeth Frequin (GG. 24.). Jean-François mourut à Mirecourt le 1er mars 1749. Il avait épousé Colombe Argenton le 1er août 1723,

2° Nicolas-Henry, né et baptisé le 20 juillet 1686 ; marraine, Anne-BarbeTournay, sa tante par alliance, femme de Jean 1er Lupot, son oncle ;

Anne-Marie, née et baptisée à Mirecourt le 28 mars 1688 ;

 4°Jean-Claude, né et baptisé le 24 décembre 1689 ;

5° Pierre, né et baptisé en 1690, mort le 4 juillet 1690 ;

6° Jeanne, née le 5 juin 1692 ;

7° Claude, né et baptisé le 11 mai 1693. On croit que c'est lui qui fut sculpteur et reçut, en 1718, la somme de 42 francs pour un crucifix pour la sacristie de l'église de Mirecourt (GG. 50) ;

8° Laurent-François, né et baptisé le il août 1696. Il fut le luthier connu, élève de son père et exerça trois professions, tour à tour mettre d'école, tourneur (Il est qualifié tourneur à Mirecourt, sur le registre des contribuables, compagnon en1737 et inscrit comme sorti le 15 décembre 1739 pour s'établir à Plombières.

Nous avons remarqué souvent, dans les registres des contribuables, que l'on donne aux luthiers du XVIIIe siècle la qualité de tourneurs, dans les actes de cette époque, lorsqu'il s'agit absolument de faiseurs de violons et de luthiers. Nous avons remarqué ce fait dans les archives de Saint-Avold, au sujet de Christophe Rech ou Ray.) et luthier.

Huitième fils de Jean Il Lupot, luthier, et de Lucy Henry, né le 11 août 1696, il épousa à Mirecourt, à l'âge de vingt et un ans, le 6 avril 1717, Catherine Gilson. En 1751, dit Vidal (c'est vers 1740), il quitta Plombières pour Lunéville où il serait resté, en qualité de luthier, jusqu'on 1756 et de là à Orléans, où on le retrouve en 1762. D'après certains instruments, nous avons relevé la date de 1747 à Lunéville sur un violon de François Lupot.

De graves erreurs sur la naissance de François Lupot, luthier distingué, père de notre célèbre luthier Nicolas Lupot, ayant été commises par tous les auteurs qui ont écrit et se sont copiés les uns les autres, il importait de les rectifier.

Voici, très exactement, les documents que nous sommes heureux de signaler et qui rétablissent la vérité :

Nous avons dit que Laurent-François Lupot, luthier, fils de Jean II, facteur de violons, et de Lucy Henry, était né à Mirecourt le 11 août 1696, et que ce fils, Laurent-François Lupot, épousa à Mirecourt, le 6 avril 1717, Catherine Gilson. Laurent-François et sa femme partirent d'abord pour Plombières où ils eurent, non pas comme le disent Vidal, Grillet et autres, un fils, François, en 1736, mais bien le 5 juillet 1725. Ce qu'on ignorait aussi, c'est que Laurent-François Lupot et sa femme Catherine Gilson revinrent à Mirecourt ; Laurent est porté en 1737, sur le registre des contribuables de Mirecourt, en qualité de compagnon luthier et il eut de sa femme, Catherine Gilson, une fille, Colombe Lupot, le 23 février 1738, dont la marraine fut Colombe Argenton, sa belle-sœur, la femme de Jean-François Lupot, son frère aîné, le fameux sculpteur de Mirecourt.

De plus, Laurent-François quitta derechef Mirecourt le 15 décembre 1739 pour s'établir de nouveau à Plombières, ainsi que nous en avons retrouvé la mention dans le registre des contribuables de Mirecourt en ladite année.

Cette erreur se répercutait naturellement sur tout le reste, et les auteurs déclaraient que François Lupot, fils de Laurent 1er , s'était marié en 1754, étant encore mineur, tandis qu'en cette année il était âgé de vingt-neuf ans, ce qui est bien différent. Ils ajoutaient que François Lupot mourut chez son fils, à Paris, en 1804, âgé de soixante-huit ans, tandis qu'il en avait réellement soixante-dix-neuf. Nous venons de dire précédemment que François s'était marié à Lunéville le 28 octobre 1754, avec Marie Touly, fille du luthier de ce nom, établi en cette ville, puis après à Nancy ; qu'il y eut un fils et deux filles et qu'en 1758 il partit avec sa famille pour Stuttgard. A ce propos, nous pensons que ce fut Nicolas Guibal, le fameux peintre du grand-duc de Wurtemberg, témoin, qui signa son nom sur l'acte de naissance de Nicolas Lupot, le 4 décembre 175 8, à Stuttgard ; Guibal, originaire de Lunéville, avait engagé François Lupot et sa famille à venir s'établir à Stuttgard.

 

LUPOT (François), fils de Laurent-François et de Catherine Gilson, naquit à Plombières le .5 Juillet 1725 et non en 1736, comme le croyaient MM. Vidal et L. Grillet.

Il fut luthier, élève de son père, avec lequel il travailla à Lunéville, et partit pour Stuttgard vers 1758, après s'être marié étant encore mineur, dit Vidal, mais sans citer la ville où il contracta mariage. Nous avons trouvé que c'est à Lunéville, le 28 octobre 1754, et sa femme fut Marie Touly, fille du luthier fixé à Nancy, puis à Lunéville. François y eut trois enfants : Laurent II, dont le grand-père Laurent 1er fut le parrain, le 22 juillet 1755 ; Marie-Catherine, le 8 décembre 1756, et Alexis, le 25 novembre 1757. Ils quittèrent tous Lunéville au commencement de 1758 et se fixèrent à Stuttgard, où François demeura pendant dix années et non douze, comme l'écrit Vidal, ainsi qu'en témoigne, du reste, le certificat signé de Jomelli, directeur de la musique ducale, aujourd'hui en la possession de la famille de M. Ernest Gand. Il s'établit ensuite, vers 1770, à Orléans, rue Sainte-Catherine, où il demeura jusqu'en 1794, et suivit enfin son fils Nicolas à Paris, où il mourut en 1804. François 1er Lupot eut deux fils : Nicolas, qui fut le célèbre luthier et naquit à Stuttgard le 4 décembre 1758 ; puis François II, né à Orléans en 1774 et qui fut un facteur d'archets renommé. Il mourut le 4 février 1837 à Paris.

 

LUPOT (Nicolas), fils de François Lupot, né à Stuttgard le 4 décembre 1758, mort à Paris le 13 août 1824, fut un des plus célèbres luthiers français (Voir le tableau ci-après).

Quoique né à l'étranger, cette naissance n'étant survenue que pendant un séjour provisoire en Allemagne, nous pouvons revendiquer pleinement, au point de vue lorrain et français, cet artiste, ce maître luthier, puisque ses ancêtres, de qui il tenait entièrement par son état, étaient lorrains et que son père revint en France, d'abord à Orléans et ensuite à Paris exercer son état.

Nicolas Lupot éleva son art à un niveau des plus remarquables. Son apprentissage, qu'il fit chez son père, à Orléans, où vers 1770, âgé de douze ans, il débuta dans la facture des instruments à archet, s'accomplit rapidement ; aussi, dès 1794, on le voit se diriger vers Paris, où il s'établit en 1798, rue de Grammont, et rue Croix-des-Petits-Champs en 1806.

Ses instruments sont inspirés par la forme du beau modèle de Stradivarius, mais avec une pointe de personnalité, remarquée surtout dans la coupe des ff et dans les onglets des filets. Ce sont principalement ses violons et violoncelles signés de Paris qui sont les plus caractéristiques et ont naturellement le plus de valeur.

Gaviniès le désigna pour confectionner les instruments à archet destinés aux lauréats premiers prix du Conservatoire de Paris. En 18 15, nommé luthier de la Chapelle royale, il obtint l'année suivante le titre de luthier de l'École royale de musique. Son élève et successeur fut Charles-François Gand, ancêtre de la famille des luthiers qui continuèrent dignement l'oeuvre commencée.

L'abbé Sibire écrivit, avec les conseils et les documents que lui donna Nicolas Lupot, son ouvrage sur la Chélonomie oit le Parfait luthier, paru en 1806.

Feu M. Ernest Gand a bien voulu nous communiquer un document fort curieux signé de Nicolas Lupot. C'est le brevet d'apprentissage qu'il rédigea avec le père de Ch.-Fr. Gand pour celui-ci, qui plus tard devint son successeur. Nicolas Lupot mourut à Paris le 13 août 1824 ;

il était né à Stuttgard le 4 décembre 1758 (Voir le tableau p 183).

 

LUTHAUD, XIXe siècle, luthier, faiseur de vielles ; établi de 1845 à 1875 à Saint-Laurent-lès-Mâcon (Ain). Ses instruments sont faits. dans le goût de ceux de Louvet.

 

LUTZ (Louis), XIXe siècle, luthier né à Lausanne (Suisse), mais établi à Paris où il mourut en 1895. Élève de son frère, Théophile, il se distingua surtout dans la facture des guitares et des mandolines et demeurait au n° 17 de la rue des Fontaines, à Paris.

 

LUTZ (Georges), XIXe siècle, luthier parisien, neveu et élève de Louis Lutz.

 

LUZZI (N.), XVIIle siècle, luthier établi à Paris en 1768, d'après la mention du Mercure de France de cette époque qui le dit habitant rue Mazarine, près le carrefour de Bussy. Il fit aussi des vielles très estimées auxquelles, d'après une annonce du temps, il avait apporté des perfectionnements pour imiter le son de la clarinette, de la voix humaine, avec l'accompagnement du bourdon à volonté.

 

LYON (Gustave-Frantz), XIXe siècle, facteur de harpes, né à Paris le 19 novembre 1857.

Harpe chromatique sans pédales Pleyel, système Lyon

Cette harpe, inventée par l'éminent ingénieur Gustave Lyon, en août 1894, réalisée d'une façon pratique en 1897, complètement terminée et mise au point en 1903, est caractérisée par ce fait que les cordes sont sur deux plans. L'un des plans correspondants aux notes blanches du clavier du pian° et l'autre' qui croise le premier, comporte des notes noires groupées par deux et trois, correspondant aux notes noires du clavier du piano. Cette harpe est donc chromatique comme le pian° et cela sans le secours des pédales. De là son nom de « Chromatique sans pédales ».

La suppression de toute modification des longueurs de cordes, telle que celle qui se produit sans cesse, sur l'ancienne harpe, permet une tension constante et par suite un accord aussi stable que possible.

On joue facilement sur la harpe Pleyel-Lyon tous les morceaux écrits soit pour le piano, soit pour la harpe. Son répertoire est donc illimité et fort artistique. De même, les chanteurs, n'ayant plus la préoccupation de la manœuvre difficile et quelquefois bruyante des pédales, peuvent s'accompagner plus facilement et avec toute la sûreté désirable.

La harpe-luth, dont nous donnons aussi la reproduction, a été également inventée par M. Lyon.

Elle est construite sur les mêmes principes que la harpe chromatique, seulement toutes les cordes sont en acier filé de soie.

Elle permet spécialement l'interprétation des pièces anciennes pour clavecin (Rameau, Daquin, Scarlatti, Haendel, Bach, etc.).

Tous les compositeurs modernes, tous les musicographes compétents ont depuis longtemps donné de chaudes approbations à la harpe chromatique Lyon, qui ouvre à cet instrument des perspectives que les harpistes d'autrefois n'avaient même pas soupçonnées. C'est pourquoi tant de maîtres l'appellent la harpe de l'avenir.

 

MAGNE (A.), XIXe siècle, luthier établi à Cherbourg, rue Tour-Carrée, n° 2 ; successeur de A. Cherrier, dont il reprit la maison fondée en 1854.

 

MAIRE (Jean), luthier à Mirecourt, épousa Anne-Catherine Mougin ; ils eurent, le 6 août 1726, une fille, Élisabeth.

 

MAIRE (Michel), luthier et facteur d'archets à Mirecourt, où les registres des contribuables le portent comme tel de 1756 à 1760.

 

MAIRE (Nicolas), luthier à Mirecourt, épousa Françoise Babel ; ils eurent deux fils jumeaux, le 15 mai 1774, Charles-Léopold et Charles-Joseph, dont les parrains furent les deux luthiers Charles-Léopold Nicolas et Charles-Joseph Nicolas.

 

MAIRE (Étienne), XIXe siècle, luthier contemporain, naquit à Barcelone en 1867, élève de Étienne Maire-Breton qui lui avait cédé, en 1895, sa maison sise dans cette ville. En 1898, il se décida à s'établir à Paris, rue Poissonnière, n° 31. En Espagne, ses instruments étaient marqués au feu ; à Paris, ses étiquettes sont manuscrites.

 

MALINE (François-Alexis), XIXe siècle, luthier, né vers 1822 et établi à Mirecourt. Il était marié à Anne-Catherine Pirouet ou Pirouel. Son fils, Blaise, né en cette ville, y mourut, âgé de vingt-trois mois, le 20 juillet 1854 (son père avait alors trente-deux ans). Il eut plusieurs enfants. Sa lutherie, ordinaire, était marquée au feu : « Maline, à Paris » ; il produisit une grande quantité de violons.

 

MARC (N.), XIXe siècle, luthier, établi à Verdun, rue Chaussée, fut plus connu comme réparateur ; son étiquette ovale porte son nom manuscrit.

 

MARCHAL (Pierre-Paul), facteur de violons en 1725, à Mirecourt. Marié en cette ville le 12 octobre 1728, cité comme luthier, sur les registres des contribuables, jusqu'en 1738.

 

MARCHAND (Jacques), sculpteur à Mirecourt, de 1720 à 1738. Il sculpta diverses pièces pour des luthiers. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MARCHAND (Joseph), luthier et facteur d'archets, de 1744 à 1765. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MARCHAND (Dominique), luthier à Mirecourt en 1787 et 1788. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MARCHAND (François-Eugène), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt, en 1872, fit son apprentissage en sa ville natale chez Durand et chez Chipot et Laurent. En 1890, il entra dans l'atelier de Hill, de Londres, où il demeura jusqu'à l'époque de son service militaire. En 1897, il quitta de nouveau l'atelier de Londres pour se rendre dans celui de Silvestre, à Paris, qui l'admit quelque temps après comme un de ses premiers ouvriers. En 1902, il s'établit rue de Cléry, 35, et enfin, depuis 1904, au n° 26 de la rue Poissonnière. Ses violons, consciencieusement établis, étaient d'abord marqués au feu au fond. Il a fait aussi des réparations qui témoignent d'un travail consciencieux.

 

MARESCHAL (N.), XVIIIe siècle, luthier et facteur de pianos, établi à Paris d'abord rue Neuve-le-Pelletier, puis, 1i, rue Rameau, près l'Opéra. Nous avons eu sous les yeux une étiquette de ce luthier, qui se trouve dans le recueil d'adresses (T. I, du musée Carnavalet). Une guitare-lyre de ce luthier se voit au musée du Conservatoire de Bruxelles.

 

MARGALE (Charles), luthier à Mirecourt, en 1712, marié en cette ville le 15 novembre 1726, eut un fils, François, né et baptisé le 1er novembre 1728. Il fut luthier comme son père et joueur de violon. ()Reg. des contribuables de Mirecourt

 

MARGALE (François), fils de Charles, maître luthier à Mirecourt, élève de son père et violoniste, né en cette ville le 1er novembre 1728, fut parrain, qualifié de maître luthier, dans l'acte, le 16 juin 1756 et mourut à Mirecourt le 21 juin 1788. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MARQUIS DE L'AIR D'OISEAU (Voir CLAUDOT [Augustin] dit le).

 

MARLIER (Nicolas), luthier à Mirecourt en 1785. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MARTIN (Joseph), luthier à Mirecourt en 1738, parti soldat en 1748. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MARTIN (Nicolas), compagnon luthier de Mirecourt, de 1764 à 1781 (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MARTIN (Guillaume), XIXe siècle, Luthiers établi à Paris, qui succéda à son grand-oncle Lejeune en 1822 ; Son neveu, Charles, lui succéda en 1863 ; le fils de celui-ci, Alexandre, continua la maison en 1890. La réparation et la vente de la lutherie furent surtout la spécialité de ces luthiers.

 

MARTIN (Nicolas), XIXe siècle, réparateur de violons ; établi de 1872 à 1897 à Vichy.

 

MASGONTIER (Jacob), fin du XVIIIe siècle et commencement du XIXe, dont une étiquette manuscrite placée dans un violon de facture ordinaire, est libellée ainsi : « jacobus Masgontier, Gallicanus reaedificatif Cesar Augustus, 1806. »

MASSON (Nicolas-Marie-Alexandre), né aux Thons (Vosges), le 13 mai 1863 et son frère (Antoine-Marie-Maximin), né dans le même lieu, le 15 septembre 1864, luthiers, XIXe siècle. Fils de leurs œuvres, car leur père, Antoine-Alexandre, était cultivateur ; ils se formèrent à l'art de la lutherie sans avoir recours aux leçons d'un luthier de profession. Leurs instruments d'après les patrons italiens, ont, de ce fait, d'autant plus de mérite. Les deux frères s'établirent d'abord à Paris, au n° 44 de la rue Ramey et ensuite au n° 112 de la rue Ordener. Ils s'occupent également de réparations et leurs instruments sont faits de leurs mains ; leurs étiquettes sont manuscrites.

 

MAST (Joseph-Laurent) et non Jean-Laurent, comme l'écrit M. Vidal et comme le transcrit M. Grillet, était né à Mirecourt et non à Paris. Nous rencontrons la mention de son nom dans les registres des contribuables de Mirecourt de 1785 à 1789. Il marquait son nom au feu, sur le bouton de la poignée : « J.-L. Mast, à Paris », de la même façon que ses compatriotes le faisaient à cette époque. Du reste, son fils, établi plus tard à Toulouse, fit son apprentissage chez Nicolas aîné, « à la Ville de Crémone » , dans sa ville natale, à Mirecourt. Joseph-Laurent s'établit dans la suite à Toulouse, rue des Balances, vers 1807. Sa lutherie est assez bonne, mais le vernis rouge brun est un peu épais, tandis que celui qu'adopta son fils était plus clair, tirant sur le jaune légèrement teinté de rouge, d'un bel effet.

Joseph-Laurent Mast a signé un violon, qui est au musée du Conservatoire de Paris (Inventaire n° 1015.), d'une étiquette latine ainsi conçue : « Josephus Laurentius Mast fecit Appollini deo Harmoniae 1816 » (réparé à Épinal par Schubert en 1833). Un autre violon du même luthier appartient à M. Person, à Saint-Mihiel ; il est signé à l'intérieur et au talon : «J.-L. Mast, à Paris. » Une harpe-guitare Empire, de Mast fils, à Toulouse, faisait partie de la collection de M. le baron de Léry.

 

MATHIEU (Joseph), apprenti luthier à Mirecourt, marié en cette Ville le 27 juillet 1750.

 

MATHIEU (Nicolas), luthier, de Mirecourt, fils de Joseph, né à Mirecourt le 23 décembre 1753, mentionné, en qualité de maître luthier, de 1775 à 1789, sur les registres des contribuables de la ville de Mirecourt.

 

MATHIEU (Claude), luthier à Mirecourt, marié en février 1772, en cette ville.

 

MATHIEU (N ... ), XVIIIe siècle, luthier français, peut-être originaire de Mirecourt et appartenant à la famille de ce nom, établie à cette époque en cette ville. Il s'occupait principalement de la facture des vielles, était installé à Paris en 1731, dans la rue Coquillière. Nous avons vu un de ces instruments, signé de lui ; cette vielle, ornée de pistailles de nacre, d'ébène et d'ivoire, fait partie de la collection de

M. Savoye, de Sevran.

 

MATHIS (Nicolas), luthier à Mirecourt en 1758, marié en novembre

1764, continua la lutherie jusqu'à la fin des corporations tout au moins, puisque les registres des contribuables de cette ville mentionnent son nom jusqu'en 1789.

 

MATHON (Jean-Claude), luthier à Mirecourt, de 1773 à 1784. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MAUCHAND (Dominique,) luthier à Mirecourt en 1787. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MAUCHAND (Nicolas, l'aîné), luthier à Mirecourt en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MAUCHANT (Nicolas), commencement du XIXe siècle, luthier que nous croyons originaire de Mirecourt et dont nous avons réparé une guitare avec rosette ronde, signée : « Nicolas Mauchant aîné, luthier » ; la date a été grattée. Une marque circulaire contient les initiales N. M. séparées par une pointe. La caisse de la guitare, bien faite, est en palissandre ; elle appartient à M. Feuillet, 6, rue Callot, à Nancy. Ses violons sont vernis à l'alcool, d'une teinte jaune-brun clair ; une marque ronde, portant les initiales N. M. divisées par une ancre, est imprimée à droite, au bas de l'étiquette. Un violon de cet auteur appartient à M. Perron, à Saint-Mihiel ; il est à double filet, genre Magini ; sa marque au feu : MAVCHANT-Vaudel, se trouve souvent au-dessus de l'étiquette imprimée.

 

MAUCOTEL (Charles-Adolphe), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt, vers 1820, vint à Paris, âgé de dix-neuf ans et entra dans l'atelier de J.-B. Vuillaume en 1839 Où il travailla pendant cinq ans, après lesquels il s'établit galerie Vivienne. En 1852, ses ateliers étaient rue Croix-desPetits-Champs, puis enfin rue Princesse ; c'est là qu'un accès de fièvre cérébrale l'emporta inopinément dans la pleine éclosion de son talent, le 6 février 1858. En 1844, il fit de la belle lutherie et s'était fait remarquer à l'Exposition de Paris, où il obtint une médaille de bronze, et, en 1855, une médaille d'argent. Son frère s'établit à Londres et son petit-neveu, Ernest Maucotel, est l'associé actuel de M. Ch. Silvestre.

 

MAUCOTEL, frère de Charles-Adolphe, XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt ; se fixa à Londres.

 

MAUCOTEL (Joseph), XIXe siècle, né à Mirecourt vers 1874, mort en septembre 1904.

 

MAUCOTEL (Ernest), XIXe siècle. Luthier né à Mirecourt le 20 juillet 1867, petit-neveu de Charles-Adolphe Maucotel, et, par sa mère, neveu d'Ernest-André Salzard, le luthier lorrain établi et décédé à Moscou en 1897, où il se perfectionna. En 1891, Ernest Maucotel, d'abord élève de Bailly, revint en France et travailla chez M. H.-Ch. Silvestre dont il devint l'associé et le collaborateur distingué. Il est officier de l'Instruction publique. Ses ateliers sont faubourg Poissonnière, n° 25 (Voir SILVESTTE).

 

MAUNTRON (N ... ), XVIIIe siècle, luthier, établi à Paris, est connu par un cistre fait par lui, qui se voyait dans la collection de M. le baron de Léry.

 

MAURICE (Claude), XVIIe siècle, maître faiseur de violons à Nancy, nous est connu par le baptême de sa fille, en cette ville, le 13 mai 1669, en l'église Saint-Sébastien. Le parrain était M. Jean Guillaume dit Descouleurs, bourgeois de Nancy ; marraine, Marie Datau. Claude avait épousé Élisabeth Cuisinier.

 

Les MEDARD, luthiers lorrains. Nous avons donné, en 1896, un travail sur ces luthiers, dont la famille, essentiellement lorraine, était de noble extraction. On y lira (Les Médard, luthiers lorrains. A. Jacquot, Compte rendu du Congrès des Sociétés des Beaux-Arts des départements, et plaquette tirée à part (Fischbacher, éditeur, rue de Seine, 33, Paris, 1896).) l'importance que ces luthiers ont eue et qui est véritablement reconnue par Fétis, par M. Chouquet, par M. Gallay et d'autres auteurs qui ne craignaient pas de classer les œuvres de Nicolas et de Jean Médard parmi celles qui pouvaient se comparer tout au moins à celles d'Amati. Nous avons deux superbes instruments de Nicolas Médard : l'un, daté de 1680, à Nancy, et dont le vernis est de la même pâte que celui des plus beaux instruments de l'École de Crémone ; l'autre, qui figurait à l'Exposition centennale et rétrospective de 1900, à Paris, est orné de superbes peintures aux armes du duc de Lorraine Charles IV. Ce violon avait été construit pour la musique de la chapelle ducale. Il fait actuellement partie de notre collection. Cet instrument porte les armes accolées du duc Charles IV et de Marie d'Apremont, sa dernière épouse, et a été fait à Nancy en 1665 (Marie-Louise d'Apremont épousa Charles IV en 1664.) Cette date est marquée au feu à l'intérieur du violon : « Nicolas Médard, à Nancy, 1665. » D'un vernis brun clair doré, superbe, ce violon est d'excellente sonorité, de belles proportions, la tète ornée d'un mufle de lion et les peintures en camaïeu alternant avec les croix de Lorraine sur le fond, les filets d'or aux éclisses et les ornements pastoraux ou les emblèmes artistiques, avec des groupes d'enfants musiciens peints au bas de la table. La touche, le tire-cordes et les chevilles sont en bois de Sainte-Lucie.

Cyprien Desmarais, dans l'Archéologie du Violon (Paris, 1836), dit: « Nous ne devons pas oublier de mentionner ici que ce fut à Charles IV, duc de Lorraine et de Bar, que la lutherie, qui porte le nom de cette contrée, dut ses premiers établissements. Un ouvrier d'Amati, nommé Médar, fut chargé par ce prince de fabriquer un assortiment de violons, altos et basses pour les concerts de sa cour. Ces instruments furent vernis à l'huile et armoriés aux armes du duc. Ce fut dans le même temps que des luthiers lorrains, tels que Mast, Nicolas, Chapuis, etc., s'établirent à Mirecourt, qui est devenu pour la lutherie ce qu'est Genève pour l'horlogerie. Louis XIV fut le premier prince qui adopta, pour sa chapelle et pour le service divin, l'usage des instruments à cordes et à archets, tels que violons, altos, basses et contrebasses.

Lully, surintendant de la Musique du Roi, reçut la mission de s'en procurer. Ils furent fabriqués et fournis par Médar, luthier à Nancy ; les violons, vernis à l'huile et peints d'une couleur rouge, moins foncée cependant que celle des violons de Stradivarius, étaient armoriés aux armes de France et de Navarre avec cette devise du grand Roi : Nec pluribus impar. Tous les rois de l'Europe s'empressèrent de suivre l'exemple de Louis XIV, en adoptant pour leur musique l'usage des instruments à cordes et à archet.) (Archéologie du Violon, Cyprien Desmarais, Paris, 1836.)

Nous pensons, jusqu'à preuve du contraire, que les Médard, contemporains des premiers Amati, sont les véritables fondateurs de la lutherie artistique lorraine et par conséquent de la future école française. Ces instruments des premiers maîtres ont été confondus, - et nous en avons entendu donner les preuves par les anciens maîtres luthiers tels que Vuillaume, Chariot père, Charles Jacquot et autres, avec les instruments des Amati, dont ils avaient absolument les formes et le vernis, à tel point que plusieurs de ces violons furent, dans la suite, marqués au nom d'Amati, à cause de la réputation plus étendue des maîtres italiens. D'ailleurs, un des Médard fut appelé à Paris par Amati pour l'aider à confectionner les instruments de la chapelle de Charles IX. Ces instruments, dont quelques spécimens se voient encore, notamment celui qu'un de nos luthiers avait exposé à l'Exposition rétrospective et centennale en 1900 à Paris, et celui qui appartient à MM. Snoeck fils, à Gand, sont, du reste, décorés aux armes de France. Les Médard ont plusieurs fois exécuté à Nancy, dans la suite, des instruments enrichis de peintures, tel le violon orné, de Nicolas Médard, que nous avons acquis pour notre collection et qui figurait aussi à l'Exposition rétrospective de 1900. Nous voyons donc, dans les archives de Nancy, Claude 1er Médard, mort avant 1597, Puis Poiresson Médard, mort avant 1612 ; Melchior et Nicolas 1er, morts avant 1628.

 

MÉDARD (Claude II), de Nancy, fils de Claude 1er , qualifié menuisier ou luthier, fut le chef d'une nombreuse famille, dont plusieurs membres exercèrent l'art de la lutherie, qu'il leur avait certainement appris. La qualification de menuisier dans ces actes de l'état civil ne doit pas être prise à la lettre ; il était d'usage de désigner ainsi tous ceux qui travaillaient le bois, qu'il s'agit d'instruments ou d'autres objets de cette matière ; du reste la qualification de luthier n'apparut à Mirecourt, dans les registres de la ville, qu'en 1738. Ainsi, un des fils de Claude II, Henry, est qualifié faiseur de violons, dans l'acte de mariage daté à Nancy, du 28 octobre 1620.

Claude II eut beaucoup d'enfants : deux filles, Catherine, mariée le 15 avril 1614, à Nancy, à Claude Durand ; Françoise, mariée en cette même ville le 16 mars 1616 à François Gaire. Il eut aussi plusieurs fils, parmi lesquels : 1° Henry 1er Médard, faiseur de violons ; 2° Nicolas II Médard, façonneur de violons ; 3° Claude III ; 4° François 1er ; 5° Jean ; 6° Louys ; 7° Baptiste et 8° Antoine. On pense que Claude II eut encore un autre fils, qui serait Sébastien Médard, et qui habitait Paris en 1636, époque de sa mort, pendant son procès.

 

MEDARD (Henry 1er), luthier à Nancy, fils de Claude II Médard, qualifié « faiseur de violons » dans l'acte de son mariage avec Anne, fille de Bastien Pieresson ou Poiresson, à Nancy, le 28 octobre 1620. Henry eut cinq fils - Antoine II, baptisé le 28 octobre 1621 ; Claude V, le 18 mai 1625 ; Nicolas III, le 28 janvier 1628, et enfin Henri II, le 10 février 1629.

 

MEDARD (Antoine II), XVIIe siècle, luthier, fils d'Henri 1er , faiseur de violons, et d'Anne Pierresson ou Poiresson, né et baptisé à Nancy le 28 octobre 1621, vivait encore en 1666 ; témoin une petite pochette de la vente Samary (Voir notre étude sur les Médard). Il y eut aussi, en 1620 un autre fils d'Henri, également nommé Antoine ; mais on ne sait lequel fut le luthier. Un des violons d'Antoine Médard a été, en 1909, réparé par nos soins ; nous en avons relevé les dimensions et les formes. De bonne lutherie, son vernis est jaune brun tirant sur la teinte un peu rougeâtre, les ff, bien coupées, sont du genre Amati, l'étiquette manuscrite porte : A. MEDARI. P. 1660 ; les filets sont espacés, la sonorité en est bonne, le fond en loupe d'érable est d'une pièce, la table porte le sapin très large du côté du sol et très serré sous la chanterelle (Ce violon appartient à M. Collemann-Reignier, de Nancy.).

 

MÉDARD (Henri), XVIIe siècle, luthier lorrain. « Dans un alto très bien fait, écrivait César Snoeck, le distingué collectionneur gantois, d'un beau modèle Stradivarius, d'un beau vernis rouge, ayant une table d'harmonie d'un bois remarquable, j'ai vu chez Hel, à Lille, en 1896, l'étiquette suivante : « Henri Médard, à Turin, 1646 (1645 ou 1646). »

Nous pensons qu'il s'agit d'Henri II, né à Nancy le 10 février 1629 qui s'établit ou travaillait à Turin en 1645.

 

MÉDARD (Nicolas II), luthier à Nancy, second fils de Claude Il Médard, qualifié « façonneur de violons» dans son acte clé mariage avec Barbe Bain, fut témoin du mariage de son frère Henry 1er, le 28 Octobre 1620. Les enfants de Nicolas II étaient : 1° Toussaine Médard, qualifiée faussement dans certains ouvrages (Ies Ancêtres du violon, où M. L. Grillet, dit: « Médard (Toussaint), fils de Nicolas, né à Nancy le 5 avril 1622. Aucun de ses instruments n'a encore été signalé. » Évidemment, puisque ce Toussaint était une fille et que l'histoire de la lutherie de cette époque n'enregistre pas de femme luthier.) sous le nom de Toussaint, et fut baptisée à Nancy le 3 avril 1622 ; 2° Chrestienne, le 26 novembre 1623 ; 3° Barbe, 21 mai 1625 ; 4° Dominique, le 27 août 1626. ; (Nous avons retrouvé, depuis, dans les archives de Mirecourt, un Dominique-Jean Médard, qui eut dans cette ville un fils, Nicolas Médard, qui y décéda le 30 janvier 1701 et fut enterré aux Cordeliers.) Nicolas II eut enfin plusieurs filles : Anne, le 26 janvier 1628 ; Anthoinette, le 28 avril 1629, et Gabrielle, le 28 décembre 1630.

 

MÉDARD (Anthoine 1er ), fils de Claude II, peut être aussi considéré comme luthier ; témoin à Nancy du mariage de Nicolas Chuppin, peintre lorrain, le 25 février 1620.

 

MÉDARD (François 1er , fils de Claude II, vélonier et violonier (faiseur de violons) à Nancy, époux de Anne N..., présent au mariage de son frère Henri 1er Médard, à Nancy, le 28 octobre 1620. François 1er était mort avant 1625, époque à laquelle sa veuve, Anne, était marraine de sa petite-fille, fille de François II Médard, vélonier (luthier).

 

MÉDARD (Jean), fils de Claude Il, peut être considéré comme luthier ; à Nancy, témoin du mariage de son frère Henri 1er Médard.

 

MÉDARD (Claude III), de Nancy, quatrième fils de Claude II, épousa Élisabeth et eut un fils, Claude IV, le 10 mars 1623, à Nancy, dont le parrain fut noble Claude de Chastenoy et la marraine Anne Poiresson, femme de Henry 1er Médard, faiseur de violons.

 

MÉDARD (Louis), septième fils de Claude II Médard, témoin à Nancy au mariage de son frère Henry 1er , le 28 octobre 1620. Aucune qualité n'est indiquée à la suite de son nom, dans cet acte.

 

MÉDARD (Baptiste), de Nancy, huitième fils de Claude II Médard, mentionné comme parrain d'Anne, fille de son frère Nicolas II Médard, façonneur de violons à Nancy, le 25 janvier 1628.

 

MÉDARD (François II), vélonier, facteur de violons à Nancy, épousa Marie... Il était fils de François 1er et petit-fils de Claude II, tous deux facteurs de violons. François II mourut à Nancy le 21 juillet 1636 ; il n'eut que deux filles, Dieudonnée Médard, le 12 août 1619, et Anne Médard, le 24 mai 1625. Cette dernière eut pour parrain Claude Vuillaume, de Mirecourt, évidemment un des luthiers de cette ville, et pour marraine sa grand'mère, Anne, veuve du luthier de Nancy, François 1er Médard.

 

MÉDARD (Dominique 1er), fils de Nicolas II Médard, violon de Son Altesse (et façonneur de violons), et de Barbe Bain, né à Nancy le 27 août 1626 ; parrain Dominique Simon, secrétaire de Son Altesse le duc de Lorraine. Nous avons tout lieu de croire que Dominique 1er fut luthier comme son père et nous pensons qu'il pourrait bien être le père de Dominique-Jean Médard, qui eut à Mirecourt un fils, Nicolas IV Médard, décédé en cette ville le 30 janvier 1701, et enterré aux Cordeliers.

 

MÉDARD (Sébastien), luthier, originaire de Nancy, établi à Paris, où il était mort avant le mois de mai 1636. On peut supposer qu'il fut un des fils de Claude II, façonneur de violons à Nancy. Sébastien était ainsi qualifié « faiseurs de Lutz », luths, ou luthier, à Paris et fut accusé d'avoir, avec sa fille Jeanne Médard et Pierre-Paul Prelasque, de Lyon, fabriqué de la fausse monnaie. Dans l'acte d'accusation que nous avons retrouvé aux Archives nationales (Archives nationales, ZIB, 510.), Sébastien Médard est formellement déclaré « natif de Nancy, en Lorraine », ainsi que sa fille Jehanne Médard (Voir notre Étude sur les Médard, luthiers lorrains. Fischbacher, Paris, 33, rue de Seine, 1896).

Nous avons encore retrouvé dans les registres de l'état civil de Nancy un document inédit, c'est l'acte de mariage de Charles Médard, fils de Nicolas Médard, de la paroisse Saint-Epvre, de Nancy avec Marie-Claude, fille du sieur Nicolas Balthazar, en présence de Nicolas du Bois, advocat, de Charles Florentin, marchand italien, et de Catherine du Mont. Ce Charles serait le fils de Nicolas III et il est intéressant de noter la présence à ce mariage, qui eut lieu le 8 septembre 1671, à l'église Saint-Sébastien, de cet Italien ; ne serait-ce pas une preuve des rapports qu'auraient eus les Médard avec ce pays, vers la fin du XVIIe siècle Mais il convient de remarquer que si les instruments sortis des mains des Médard ont quelque analogie avec les modèles des premiers Amati, on peut constater que les Médard ont d'eux-mêmes agrandi les proportions de leurs violons. La preuve en est que Nicolas Amati, le plus célèbre, n'est seulement connu qu'en 1662, tandis que nos premiers luthiers de la famille Médard sont connus depuis la fin du XVIe et le commencement du XVIIe siècle (Citons, comme dernier document, un acte dans lequel un Nicolas Médard, bourgeois de Nancy, est, en 1703, parrain de Nicolas, fils d'Étienne Tellier, marchand à Nancy (Archives de Nancy. État civil.)).

Une contrebasse à cordes, marquée : « Franciscus Medari, fecit Parisis, anno 1700», fait partie de la collection de M. Savoye à Sevran. Cet instrument appartenait au fameux contrebassiste Gouffé, qui le jouait de préférence à tout autre. Une tête de faune, un vernis rouge, écussonné en ovale avec marqueterie noire avec trois fleurs de lys sur le fond, les bords de la table redoublés, tels sont les signes caractéristiques de cette contrebasse.

Nous ne pouvons penser l'attribuer à François 1er Médard (mort avant 1625) ni même à François Il, décédé à Nancy en 1636, mais peut-être est-elle l'oeuvre d'un des descendants de cette famille établi à Paris ou à Nancy au commencement du XVIIIe siècle et jusqu'en 1710. Il convient de rappeler l'habitude qu'eurent, au XVIIIe siècle, bon nombre de luthiers lorrains de signer leurs instruments en faisant suivre leur nom du vocable de Paris (Voir Le Strad, juin 1892, P. 31.).

 

MELLING (N.), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris de 1753 à 1771 environ, rue Froidmanteaux, à l'enseigne de « La Belle Vielleuse », place du Louvre, selon une étiquette manuscrite. Une mandore de la collection Loup indique qu'en 1771, il demeurait rue des Orties, aux galeries du Louvre, et qu'on trouvait chez lui la Méthode de Cytre ou guitare allemande de l'abbé Charpentier

 

MENNÉGAND (Charles), XIXe siècle, luthier, né à Nancy le 19 juin 1822 ; il fit son apprentissage à Mirecourt et se rendit à Paris en 1840 où il travailla d'abord chez Victor Rambaux, puis, en 1851, chez Maucotel et partit l'année suivante pour Amsterdam où il demeura jusqu'en 1857. A cette époque, il s'installa à Paris, au n° 26 de la rue de Trévise. En 1855, il obtint à Paris, exposant au titre de luthier établi à l'étranger, une médaille de 2e classe, puis, en 1867 et en 1878, habitant alors Paris, il ne se vit décerner qu'une médaille de bronze, ce qui, de nos jours, semblerait peu en rapport avec son talent ; mais, à ce moment, ces récompenses étaient plus parcimonieusement distribuées. Ses réparations, plutôt que sa facture personnelle, lui valurent une réputation méritée. Il mourut à Villers-Cotteréts, le 9 janvier 1885.

 

MENNESSON. Marque de lutherie contemporaine due à des ouvriers dirigés par le fondateur de la maison placée à Reims, sous le vocable de Sainte-Cécile. Ces instruments portent le nom de Guarini et sont d'un prix très modéré.

 

MERCIER, XIXe siècle. Une étiquette de réparation trouvée dans un violon et datant de 1874, à Paris, nous indique le nom de ce luthier sur lequel nous n'avons pas de plus amples renseignements.

 

MERCIOLLE (Jules), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt le 20 juin 1881, petit-fils de Joseph Grandgérard, luthier à Mirecourt, a fait son apprentissage chez M. Grillon, ouvrier luthier, travailla ensuite chez M. Mangenot et chez M. Justin Audinot à Mirecourt, puis partit pour Paris dès 1899. Il entra dans l'atelier de M. Gustave Bernardel et ensuite chez MM. Caressa et Français, où il demeura jusqu'en août 1911. M. Merciolle vient de s'établir rue des Petites-Écuries, n° 3, à Paris, depuis octobre 1911.

 

MÉRIOTTE (Charles), XVIIIe siècle, luthier dont l'origine semble être lorraine. s'établit d'abord à Lyon, sur le Pont près le Change, ainsi qu'en témoignent des étiquettes de 1750 à 1762, puis après, à Paris, dans le voisinage de la Bourse. Sa lutherie ressemble à celle dite des « vieux Mirecourt», de moyenne valeur, bien filetée, d'un vernis rougeâtre à fond jaune et noirci sur les côtés des voûtes du fond. Un de ces instruments appartenait à M. Toussaint de Vaucouleurs. Mériotte fit usage d'étiquettes imprimées et d'étiquettes manuscrites.

 

MERMILLOD (Maurice), XIXe siècle, luthier originaire de la Haute-Savoie, où il naquit en 1835. Venu très jeune à Mirecourt, il y fit son apprentissage dans l'atelier de Guillard, entra chez J.-B. Vuillaume et ensuite chez Gand. Il s'établit en 1876, rue d'Argout, puis devint le chef d'atelier de lutherie de la maison Gautrot. Il habitait encore en 1898 au n° 18 de la rue Morel, et revint à Mirecourt où il mourut le 25 septembre 1901.

 

MESNIL (Du). Voir Du MESNIL.

 

METTE (François), XIXe siècle, luthier originaire de Mirecourt, qui prit part à l'Exposition universelle de Paris en 1855.

 

MICHAUD (N.), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris, de 1788 à 1789, dans la rue Guérin-Boisseau, au coin de la rue Saint-Denis.

 

MICHELOT (Jacques-Pierre), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris, rue Saint-Honoré, près de l'église Saint-Roch et à l'enseigne de « La Mélodie » de 1760 à environ 1796. Dans l'inventaire de Bruni, nous lisons qu'une de ses mandolas, sorte de guitare, datée de 1778, fut saisie chez M. de Laborde, le 1er thermidor de l'an II. Une autre guitare de Michelot, datée de 1781, est au musée du Conservatoire de Paris sous le n° io62 du catalogue de 1894.

 

MICOLLIER (Voir ALBA).

 

MIGNARD, XVI Ie Siècle, luthier à Troyes, dont nous connaissons de très jolies pochettes, forme bateau, très finement faites. Nous possédons un instrument de Mignard dont la tête sculptée est très délicate et faite de bois brun foncé ainsi que le fond, la table en sapin admirablement choisi. L'étiquette manuscrite porte la mention : « Par Jean Mignard De Troye / 1662 »

 

MILLE (N.), XVII,E siècle, luthier établi à Aix, dont on voit une pochette au musée du Conservatoire de Bruxelles ; cet instrument porte l'inscription de réparation de Remy.

 

MIRAUCOURT (Joseph), luthier à Verdun en 1736, selon une étiquette manuscrite.

 

MIRAUCOURT (Claude), luthier à Verdun, que M. Grillet, dans ses Ancêtres du violon, nomme par erreur Louis et qu'il croit le frère de Joseph, sans preuve à l'appui, et en citant une viole à six cordes portant la date de 1743 qui, dit-il, figurait à l'Exposition de 1889 à Paris. Rétablissons les faits : ce quinton (petite viole à cinq cordes et non à six) figurait en effet à l'Exposition de 1889, ainsi qu'à celle de 1900 ; il fait partie depuis fort longtemps de notre collection et il est daté de 1741. La volute est remplacée par une tête de femme laurée. Le vernis est brunâtre. Il est signé : Claude Mirecourt à Verdun.

 

MIREMONT (Sébastien), commencement du XIXe siècle, luthier, de Mirecourt, eut son fils, Claude-Auguste, pour élève.

 

MIREMONT (Claude-Auguste), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt en 1827. Élève de son père, Sébastien, et de Claude Nicolas Collin, se rendit, en 1844, à Paris, dans l'atelier de Lafleur, travailla dans celui de Bernardel père jusqu'en 1852 et enfin s'embarqua pour l'Amérique, où il s'installa à New-York. Il y demeura jusqu'en 1864 et revint à Paris, habiter au n° 20 du faubourg Poissonnière. Il se retira ensuite à Belleville, à partir du 15 juillet 1884 et enfin à Pontorson où il mourut, âgé de soixante ans, en 1887. Il avait obtenu, en 1853 Ou 1855, la médaille de ire classe, celle d'argent en 1862, en 1867 et en 1878. Ses instruments, faits avec beaucoup de soin, témoignent d'une réelle maîtrise ; nous avons vu de ses violoncelles qui, particulièrement, sont comparables aux belles basses de J.-B. Vuillaume et possèdent une remarquable qualité de sons.

 

MOINEL (François), XIXe siècle, ouvrier luthier de Paris, eut pour élève, son fils Charles, qui, neveu de Nicolas-Émile Cherpitel, lui succéda.

 

MOINEL-CHERPITEL (Charles), XIXe siècle, luthier parisien, né à Paris le 24 juin 1866 ; il était le neveu et devint le successeur de son oncle N.-E. Cherpitel. Élève de son père et de Émile Germain, il entra en 1882 chez N.-E. Cherpitel ; à la mort de ce dernier, en 1893, il dirigea la maison pendant quelque temps avec Mme veuve Cherpitel qui la lui céda le 30 juin 1899. Sa lutherie, soignée, ressemble à celle de son oncle. Son atelier est au n° 16 du faubourg Poissonnière.

 

MOITESSIER (Louis), luthier à Mirecourt, marié en cette ville le 16 mai 1787, cité comme luthier dans les registres des contribuables de cette ville qu'il habitait encore en 1824, où il marquait ses violons « Moitessier à Paris », quoiqu'il fût habitant de Mirecourt. Il fut le maître de l'habile luthier et réparateur Claude-Victor Rambaux, dont il sera parlé plus loin.

 

MOITESSIER (P.-A.), XIXe siècle, parent sans doute de Louis Moitessier de Mirecourt, était un facteur d'orgues renommé, établi à Montpellier ; il dut s'occuper aussi un peu de Lutherie, nous avons vu plusieurs instruments signés P.-A. Moitessier (n° 10), à Montpellier, en 1833. Cette lutherie était assez ordinaire.

 

MONTFORT (Dieudonné), le plus ancien facteur de violons de Mirecourt dont nous ayons rencontré le nom dans les registres des contribuables en 1602.

 

MONTGILBERT (N.), fin du XVIIIe et commencement du XIXe Siècle, luthier amateur à Cusset (Allier), où il exerçait les fonctions de conservateur des hypothèques. Lutherie très commune.

 

MONTRON (N.), XVI,je siècle, luthier établi à Paris de 1783 à 1789 environ, dans la rue du Grand-Hurleur.

 

MORRAND (Pierre), luthier à Mirecourt, de 175I à 1755. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MOUGENOT (Anthoine), faiseur de violons à Mirecourt, de 1682 à 1689. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MOUGENOT (Dominique 1er), faiseur de violons à Mirecourt, de 1681 à 1699. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MOUGENOT (Nicolas le Viel), faiseur de violons à Mirecourt en 1681. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MOUGENOT (Nicolas II le jeune), faiseur de violons à Mirecourt en 1681. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MOUGENOT (Didier), faiseur de violons à Mirecourt, de 1681 à 1698. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MOUGENOT (Dominique II), faiseur de violons à Mirecourt en 1682. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MOUGENOT (François 1er), facteur de violons à Mirecourt, mort en 1700. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MOUGENOT (François II), facteur de violons à Mirecourt, marié en 1702, travailla de son art jusqu'en 1718, époque de sa mort. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MOUGENOT (François III), luthier, à Mirecourt, marié le 8 juin 1774, porté en qualité de luthier sur les registres des contribuables de cette ville jusqu'en 1780. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MOUGENOT (N.), XVIIIe et XIXe siècles, luthier établi à Besançon, en 1809, dont un cistre signé et daté de lui de cette ville se voyait dans la collection de M. le baron de Léry.

 

MOUGENOT (N.), XVIIIe siècle, luthier qui semble être originaire de Mirecourt et établi à Rouen, à l'enseigne de « Sainte Cécile », rue Ganterie.

 

MOUGENOT (Georges), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt en 1843, entra dans l'atelier de G. Deroux, père, établi dans cette ville, en 1855, qu'il quitta en 1858 pour aller chez son oncle, Victor Jeandel, établi à Liège. A la mort de ce dernier, en 1860, il y installa ses ateliers, aidé des conseils de Nicolas-François Vuillaume, et demeura à Liège jusqu'en 1876, époque à laquelle il reprit la maison de Vuillaume à Bruxelles, où il devint le luthier du Conservatoire royal jusqu'en 1900. M. Georges Mougenot, luthier très habile, excelle dans des copies remarquables du genre de celles de J.-B. Vuillaume. Nous connaissons également des imitations de basses de violes de Bergonzi et des maîtres italiens, tout à fait hors de pair. Il est l'auteur d'un chevalet à double pression et a été nommé récemment chevalier de l'Ordre de Léopold de Belgique. Il a cédé depuis peu son commerce à M. Bourguignon.

 

MOUGENOT (Léon), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt le 17 octobre 1874. Son père et son grand-père se distinguèrent dans les incrustations sur instruments de musique. Il est le cousin de M. Georges Mougenot, le luthier de Bruxelles, et a fréquenté plusieurs ateliers parisiens et lyonnais, ainsi que celui de Hill, à Londres. M. Mougenot est l'un des bons luthiers actuels de Mirecourt ; son travail est soigné et apprécié. C'est dans son atelier et dans celui de M. Frébinet que se forma Fernand Jacquot, avant de recevoir les leçons paternelles de l'atelier de Nancy. M. Léon Mougenot a épousé récemment la fille de feu le luthier Jacquet-Gand, de Mirecourt.

 

MOUGNET (N... ), XIXe siècle, luthier lyonnais, inventa, vers 1811,

une guitare-lyre.

 

MUSNIER (Joseph), luthier de Metz, XVIIIe siècle, qui réparait surtout les instruments à cordes, selon une étiquette ainsi conçue :

« Réparé par Joseph Musnier, maître luthier à l'envi de la basse, restant sur la place d'Armes, à côté de la maison de ville à Metz 1788. »

 

NACQUARD (Jean-Nicolas), facteur de violons, sorti de Mirecourt au mois de juin 1737, pour se fixer à Strasbourg. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

NADERMANN (Jean-Henri), XVIIIe siècle, maître luthier, facteur de harpes et maître juré comptable à Paris en 1774. Il eut une renommée justifiée pour ses harpes et construisit le basses, genre de luth monté de douze cordes, qu'avait imaginé van Kecke, l'année précédente. En 1790 (C. Pierre, Les Facteurs d'instruments de musique, p. 39.) la corporation des peintres fait une saisie contre le sieur Nadermann, sans doute à cause des peintures exécutées par ce facteur sur les harpes de sa fabrication. Il habitait, en 1769, selon l'almanach de cette époque, rue du Chantre-Saint-Honoré et résida rue d'Argenteuil, près de Saint-Roch, à Paris, jusqu'en l'an VII, époque de sa mort. Sa veuve et ses fils lui succédèrent sous le vocable: « Veuve Nadermann et fils, rue de la Loi. » On connaît sa harpe, actuellement exposée au musée du Conservatoire de Paris et faite, en 1780, pour la reine Marie-Antoinette (Catalogue du musée du Conservatoire de Paris, n° 293.). Nadermann joignait à sa qualité de facteur celle d'exécutant, d'artiste même comme harpiste. Une de ses étiquettes le mentionne en qualité de « Maître luthier ordinaire de Mme la Dauphine», mais nous connaissons un violon, très médiocre, qui porte sa signature et qui ne répond pas malheureusement à son talent comme facteur de harpes. Dans l'inventaire dressé par Bruni, nous trouvons deux harpes de Nadermann, l'une chez le marquis de Sommery et l'autre chez M. de Laborde.

 

NADERMANN (François-Joseph), XVIIIe et XIXe siècles, un des fils et élève de Jean-Henri, très habile facteur, mais qui eut le tort de ne pas accepter le système admirable du double mouvement créé par Sébastien Érard. Il était professeur de harpe au Conservatoire de Paris et tant qu'il exerça, il empêcha le nouveau système d'Érard d'être adopté par cet établissement. François-Joseph était l'aîné des fils de Jean-Henri. Il naquit à Paris en 1773 et y mourut le 3 août 1833. Aux expositions de 1823 et de 1827, les deux frères obtinrent une médaille d'argent.

 

NADERMANN (Henri), XVIIIe et XIXe siècles, luthier et facteur de harpes, né à Paris en 1780, fils le plus jeune de Jean-Henri et frère de François-Joseph. Élève de son père, il s'associa à son frère comme facteur et se distingua également comme exécutant sur cet instrument. Il avait écrit, de 1815 à 1828, des opuscules contre l'invention de la harpe à double mouvement qui n'empêchèrent cependant pas le triomphe final de celle-ci.

 

NAMY (Jean-Théodore), XVIIIe et commencement du XIXe siècle, luthier établi à Paris, selon une étiquette imprimée avec filet, « Chez Mme Salomon, à Paris, en 1775. » Cet atelier était situé place du Louvre ; il y exerça jusqu'en 1789 et mourut en 1808. Plusieurs auteurs le citent comme un réparateur distingué.

 

NERMEL ou NERMAL (J.-M.), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris, d'abord en 1777, rue Saint-Germain-l'Auxerrois, puis, en 1783, rue du Pot-de-Fer, et enfin, de 1788 à 1789, rue du Vieux-Colombier.

 

NEZOT (N.), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris à l'époque de Guersan, connu surtout comme réparateur et facteur de violes.

 

NICOLAS (Antoine), maître luthier à Mirecourt, épousa Anne-Thérèse Thillepin ; ils eurent un fils et une fille, nés en ville : Didier, le 23 janvier 1757, qui, élève de son père, fut connu sous le nom de Didier l'aîné, dit le Sourd ;

Geneviève, qui fut baptisée à Mirecourt le 23 mai 1766.

Il fut luthier dès 1757 et se remaria le 15 novembre 1782.

 

NICOLAS (François 1er), luthier à Mirecourt, marié à Anne Boyer, était mort en 1778, lors de la naissance de Charles-François, son petit-fils. Il eut plusieurs enfants : Charles-François-Léopold, 26 mai 1754 ; le 5 octobre 1758, François-Fourier, qui fut le fameux luthier de l'École royale, à Paris, en 1784, et plus tard fournisseur de la chapelle et de la musique particulière de Napoléon 1er (Vidal, Grillet et tous les auteurs l'ont désigné sous le nom de Fourier dit Nicolas, tandis que son nom de famille était bien Nicolas et ses prénoms : François-Fourier. Ce dernier prénom s'est donné souvent, à Mirecourt, aux enfants, en commémoration de saint Pierre Fourier, de Mattaincourt) François-Antoine, 10 décembre 1759 ; Charles-Joseph, 26 novembre 1764, et Marianne, le 5 novembre 1765.

 

NICOLAS (François II), fils de François 1er , luthier à Mirecourt, de 1754 à 1782, marié dans cette ville, le 2 mai 1775, à Élisabeth Mast, fille du luthier de cette ville ; ils eurent un fils, Charles-François Nicolas, le 2 août 1778, dont la marraine fut sa grand-mère, Marie-Anne Boyer, veuve de François 1er Nicolas, vivant luthier à Mirecourt, et un deuxième fils, Charles-Léopold Nicolas, le 21 novembre 1779, dont le parrain fut Charles-Léopold Nicolas, son oncle paternel, et Catherine Vuillaume, marraine.

 

NICOLAS (François III), luthier à Mirecourt, marié en cette ville en 1775, maître luthier en 1778. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

NICOLAS (François IV), luthier à Mattaincourt, près Mirecourt, en 1752, selon une étiquette d'un quinton, vernis jaune, ayant appartenu à M. Boulanger, de Nancy, et dont la réparation fut confiée à nos soins.

 

NICOLAS (Didier l'aîné, dit le Sourd), luthier à Mirecourt, né en cette ville le 23 janvier 1757, y mourut en 1833 ; fils d'Antoine Nicolas, maître luthier, et d'Anne-Thérèse Thillepin, avait pris pour enseigne le titre de : A la Ville de Crémone, marqué habituellement au feu, à l'intérieur. Ses violons sont bons et sonnent bien ; ils conviennent particulièrement pour l'orchestre, étant de grand patron, les ff sont très ouvertes dans le milieu : le vernis rouge brun tire parfois sur le jaune.

Didier se maria à Mirecourt le 5 février 1787 ; nous le voyons figurer sur les registres des contribuables de Mirecourt jusqu'en 1789 ; il eut un fils, Joseph, né en cette ville en 1796, qui fut aussi luthier.

 

NICOLAS (Joseph), luthier, né à Mirecourt en 1796, fils de Didier Nicolas et son élève. Sa lutherie, plus soignée encore que celle de son père, était signée à la main et marquée aussi au feu, à l'intérieur « J. NICOLAS FILS.» Il mourut en 1864, à Mirecourt.

 

NICOLAS (François-Fourier), second fils de Nicolas (François 1er) et d'Anne Boyer, né à Mirecourt le 5 octobre 1758. Luthier fameux, que tous les auteurs, y compris Vidal et Laurent Grillet, qui transcrivit littéralement le texte du premier, ont désigné sous le nom propre de Fourier, dit Nicolas, tandis qu'il se nommait Nicolas, ainsi que ses étiquettes le mentionnent d'abord, et que ses prénoms étaient François-Fourier. Ce dernier prénom se donne à Mirecourt assez fréquemment en souvenir de saint Pierre Fourier, de Mattaincourt. Nicolas (François-Fourier), était le luthier attitré de l'école royale, en 1784, Puis fut nommé luthier de l'Académie royale de musique à Paris, en 1789, et ensuite luthier de la chapelle et de la musique particulière de l'empereur Napoléon 1er . Il habitait, à Paris, d'abord, en 1789, place de l'École ; en 1797, rue Saint-Nicaise, et enfin rue Croix-des-Petits-Champs, où il mourut en 1816, après avoir fait de la belle lutherie. Plusieurs de ses instruments sont marqués « Nicolas à Paris », au feu, sur l'éclisse gauche, près du bouton du cordier.

 

NICOLAS XIXe siècle, luthier établi à Aix en 1830, connu surtout comme réparateur.

 

NIGOUT, XIXe Siècle, luthier établi à Jenzat (Allier), s'occupe particulièrement de la facture des vielles à roue. Sa maison fut fondée en 1863.

 

NOEI, (François), luthier à Mirecourt, fut apprenti luthier avant 1767 ; avait épousé Élisabeth Sanglier, dont il eut une fille, Marie-Anne, le 28 avril 1766. Augustin Chappuy, marchand luthier, en fut le parrain. François fut reçu compagnon en 177.3, maître luthier en 1783, et mourut à Mirecourt en 1786.

 

NOEL (Nicolas), luthier à Mirecourt en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.

 

NOIR (Jean). Voir LFNC)IR.

 

OBRECHT (M.), XIXe SièCle@ luthier établi en 181g, à Colmar (Alsace) ; il se fit plutôt connaître par ses réparations.

 

OLRY (N.), XIXe siècle, luthier établi à Amiens vers 1834. Élève de Georges Chanot, il produisit des instruments assez estimés, et demeurait en cette ville, rue des Trois-Cailloux, n° 45, en 1835.

 

OURY (François), maître luthier à Mirecourt en 1788. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

OUVRARD (Jean), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris dans la première moitié du XVIIIe siècle, qui passe pour avoir été l'élève de Claude Pierray. Nous le trouvons juré comptable en 1743. Deux de ses instruments sont mentionnés au catalogue du musée du Conservatoire de Bruxelles ; un dessus de viole, daté de 1726 et un quinton de 1745, enfin une basse, d'un travail soigné, indiquée : « Place de l'Écolle », datée de 174I, vernis brun jaune, appartiennent à M. Lichtenberger, qui fut maître de conférences et professeur de l'Académie de Nancy. Une basse d'Ouvrard fut saisie chez M. de Thusy, en l'an III.

 

PACHEREL (Jacob), facteur de violons à Mirecourt en 1725, paraît être le plus ancien luthier de cette famille et le père de Michel qui suit. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

PACHERELE, OU PACHEREL (Michel), luthier à Mirecourt, indiqué faussement par Vidal (Vidal, Les Feseurs d'instruments de musique.), puis par Laurent Grillet (Laurent Grillet, Les Ancêtres du violon), qui a copié exactement l'indication du premier, comme étant luthier à Paris, établi rue d'Argenteuil en 1779, tandis qu'il était né et qu'il habita Mirecourt de 1767 à 1789 inclus, ainsi qu'en témoignent les registres des contribuables de cette ville que nous avons consultés. Le vernis de ses violons était jaune et de facture moyenne. L'étiquette dont parlent les auteurs cités ne paraît pas mériter de créance ; les registres des contribuables étaient formels sur ce point.

Michel Pacherel était le fils de Jacob, dont il a été parlé précédemment.

 

PACHEREL (Nicolas), luthier à Mirecourt de 1772 à 1774, époque où il mourut ; il paraît être le frère ou le cousin de Michel. Personne jusqu'ici n'avait parlé de lui comme luthier. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

PACHERELLE (Pierre), XIXe siècle, luthier de la famille précédente, né à Mirecourt en 1803, mort à Nice le 31 décembre 1871. Luthier distingué, disciple et compagnon d'atelier de J.-B. Vuillaume, s'installe, vers 1830, à Nice, ensuite à Gênes et enfin à Turin, chez Pressenda. Il revint en 1839 à Nice, qu'il ne quitta plus. Son vernis rouge n'est pas sans mérite, quoique un peu épais.

 

PACINNI (Nicolas), XVIIIe siècle, luthier d'origine italienne, établi à Paris en 1738 Où il exerçait surtout l'art de la réparation, d'après une petite étiquette manuscrite avec caractères romains, faisant partie de notre collection.

 

PACQUET (N.), XVIIIe siècle, luthier né à Aix, établi à Marseille en 1785, auteur d'une sorte de guitare dénommée arpi-guitare, dont un spécimen appartient à M. Gautier à Nice.,

 

PAILLOT (François), luthier à Mirecourt, où il naquit ; fut élu compagnon en 1772, maître en 1778 ; il exerça jusqu'en 1788. On ne connaît pas ses œuvres. (Reg. des contribuables Mirecourt)

 

PAILLOT (Claude), luthier à Mirecourt, élu maître en 1774 ; il paraît être le frère de François. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PAINCLAI (Jean-Joseph), luthier à Mirecourt, élu compagnon en 1783. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PAJOT, famille de luthiers, facteurs de vielles, XVIIIe siècle, établis depuis cette époque à Jenzat (Allier).

 

PAJOT (Jean), XVII,E et XIXe siècles, établi à Jenzat en 1765, mort en 1847. C'était un simple paysan qui se mit, dès 1795, à construire, à l'aide de bois rudimentaires, des instruments nommés vielles à roue.

 

PAJOT (Gilbert), XVIIIe et XIXe siècles, luthier, facteur de vielles, fils du précédent, qui peut être considéré comme un véritable ouvrier. De ses deux fils, Jean-Baptiste, l'aîné, continua la facture instrumentale, l'autre devint ingénieur des mines.

 

PAJOT (Jean-Baptiste), XIXe siècle, facteur de vielles, établi à Jenzat, était fils aîné de Gilbert et son élève, puis son associé, et enfin son successeur. Son apprentissage terminé à Mirecourt et à Paris, il acquit dans la facture des vielles, une réputation méritée. Il marqua au feu ses instruments, du nom de Pajot, à Jenzat, sur le côté gauche du clavier et avec une étiquette imprimée, portant la même mention que celle dont se sert actuellement Pajot jeune, luthier contemporain.

PAJOT (Jacques-Antoine), Jenzat (Allier), XIXe siècle. Né en 1835, mort en 1877. Cousin, élève et successeur de Jean-Baptiste. Son travail est semblable à celui de son maître.

 

PAJOT (Jean-Baptiste II), XIXe siècle, luthier, faiseur de vielles, né à Jenzat en 1863. Fils de Jacques-Antoine, élève de Pimpart, ancien ouvrier de son père.

 

PAJOT jeune (Jacques-Antoine, dit), XIXe siècle, luthier, faiseur de vielles, à Jenzat. Né en cette ville en 1847, il fut l'élève de J.-B. Pajot et de Jacques Antoine. Depuis 1875 il travaille à son compte.

 

PAJOT jeune (Joseph dit), XIXe siècle, luthier, faiseur de vielles, né à Jenzat en 1868. Fils et élève de Jacques-Antoine, il lui a succédé en 1897. Sa marque et ses étiquettes sont les mêmes que celles de son père.

 

PANORMO (Vincent ou Vincenzo), XVIIIe siècle, luthier, établi à Paris, mais que l'on croit originaire de Palerme, en raison des armes de cette ville dont il se plut à orner les étiquettes de ses instruments. Il habita de 1735 à 1741 rue de l'Arbre-Sec et l'almanach musical de 1783 mentionne un luthier de ce nom. Nous relevons aussi à Paris, au n° 170, rue de Chartres, en 1789, un luthier de ce nom, sans prétendre que ce soit le même, puisque, en Angleterre, on trouve aussi plusieurs luthiers du même nom.

Les instruments de Vincent Panormo sont assez ventrus, dans le genre des Bergonzi, mais leur vernis tire plutôt sur la teinte jaune clair.

 

PAQUOTTE (Sébastien), XIXe siècle, luthier né à Mirecourt en 1800, fondateur de la maison de lutherie de ce nom ; s'établit à Paris vers 1830, rue de la Harpe, 51. L'expropriation de l'immeuble qu'il habitait le força à transférer ses ateliers au n° 20 de la rue de l'École-de-Médecine où son atelier fut très achalandé. Il mourut en 1863 ; ses ateliers furent repris par son élève et neveu Jean-Baptiste Paquotte. Il avait un fils, Sébastien II, qui, en 1804, avait obtenu à la classe de violon un deuxième accessit, mais ne suivit pas la carrière de son père.

 

PAQUOTTE (Jean-Baptiste), XIXe siècle, luthier, neveu et élève de Sébastien 1er . né à Mirecourt en 1827, fut son successeur. Il fit d'abord son apprentissage dans sa ville natale, chez M. Simon, facteur d'archets, vint ensuite à Paris en 1841, où il resta dans l'atelier de son oncle pendant huit années et ensuite pendant quatorze ans dans celui de Lafleur. A la mort de son oncle, en 1863, il reprit la maison, tue de l'École-de-Médecine, au n° 20, où il resta jusqu'à ce que l'expropriation résultant de l'agrandissement de l'école de médecine l'obligeât à transférer ses ateliers au n° 99 du boulevard Saint-Germain. Il y demeura jusqu'en 1888, époque à laquelle ses deux fils : Henri, né à Paris en 1857 et Placide, né en 1864, lui succédèrent. Sa lutherie était très consciencieuse.

 

PAQUOTTE (Henri-Félix), XIXe siècle, luthier, né à Paris le 11 mars 1857, fils aîné de Jean-Baptiste Paquotte, fut, ainsi que son frère, son élève et successeur. Il s'associa avec son frère Placide. Henri avait fait de très bonnes études de violon au Conservatoire de Paris, classes de MM. Lavignac et Sauzay. Les deux frères prirent part à l'Exposition de 1889, où ils obtinrent une médaille de bronze ; la sonorité de leurs instruments fut remarquée. Les réparations sont aussi une de leurs spécialités. La mort accidentelle de Placide, survenue le 1er septembre 1900, à la suite d'un accident de bicyclette, laissa son frère Henri à la tête de la maison, qu'il continua avec succès. Ils avaient obtenu, à l'Exposition de Paris, en 1900, une médaille de bronze.

 

PARISSE (Nicolas), luthier né à Mirecourt, marié en cette ville en janvier 1775, exerça de 1780 à 1788. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

Un frère de Nicolas, Claude Parisse, né à Mirecourt, fut établi à Paris, rue du Roule-Saint-Honoré, de 1775 à 1791.

 

PARALDIC (X.), XVIIIe siècle, luthier parisien dont M. Constant Pierre indique un instrument catalogué à la vente Vidal. Ne pourrait-on pas supposer que l'étiquette contenue dans cet instrument n'ait été rendue un peu illisible et ne s'applique qu'à la mention : « Fait » par Aldric ; Nous n'avons jamais rencontré d'instruments signés Paraldic.

 

PARDI (N.), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris, au n° 412 de la rue Saint-Honoré, en 1788.

 

PARIS (Claude), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris de 1775 à 1791, rue du Roule-Saint-Honoré.

 

PARIS (oncle et neveu, sans désignation de prénoms), XIXe siècle. Constant Pierre donne le nom patronymique de ces deux luthiers établis en 1816, sans autre détail.

 

PARIZOT (Alexandre), XIXe siècle, luthier établi à Bordeaux, dont la collection de M. le baron de Léry possédait une guitare datée de 1828. Il habitait au n°, 25 de la rue Sainte-Catherine.

 

PARMENTIER (Jean), luthier à Mirecourt de 1744 à 1788. (Reg. des contribuables, Mirecourt)

 

PARMENTIER (Pierre), luthier à Mirecourt en 1751. Mort en cette ville le 3 janvier 1781. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PARMENTIER (Christophe), luthier à Mirecourt, s'y maria le 28 août 1738 ; exerça la lutherie à Mirecourt jusqu'en 1741 (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PARMENTIER (Jacques), luthier à Mirecourt, mentionné en 1789, dernière année des registres des contribuables de cette ville.

 

PAUL (François), luthier à Mirecourt, était compagnon en 1752 ; épousa Marie-Anne Vinot ; ils eurent un fils, Jean-Martin, baptisé à Mirecourt le 11 novembre 1750, dont le parrain fut le luthier Jean Le Noir.

 

PAVEROT (Alexandre), XIXe siècle, luthier originaire de Mirecourt, établi à Bordeaux en 1823, dont nous avons vu un violon, mauvaise copie de Stradivarius, appartenant à M. Séméladis, de Nancy.

 

PÉCHENART (Paul), XIXe siècle, que nous signalons ici, non comme luthier, mais au titre d'inventeur d'un système « L'Idéal », qui consiste en un genre de chevilles mécaniques destinées à simplifier l'accord du violon et le montage des cordes ; lesdites chevilles se trouvent placées sur le côté gauche de la tête du violon. La maison Péchenart se trouve à Braux (Ardennes).

 

PÉRAULT (N.), XVIIIe siècle, luthier établi de 1775 à 1777, à Paris, rue du Petit-Musc.

PÉRIGNON (Nicolas), XVIIIe siècle, facteur d'instruments, à Nancy ; marié à Caroline La Garde ; eut un fils, Antoine Nicolas, né à Nancy et baptisé à l'église Saint-Sébastien le 4 janvier 1724.

 

PÉROU (Nicolas), XVIIIe siècle, luthier estimé établi à Paris, d'abord rue de l'Arbre-Sec, de 1775 à 1779 ; rue Mauconseil, en 1783 ; place de la Comédie-Italienne, en 1785, et enfin près de la Comédie française, rue Richelieu, de 1787 à 1789. Il fut luthier de S. A. S. Mme la duchesse d'Orléans, ainsi que son étiquette en témoigne, avec les armes de la famille d'Orléans au centre, entourées de palmes, surmontées de la couronne royale et du collier de l'Ordre du Saint-Esprit. Ses violons, très soignés, ont de l'analogie avec les instruments italiens de l'École de Galliano. Il est l'auteur de bonnes réparations, entre autres celle d'une basse servant aux élèves de la musique des Gardes françaises en 1788, pour laquelle il réclama la somme de 18 livres. Le calendrier musical de cette même année indique qu'il construisit pour l'abbé de Morlane la lyre espagnole, ainsi qu'un grand cistre carré à 18 cordes et un téorbe, qui se voyaient dans les collections Sax et Savoye.

 

PERRETTE (L.), XIXe siècle, luthier établi à Rouen en 1884, où il obtint une médaille d'argent à l'exposition nationale et régionale qui eut lieu en cette ville. Il demeurait 20, rue de la Pucelle. Bonne lutherie, vernis rouge orangé, modèle Guarnerius. Son fils n'a pas suivi sa carrière.

 

PERRIN (François fils), luthier à Mirecourt de 1779 à 1789, date extrême des registres des contribuables de cette ville. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PETIT (René), menuisier et compagnon, facteur d'instruments, de 1730 à 1733, à Mirecourt.

Nous ferons remarquer ici que Petit René, exerçant l'état de menuisier et de luthier ou facteur d'instruments, simultanément, est porté ainsi sur les registres de Mirecourt.

 

PETIT (Dominique père), luthier à Mirecourt de 1760 à 1775, semble être le père de Dominique, qui suit. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PETIT (Dominique fils), luthier à Mirecourt de 1765 à 1783. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PETIT (Nicolas), luthier à Mirecourt en 1777, doit être le frère de Dominique. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PETIT (L.), XIXe siècle, luthier amateur à Saint-Omer, où il était professeur de violon ; étiquettes de réparation datées de 1855 et au delà.

 

PETITGERARD (Claude), maître luthier à Mirecourt, marié à Agnès Collin ; eut un fils, Jean-Baptiste-Nicolas Petitgérard, né et baptisé en cette ville le 14 décembre 1753. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PETITJEAN, luthier ; sans indication d'époque ; probablement de la fin du XVIIIe et première partie du XIXe siècle ; établi à Paris ; une de ses guitares, avec têtes d'anges peintes sur les éclisses, se voyait dans la collection de M. le baron de Léry.

 

PICARD (Nicolas), luthier à Mirecourt de 1747 à 1779 ; indigent en 1777.

 

PICQUAND (Nicolas), luthier à Mirecourt, porté sur les registres des contribuables de 175I à 1773.

 

PIDOLOT (François), luthier à Nancy, est parrain, le 15 janvier 1737, paroisse Saint-Roch, à Nancy, du fils de Nicolas de Labbaye.

 

PIERRE (Antoine), luthier à Mirecourt en 1758. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PIERRE (Jean-Étienne), luthier en 1760 à Mirecourt, mort en sa ville natale le 26 juillet 1784. Ses violons, faits en l'air, sans modèles, sont très rares et très bons. Les voûtes sont un peu bombées, leur teinte un pou brunâtre, recouverte d'un vernis à l'alcool, les épaisseurs assez fortes. Les initiales I. E. P. sont marquées au feu, au talon. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PIERRE (Nicolas-Étienne), luthier à Mirecourt en 1766.

 

PIERRE (Jean-Nicolas), luthier à Mirecourt en 1779.

 

PIERRARD (Nicolas), luthier à Mirecourt en 1760. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PIERRAY (Claude), commencement du XVIIIe siècle. Excellent luthier établi à Paris où nous le voyons produire des instruments des meilleurs de la vieille école française et portant les dates de 1707 à 1742 environ. Le vernis est rouge, tirant un peu sur le brun, et l'on peut voir de ce luthier une très belle basse de viole, au musée du Conservatoire de Paris, cataloguée sous le n° 173 (catalogue 1884). Claude Pierray a beaucoup varié le genre de ses étiquettes ; les premières, manuscrites, firent place plus tard à des étiquettes imprimées. Quant à la composition de celles-ci, il ne faut pas croire que, comme le fait judicieusement remarquer M. Constant Pierre, parce que certaines portent « Rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prez » et seulement «Proche la Comédie», Claude Pierray ait changé de rue ; c'est le voisinage de ce théâtre qui en est la cause ; il demeura constamment rue des Fossés, aujourd'hui de l'Ancienne-Comédie. Il peut être comparé, comme luthier, à son contemporain Jacques Bocquay.

 

PILLEMENT (François), luthier à Mirecourt, s'y maria le 15 janvier 1782 et y exerça son art tout au moins jusqu'à la fin des corporations en cette ville vers 1789. Lutherie très ordinaire, violons et violoncelles vernis rouge brique. (Reg. des contribuables Mirecourt.)

 

PILLEMENT (Jean), luthier et marchand de violons à Mirecourt en 1788. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PILLET-BERSOULLÉ, XIXe siècle. Inventeur d'un fixe-chevilles pour les instruments à cordes.

 

PIMPARD (N.), XIXe siècle, luthier établi à Jenzat (Allier), ancien ouvrier de Pageot ; spécialité de la facture des vielles.

 

PINGRIE, (Frédéric), XIXe siècle, Paris, luthier amateur et collectionneur, élève de Marie-Joseph Chardon.

 

PIQUE, (François-Louis), luthier lorrain, né à Roret, près Mirecourt, en 1758, se fixa à Paris vers 1777 Ou 1778. Mais auparavant, il fit son apprentissage chez Saunier, à Mirecourt. Il demeurait d'abord, étant à Paris, en 1777, rue de Grenelle, 25, puis, en 1779, rue Coquillière, au coin de la rue du Bouloy, ensuite, de 1787 à 1789, rue Plâtrière, vis-à-vis l'hôtel de Bouillon, et enfin, au n° 36 de la rue de Grenelle-Saint-Honoré, au coin de la rue des Deux-Écus.

Sa lutherie était bien faite, le bois bien coupé et le vernis d'une belle teinte rouge, à l'huile, tirant un peu sur le brun, mais quelquefois un peu épais. Il est avéré que Pique eut recours au talent de Nicolas Lupot, d'après les lettres appartenant à M. E. Gand et publiées par M. Constant Pierre (P. 127, 128 et 129) dans son intéressant travail sur les facteurs d'instruments de musique. Nicolas Lupot lui fit non seulement quelques violons en blanc avec imitation, mais lui céda aussi de son vernis, Pique alléguant, ce qui pouvait bien être exact, que par suite de sa mauvaise installation à Paris, il ne pouvait faire lui-même, en ce moment, son vernis. Picque acquit une réputation que consacra le fameux violoniste Spohr dans sa méthode de violon, se retira vers 18 16 et mourut à Charenton-Saint-Maurice en 1822. Il fit aussi certains cistres et téorbes dont on voit des spécimens au musée du Conservatoire de Paris.

 

PIROT (Claude), XVIIIe et XIXe siècles, luthier établi à Paris de 1795 à 1820 environ. Il accordait aussi les pianos. On voit au musée du Conservatoire de Paris, deux violons signés de lui, l'un de 1803, l'autre de 1813. Un violon de Pirot fut vendu 10 livres dans une vente chez Pustick, à Simpson, le 2 décembre 1896 (The Strad, janvier 1897, p 270.). Sa lutherie est bonne, du genre des vieux Mirecourt, le vernis rouge-brun assez épais. Il demeurait quai des Grands-Augustins, n° 37.

 

PIROUEL (Georges-François), facteur de violons à Mirecourt, eut deux fils : François 1er , né à Mirecourt le 24 octobre 1688, et François II, le 30 juillet 16go.

 

PIROUEL (Michel), luthier, né à Mirecourt, facteur de violons de 1735 à 1757, épousa en cette ville Françoise Pageot ; ils eurent Henry, le 8 février 1745, et Françoise, le 23 septembre 1752. -7ean Vuillaume, luthier à Mirecourt, fut parrain de cette fille. Michel Pirouel est déclaré indigent en 1756. Il eut aussi un autre fils, Nicolas 1er . Lutherie commune.

 

PIROUEL (Nicolas 1er ), fils de Michel, fut luthier à Mirecourt de 1765 à 1780 et eut un fils, Nicolas Il, né et baptisé en cette ville le 20 avril 1766. Un de ses parents, Jacques Pirouel, fut marchand de violons à Mirecourt en 1773.

 

PITAIS (N.), XVIIIe siècle, luthier français, dont les instruments s'inspirent un peu de la forme des Amati ; contemporain de Jacques Bocquay. Il marquait ses instruments de son nom et au feu sur le fond même, sous le talon du manche.

 

PITET (N.), XVIIIe siècle. On a lieu de croire qu'il s'agit du même luthier dont le nom s'écrivait Pitais.

 

PLEYEL (Ignace), XVIIIe et XIXe siècles, luthier, facteur de harpes, né en 1757, à Ruppersthal, près de Vienne (Autriche). Peut être considéré à juste titre comme Français, ayant passé la majeure partie de son existence dans notre pays. Il est mort aux environs de Paris en 1831.

Pendant la première partie de sa vie, Ignace Pleyel se consacra entièrement à la composition musicale et à l'édition de ses œuvres, dont le succès fut considérable dans toute l'Europe, et notamment en France et en Angleterre. Rien ne l'avait préparé au négoce et encore moins à l'industrie.

Il y fut cependant amené par sa conscience d'artiste qui se satisfaisait mal de certains des instruments que les luthiers de l'époque mettaient à la disposition des virtuoses.

Si le violon et le violoncelle touchaient déjà à la perfection, on peut dire que la harpe et le piano-forte étaient loin de se prêter à la fantaisie et à l'inspiration, de jour en jour plus diverses et plus originales, des compositeurs.

Ignace Pleyel, en fondant, rue des Petits-Champs, n° 13, en l'année 1807, une maison de musique et d'instruments, voulut remédier à cet état de choses. Il dirigea surtout ses travaux et ses recherches sur la harpe et le piano-forte. Chacun sait les admirables résultats qu'il obtint assez rapidement avec les instruments à clavier, dont les nouvelles ressources et la puissance contribuèrent précisément à détrôner peu à peu, dans les salons aristocratiques, la harpe qui y régnait en maîtresse.

Ignace Pleyel fabriqua d'abord des harpes à pédales et à crochets, du type usité à l'époque.

Vers 1829, il accepta la collaboration du virtuose et mécanicien Dizi, ce qui lui permit de construire une nouvelle harpe à fourchettes et à double mouvement, qui pouvait rivaliser pour la puissance du son, l'ingéniosité et la robustesse du mécanisme, avec les harpes les plus réputées de France et d'Angleterre.

La fabrication en fut continuée par son fils Camille Pleyel, mais il s'en désintéressa petit à petit, pour apporter tous ses soins au développement de la manufacture des pianos déjà célèbre en Europe. Son esprit très précis et très artiste avait jugé d'ailleurs que, tant que la harpe resterait asservie à l'incommode et bruyant jeu des pédales, nul progrès réel ne serait réalisable dans cet instrument.

Il était donné à un de ses successeurs de résoudre d'une façon aussi parfaite que rationnelle ce grave problème, qui faisait écrire déjà, en 1840, à Naderman, le grand harpiste, professeur du Conservatoire de Paris et fabricant de harpes, ces lignes significatives :

« Si l'on eût découvert le moyen d'ôter à la harpe ses pédales, en lui conservant les mêmes ressources et la même richesse, avec quelle chaleur eût été applaudie cette découverte ? Rendue ainsi à toute sa perfection, la harpe ne serait-elle pas devenue le premier des instruments? »

Si l'utilité d'une harpe chromatique sans pédales était déjà constatée autrefois, à plus forte raison est-elle devenue indispensable de nos jours, pour permettre à nos maîtres d'écrire en toute indépendance au gré de leur fantaisie, et répandre la lumière et les sonorités pittoresques sur l'ensemble polyphonique.

 

PLUMEREL (Jean), facteur d'instruments et de violons à Mirecourt (et non Paris, comme le disent Vidal et L. Grillet, se basant sur une étiquette fausse et datée de 1740). Il figure en qualité de luthier à Mirecourt de 1727 à 1751. Lutherie moyenne, vernis jaune à l'alcool. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

PLUMEREL (Charles), XIXe siècle, luthier établi à Angers en 1822 ; en 1837, une étiquette imprimée à son nom indique qu'il habitait en cette ville au n° 4 de la rue Baudrière. C'est sans doute un des descendants du luthier Jean Plumerel, de Mirecourt.

 

POIROT (Demenge), luthier à Mirecourt, cité comme indigent en 1772. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

POIROT (Louis), luthier à Mirecourt de 1777 à 1789, marié en cette ville le 4 septembre 1784, et non Poiros, comme l'avait écrit à tort Bruni, dans son inventaire et que citèrent aussi MM. Grillet et C. Pierre.

 

POIROT (Léopold), luthier à Mirecourt en 1789. (Reg. des contribuables, Mirecourt)

 

POIROT aîné et non Poinot, comme l'écrit par erreur Grillet dans son ouvrage : Les Ancêtres du Violon. Luthiers de ce nom établis à Mirecourt dès le XVIIIe siècle et exerçant encore la lutherie en cette ville au XIXe siècle.

 

POIRSON (Pierre), facteur de violons de Mirecourt, de 1732 à 1742. (Reg. des contribuables, Mirecourt.)

 

POIRSON (Élophe), XIXe siècle, Lyon, ancien commis principal du télégraphe de cette ville ; s'adonna à la lutherie dès 1870, comme amateur et y réussit. En 1889, il avait présenté des instruments à l'Exposition de Paris ; le jury lui décerna une médaille de bronze.

 

PONCE (Jean-François), XVIIIe siècle, luthier dont M. Grillet cite l'étiquette relevée dans un violoncelle, genre italien ; elle était ainsi libellée : «Joannes Franciscus Ponce Monsensis me fecit anno 1740. Nous ne connaissons pas d'autres renseignements sur ce luthier.

 

PONS (César), XVIIIe siècle, luthier, faiseur de vielles à Grenoble, en 1750, qui, en 1801, y construisait encore des instruments de ce genre.

 

PONS (Louis) fils, XIXe siècle, à Grenoble, peut être considéré comme le fils de César ou son parent. On trouve des instruments signés de lui dès 1819. Nous en possédons un daté de 1823. En 1827, il exposait à Paris une guitare de son invention dont le manche s'éloignait ou se rapprochait à volonté des cordes, Il reçut à cette exposition une mention honorable.

 

PORION (Charles), XVIIe et XVIIIe siècles, luthier établi à Paris et que Fétis cite comme luthier de la Cour, sous Louis XIV, en 1707. Il serait l'auteur d'un cistre à onze cordes et cinq doubles que le savant musicologue belge a possédé, et d'une guitare moresque remarquable.

 

POUGET,XIXesiècle,famille de luthiers faiseurs de vielles, à Ardentes, dans l'Indre, près de Châteauroux. Le père et le fils travaillaient ensemble dès 1866.

 

POUILLE (Joseph), XIXe siècle, luthier réparateur, établi à Lille de 1865 à 1879 ; en cette année, il demeurait rue Basse, dans cette ville.

 

POUSSOT (Charles), XIXe siècle, inventeur du monocorde et du bicorde, instrument placé sur deux pieds, actionné par l'archet et muni d'un clavier dont les touches appuyant sur la corde font l'effet du doigt en en facilitant l'exécution. C'est le principe de cet instrument qui a donné lieu, plus tard, à des perfectionnements de mécanisme et à des applications pour instruments automatiques. M. Poussot était instituteur à Pierre, près de Toul. Il mourut victime d'un accident, se noyant dans la Moselle.

 

POUXA (Jacques), XVIIIe et XIXe siècles, luthier établi à Paris au commencement du XIXe siècle (Fétis, Histoire générale de la -musique, t. V, p. 163). On connaît de lui un philomela (Streichzitter) dont l'étiquette imprimée porte la mention : « Jacques Pouxa, à Paris, 1802 » ; cet instrument se trouvait en 1883 chez M. Émile Wauters, à Bruxelles, où M. Snoëck, de Gand, le remarqua. On pourrait présumer que Pouxa est originaire des provinces du Danube, région dans laquelle le philomela fut très en faveur.

 

PRÉVOST (Charles), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris de 1775 à 1789 dans la rue de la Verrerie et sous l'enseigne du « Dieu Apollon ». Il est surtout connu comme réparateur d'instruments à cordes.

 

PRIEUR (Claude-Edme-Jean), XVIII,e siècle, luthier établi à Paris, d'abord, de 1775 à 1777, rue de la Pelleterie, et, de 1779 à 1789, rue de la Calandre. Nous n'avons aucun renseignement sur son travail, mais une étiquette de lui est connue.

 

PROT (François), luthier à Mirecourt en 1775. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

PRUDHOMME (Jean-Pierre), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris en 1753, selon une étiquette manuscrite.

 

QUEN0IL (Charles), luthier, XIXe siècle, établi rue du Faubourg-Saint-Denis, n° 8, à Paris, né à Mirecourt le 8 avril 1878, s'est fait une spécialité des violons en imitation qui sont, comme travail, très intéressants.

 

QUINOT (Dominique), luthier à Mirecourt, y eut un fils, baptisé sous le nom de Nicolas, le 22 octobre 1689. (Reg. des contribuables et archives de Mirecourt.)

Nous pensons qu'ils étaient tous deux de la même famille que Jacques Quinot cité par Vidal (Les Feseurs d'instruments, p. 243.), qui a vu une pochette de ce dernier luthier, forme rebec, très longue, filets incrustés, tête sculptée et vernis jaune, avec étiquette manuscrite en dedans : « Jacques Quinot à Paris, 1670 », et le nom du même auteur gravé au feu sur le bouton du manche. Cette pochette appartenait à M. Loup.

 

RAY, RECHT ou RECH (Christophe), orthographié de trois façons différentes, Faiseur de violons de Saint-Avold, épousa Élisabeth Mangin, nous est connu par le décès à Nancy, de sa fille, âgée de dix-huit ans, le 27 septembre 1751 (paroisse Saint-Sébastien, Nancy).

Nous avons tenu à compulser les archives de Saint-Avold, puisqu'un manuscrit de M. Iverneau et une certaine légende qui eut même cours auprès de certains luthiers assuraient qu'il avait existé dans cette ville une école de lutherie. Or, les archives depuis 1665 et les registres des contribuables (aujourd'hui à Metz) ne renferment aucun nom de faiseurs d'instruments de musique que celui de Rech ou Ray. Christophe Ray ou Rech se fixa donc à Saint-Avold, d'où il était peut-être originaire, en 1757, où nous le trouvons en cette année qualifié faiseur de violons ; puis, singulier usage de l'écrivain du registre des contribuables, il est, en 1758 et 1759, inscrit comme tourneur, puis désigné de 1760 à 1771 en qualité de faiseur d'instruments, de nouveau tourneur en 1772, enfin comme luthier en 1773 et 1774, et, en 1775, comme ancien luthier ; ici, un détail assez triste le porte au nombre des pauvres de Saint-Avold. Nous avons trouvé, sous la rubrique « tourneur », un certain nombre de noms, mais toujours pour ceux-ci la mention de tourneur subsiste. Donc, dans le doute, nous ne pouvons les faire figurer en qualité de luthiers. Voir au mot Tywersus ce qui concerne encore Saint-Avold.

 

RAY (Jacques), luthier à Mirecourt, marié en Cette Ville le 26 juillet 1744, mort en 1748. Nous ne connaissons pas son genre de lutherie. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

RACHKTE (François), XVIIIe siècle, étiquette d'un luthier de ce nom, datée de 1762, que cite M. Grillet sans donner d'autres détails.

 

RAFFY (J.), XIXe siècle, luthier établi à Avignon en 1893. Des étiquettes de réparation de ce luthier nous sont passées par les mains.

 

RAMBAUX (Claude-Victor), XIXe siècle, luthier distingué, né à Darney (Vosges), le 25 février 1806, mort à Mirecourt le 25 juin 1871. De 1820 à 1824, il avait fait, en cette ville, son apprentissage chez Moitessier, puis partit bientôt pour entrer dans l'atelier de Thibout, à Caen, de 1824 à 1827. Gand père le reçut comme premier ouvrier à Paris et le conserva pendant onze années. Enfin, il s'établit le 7 juin, au n° 18 du faubourg Poissonnière, en face du Conservatoire de musique. Il avait fait de nombreux essais tendant à obtenir une sonorité exceptionnelle, notamment en 1847 ; il essaya de ne pas trancher le fil du bois des tables de violons en les construisant de façon à cintrer au feu la courbure centrale dans le sens de la longueur. Puis ce furent des instruments dont les éclisses près des ff avaient une plus grande hauteur ; enfin, en 1855, pour l'Exposition de Paris, il fit un violon avec une autre barre collée sur le fond, qui recevait de ce fait l'âme aboutissant de l'autre bout à la table. Ces essais furent bientôt abandonnés par leur auteur qui, un des plus habiles réparateurs, comprit que jusqu'ici rien ne pouvait modifier les proportions et les formes impeccables des anciens maîtres. En 1844, le jury lui avait décerné une médaille d'argent et en 1849 celle de 1re classe. Il avait pris des brevets pour ses diverses inventions.

Le vernis de Rambaux n'était pas heureux ; il affectait une teinte rouge vif et était trop épais, peu transparent. Rambaux quitta en 1857 son atelier parisien, très fréquenté par les artistes et amateurs qui avaient recours à son talent en lui confiant des réparations qu'il réussissait admirablement.

Ses deux fils ne se destinant pas à la lutherie, il avait espéré que Pierre-Charles Jacquot, de Nancy, reprendrait sa maison, mais le père de celui-ci étant déjà établi à Paris, 48, rue de l'Échiquier, le fils ne voulut point entrer en concurrence avec son père.

 

RAUT (Jean), XVIIIe Siècle, luthier de facture très ordinaire, établi à Rennes.

 

REGNAULT (Voir RENAULD).

 

REISSE (N.), XIXe siècle, luthier établi à Strasbourg en 1802.

 

REMY (Nicolas), facteur de violons à Mirecourt, eut, le 29 décembre 1689, un fils nommé Michel. (Reg. de l'état civil de Mirecourt.)

 

REMY (Claude le Vieux), XVIIIe siècle, luthier, né à Mirecourt, qu'aucun auteur n'a encore cité et qui paraît être, avec Nicolas Remy, le chef de cette famille de luthiers lorrains plus tard établis à Paris. Claude 1er se maria à Mirecourt le 14 septembre 1733, fut élu maître luthier en 1738, et exerça son art jusqu'en 1764. (Reg. de l'état civil de Mirecourt)

 

REMY (Claude II, le jeune), luthier, né à Mirecourt, de 1743 à 1761. Il est le fils de Claude 1er . (Reg. de l'état civil de Mirecourt.)

 

REMY (Claude III), compagnon luthier à Mirecourt en 1761. Il épousa Anne Relot et eut une fille, Marie-Françoise, le 6 avril 1766. Le 23 décembre 1750, nous le voyons parrain de la fille du luthier de Mirecourt Michel Dargent. Claude III Remy fut élu maître luthier en 1761 et les registres des contribuables le portent comme tel jusqu'à la fin de la corporation, en 1789.

 

REMY (Dominique), luthier, né à Mirecourt, où il épousa Thérèse Pageot et eut une fille, Thérèse, née le 15 janvier 1776. Il est porté en qualité de luthier sur les registres des contribuables de sa ville natale jusqu'en 1783.

 

REMY (Mathurin-François), XVIIIe siècle et commencement du XIXe, luthier, descendant de la famille des luthiers de ce nom, de Mirecourt. Établi d'abord rue Sainte-Marguerite-Saint-Antoine, à Paris, il transféra ses ateliers rue Tiquetonne. Il construisit les instruments à archets, depuis les quintons, les violons, les violes d'amour, jusqu'aux instruments à cordes pincées. Nous connaissons des harpes signées de son nom. Sa lutherie affectait le genre de celle de Guersan, quoique moins fine. M. Constant Pierre a trouvé une note fort curieuse dans laquelle il est dit que Mathurin-François Remy « fait des quintes qu'il voûte comme si elles étaient prises dans l'épaisseur du bois et qu'il vernit à l'huile ». Son vernis était d'une teinte jaune clair.

 

REMY (Jean-Mathurin), XVIIIe et XIXe siècles, luthier, élève et fils de Mathurin-François, né à Paris, rue Tiquetonne, en 1770, et mort en cette ville en 1854. Ses ateliers et magasins se trouvaient en dernier lieu an n° 30 de la rue de Grenelle-Saint-Honoré. Il eut un fils, Jules-Remy, qui lui succéda.

 

REMY (Jules), XIXe siècle, né à Paris en 1813, fils de Jean-Mathurin et son élève. Établi d'abord en 1854 au passage Brady, il se fixa, en 1872, au n° 60 du faubourg Saint- Denis, où il resta jusqu'à sa mort, en 1896.

Ses pochettes sont très nombreuses ; il les marquait, au feu, de son nom. M. Grillet dit que, « de 1850 à 1870, il transforma beaucoup de vielles anciennes en instruments pincés, de fantaisie» et qui figurèrent dans un certain nombre de collections.

 

RENAUDIN ou REGNAUDIN (François), né à Mirecourt, est le plus ancien luthier de ce nom et semble être un des ancêtres de Léopold Renaudin, qui s'établit luthier à Paris au XVIIIe siècle. François est qualifié « faiseur d'instruments » à Mirecourt en 1682. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

RFNAUDIN (Christophe), luthier à Mirecourt, est cité comme tel parmi les contribuables en 1779.

 

RENAUDIN (Léopold), XVI,je siècle, que l'on croit de la famille des Renaudin de Mirecourt, était établi à Paris de 1776 à 1795. Il fit des instruments qui ne sont pas sans intérêt, notamment des contrebasses. Il demeurait rue Saint-Honoré, au coin de la rue Jean-Saint-Denis, et acquit une triste célébrité au Tribunal révolutionnaire ; ami de Fouquier-Tinville, il siégeait parmi les « solides ». Il fut condamné à mort et guillotiné le 7 mai 1795.

Il naquit à Mirecourt le 1er mars 1756, était fils de Gaspard Renaudin et de Catherine Hilaire. Ses instruments ont un vernis rouge tirant sur le brun et quelquefois un peu craquelé qui n'est pas sans intérêt.

 

RENAULD (Nicolas), XVIIe siècle, fameux luthier lorrain qui habitait Nancy et eut une de ses filles mariée à Mirecourt, où nous la trouvons marraine le 10 novembre 1611. Elle se nommait Jeanne et est dite fille de Nicolas Renault. D'après M. J. Gallay, on le croit élève de Tywersus, luthier de Nancy. On prétend qu'avec deux des Médard,

 

dont il était le contemporain, il aida André Amati à terminer les instruments destinés à la chapelle du roi de France Charles IX. Nous trouvons à Mirecourt, maître Didier Renault, mort avant janvier 1612.

 

RENAULD (Jacques), luthier lorrain, qui aurait travaillé à Paris dans le courant du XVIIe siècle. C'est sans doute l'auteur de la belle pochette citée par M. Constant Pierre, ornée de filets d'argent, datée de 1682 et qui appartient à M. Blondin, de Choisy-le-Roi.

 

RENAULD (Henry), luthier, né à Mirecourt, maître en 1728, marié le 12 mai 1740 et travaillant de son art, en cette ville, jusqu'en 1758. On ne sait si c'est lui qui, de 1761 à 1777, s'établit à Paris, aux Quinze-Vingts.

 

RENAULT (Sébastien), XVIIIe siècle, luthier que nous croyons le parent des luthiers lorrains, fut l'associé de Chatelain, établi de 1760 à 1792 environ, rue de Braque, au Marais, au coin de la rue Saint-Avoye. Ses étiquettes sont de deux genres différents et, dans certaines, son nom s'y trouve seul. Des cistres, à Paris et à Bruxelles dans les musées, des harpes et des vielles témoignent de son talent. Ses instruments à archet sont aussi d'un certain mérite. Leur enseigne était «A la Renommée ».

 

RESUCHE ou RESSUCHE (Charles), XIXe siècle, travailla à Paris et à Lyon ; dans cette dernière ville, il fut pendant quelque temps l'associé de Diter.

 

RETOURNA (Émile), XIXe siècle, luthier, né à Begnécourt, arrondissement de Mirecourt, le 24 octobre 1856 Il fit son apprentissage à Mirecourt, chez Victor Durand, dit Bazil. Il fit partie de la maison Laberte et s'occupa de la direction artistique de la lutherie. Inventeur du violon 7/8, dit violon-dame, des étuis forme en bois moulé et breveté S. G. D. G. en 1895.

Les récompenses principales obtenues sont les suivantes ; diplôme et médaille d'or grand module (Académie parisienne des inventeurs, 7 décembre 1895) ; diplôme et médaille d'honneur décernés par le ministre du commerce et de l'industrie.

 

REYNAUD (André), XVIIIe siècle, luthier très ordinaire, établi à Tarascon vers 1760.

 

REZ (Antoine), luthier à Mirecourt, cité dans les registres des contribuables en 1734. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

RICHELME (Antoine-Marius), XIXe siècle, né à Marseille en 1832 où il mourut en 1896, luthier d'un certain mérite ; il fit, dans sa ville natale, chez Yong, son apprentissage ainsi que chez Lippy et chez Daniel. En 1867, il s'établit à son compte. On connaît de lui une brochure intitulée: Essais et observations sur la lutherie ancienne et moderne. Il chercha aussi, mais sans grand succès, à apporter certaines modifications dans la forme des instruments à archet.

 

ROCHE (Nicolas), maître luthier à Mirecourt, nommé en 1757, exerça la lutherie en cette ville jusqu'en 1785, époque à laquelle il mourut, le 6 avril.

 

ROGER (junior), XIXe siècle, étiquette de ce luthier dans une réparation : « Montpellier 1820 ».

 

ROL, XVIIIe siècle, luthier établi à Paris, Cour Saint-Denis-de-la-Chartre, en 1753, ainsi que le mentionne l'étiquette d'une pochette faite par lui, se trouvant au musée du Conservatoire de Paris, n° 120 du catalogue de 1884.

 

ROLIN, XVIlle siècle, Paris., Nous possédons une étiquette authentique de ce luthier sur lequel on n'avait pas de données exactes. On lit : « Rolin, luthier, élève de Cousineau de Paris, donne avis aux amateurs et aux musiciens qu'il raccommode violons sourds de deux cordes, les égalise de quatre, surtout quand ce sont de violons qui en valent la peine ».

 

ROLLIN (Charles), XIXe siècle, luthier, fils d'un fabricant de serinettes à Mirecourt, vint à Nancy, chez Charles Jacquot, vers 1848 ; c'était un ouvrier très habile, dont nous possédons le portrait fait par Pierre-Charles Jacquot. Charles Rollin mourut très jeune.

 

ROOS (N.), XIXe siècle, luthier à Strasbourg, fit en 1868 une barre d'harmonie supplémentaire, affectant la forme creuse d'un petit bateau minuscule, attenante à la barre d'harmonie des contrebasses à cordes, dans le but de donner plus de son à ces instruments.

 

ROPIQUET (N.), XIXe siècle, Paris, 1815. Artiste à l'Opéra et amateur luthier. Quelques violons de lui sont assez ordinaires. Sa fille était danseuse à l'Opéra.

 

ROUSSELOT, XIXe siècle, luthier établi à Marseille en 1830, plus connu comme réparateur.

 

ROZE (N.), XVIlje siècle, luthier établi à Orléans, rue Sainte-Catherine, près le Martroy, selon une étiquette datée de 1756.

 

ROYER, (Alexis), luthier à Mirecourt en 1768.

 

RUZOUT (N.), XVIIIe siècle, luthier établi à Paris, rue de Grenelle-Saint-Honoré en 1795.

 

SACQUIN (Philippe), XVIIIe siècle, luthier de Mirecourt, ancêtre des Sacquin, qui, dans le XIXe siècle, établis à Paris, y eurent une véritable renommée. Philippe fut reçu maître luthier en 1769 et exerça à Mirecourt en cette qualité jusqu'à la fin des corporations, c'est à dire en 1789.

 

SACQUIN (Nicolas), luthier à Mirecourt, paraît être le fils de Philippe et se maria en cette ville en janvier 1775. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

SACQUIN (N.), XIXe siècle, luthier français descendant de la famille clés Sacquin, luthiers de Mirecourt, établi à Paris de 1830 environ à 186c). En 1844, il avait son atelier installé rue Beauregard au n° 14. Nous trouvons cette indication dans un violon signé de lui et d'un genre rappelant la facture de Lupot. On a pensé qu'il fit son apprentissage à Paris, chez Aldric.

 

SAINT-CLAIR, SAINT-CLAS OU SINCLAS (Jean-Baptiste), maître luthier à Mirecourt, s'y maria et eut, le 2 avril 1766, un fils nommé Joseph. Compagnon en 1767, il fut élu maître en 1776 et demeura en cette qualité jusqu'à la fin des corporations en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

SAINT-JEAN (Jean-Claude dit), luthier à Mirecourt en 1768. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

SAINT-PAUL (N.), XVIIe siècle. Luthier français qui, selon Fétis (Biographie universelle des musiciens, t. VII, P. 372), vivait à Paris vers 1640. Ses violons sont de petites proportions, mais sont assez recherchés en raison de leur son clair. Il construisit aussi d'excellents quintons ou pardessus de viole.

 

SAINT-PAUL (Pierre), XVIIIe siècle. Paris ; habitait en 1741, rue de la Comédie-Française, et l'année suivante, rue Saint-André-des-Arts. L'inventaire de Bruni nous indique un violon de ce luthier daté de 1740 et saisi chez le duc de Montmorency. Une basse datée de 1741 et un pardessus de viole à six cordes avec la marque de 1742 sont les documents les plus probants sur le travail de ce luthier qui avait pris pour enseigne : « A la Lyre d'Apollon. » Certaines de ses étiquettes portent cette mention. Les instruments sortis de ses mains sont assez ordinairement construits et le vernis affecte une teinte jaunâtre.

 

SAINT-PAUL (Antoine), XVIIIe siècle. On le croit fils de Pierre. Il était beau-fils et successeur du fameux luthier Guersan, ainsi qu'en témoigne la curieuse étiquette sous le vocable : «Au Luth royal». juré comptable en 1768, il travaillait encore en 1789 et son atelier se trouvait tout près de la Comédie-Française, rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés.

 

SAJOT (N.), XVIIIe siècle. Luthier établi à Paris de 1720 à 1750. Dans la collection des étiquettes appartenant à feu M. Gand, on en voyait une de ce luthier, datée de 1735.

 

SALES (Ambroise), XVIIIe Siècle. Luthier établi à Caen de 1768 à 1784, selon une étiquette manuscrite où il est indiqué comme habitant dans la rue Saint-Etienne. Il est qualifié luthier, paroisse Saint-Étienne, Grande-Rue, en 1779, jusqu'en 1783 et dès 1768, au même endroit, en qualité de tourneur (Armand Benet, Notes sur les Artistes caennais du XVIIIe siècle, p. 115, 1899. Congrès des Sociétés des beaux-arts des départements.).

 

SALLE (N.), XIXe siècle. Luthier, réparateur de violons assez habile, qui exerça, de 1825 à 1850 environ, à Paris.

 

SALLES (Jacques), XVIIIe siècle. Luthier à Caen, capitation 1779, rue du Moulin, paroisse Notre-Dame. Capitation 1781, rue Saint-Nicolas, paroisse Notre-Dame. Enfin en 1790, Salles, luthier, paroisse Notre-Dame, Venelle-aux-Chevaux (Armand Benet, Notes sur les Artistes caennais du XVIIIe siècle, p. 115, 1899. Congrès des Sociétés des beaux-arts des départements.).

En 1783, il habita rue Saint-Esprit.

 

SALLES (Pierre), XVIIIe siècle. « Tourneur luthier », Saint-Jean, Grande-Rue, à Caen. Capitation 1768, luthier, même adresse. Capitation 17 5 - 1790, C. 5519. Pierre Salles, luthier, fieffataire de la veuve Le Bas, épicier, rôle des 20e, 1767, pour maison acquise par contrat de 176 1de la veuve Le Bas ; déchargé des six premiers mois de 1772, paroisse Saint-Jean, Grande-Rue. C. 5537. Pierre Salles, luthier, paroisse Saint-Jean, Grande-Rue, 20e industrie 1775-1776, ayant servi en 1777. Petite boutique, maison à lui appartenant, travaille seul, peut payer 4 livres (Armand Benet, Notes sur les Artistes caennais du XVIIIe siècle, p. 115, 1899. Congrès des Sociétés des beaux-arts des départements.).

 

SALOMON (Jean-Baptiste Deshayes), XVIIIe siècle. Luthier parisien, établi d'abord, vers 1746, place de l'École, puis, vers 1748, rue de Grenelle « près le caffé des fermes » et enfin rue de l'Arbre-Sec, à l'enseigne de Sainte-Cécile. Sa carrière de facture part de 1740 jusqu'à 1771, époque de sa mort à la suite de laquelle sa veuve continua la vente de la lutherie au carrefour de l'École, de 1775 à 1783, puis au quai de la Mégisserie de 1788 à 1789. Salomon fut élève de Bocquay, mais sa lutherie ressemble cependant à celle de Guersan tout en étant plus lourde. Une viole d'amour de Salomon se voit au Musée du Conservatoire de Bruxelles, sous le n° 481et une autre à celui de Paris, n° 156 du Catalogue de 1884. Son élève et neveu Deshayes avait pris l'enseigne de sa maison sous le vocable: « Au Prélude espagnol. »

Salomon fut juré comptable à Paris en 1760. Il construisit aussi des harpes.

 

SALOMON (N.), XVIIIe siècle. Luthier établi à Reims en 1745 et sur lequel on a peu de renseignements, si ce n'est une étiquette retrouvée récemment.

 

SALZARD (François), XIXe siècle. Luthier né à Mirecourt en 1808 et décédé en cette ville en 1874 ; il y fonda son atelier vers 1836. Il eut un fils, Ernest André, qui fut son élève.

 

SALZARD (Ernest-André), fils et élève de François, s'établit à Moscou comme luthier. Il était né à Mirecourt le 24 juin 1842. Il travailla deux ans à Paris en 1858, se fixa à Saint-Pétersbourg dès 1860 et ensuite à Moscou en 1864. Sa lutherie et ses réparations étaient soignées. Il fut nommé luthier du Conservatoire et de l'Opéra de Moscou et mourut en cette ville le 9 septembre 1897.

 

SARAILLAC (François), XVIIe siècle. Luthier faiseur de pochettes, établi à Lyon en 1679.

 

SAUNIER (N.), XVIlle siècle. Luthier établi à Bordeaux en 1754 ; nous ne savons si c'est le même luthier qui était luthier à Paris, rue des Prouvaires en 1773. En tous les cas, nous avons vu une superbe mandoline de ce luthier, datée de 1764, avec son étiquette manuscrite, exposée à Paris en 1900 et appartenant à Mme Valentine Bernardel.

 

SAUNIER (N.), XVIIIe siècle. Luthier établi à Mirecourt en 1740, élève de Lambert, de Nancy.

 

SAUNIER (Edmond), XVIIIe siècle. Luthier assez estimé, établi à Paris, rue Tiquetonne, puis rue des Prouvaires, entre la rue des Deux-Écus et celle de Saint-Honoré en 1773, selon l'étiquette relevée dans une très belle guitare avec rosette en ivoire incrustée d'or et d'argent qui figure dans notre collection. L'almanach Dauphin mentionne en 1777 son habileté pour la facture des guitares. Une mandoline-alto de ce luthier appartenait à M. Bernardel. Il eut pour élève Nicolas-François-Fourier, connu sous le nom de Nicolas. Un de ses cistres, daté de 1780, se voyait dans la collection de M. le baron de Léry.

 

SAVART (Félix), XVIIIe et XIXe siècles, né à Mézières en 179I et mort à Paris en 1841. Célèbre acousticien qui fit construire par plusieurs luthiers des violons de formes trapézoïdales, dont le principe devait donner des qualités particulières de sonorité, mais la pratique ne confirma pas ces espérances.

 

SCHUBERT (N.), XIXe siècle. Luthier établi à Épinal vers 1830. Il s'occupa principalement de réparations d'instruments à archet ; certaines de ses étiquettes étaient manuscrites, d'autres imprimées.

 

SCHWARTZ (Bernard), XVIIIe et XIXe siècles. Luthier établi à Strasbourg, en 1795, décédé en cette ville en 182 i. 11 eut deux fils, qui furent ses élèves, Georges Frédéric, né à Strasbourg en 1785, s'occupa surtout de la facture des archets, et Théophile-Guillaume, né aussi à Strasbourg en 1789.

 

SCHWARTZ (Georges-Frédéric), XVIIIe et XIXe siècles, fils de Bernard et son élève, naquit à Strasbourg le 7 avril 1785 et s'occupa principalement de la fabrication des archets. Il s'associa à son frère Théophile-Guillaume 1er. La maison prit le vocable de : «Frères Schvartz». (Georges-Frédéric mourut à Strasbourg le 29 décembre 1849.

 

SCHWARTZ (Théophile-Guillaume 1er ), XVIIIe et XIXe siècles. Luthier strasbourgeois, second fils et élève de Bernard Schwartz, naquit à Strasbourg le 13 octobre 1787 ; très bon luthier, s'occupa beaucoup de la réparation des instruments à archet. Il mourut le 29 juillet 1861 dans sa ville natale et avait eu un fils, Théophile-Guillaume II, né en 1821, son élève, qui lui succéda en 1852.

 

SCHWARTZ (Théophile-Guillaume II), XIXe siècle. Luthier strasbourgeois, fils de Théophile-Guillaume 1er et son élève, naquit à Strasbourg le 3 septembre 1821 ; il succéda à son père en 1852 et dirigea la maison jusqu'en 1895. Il a fait partie, comme alto, pendant longtemps, de l'orchestre du théâtre et de la Société des concerts du Conservatoire de Strasbourg. Il mourut à Strasbourg en 1907. Son fils Guillaume Schwartz est le distingué professeur de violoncelle du Conservatoire de Nancy.

 

SENTIS OU D'ESSENTIER (Orinthio DE), luthier d'origine italienne, établi à Nancy depuis 161O environ et à la solde du duc de Lorraine, qui lui donna le seul monopole de faire les cordes d'instruments de musique. En 16l3, il touche ses gages ; en 1616, il lui est alloué une somme provenant d'une amende infligée à un individu fabricant des cordes que lui seul avait le droit de fabriquer à Nancy. (Musique en lorraine et archives de Meurthe-et-Moselle, B. 1379 et 1346.)

 

SERANGELI (N.), XVIIIe siècle. Luthier italien, né à Rome, élève de David, établi (selon une étiquette relevée par M. Snoeck de Gand), rue Jean-Jacques Rousseau, maison Bouillon, à Paris, en 1773.

 

SERDET (Joseph), XVIIIe et XIXe siècles. Luthier, né à Mirecourt vers 1794 ; épousa Françoise-Catherine Jacquot (sœur de notre aïeul) en cette ville, qui y décéda le 2 mars 1828. Joseph Serdet est témoin, le 10 janvier 1827, au mariage de son beau-frère Charles Jacquot, à Mirecourt, qui épousa Catherine Vuillaume.

 

SERDET (Paul), XIXe siècle. Luthier, né à Mirecourt le 10 janvier 1858.

C'est dans l'atelier de Gaillard, à Mirecourt, qu'il fit son apprentissage et se rendit ensuite à Lyon dans ceux de M. Chrétien-Silvestre, alors établi en cette ville, vers 1877 ; il suivit ce dernier à Paris lors du transfert de sa maison et ne le quitta qu'en 1894, pour s'établir, 28, faubourg Poissonnière, où il réside encore actuellement. Ses instruments, très soignés, ont été remarqués par le jury de l'Exposition de 1900 qui lui décerna, pour sa première exposition, une médaille d'or.

 

SILVESTRE (Pierre), XIXe siècle. Luthier distingué, naquit à Sommerviller (Meurthe-et-Moselle), près Nancy, le 9 août 180I ; il était fils de Pierre (1er) Silvestre et petit-fils de Nicolas Silvestre, serrurier à Lunéville. Son père, Pierre (1er), était, en 1790, moine bénédictin à Lunéville ; il sortit de son monastère, se sécularisa et quelques années plus tard épousa Christine Baraban, de Sommerviller, dont il eut quatre enfants. Vers 1804, il se fit professeur de belles lettres et ouvrit un petit collège à Saint-Nicolas-de-Port d'abord, puis à Vézelise et enfin à Mirecourt, où il mourut. Il avait eu deux fils : Pierre (II), qui, à la mort de son père, avait dix-sept ans, et Hippolyte, âgé alors de huit ans seulement ; ces deux enfants, laissés sans grandes ressources, durent gagner leur vie et apprendre la lutherie, comme la plupart des gens de Mirecourt, ce qui, du reste, répondait parfaitement à leur goût. C'est donc à Mirecourt qu'ils apprirent leur état. Pierre Il fit son apprentissage chez Blaise, dans cette ville, travailla ensuite à Paris chez Lupot et chez Gand père, qu'il quitta en 1829 pour s'établir à Lyon où son frère Hippolyte vint le rejoindre en 1831. Leur association dura jusqu'en 1848. Hippolyte se retira et laissa son frère Pierre (II) seul diriger la maison jusqu'en 1859, époque de la mort de ce dernier. Hippolyte revint alors à Lyon et continua seul à s'occuper de la lutherie.

Pierre eut surtout la renommée d'un luthier de grand talent et ses instruments sont plus recherchés que ceux de son frère, tant par leur sonorité que par leur vernis et la délicatesse de la facture. Il se ressent des préceptes et des conseils de Lupot et de François Gand. C'est véritablement de la très belle lutherie qui fait honneur à l'art lorrain et français.

 

SILVESTRE (Hippolyte), XIXe siècle. Luthier très distingué, fils le plus jeune de Pierre (1er) Silvestre et frère de Pierre (II). Né à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle), près Nancy, le 14 décembre 1808. Agé seulement de huit ans à la mort de son père, décédé à Mirecourt, il entra en même temps que son frère dans l'atelier du luthier Blaise. Dans la suite J.-B. Vuillaume le reçut à Paris et le perfectionna dans son art. En 1831, Hippolyte rejoignit son frère établi à Lyon et se retira en 1848, mais la mort de Pierre, survenue en 1859, l'obligea à reprendre l'atelier lyonnais qu'il dirigea jusqu'en 1865, époque à laquelle il le céda à son élève et fils de sa sœur, Hippolyte Chrétien. Hippolyte Silvestre revint à Sommerviller où il mourut le 3 décembre 1879.

 

SILVESTRE (Hippolyte CHRETIEN, dit), XIXe siècle, né à Sommerviller (Meurthe-et-Moselle), près Nancy, le 1er avril 1845. Fils de M. Chrétien et de la sœur des luthiers Pierre et Hippolyte Silvestre. Il fit son apprentissage à Mirecourt et se rendit chez ses oncles maternels, les fameux luthiers Pierre et Hippolyte Silvestre, établis à Lyon ; il succéda, en 1865, à l'âge de vingt ans, à son oncle Hippolyte en cette ville. Il sut maintenir la réputation de cette maison qu'il quitta, en 1884, pour venir habiter Paris, où il transféra d'abord ses ateliers au n° 24 du faubourg Poissonnière, puis au n° 20 et enfin au n° 25 du même faubourg. C'est le 1er juillet 1900 qu'il s'associa à Ernest Maucotel, né à Mirecourt, le 20 juillet 1867, le petit-neveu de Charles Maucotel et neveu du côté maternel du luthier Salzard, établi et mort à Moscou en 1897.

M.Chrétien-Silvestre est un de nos meilleurs représentants de la lutherie lorraine et contemporaine ; il a obtenu de nombreuses récompenses aux expositions internationales, notamment une médaille d'argent à Lyon en 1872, Une médaille de progrès à Vienne en 1873, une médaille d'argent à Paris, en 1878, une médaille d'or à Paris, en 1889, un grand prix à Paris, en 1900. Il est chevalier de l'Ordre de Léopold et de la Légion d'honneur. La coupe de ses instruments est d'une grande netteté et son vernis transparent leur laisse toute la souplesse nécessaire à la sonorité.

 

SIMON (N.), XVIe siècle. Fameux joueur et faiseur de luths, établi à Lyon de 1568 à 1573 (C. Pierre, Recherches sur les anciens facteurs, P. 63.).

 

SIMON (François), luthier à Mirecourt, s'y maria le 10 février 1785. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

SIMON (N.), XVIIIe et XIXe siècles. Luthier et réparateur établi rue Croix-des-Petits-Champs, à côté du Cloytre Honoré, à Paris, en 180i, d'après une étiquette manuscrite.

 

SIMON (Claude), XVIIIe siècle. Luthier établi à Paris, rue de Grenelle-Saint-Honoré, de 1783 à 1799. Une veuve d'un Claude Simon, luthier établi carrefour de l'École, vendait en 1785 des violons qu'avait faite feu son mari.

 

SIMONIN (Michel), luthier à Mirecourt, de 1750 à 1766. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

SIMONIN (Charles), luthier à Mirecourt en 1788 et milicien en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

SIMONIN (Charles), XIXe siècle. Luthier, né à Mirecourt, élève de J.-B. Vuillaume, chez lequel il travailla jusqu'en 184I, époque où il s'installa d'abord à Genève, qu'il quitta en 1849 pour se fixer à Toulouse où il mourut. Sa lutherie est bien faite et les instruments qu'il exposa à Paris, en 1855, lui valurent. une mention.

 

SIMOUTRE (Nicolas), luthier, né à Mirecourt en 1788, mort à Metz en 1870. Il fut un des élèves de Nicolas Lupot à Paris. Il retourna s'établir dans sa ville natale de 1820 à 1844, puis à Metz où il mourut. Il eut un fils, Nicolas-Eugène, né à Mirecourt le 19 avril 1834, dont il sera parlé plus loin.

 

SIMOUTRE (Nicolas-Eugène), XIXe siècle. Luthier, né à Mirecourt le 19 avril 1834, fils et élève de Nicolas Simoutre. Après avoir fait son apprentissage chez son père, il entra en 1852 comme ouvrier luthier chez Darche, à Paris, ensuite chez Roth, à Strasbourg en 1856, et enfin s'établit à Bâle en 1860. Ce n'est qu'en 1890 qu'il fonda sa maison à Paris au n° 38 de la rue de l'Échiquier, qu'il transféra définitivement au n° 21 du faubourg Poissonnière où son fils, qui devint son élève, continua ses bonnes traditions.

Nicolas-Eugène Simoutre écrivit diverses études sur les instruments à archet, notamment une brochure intitulée : «Aux Amateurs de violon » décrivant la construction du violon avec des documents relatifs à son histoire et ses développements», puis d'autres livraisons dont le titre porte les vocables de Premier et second Progrès en lutherie, destinés à propager son invention principale du support harmonique et de la barre semi-adhérente. Il prit des brevets, en 1885 et en 1887, pour ces deux inventions. La lutherie de Nicolas-Eugène Simoutre est des plus honorables, c'est un chercheur consciencieux ; il obtint en 1861 deux médailles à l'Exposition de Metz, une de bronze et une d'argent ; un diplôme d'honneur à Bâle en 1877 ; à Paris, en 1889, une médaille de bronze qu'il refusa et enfin en 1900. Il mourut en janvier 1908 à Genève.

Son fils, Eugène, est établi à Paris, 5, place de Valois.

 

SIR (Léo), XIXe siècle. Luthier à Marmande, près Bordeaux. Exposa à l'Exposition de Liège en 1905, où il obtint une médaille d'argent.

 

SIRJEAN (Charles), luthier à Mirecourt, marié en cette ville à Élisabeth Laurent, eut un fils, Jean-Antoine, le 16 décembre 1757 ; fut élu compagnon en 1760 et mourut en sa ville natale le 6 avril 1785. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

SIRJEAN (Jean), luthier à Mirecourt de1770 à la fin des corporations, en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

 

SIRJEAN (Jean II), compagnon luthier, de 1784 à 1785, à Mirecourt. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

SIRJEAN (Louis), luthier à Mirecourt en 1773. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

SIRJEAN (Henry), luthier à Mirecourt, de 1778 à 1789 (Reg. des contribuables de Mirecourt)

Ses instruments sont marqués au feu, à droite, à l'intérieur du fond, le vernis est rouge brique, les coins pointus, patron un peu ramassé, les voûtes accusées des grosses ff, les filets assez grossiers et souvent le fond en deux pièces. Un violon de Henry Sirjean passa entre nos mains ; il appartient à M. Mollion, à Paris, et porte à l'intérieur la mention suivante : « Réparé en 1854 par Henry Lapostollet, luthier à Dijon, rue des Étioux, 19.»

 

SISTY (Nicolas), facteur de violons à Mirecourt, eut un fils en cette ville, Philippe, le 22 août 1698.

 

SISTY (Joseph), descendant des précédents, luthier à Mirecourt, compagnon en 1757 et maître l'année suivante. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

SOCQUET (Louis), XVIIIe siècle. Luthier originaire de Mirecourt (1750 à 1780) qu'il quitta pour s'établir à Paris ; dès 1755 plusieurs violons, pardessus de viole, altos et autres instruments à cordes portent son nom. C'est dans l'inventaire de Bruni que quelques-uns sont décrits comme étant saisis chez les émigrés. Vers 1770, il modifia les étiquettes placées dans ses instruments. La légende « Au Génie de l'Harmonie» suit son nom dont le prénom a disparu. Son atelier fut place du Vieux-Louvre. Ses violes d'amour étaient très délicatement travaillées ; l'une d'elles, de la collection de M. le baron de Léry, était filetée au fond et à la table bordée d'ébène ; la tête sculptée présentait un masque de femme avec bandeau et coquille Louis XV.

 

SOCQUET (N.), XIXe siècle. Luthier établi à Paris, selon Vidal, dans le commencement du XIXe siècle, mais dont les instruments sont très inférieurs à ceux de Louis Socquet, ce qui fait croire que ce sont deux luthiers tout à fait distincts.

 

SORIOT (fils), XIXe siècle. Luthier, plutôt réparateur, établi à Mirecourt, dont nous possédons une étiquette IIIentionnée : « Réparé par Soriot fils. »

 

SOURDOT (Jean-François), compagnon luthier à Mirecourt, de 1785 à 1787. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

STEININGER (François), commencement du XIXe siècle à Paris. Sa lutherie est bonne et il s'appliqua surtout à l'amélioration du sol et du ré sur le violon en étudiant le moyen de renforcer la table par une pièce de bois collée près de la barre d'harmonie. Son étiquette était manuscrites

 

STORCK (François), l'aîné, XVIIIe siècle. Luthier établi à Strasbourg. Ses violons étaient au-dessus de la moyenne des Klotz, le format étroit, les gorges prononcées, le vernis jaune doré, la facture assez élégante, le modèle rappelle l'École tyrolienne. Les étiquettes que nous avons vues sont de 1775 à 1779.

 

STORCK (Dietrich), XVIIIe siècle. Luthier établi à Strasbourg, dont l'étiquette, placée dans une guitare de sa fabrication, porte la date de 1774 ; cette étiquette montre une cigogne (dont le nom en allemand, Storch, rappelle un peu celui de la famille des luthiers en question.)

 

STORCK (G.-Reinhart), XVIlie siècle. Luthier établi à Strasbourg vers 1784, sous l'enseigne: « Au Concert des Cigognes», près du Pont-des-Corbeaux. Il ne faut pas confondre G.-Reinhart avec François Storck. Nous possédons aussi une guitare de G.-Reinhart Storck, où l'on voit sur l'étiquette la figuration d'une cigogne.

 

SULOT (Nicolas), XIXe siècle. Luthier établi à Dijon dès 1828 ; l’année suivante il construisit des violons et violoncelles à tables ondulées, et en 1839, un violon à double écho, ayant trois tables. Il avait pris des brevets pour ces trois inventions qui n'obtinrent pas le succès désiré par leur auteur.

 

TARTROT (Jean), luthier et marchand de violons à Mirecourt de 1761 à 1773. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

THÉRESE (François), luthier à Mirecourt, épousa Françoise Tanchet, parente de Catherine Tanchet, femme de Nicolas Jacquot, de Mirecourt ; ils eurent un fils, Jean, baptisé en cette ville le 4 mai 1761. François avait deux frères, Nicolas et Antoine, mais nous ignorons s'ils étaient luthiers.

 

THÉRIOT (Jean-Baptiste), XVIIIe siècle. Luthier établi à Paris vers 1783, dont le nom figure sur les almanachs de cette époque.

 

THIBOUT (Antoine), XVIIIe siècle. « Luthier » à Caen, paroisse Saint-Jean ; établi Grande-Rue, en 1790 (Armand Benet, Notes sur les Artistes caennais du XVIIIe siècle. Congrès des Sociétés des beaux-arts des départements, 1899).

 

THIBOUT ou THIBOULT (Pierre-Louis), XVIIIe siècle. Luthier, Saint-Jean, Grande-Rue à Caen. Capitation 1768-1790 (Cf. C. 5537). Thiboult (Pierre-Louis), luthier, Grande-Rue, paroisse Saint-Jean, rôle 20e industrie, 1775-1776, ayant servi en 1777, est tourneur et luthier, habile ouvrier ; est à son aise, et pourrait payer 4 livres de principal (Armand Benet, Notes sur les Artistes caennais du XVIIIe siècle. Congrès des Sociétés des beaux-arts des départements, 1899).

 

THIBOUT (Jacques-Pierre), XVIIIe et XIXe siècles. Luthier distingué, né à Caen, le 16 septembre 1777. On le croit fils de Pierre-Louis, dont il était assurément l'élève. Jacques-Pierre se rendit à Paris où il entra dans l'atelier de Koliker, en 1796,et se maria en 1800, puis s'établit en 1807, rue Montmartre, 24, ensuite, vers 1810, au n° 8 de la rue Rameau, sous l'enseigne du « Roi David ». En 1820, l'Académie des Beaux-Arts publia un rapport favorable sur ses instruments, mentionnant tout particulièrement la qualité du son dépendant de la forme du gabarit et surtout des éclisses. Bientôt, il fut nommé luthier de l'Opéra et obtint à l'Exposition de 1827 une médaille d'argent, ainsi qu'en 1844, puis celle de Ire classe en 1855. Il mourut à Saint-Mandé, le 4 décembre 1856, après avoir pris comme associé, en 1838, son fils Gabriel-Adolphe, qui mourut peu après, le 14 juin 1858. Jacques-Pierre eut un fils, Amédée-Benoît, facteur de pianos, qui devint le chef de la maison Thibout bien connue, et dont le fils, Hugues-Amédée, s'associa à sa mère et continue l'importante fabrication à Paris, sous la raison sociale: « Amédée Thibout et Cie ».

Jacques-Pierre eut donc quatre fils: 1° Gabriel-Adolphe, né en 1804, mort en 1858, qui laissa un fils, Albert, né en 1839, mort en 1865 ; 2° Aimé-Justin, né en 1808, mort à Nice en 1868 ; 3° Amédée-Benoît, né en 1822, facteur de pianos, mort en 1877, qui laissa un fils, HuguesAmédée, né en 1862, actuellement le chef de la maison de la rue des Petits-Hôtels ; 4° Gabriel-Eugène, né en 1825, fixé à Boulogne-sur-Mer, où il réside encore, lequel eut deux fils, Hector, né en 1856, facteur d'instruments de musique établi à Calais, et Ernest, né en 1860, docteur en médecine, à Enghien-les-Bains.

 

THIBOUT (Gabriel-Adolphe), XIXe siècle. Luthier né en 1804, mort le 14 juin 1858, fils, élève et successeur de Jacques-Pierre Thibout ; assistait son père dans sa maison depuis 1838 et partagea ses succès ; mais il mourut bientôt (14 juin 1858), laissant son fils, Albert Thibout, né le 27 avril 1839 qui, vu son jeune âge, ne put lui succéder aussitôt. Ce fut à son frère, Gabriel-Eugène, qu'échut la suite des affaires et le titre de fournisseur de l'Opéra, où il était violoniste.

 

THIBOUT (Gabriel-Eucène), XIXe siècle. Luthier et violoniste à l'Opéra, frère de Gabriel-Adolphe, reprit à la mort de celui-ci la direction de sa maison à Paris et le titre de luthier de l'Opéra, en raison de l'âge trop jeune d'Albert, à la mort de son père Gabriel-Adolphe. Gabriel-Eugène était né à Paris le 11 juin 1825. Il se fixa à Boulogne-sur-Mer dès 1861, où il mourut le 10 mai 1908. Il eut deux fils, Hector, né en 1856, facteur d'instruments de musique établi à Calais, et Ernest, né en 1860, docteur en médecine résidant à Enghien-les-Bains.

 

THIBOUT (Albert), XIXe siècle. Luthier, né à Paris le 27 avril 1839, fils de Gabriel-Adolphe ; lui succéda, après que son oncle l'eût aidé jusqu'à ce qu'il eût atteint l'âge qui lui permît de reprendre la maison paternelle.

Il mourut très jeune, le 25 décembre 1865, et après sa mort ce furent les frères Gand qui obtinrent le titre de luthiers de l'Opéra.

 

THIBOUT (Aimé-Justin), XIXe siècle. Luthier établi à Caen. Né en 1808, il mourut en 1868 à Nice. C'est le second fils de Jacques-Pierre Thibout et le maître de Victor Rambaux.

 

THIBOUVILLE, (N.), XIXe siècle, 1800 à 1824. Luthier dont l'élève et successeur était Nicolas Bigourat. Leur maison fut fondée à Moulins-sur-Allier.

 

THIBOUVILLE-LAMY (Jérôme), XIXe siècle. N'est pas considéré ici comme luthier proprement dit, mais comme manufacturier qui, dès 1867, transforma la facture personnelle en une fabrication sectionnée produisant en grande quantité, et par conséquent à prix réduits, des instruments de musique et notamment de la lutherie destinée principalement à satisfaire le commerce d'exportation, luttant surtout avec l'Allemagne dans ce genre. La maison porte toujours son nom patronymique, malgré la mort du fondateur. C'est M. Acoulon qui en est le distingué continuateur. Ce dernier présenta aux diverses expositions des instruments en réduction qui furent très admirés. M. Blondelet seconde actuellement M. Acoulon dans la direction de cette maison.

 

THIPHANON ou TIPHANON (Jean-François), XVIIIe et commencement du XIXe siècle. Luthier parisien qui se distingua surtout dans la facture des cistres et des téorbes. Il eut un atelier rue Saint-Honoré-du-Louvre et aussi rue Saint-Thomas-du-Louvre, à Paris. On connaît de lui, au musée du Conservatoire, un cistre théorbé avec crochets à bascules pour raccourcir les demi-tons et faciliter les effets en modulant.

 

THIRIOT ou TIRIOT (Joseph), luthier de Mirecourt, marié en cette ville le 7 janvier 1778, y mourut le 20 mars 1786. On connaît plusieurs de ses instruments, de facture ordinaire, vernis brun, avec sa marque : Tiriot, à Paris », au talon du manche. Il n'a jamais quitté Mirecourt et eut un frère, Nicolas, qui fut facteur d'archets en cette ville.

 

THOMASSIN (N.), XIXe siècle, 1825-1845. Luthier distingué, à Paris, qui travailla pendant un certain temps chez Clément.

 

THOUVENEL (Charles), XVIIIe siècle, luthier à Mirecourt de 1786 à 1787, quitta cette Ville le 24 juin 1788, pour se fixer à Lunéville, où nous le voyous établi le 21 octobre 1788. (Les Archives. de Lunéville (M. Denis), CG. section 3, n° 19.)

 

THOUVENEL (N.), deuxième moitié du XIXe siècle. Luthier à Mirecourt, élève de Colson, connu aussi pour ses guitares et ses vielles.

 

THOUVENIN (Charles), compagnon luthier à Mirecourt, de 1780 à 1781.

 

TIBLEMONT ou THIBLEMONT (Charles), luthier à Mirecourt, marié à Marguerite Mathieu, eut plusieurs enfants, dont deux fils : Georges, le 27 octobre 1725, et Charles II, le 31 janvier 1733.

 

TIBLEMONT (Mansuy), luthier à Mirecourt, de la même famille que Charles, marié à Anne Harmand ; il eut plusieurs enfants : François-Mansuy, le 7 septembre 1747, et Nicolas, le 18 avril 1754, dont la marraine fut Anne, fille de Jean Vuillaume, luthier à Mirecourt.

Il s'était marié en juin 1743, est porté sur le rôle des indigents en 1764. Sa situation s'améliora et il reprit sa place en qualité de luthier sur les registres des contribuables jusqu'en 1774. (Reg. des contribuables et de l'état civil. de Mirecourt.)

 

TISSIER (Pierre), XIXe siècle. Luthier, facteur de vielles établi à Jenzat (Allier), ancien ouvrier du fameux Pageot.

 

TOLBECQUE (Auguste), XIXe siècle. Établi à Niort, né à Paris en 1830, fils d'Isidore Tolbecque, chef d'orchestre des bals de l'Empereur et premier prix de violoncelle au Conservatoire de Paris en 1849. S'occupe théoriquement et pratiquement de lutherie ; ses reconstitutions d'anciens instruments sont très remarquables, ainsi que les publications fort intéressantes sur cette question dont il a été parlé dans notre préface, notamment son livre intitulé : L'Art du Luthier.

 

TOUET, XVIIIe Siècle. Luthier à Bayeux, dont on connaît une vielle à roue, à forme plate, avec tête sculptée de femme, qui figurait dans la collection de M. le baron de Léry.

 

TOULY (Jean-Baptiste), XVIIIe siècle, luthier à Nancy et à Lunéville, dont nous avons retrouvé quelques violons, datés de 1745 à 1747. Il est parrain à Nancy, paroisse Saint-Roch, le 24 mai 1744. Sa femme était Françoise Gérard. Sa fille, Marie Touly, épousa, le 28 octobre 1754, le fameux François Lupot, père de Nicolas Lupot, célèbre luthier français.

 

TOULY (Claude), XVIIIe siècle. Luthier établi à Lunéville en 1752, serait le frère de Jean, d'après une étiquette datée de cette époque, vue dans un dessus de viole à cinq cordes, à dos bombé, vernis jaune, genre Guersan, qui était, en septembre 1885, chez le luthier Hel, à Lille.

 

TRÉVILLOT. Famille très nombreuse de luthiers lorrains, tous originaires de Mirecourt et dont, seul, nous avons d'abord rencontré le nom d'un des membres, Claude, en 1698, et que nous citions dans notre ouvrage sur la musique en Lorraine, en 1882. Depuis cette époque et à la suite de nos recherches dans les archives et registres de l'état civil de Mirecourt, nous trouvons une véritable dynastie d'artistes luthiers de ce nom ; nous nous empressons de les citer ici par ordre chronologique.

 

TREVILLOT (Gérard), facteur de violons, né à Mirecourt et marié à Catherine, eut plusieurs enfants, dont Charles 1er , né en cette ville le 29 février 1645, qui fut élève de son père. Gérard est encore inscrit sur les registres des contribuables de Mirecourt en 1677. (Reg. des contribuables et de l'état civil de Mirecourt.)

 

TRÉVILLOT (Charles 1er ), XVIIe siècle, facteur de violons à Mirecourt, fils de Gérard Trévillot et de Catherine..., naquit à Mirecourt le 29 février 1645. Nous trouvons son nom en qualité de maître luthier dans les registres des contribuables de cette ville en 1698. Il était mort avant l718.

Nous pensons aussi que Gérard Trévillot avait eu un autre fils, qui serait Claude 1er qui suit :

 

TRÉVILLOT (Claude 1er ), luthier à Mirecourt, épousa Jeanne Hurault. Nous croyons qu'il était le second fils de Gérard et le frère de Charles 1er . Nous voyons Claude 1er , mentionné comme luthier dans les registres des contribuables de 1682 à 1715. Il eut un fils, Jean-Dominique, né et baptisé à Mirecourt le 10 novembre 1684, qui devint son élève.

 

TREVILLOT (Jean-Dominique), luthier à Mirecourt, ou plutôt facteur de violons, fils de Claude 1er et de Jeanne Hurault, né et baptisé à Mirecourt le 10 novembre 1684, est porté en qualité de facteur de violons, en cette ville, dès 1704. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

TRÉVILLOT (Joseph 1er ), Facteur de violons à Mirecourt, épousa (détail très important) Barbe Médard, fille de l'un des luthiers si renommés de Nancy. Ils eurent un fils , Joseph II, né et baptisé à Mirecourt le 12 décembre 1714, qui devint l'élève de son père. Joseph 1er est cité comme facteur de violons sur les registres des contribuables, de 1669 à 1734. Il était mort à Mirecourt avant 1735. (Reg. des contribuables et de l'état civil de Mirecourt.)

 

TRÉVILLOT (Jean 1er ), facteur de violons et organiste à Mirecourt avant 1672, y épousa Marguerite Bengard ; ils eurent un fils, Claude-Nicolas, le 13 mai 1672. Jean 1er Trévillot mourut à Mirecourt le 2 mai 1703.

 

TRÉVILLOT (Jean II), facteur de violons à Mirecourt, épousa Agnès Mangin. Il eut un fils, Jean IV, qui fut son élève et épousa Marguerite La Fontaine. Jean II était mort avant ce mariage, qui eut lieu à Mirecourt le 15 janvier 1726.

 

TRÉVILLOT (Jean IV), facteur de violons à Mirecourt, fils de Jean Il et d'Agnès Mangin, épousa en cette ville, son père étant mort, Marguerite La Fontaine, le 15 janvier 1726 ; ils eurent: Balthasard, le 1er novembre 1726 ; Claude-Philippe, le 1er mai 1728, parrain Claude Trévillot, marraine Nicole Trévillot ; ensuite, Jean-Claude, le 26 juin 1730, et enfin Charles III, le 29 octobre 1738.

 

TRÉVILLOT (Joseph II), facteur de violons à Mirecourt, fils de Joseph 1er et de Barbe Médard, était né en cette ville le 12 décembre 1714. Il épousa Marie-Jeanne Gaulard, de la famille des luthiers de ce nom, de Mirecourt. Ils eurent une fille, Françoise, née le 28 août 1748.

 

TRÉVILLOT (François), facteur de violons à Mirecourt, épousa Marguerite Jolain. On lui connaît deux enfants : Agnès, née à Mirecourt le 30 décembre 1726,et Claude 11, le 26 juin 1729. Nous trouvons son nom mentionné en 1726, sur les registres de la corporation des luthiers.

 

TRÉVILLOT (Jean III), facteur de violons à Mirecourt, marié en cette ville à Françoise Alba, eut un fils, Claude III, baptisé le 8 février 1703, dont le parrain fut Jean 1er Trévillot. Nous pensons, de ce fait, que Jean Il serait le second fils ou le neveu de Jean 1er .

 

TRÉVILLOT (Jean V), facteur de violons à Mirecourt, marié en juin 1704, se sépara de sa femme en 1721 et continua de figurer en qualité de maître luthier, jusqu'en 1749, sur les registres des corporations de Mirecourt.

 

TRÉVILLOT (Charles II), facteur de violons à Mirecourt, porté sous ce titre depuis 1703 jusqu'en 1739 (époque probable de sa mort) sur les registres de la corporation des facteurs de violons de Mirecourt.

 

TRÉVILLOT (Claude-Philippe), luthier à Mirecourt, paraît être le fils de Jean IV Trévillot et serait né le 1er mai 1728. Nous voyons son nom figurer sur les registres des contribuables en 1756.

 

TRÉVILLOT (Pierre), luthier à Mirecourt, élu compagnon le 6 octobre 1761, exerça en 1762, puis on ne trouve plus son nom sur ces registres. Il a dû, dès cette époque, quitter Mirecourt.

 

TROCARD ou TROCQUARD (Jean), luthier à Mirecourt, compagnon en 175I, marié en cette ville le 9 janvier 175I, exerça son état tout au moins jusqu'en 1789. Ses violons sont marqués J. TROCARD, avec une fleur de lys au feu, au-dessous du talon sur le fond. Lutherie commune ; filets tracés, vernis brun clair. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

TROCQUARD (Christophe), père du précédent, luthier à Mirecourt de 1751 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

TYWERSUS, luthier de Nancy au XVIe siècle, qualifié luthier des princes de Lorraine, maître ou contemporain des premiers Médard de Nancy et de Nicolas Renauld (J. Gallay, Ies Instruments des Écoles italiennes, notes, P. 72, 1872.). D'après l'avis de M. Jules Gallay, les renseignements sur Tywersus émaneraient de Nicolas Lupot, le fameux luthier dont la famille tout entière avait Mirecourt pour berceau. Il se pourrait que Tywersus soit originaire de Saint-Avold, en Lorraine. De l'examen des plus anciennes archives de Saint-Avold, datées de 1665, il résulte qu'il se trouve des mentions de famille du nom de Tridemus et Tridemy, mais sans aucun qualificatif de métier. On pourrait supposer que ce nom de Tywersus, rappelé par Lupot, et existant au XVIe siècle à Ravenel, près Mirecourt, luthier des ducs de Lorraine, aurait pu être mal rapporté et que dans ce cas il ne serait pas impossible que la famille de Saint-Avold, nommée Tridemus, soit la descendance de notre luthier lorrain. Cela n'est qu'une hypothèse, mais si c'était la réalité, la note du manuscrit Iverneau pourrait s'y rattacher avec la différence des époques, inexactes bien entendu, qui ne se rapporteraient pas en tous les cas avec la note de Lupot, répétée par M. J. Gallay et d'autres auteurs. Toutefois, Saint-Avold n'a gardé aucune trace d'une école de lutherie lorraine.

Une trompette marine attribuée au luthier Tywersus appartenait en 1904 à M. Pierrard, le luthier établi à Gand, qui a bien voulu nous en communiquer une photographie. Le bas de la table de l'instrument est orné de peintures : l'adoration des Mages. Nous n'avons pas vu l'instrument, mais, d'après la photographie, il nous semble, autant qu'on peut le voir, que les armes de Nancy, peintes auprès du chevalet mobile, sont de l'époque. Au XVIe siècle déjà, le chardon figurait sur les armoiries, avec les armes pleines de Lorraine, ainsi qu'en témoigne le grand sceau de Nancy.

 

URI (François), facteur de violons à Mirecourt, se maria à Libaire Vuillemain, et eurent un fils, Pierre, né le 30 janvier 1748. Sa parente, Marie Vuillemain, épousa, le 14 novembre 1758, à Mirecourt, Nicolas Jacquot, luthier en cette ville, notre trisaïeul. Les Vuillemain étaient une ancienne famille de luthiers de Mirecourt.

 

VAILLANT (François), XVIIIe siècle. Luthier établi à Paris, 17361783. Lutherie intéressante dans le genre de celle de Jacques Bocquay. Il demeurait vers 1735-1738, rue de la juiverie et de 1775 à 1783, rue Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle.

 

VAILLANT (Claude-Joseph), parent des Vaillant qui s'établirent à Paris, dans la première moitié du XVIIIe siècle, et qui, eux aussi, devaient être originaires de Mirecourt.

Claude-Joseph se maria en cette ville le 3 février 1778 et figura en qualité de luthier sur les registres des contribuables jusqu'en 1789

 

VAILLANT (N.), XIXe siècle. Luthier établi à Bordeaux en 1850. Prédécesseur de Delannoy.

 

VALENZANE, XIXe siècle. Luthier réparateur de violons à Montpellier. Nous avons vu un violon de Chapuy réparé par Valenzane en 1813.

 

VALTE (Dominique), facteur de violons à Mirecourt, de 1734 à 1743. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VALTRIN (Claude), facteur de violons à Mirecourt, de 1703 à 1706.

 

VALTRIN (Didier), facteur de violons à Mirecourt, mort en cette ville avant 1698. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VALTRIN (Jean-Dominique 1er ), facteur d'instruments à Mirecourt en 1677.

 

VALTRIN (Jean-Joseph), facteur de violons à Mirecourt, de 1714 à 1757. A cette date, nous trouvons la mention de son nom comme parrain, à Mirecourt. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VALTRIN (Jean-Joseph II), facteur de violons à Mirecourt, de 1740 à 1749. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VALTRIN OU VAULTRIN (Jean-Dominique II), facteur de violons à Mirecourt, de 1698 à 1707.

 

VANDERLIST (N.), XVIIIe siècle. Luthier d'origine hollandaise, établi à Paris, rue des Vieux-Augustins, près de l'égout de la rue Montmartre

(selon une de ses étiquettes, où nous le voyons de 1788 à 1789). Il fit des violons et des harpes. Sa lutherie a un certain mérite.

 

VARQUAIN OU VARQUIN, XVIIIe siècle. Maître luthier à Paris, rue et carrefour de Bussy. Ses vielles sont réputées ; le musée de Kensington, à Londres, en possède une fort belle, datée de 1742. Il publia une suite de Ravet pour deux vielles. Un de ses instruments, daté de 1761, avec tête de femme sculptée, faisait partie de la collection de M. le baron de Léry.

 

VAR-VOIT (J.), commencement et première moitié du XIXe siècle. Luthier à Mirecourt, violon de facture ordinaire, vernis brun clair, à l'alcool, coins et talon petits, goujons au fond, ff très larges, étiquette avec le nom manuscrit et les mots « A Mirecourt » imprimés au feu sur le papier.

 

VAUTRIN (Joseph), XIXe siècle. Luthier de Mirecourt établi en cette ville au n° 28 de la rue Chanzy. Il a travaillé chez Chipot-Vuillaume, puis à Paris, chez M. Émile Germain, le luthier bien connu.

 

VERMERRSCH OU VERMESCH de père), XVIIIe siècle. Luthier amateur et religieux minime, à Beaumont-sur-Oise en 178I, puis à Soissons. Nous avons vu un violon signé de lui qui n'avait pas beaucoup de mérite. Le vernis était d'une teinte jaune.

 

VÉRON (Antoine), XVIIIe siècle, 1720 à 1750, habitait en 1740, rue de la juiverie, à Paris ; sa lutherie se rapproche de celle de Pierray, témoin son pardessus de viole, qui se voit au musée du Conservatoire clé Paris.

 

VERPY (Jean-Baptiste), XVIIIe siècle, d'abord facteur d'archets à Mirecourt, de 1767 à 1773, puis à partir de cette époque est qualifié maître luthier jusqu'en 1789. Se remaria en troisièmes noces , en février 1786, en cette ville. C'est lui qui est certainement l'ancêtre du luthier qui vint s'établir à Blois et qui exerçait son art en 1807.

 

VERPY (N.), XIXe siècle. Luthier dont la famille est originaire de Mirecourt. Établi à Blois ; une de ses étiquettes de réparation date de cette ville en 1807.

 

VIARD (Jean-Claude), luthier de Mirecourt en 174I ; son fils ou son frère semble être Nicolas Viard, établi à Versailles en 1760. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VIARD (Nicolas), XVIIIe siècle. Luthier qui paraît être le fils de Jean-Claude Viard, de Mirecourt. Nicolas était établi à Versailles de 1760 à 1790.

 

VIBERT, XVIIIe siècle. Luthier établi à Paris, rue de Seine, de 1775 à 1783.

 

VILLAR-, (Théophile), XIXe siècle. Luthier et imprimeur, neveu de Montgilbert, établi à Cusset de 1805 à 1880.

 

VILLAUME et GIRON, XVIIIe siècle. Luthiers à Troyes de 1770 à 1790 environ ; leurs instruments étaient de bonne facture commune ; le vernis, d'une teinte d'un brun assez pâle, n'était cependant pas très flatteur. Nous connaissons un alto, daté de 1790, portant l'étiquette de ces luthiers, imprimée en grands caractères, sauf la date qui est manuscrite.

 

VILLAUME (Voir VUILLAUME). La prononciation usitée alors en Lorraine, qui sonnait à l'oreille Uillaume, est la cause de l'orthographe variée qui se remarque sous ce nom, dans les registres lorrains, état civil, des contribuables, etc. Nous avons donc cru, dans l'intérêt de la suite des généalogies de famille, qu'il était nécessaire, au point de vue de la clarté, de ne pas séparer les noms de ces luthiers dénommés Villaume de ceux écrits Vuillaume.

 

VINATTE (André), XVIe siècle. Faiseur de violes à Lyon en 1568.

 

VINCENT (Jean), luthier à Mirecourt en 1753. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VINCENT (Pierre-Nicolas), facteur de violons, né à Mirecourt, marié en cette ville le 1er juillet 1733, y exerça la lutherie jusqu'en 1770. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VINCENT (Claude), facteur d'instruments, de Mirecourt, apprenti de 1770 à 1788. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VISSENAIRE (N.), XIXe siècle, originaire de Mirecourt, dit M. Laurent Grillet, mais dont la famille, tout au moins, n'avait pas d'ancêtres dans la lutherie de cette ville. Établi à Lyon de 1823 à 1870 environ. Sa spécialité était surtout pour la facture des guitares. On connaît cependant de lui quelques violons assez ordinaires, des guitares téorbes (1833), collection de M. le baron de Léry. Il eut deux fils qui lui succédèrent en cette ville.

 

VISSENAIRE (frères), XIXe siècle. Luthiers établis à Lyon, place des jacobins, fils, élèves et successeurs de leur père. L'aîné, élève de Bernardel père, fabriquait une colophane de sa composition. Il mourut à Lyon, vers 1878. Son frère, L.-Nicolas, lui succéda.

 

VISSENAIRE (Louis-Nicolas), XIXe siècle. Luthier établi à Lyon, fils le plus jeune et élève de Vissenaire, fondateur de la maison lyonnaise ; il fut pendant de longues années second violon au théâtre de Lyon, puis s'associa à son frère. En 1872, ils obtinrent le titre de luthiers du Conservatoire lyonnais. L'aîné décéda en 1878 et L.-Nicolas demeura seul à la tête de sa maison. Il mourut en 18go. La forme de leurs instruments est un peu massive, cependant la sonorité en est bonne.

 

VITRY (Jean-Claude), luthier à Mirecourt, de 1740 à 1748. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VOBOAM (Alexandre), XVIIe siècle. Célèbre facteur de guitares établi à Paris. On le croit frère de Jean. On voit des instruments signés de lui et datés de 1675 à 1692, un dans la collection Loup, très remarquable, d'autres dans les collections du duc d'Este, de M. de Bricqueville et d'A. Jacquot. Des Voboam firent aussi des instruments à archet, témoin la basse de viole, datée de 1730, signée seulement du nom de Voboam, qui est au musée (les Arts et Métiers à Paris et que l'on peut attribuer à un de leurs descendants.

 

VOBOAM (Jean), XVIle siècle. Luthier parisien, que l'on croit être le frère d'Alexandre. Deux guitares superbes signées de Jean se voient au musée du Conservatoire de Paris, datées de 1676 et de 1687 ; celle-ci est en écaille et enfermée dans un bel étui armorié de l'écusson présumé de Mlle de Nantes, fille de Louis XIV. M. Paul Cesbron, à Paris, possède aussi une guitare de Jean Voboam, fort intéressante.

 

VOIRY (Nicolas), maître luthier à Mirecourt, marié à Anne Noirel, eut une fille, Anne-Claude, baptisée en cette ville le 3 novembre 1748. On n'a aucun détail sur ses œuvres.

 

VOLFE (Joseph), marchand luthier et luthier à Mirecourt, de 1784 à 1788. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VUIDARD (N.), XIXe siècle. Luthier établi au n° 2 de la rue Greneta, connu par des guitares assez bonnes qu'il fabriquait à cette adresse

 

 

VUILLAUME. Famille la plus ancienne parmi les luthiers lorrains ; elle s'allia dans la suite avec la famille des Jacquot, luthiers de Mirecourt (Catherine Vuillaume, descendante d'une des branches des luthiers de ce nom, épousa Charles Jacquot, luthier de Mirecourt, notre aïeul. Le frère de Catherine Vuillaume était luthier et mourut à Lyon.). D'après nos recherches, les documents retrouvés jettent un jour tout nouveau sur cette question et principalement sur ce qui a été écrit par erreur sur l'origine de la famille Vuillaume. C'est dès 1605 que les archives et registres de l'état civil de Mirecourt mentionnent les noms des Vuillaume.

En 1605, Béatrice, femme de Claude Vuillaume, est, le 18 novembre, marraine à Mirecourt. En 1612, le 18 janvier, meurt dans cette ville la belle-mère à maître François, le luppetier.

 

A Nancy, dans les registres de l'état civil, nous trouvons, en 162 5, la mention de Claude Vuillaume, luthier de Mirecourt, parrain ; sa femme est Béatrice, dont il vient d'être parlé. ; de cette dernière, la fille, Barbe, naquit et fut baptisée à Mirecourt, le 3 janvier 1608.

 

VUILLAUME (maître Charles 1er ), XVIle siècle, facteur de violons à Mirecourt, marié à Marguerite Braux, eut trois fils : Charles II le 5 novembre 1683, et, le 22 avril 1687,Cllaude-Joseph. Les registres de la corporation mentionnent Charles 1er comme maître luthier à Mirecourt, de 1677 à 1699.

Le troisième fils, François, devint luthier aussi et épousa, en 1714, Nicole Trévillot, de la famille des luthiers de ce nom.

 

VUILLAUME (maistre Anthoine), XVIIe siècle, facteur de violons à Mirecourt en 1677. Contribuable en cette qualité. Il eut un fils, Charles III, qui est désigné aussi de la sorte en 1686.

 

VUILLAUME (Charles III), XVIIe siècle, facteur de violons à Mirecourt, fils de maître Anthoine, contribuable de cette ville en 1686. Il épousa Marie et eut, le 26 janvier 1690, un fils, François.

 

VUILLAUME (Jean 1er ), luthier à Mirecourt, mort en 1700. (Musique en Lorraine, A. Jacquot. Archives.)

 

VUILLAUME (Nicolas 1er ), facteur de violons à Mirecourt, cité en 1698 dans les registres des contribuables de cette ville. C'est lui, pensons-nous, qui se maria, le 20 février 1703, à Marguerite Lesparlatte. Il est encore qualifié facteur de violons en 1739. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VUILLAUME (François 1er ), luthier à Mirecourt, fils de Charles 1er et de Marie Braux, épousa en cette Ville, le 2'9 novembre 1714, Nicolle Trévillot, fille du luthier Claude Trévillot et de Jeanne Huraux, de Mirecourt. Ils eurent plusieurs enfants : Charles, 24 février 1716 ; Nicolas, 26 octobre 1717 ; le 10 mai 172I, Léopold-Jean-François II ; le 19 décembre 1722, Jean-François Vuillaume est qualifié maître luthier de 1744 à 1761, époque où il est déclaré invalide. Nous croyons qu'il était fils de Louis Vuillaume et d'Anne Vogien, et que c'est lui qui naquît le 25 janvier 1715, à Mirecourt. Louis Vuillaume avait un autre fils, Jean-Claude, né le 7 novembre 1708.

 

VUILLAUME (François III), fils de Charles Vuillaume, luthier à Mirecourt, naquit le 9 juillet 1727.

 

VUILLAUME (Jean II), luthier à Mirecourt, épousa Elisabeth Urion.

Ils eurent plusieurs enfants : 1° Jean-François, le 2 octobre 1738 ; 2° Joseph, le 29 juillet 1739 ; 3° Libaire, le 16 janvier 1741 ; 4° Claude, le 3 juin 1747. Les registres des contribuables l'indiquent comme luthier de 1756 à 1757. Il fut parrain, le 23 septembre 1752, de la fille de Michel Pirouel, luthier, et sa Cille Anne fut marraine, le 18 avril 1754, de Nicolas, fils de Mansuy Tiblemont, luthier à Mirecourt.

 

VUILLAUME (Jean III), luthier à Mirecourt, fut qualifié facteur de violons en 1739, puis luthier de 1742 à 1752, mourut le 7 mars de cette même année. Il avait épousé Marguerite Henry et eut plusieurs enfants : Nicolas, le 13 avril 1742, Jean IV, le 1er décembre 1747, dont le parrain fut Jean Gomier, luthier.

 

VUILLAUME (Nicolas II), facteur de violons à Mirecourt, de 1738 à 1753, mort en cette ville le 6 avril 1753, fut, le Il octobre 1753, parrain de Nicolas III, fils de son frère Claude-François Vuillaume, le trisaïeul de Jean-Baptiste Vuillaume, le célèbre luthier, dont il sera question plus loin.

 

VUILLAUME (Charles-François 1er ), luthier à Mirecourt, épousa Barbe Harmant. Ils eurent plusieurs enfants : Georges, le 12 juin 1721 ; Jean, le 29 janvier 1728, et Marianne, le 15 février 1730.

 

VUILLAUME (Jean-François), luthier à Mirecourt, né en cette ville en 1720, fils de François Vuillaume, épousa Marie Clausier. Ils eurent de ce mariage : Françoise, le 10 mars 1739, dont le parrain fut un Nicolas Vuillaume ; la marraine, Françoise Nicolas, était de la famille des luthiers connus.

 

VUILLAUME (Claude-François 1er ), luthier à Mirecourt, ancêtre de la famille de J.-B. Vuillaume au quatrième degré, eut deux fils : Nicolas Il, que nous voyons parrain, le il octobre 1753, de son neveu Nicolas III ; Claude-François Vuillaume, luthier, qui épousa Françoise Jacques. (Nous suivrons ici, pour plus de clarté, la généalogie de la famille de J.-B. Vuillaume, et reprendrons après celle des Vuillaume-Jacquot.)

 

VUILLAUME (Claude- François II), luthier à Mirecourt, fils de Claude-François 1er . frère de Nicolas II, se maria à Mirecourt à Françoise-Claude-Jacques. (Celle-ci fut marraine, le 29 décembre 1776, de sa petite-fille, Françoise Vuillaume, qui épousa le grand-père de notre aïeule Catherine Vuillaume-Jacquot.) Il eut plusieurs enfants : 1° Claude-François III, le 31 janvier 1751, dont le parrain fut Claude-François 1er Vuillaume, son grand-père paternel ; 2° Charles-François, qui devint luthier et épousa plus tard Marguerite Besson ; 3° Nicolas III, le 11 octobre 1753, parrain Nicolas II Vuillaume, son oncle ; 4° Joseph Vuillaume, le 19 avril 1775. Claude-François II est mentionné dans les registres de la corporation, comme luthier, de 1750 à 1770, époque où il est signalé comme invalide.

 

VUILLAUME (Charles-François), luthier à Mirecourt (M. Laurent Grillet aurait pu contrôler simplement un des actes de naissance d'un des fils de Claude-François Vuillaume, notamment celui de Nicolas-François Vuillaume, le luthier contemporain établi à Bruxelles et qu'il cite même, pour avoir la preuve formelle que leur grand-père était Charles-François, et non Claude-François, et leur père Claude-François et non Claude (Les Ancêtres du Violon, n°s 86-87).), fils de Claude-François II et de Françoise-Claude Jacques, épousa à Mirecourt Marguerite Besson. Ils eurent plusieurs enfants: 1° Claude-François IV Vuillaume, le 16 avril 1772, qui fut le père de J.-B. Vuillaume, notre fameux luthier, le parrain était Claude-François 1er Vuillaume, son aïeul paternel ; 2° Marie-Anne, née -à Mirecourt le 5 janvier 1774 (Elle mourut à Mirecourt, le 5 janvier 1855, âgée de soixante-quatorze ans, en présence de son neveu, Nicolas IV Vuillaume, luthier à Mirecourt, fils de son frère Claude-François IV.) ; 3° Anne, vers 1781, morte à Mirecourt le 5 janvier 1855 ; 4° Françoise Vuillaume, née le 20 décembre 1776. Elle fut marraine de son neveu, Nicolas IV, frère de J.-B. Vuillaume, le 21 mai 1800. Nous pouvons penser que cette Françoise Vuillaume pourrait bien être la femme de Claude-François 1er Vuillaume, le luthier (Claude-François 1er Vuillaume était l'aïeul de notre grand'mère paternelle Catherine Vuillaume, qui épousa Charles Jacquot en 1826.).

Charles-François Vuillaume est cité encore sur la liste des luthiers de Mirecourt, de 1772 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VUILLAUME (Claude-François IV), luthier à Mirecourt, fils de Charles-François Vuillaume et de Marguerite Besson, néen1772, le I6 avril, épousa, le 12 brumaire an IV (1796), Anne Leclerc, dentellière de Mirecourt. Dans l'acte de mariage il est qualifié luthier, âgé de vingt-quatre ans, né à Mirecourt, et fils de Charles-François Vuillaume, aussi luthier, et de Françoise Besson. Ils eurent plusieurs enfants, cinq fils et une fille : Charles-François, né le 27 juin 1797 ; Jean-Baptiste, le célèbre luthier, le 16 vendémiaire an VII (7 Oct. 1798) ; Nicolas IV, né le 21 mai 1800, luthier, marié à Mirecourt le 4 janvier 1825 ; Nicolas-François, né le 13 mai 1802, qui fut luthier, s'établit à Bruxelles et (détail important) dont le parrain fut son aïeul paternel, Charles-François Vuillaume, luthier, ce qui, jusqu'ici, était ignoré. Nous trouvons encore, le 2 ventôse an XIII (1805), la naissance d'une fille, Élisabeth, et enfin Claude-François V, né à Mirecourt le 23 mars 1807, marié à Anne-Justine Chambry, et qui fut le père de Sébastien Vuillaume, le luthier dernier du nom, établi et mort à Paris, boulevard Bonne-Nouvelle. Nous avons retrouvé une mention très importante et inconnue ; c'est le second mariage de Claude-François IV Vuillaume avec Marie-Anne Caud ou Cand, de Mirecourt, dont il eut deux enfants : une fille, Marie-Marguerite, née le 12 juin 1816, et à l'âge de cinquante ans, ainsi que le déclare l'acte (il était bien né en 1772), il eut de cette seconde union un fils, Nicolas II. Ce détail inédit est intéressant à mentionner. Des six fils de Claude-François IV, quatre furent luthiers (Les instruments faits par les fils de Claude-François IV Vuillaume pendant leur apprentissage sont marqués de la mention « Au roi David, Paris».), et, parmi eux, le célèbre Jean-Baptiste, une des gloires de la lutherie lorraine et française ; nous nous réservons d'en parler plus amplement dans l'article qui le concerne. Claude-François IV mourut à Mirecourt le 26 mars 1834, âgé de soixante-deux ans.

 

VUILLAUME (Jean-Baptiste), célèbre luthier, né à Mirecourt le 16 vendémiaire an VII (7 octobre 1798), arrière-petit-fils de Claude-François II Vuillaume, luthier, petit-fils de Charles-François Vuillaume, fils de Claude-François IV Vuillaume et d'Anne Leclerc. Se rendit, en 1818, à Paris, chez Francis Chanot, puis chez Lété, dont il devint l'associé en 1825, s'installant rue Croix-des-Petits-Champs. En 1828, il reprit seul la direction de son atelier. Copiste incomparable des anciens maîtres italiens, il sut, comme eux, donner à ses œuvres un cachet particulier, de la netteté à ses modèles, dont il rectifia souvent le dessin, releva la transparence du vernis et égala, sinon dépassa, dans certains spécimens, la qualité du son.

Il avait, sur certains luthiers modernes, la supériorité d'être le premier ouvrier de sa maison. En 1860, il habita l'immeuble qu'il s'était choisi aux Ternes, rue Demours, 3, où il mourut le 19 mars 1875. De son mariage avec Mlle Adèle Guesnet, originaire de Clermont (Oise), il laissa deux filles, Mme veuve Alard, qui avait épousé le grand violoniste de ce nom, et Mme veuve Mestayer. Le nom des Vuillaume s'est éteint avec lui et avec son neveu Sébastien. Il sera parlé plus loin des luthiers ses frères, Nicolas Vuillaume, François-Nicolas Vuillaume et Claude-François V Vuillaume, tous luthiers, qui, par leur naissance, appartiennent au XIXe siècle.

Jean-Baptiste Vuillaume fit dans la dernière partie de sa vie de superbes violons, mais ayant alors épuisé ses belles provisions de vieux bois, il eut malheureusement recours au séchage artificiel par la chaleur du four ; les instruments de cette époque furent vite dépréciés et n'existent plus que par la beauté du travail.

Les étiquettes employées par Jean-Baptiste Vuillaume sont de trois types différents selon les changements de ses ateliers, d'abord situés rue Croix-des-Petits-Champs, Puis 3, rue Demours-aux-Ternes. Plusieurs, faits dans cette dernière résidence, portent sa signature manuscrite avec paraphe. Les autres étiquettes des violons non terminés par lui indiquent la suscription - «Sainte-Cécile-des-Ternes, Paris », l'année et le numéro. C'est grâce à ses recherches et aidé par Tarisio qu'il découvrit en Italie les plus beaux spécimens de la lutherie de ce pays, et notamment ceux des Amati, des Stradivarius et des Guarnerius. Le Messie, violon intact, tel qu'il sortit des mains de Stradivarius, passa dans sa collection et fut acquis à sa mort par Alard, le fameux violoniste, son gendre. J.-B. Vuillaume construisit aussi des instruments extraordinaires, tel l'octobasse (1850) actuellement au musée du Conservatoire de Paris et fonctionnant à l'aide de pédales, puis le contralto (1855), une pédale sourdine actionnée par le menton sur le tire-corde, mais surtout des archets qui ont acquis une réelle valeur.

 

VUILLAUME (Nicolas), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt le 21 mai 1800, fils de Claude-François IV et frère de Jean-Baptiste, de Charles-François, de François-Nicolas et de Claude-François V. Il épousa, à Mirecourt, le 4 janvier 1825, Catherine Laurent.

Il travailla à Paris chez son frère Jean-Baptiste, de 1832 à 1842, puis retourna à Mirecourt où il fit surtout des instruments à prix très réduits, qu'il intitula : «Violons Stentor ». Il eut plusieurs enfants, dont : Antoine, mort à l'âge de vingt et un ans ; Charles-François III, né le 15 juillet 1825, mort le 30 août 1825 ; Victoire-Gertrude, née le 26 février 1827 ; Claude-François VI, né le 8 mai 1828, mort le 11 juin 1832. Nicolas fit aussi des violons plus soignés marqués au feu «N. VUILLAUME », à l'éclisse, près du bouton, à gauche en bas près du fond, modèle Stradivarius, vernis rouge un peu foncé, tirant sur le brun, en imitation.

 

VUILLAUME (Nicolas-François), XIXe siècle, luthier, quatrième fils de Claude-François IV Vuillaume et de Anne Leclerc, naquit à Mirecourt le 13 mai 1802. Après son apprentissage, fait chez son père, à Mirecourt, en compagnie de ses frères, il entra dans l'atelier de Jean-Baptiste, à Paris, où il resta jusqu'en 1828. Il s'installa alors à Bruxelles, d'abord au n° 11 de la rue Marnix, où il acquit une belle réputation. Ses ateliers et sa maison étaient rue de l'Évêque, n° 30, et il y mourut le 16 janvier 1876. Il avait été nommé luthier du Conservatoire et chevalier de l'Ordre de Léopold. Ses instruments sont bien faits, mais inférieurs comme forme, comme sons et comme vernis à ceux de son frère Jean-Baptiste.

 

VUILLAUME (Claude-François V), luthier et facteur d'orgues, cinquième fils de Claude-François IV Vuillaume et de Anne Leclerc, naquit à Mirecourt le 23 mars 1807. Il fut le maître de son fils, Sébastien Vuillaume, dernier descendant mâle de la dynastie des Vuillaume. Claude-François avait épousé à Mirecourt Anne-justine Chambry. Il mourut à Mirecourt le 2 février 1853.

Il eut d'autres enfants : 1° Claude-François VI, né le 2 janvier 1830 ; 2° Marie-Adèle, 12 juin 1833 ; 3° Sébastien susdit ; 4°, Anne-Adèle, 24 novembre 1836 ; 5° Pierre-Alfred, 27 juillet 1839.

 

VUILLAUME, (Nicolas II), sixième fils de Claude-François IV et de sa seconde femme Anne-Marie Can ou Cand, naquit à Mirecourt le 8 juillet 1822 ; cette naissance fut suivie de celle d'Anne-Marguerite et de Marie-Marguerite, cette dernière mariée à Georges-Hector Benoît, facteur d'orgues à Mirecourt.

 

VUILLAUME (Sébastien), XIXe siècle, luthier, fils de Claude-François V Vuillaume, son élève et neveu du célèbre Jean-Baptiste Vuillaume. Sébastien, dont la mère était Anne-justine Chambry, naquit Mirecourt le 18 juin 1835. Élève de son père, il ne tarda pas à entre dans l'atelier de son oncle Jean-Baptiste. Il s'installa à Paris, boulevard Bonne-Nouvelle, n° 17, où il mourut le 17 novembre 1875. Il avait obtenu, à Paris, en 1867, une médaille de bronze, et au Havre, en 1868 une médaille d'argent. Son successeur, qui travaillait chez lui, fut Nestor-Dominique Audinot. Sébastien Vuillaume mourut sans postérité.

 

Nous allons reprendre la suite des luthiers de la seconde branche des Vuillaume, alliée à la famille Jacquot, parente de la famille de Jean-Baptiste Vuillaume par plusieurs de ses membres.

 

VUILLAUME (Charles II), luthier à Mirecourt, fils de Jean-François Vuillaume et de Françoise Geomier, épousa Jeanne Estienne, dont un des parents, Estienne (Nicolas), sinon le frère, était apprenti en cette ville en 1767. Le mariage eut lieu le 21 avril 1750.

Ils eurent : Jeanne-Thérèse, le 11 septembre 175I ; Marie-Jeanne, le 4 février 1756, dont le parrain fut le luthier Jean Lenoir (La marraine fut Marie-Anne Vuillaume) ; elle épousa le luthier bien renommé à Mirecourt, Didier Nicolas aîné, et mourut en cette ville le 19 août 1840, en présence de Joseph-Nicolas, luthier à Mirecourt, son fils, âgé de quarante-cinq ans à cette date. Ils eurent ensuite : Charles III, le 8 juin 1758, qui fut l'élève de son père et que nous voyons en cette qualité encore en 1788 ; Jeanne II, le 29 Octobre 1760 ; Marie-Thérèse, le 1er mai 1763, et enfin Jeanne-Françoise, le 3 août 1766, dont le parrain fut Estienne Nicolas, luthier à Mirecourt, et la marraine Jeanne-Françoise Le Noir, femme du luthier de ce nom.

 

VUILLAUME (Nicolas III), luthier à Mirecourt, marié à Marie-Anne Chevrier ; eurent : Élisabeth, baptisée le 29 août 1759, parrain Claude-François Vuillaume, luthier ; Jean-Nicolas II, le 19 février 1761, parrain Jean-Nicolas Vuillaume.

 

VUILLAUME (Claude-François 1er ), fils de François Vuillaume et de Catherine Roland, de la seconde branche, luthier à Mirecourt et facteur de serinettes, marié le 28 novembre 1775 à Françoise Vuillaume, sa parente, que nous pensons né en 1739 et fille de Jean-François Vuillaume. Claude-François est le grand-père de Catherine Vuillaume, notre grand'mère paternelle, épouse de Charles Jacquot, le luthier renommé, notre aïeul. Claude-François Vuillaume exerçait encore son art en 1773 à Mirecourt (Reg. des contribuables de Mirecourt.). Sa belle-sœur, Marguerite-Victoire Vuillaume, est marraine, le 15 mars 1778, de Victoire Vuillaume, sa fille. Claude-François 1er eut plusieurs enfants, dont deux fils : Claude-François Il Vuillaume, qui devint luthier, facteur de serinettes et, sur la fin de sa carrière, fut commis à la sous-préfecture de Mirecourt. Claude-François II était né à Mirecourt le 20 décembre 1776 ; la marraine fut Marguerite Genaudet, femme de l'excellent luthier Augustin Chappuy. L'autre fils fut Charles- Hubert Vuillaume, né le 21 septembre 1779 à Mirecourt (Extrait de naissance et baptême de notre grand-oncle Charles-Hubert Vuillaume : « Charles-Hubert, fils légitime de Claude-François Vuillaume, luthier, facteur de Serinette s à Mirecourt et de Françoise Vuillaume, le 2I 7bre 1779. Parrain : Haut et puissant Seigneur Messire Charles Hubert, Marquis de Clermont Crevecoeur, Capitaine de Dragons au Service de France, Seigneur de Vroncourt et y résidant représenté par Vincent Clerget, M"' d'Hôtel de Mme la Comtesse de Constable et chanoinesse à Poussay, et pour marraine Haute et puissante Dame Madame de Constable, Seigneur de Scay, Flagé et autres lieux et Chanoinesse de l'insigne Chapitre de Poussay représentée par Marguerite Vuillaume, tante de l'enfant, du côté de sa mère, qui ont signés avec moi. » ). Claude-François 1er était mort avant 1802.

 

VUILLAUME (Claude-François II), luthier à Mirecourt et facteur de serinettes, élève de son père Claude-François 1er . Sa mère était Françoise Vuillaume. Né le 20 décembre 1776 à Mirecourt, il eut pour parrain Claude Poirot, facteur de serinettes et, pour marraine, la femme du luthier Augustin Chappuy. De son premier mariage, qu'il contracta avec Agnès Leroy, le 29 vendémiaire an X (1802), née à Épinal le 4 mars 1776, il eut les enfants suivants : le 22 août 1802, Marie-Rose Vuillaume ; Catherine Ire Vuillaume, 3 prairial an XI (1803) ; Joseph Vuillaume naquit le 18 prairial an XII (1804) ; il devint luthier et facteur d'instruments de musique et mourut à Lyon en 1856, où il était établi luthier. Le 3 août 1806, naissance et baptême de Catherine Vuillaume, notre aïeule, qui épousa dans la suite le luthier Charles Jacquot ; le 12 septembre 1808, Marie-Thérèse-Rose Vuillaume ; le 28 février 1811, Barbe Vuillaume, et enfin Agnès Vuillaume, le 18 mars 1815. Agnès Leroy, épouse de Claude-François Il Vuillaume, étant morte, il épousa en secondes noces Reine-Marguerite Sautre à Mirecourt, et mourut en cette ville le 10 novembre 1844, âgé de soixante-huit ans.

 

VUILLAUME- (Joseph-François), XIXe siècle, luthier, fils de Claude-François II Vuillaume (de la deuxième branche) et de Agnès Leroy, luthier et facteur de serinettes à Mirecourt, né en cette ville le 18 prairial an XII (1804). Il était le frère de notre grand'mère, Catherine Vuillaume, qui épousa notre aïeul, le luthier bien connu, Charles Jacquot. Joseph Vuillaume fit son apprentissage à Mirecourt, puis à Paris et s'établit à Lyon, rue du Palais-Grillet, au deuxième étage du n° 14. Son étiquette, dont nous donnons un fac-similé, porte son nom. Il fit des instruments assez intéressants, mais mourut à Lyon, à l'Hôtel-Dieu, le 9 juin 1856, il était domicilié à cette époque, au n° 10 de la place des Terreaux.

 

VUILLEMIN (Jean-Didier), facteur de violons à Mirecourt, veuf de Jeanne Dinville, épouse, le 7 juin 1705, à Mirecourt, Anne-Marie Lhulier.

 

VUILLEMIN (Claude-Joseph), luthier, né à Poussay, près Mirecourt, en 1750, fils de Joseph Vuillemin et d'Élisabeth Noël. Il se maria à Marie-Thérèse Duchamp. Sa tante, Marie Vuillemin, avait épousé, le 14 novembre 1758, Nicolas Jacquot, luthier à Mirecourt, notre trisaïeul.

Claude-Joseph Vuillemin mourut à Mirecourt, âgé de quatre-vingt-trois ans, le 25 avril 1833.

 

WALTER (N. ou Jean), luthier, XVIIIe siècle, établi à Paris, rue Coquillière, en 1775, puis rue Saint-Denis, vis-à-vis la rue Mauconseil, de 1776 à 1777, rue Quincampoix en 1779. De 1783 à 1799, on voit Jean Walter établi à Paris rue Bourbon. Il y a lieu de supposer que ce doit être le même luthier dont il s'agit.

 

WATTRIN (Jean-Joseph), XVIIIe siècle, luthier à Mirecourt en 1744. Nous avons vu un vieux violon chez M. Snoëck, à Gand, portant l'étiquette manuscrite du nom de ce luthier. Ce violon, très ancien, vermoulu, mais n'ayant subi aucune restauration, avait un vernis jaune, modèle original partie italien, partie tyrolien. Il avait sa vieille touche courte et son manche primitif.

 

WILLAUME, XVIIIe siècle, luthier à Troyes, associé à Giron (Voir GIRON).

 

YONG (N.), XIXe siècle, luthier établi à Marseille-, rue de Noailles, en 1850. Il fut le maître d'Antoine-Marius Richelme.

 

LES FACTEURS D'ARCHETS

 

ADAM (Jean), de Mirecourt, exerça son art en sa ville natale depuis environ 1790 à 1820. Il eut un fils, Jean-Dominique, qui fut son élève. Ses archets sont assez ordinaires.

 

ADAM (Jean-Dominique), fils de Jean, né à Mirecourt le 9 nivôse an IV (30 déc. 1795). Élève de son père, il travailla avec lui jusqu'à la mort de ce dernier et mourut à Mirecourt vers 1864. Ce sont surtout ses archets à pans qui sont les plus estimés, quoique cette facture ne soit pas très remarquable. Son nom, marqué au feu, près de la hausse,

Adam, n'est inscrit que sur ceux qu'il livrait lui-même aux artistes et amateurs.

 

AUBRY (François), XVIIIe siècle, facteur d'archets, né à Mirecourt, y travaillait de 1757 à 1767. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

BAILLY (Antoine), XVIIIe siècle, né à Mirecourt, facteur d'archets, qui se maria en cette ville le 11 septembre 1760, y travailla jusqu'en 1785.

 

BAROUX (Charles), XVIIe siècle, né à Mirecourt, facteur d'archets, grand-père du facteur d'archets de ce nom qui était établi en 1830 à Paris, 57, rue des Petits-Carreaux. Charles Baroux exerçait son art à Mirecourt en 1772. (Reg des contribuables de Mirecourt.)

 

BAROUX (N.),XIXe siècle, parent de Charles, établi à Paris, vers 1830, au n° 57 de la rue des Petits-Carreaux. Ses archets sont assez remarquables.

 

BAZIN (Charles), XIXe siècle, facteur d'archets, né à Mirecourt en 1847, où il se maria en 1867. Ses archets sont artistement faits, baguettes légères, bien cambrées, de forme élégante. Il est retiré des affaires et eut quatre enfants. Charles Bazin est officier d'académie depuis 19Ô2 et obtint à l'exposition de Chicago une médaille d'argent. Son fils Gustave est établi à Mirecourt comme luthier, et son fils Louis lui a succédé. Sa maison fut fondée en 1840.

 

BAZIN (Louis), XIXe siècle, facteur d'archets, né à Mirecourt en 1881, élève et successeur de son père, Charles Bazin ; il suit les traditions de l'atelier paternel.

 

BERNARD (Jacques), XVI,je siècle, facteur d'archets à Mirecourt, qui y travailla de 1773 à 1780. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

BICHET (Mansuy), XVIIIe siècle, facteur d'archets de Mirecourt, de 1778 à 1780. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

BIENFAIT (Paul-Émile), XIXe siècle, établi à Paris, né à Rouen en 1857. Exerça d'abord le professorat comme violoniste.

 

BONTEMPS (Dominique), XVIIIe siècle, facteur d'archets à Mirecourt, mentionné en 1764. (Reg des contribuables de Mirecourt.)

 

BRETON (François), facteur d'archets de Mirecourt et luthier, dont il a été parlé précédemment. Comme facteur d'archets, il est mentionné de 1766 à 1776. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

CABASSE (Jean), facteur d'archets à Mirecourt en 1778. (Reg des contribuables de Mirecourt,)

 

CABLEY (Jean-Claude), facteur d'archets à Mirecourt de 1762 à 1782, marié en cette ville à Jeanne Denis ; ils eurent une fille le 23 SePtembre 1777. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

CLAINE (Jean), facteur d'archets à Mirecourt en 1780. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

CLAUDE (Vincent), facteur d'archets, né à Mirecourt, y exerçant son art de 1772 à 1779. Il avait commencé l'apprentissage de la lutherie en 1770. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

CLAUDOT (Charles), de Mirecourt, où il se maria le 15 février 1775 ; s'occupa, en dehors de la lutherie, qui eut ses préférences, de la facture d'archets, en 1776. (Reg. des contribuables de Mirecourt).

 

COLIN (Nicolas), luthier de Mirecourt, fit aussi des archets de 1765 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

COLIN (Louis), luthier à Mirecourt, s'adonna d'abord, de 1770 à 1778, à la facture des archets. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

EURY (N.), XIXe siècle, descendant de Jacob Eury, de Mirecourt ; c'était un facteur d'archets renommé, établi à Paris vers 1820. Ses archets, presque aussi remarquables que ceux de Tourte, sont signés de son nom marqué au feu.

 

FONCLAUSE (Joseph), XIXe siècle, dit le Mayeux, né à Luxeuil en 1800 ; il travailla d'abord à Mirecourt, puis à Paris chez Lupot, chez Tourte, chez J.-B. Vuillaume, et s'établit à son compte en cette ville où il mourut en 1864. Son nom est gravé au feu sur ses baguettes.

 

GAUDRÉ (Nicolas), facteur d'archets, né à Mirecourt, s'y maria le 29 septembre 1777 et y mourut le 2 décembre 1784.

 

GÉNIN (Joseph fils) facteur d'archets, à Mirecourt de 1777 à 1778.

 

GUINOT (Claude-Nicolas), facteur d'archets à Mirecourt, fils ou neveu de Guinot Nicolas, le luthier de cette ville. Nous le voyons cité comme facteur d'archets de 1757 à 1784, époque de sa mort, survenue le 29 mars.

 

GUINOT (Jean), facteur d'archets, fils de Claude-Nicolas, à Mirecourt en 1772. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

HARLOT (François) est le premier facteur d'archets que nous ayons trouvé mentionné à Mirecourt en 1757, où il exerça son état jusqu'en 1772. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

HENRY (J.), XIXe siècle, facteur d'archets, de 1848 à 1870. Il naquit à Mirecourt le 10 décembre 1823 et travailla à Paris, dès 1837, chez Georges Chanot, chez Dominique Peccatte ; s'associa en 1848 avec Simon jusqu'en 1851 et s'établit seul, d'abord 8, rue des Vieux-Augustins et enfin rue Pagevin, où il mourut en 1870. Ses archets sont signés « Henry, Paris ». Il n'appartenait pas à la famille des luthiers de ce nom.

 

HUSSON (Charles-Claude 1er), XIXe siècle, fameux facteur d'archets qui travailla à Mirecourt de 1850 à 1870 et forma comme élèves : Alfred Lamy, Joseph-Arthur Vigneron et son fils Charles-Claude (II) Husson.

 

HUSSON (Charles-Claude 11), XIXe siècle, facteur d'archets, fils et successeur de Charles-Claude 1er , naquit à Mirecourt en 1847. Travailla dès 1873 à Paris, chez J.-B. Vuillaume, en 1875 chez Voirin, en 1878 chez Gand et Bernardel. Il s'établit à son compte ensuite rue du Faubourg-Saint-Denis, n° 8, puis au n° 14 du même faubourg. Ses archets sont signés au feu «Ch. Husson».

 

JACQUOT (Nicolas II), XVIIIe siècle, facteur d'archets à Mirecourt, y naquit vers 1750 et s'y maria, âgé de vingt ans, le 18 janvier 1770, avec Catherine Ambroise, de Mirecourt, âgée de vingt et un ans. Il est qualifié dans cet acte de mariage facteur d'archelets (archets), et fils de Nicolas 1er Jacquot, de Godoncourt, et de Thérèse, Moitessier, de Mirecourt. Ils eurent une fille, Jeanne jacquot, née en 1782, qui épousa Contal, de Mirecourt, dont elle eut une fille, Suzanne, qui épousa Nicolas Maire, le fameux fabricant d'archets de cette ville. Jeanne jacquot, épouse Contal, mourut à Mirecourt le 30 octobre 1849.

Nicolas II Jacquot, le facteur d'archets, est porté sur les registres des contribuables de Mirecourt de 1780 à 1789. Nous possédons un archet signé par lui et fort bien fait. Sa marque est au fer chaud près de la hausse et figura à l'Exposition centennale et rétrospective de Paris en 1900. Nicolas Il jacquot mourut à Mirecourt le 2 août 1841, à l'âge très avancé de quatre-vingt-onze ans, et, dans son acte de décès, il est dit que ses père et mère étaient aussi décédés en cette ville.

 

KROLLE (Jean-Baptiste), facteur d'archets à Mirecourt de 1785 à 1788. (Reg des contribuables de Mirecourt.)

 

LAFLEUR (Jacques), XVIIIe siècle, luthier et facteur d'archets, né à Nancy, non en 1760, comme l'ont écrit divers auteurs, mais le 28 mars 1757, paroisse Saint-Sébastien, où il fut baptisé ; excella dans la facture des archets. Son père était maître tailleur à Nancy ; Jacques, fils de Gabriel, quitta Nancy vers 1783 et acquit bientôt une juste renommée, mais il mourut du choléra en 1832. Son fils, Joseph-René, né à Paris le 9 juin 1812, continua la réputation d'artiste de soli père.

 

LAFLEUR (Joseph-René), XIXe siècle, facteur d'archets, fils, élève et successeur de Jacques, né à Paris le 9 juin 18l2, mort à Maisons-Laffitte le 18 février 1874. Ses archets sont remarquables et quelquefois aussi bien faits que ceux de François Tourte. C’est lui qui, dans le but d'empêcher la baguette de fouetter, essaya de l'aplatir. Le musée du Conservatoire de Paris possède un spécimen de ce genre.

LAGARDE (Antoine), XVIIIe et XIXe siècles, facteur d'archets à Mirecourt, y naquit en 1798 ; il est, en 183I, à l'âge de trente-trois ans, témoin de la naissance de la fille de Nicolas Jacquot, de Mirecourt.

 

LAMY (Alfred), XIXe siècle, facteur d'archets, né à Mirecourt en 1850. Il fit son apprentissage chez Charles-Claude Husson, travailla avec Joseph Voirin à Château-Thierry, puis à Paris chez François-Nicolas Voirin, depuis 1878 jusqu'à la mort de cet artiste, en 1885. Il s'établit faubourg Poissonnière, n° 34. Ses archets, très remarquables, sont signés au feu « A. Lamy ». Il obtint une médaille d'or à l'Exposition de Paris en 1900.

 

LEFEVRE (N.), XVIIIe siècle, facteur d'archets, établi rue du Cimetière Saint-Jean, vers 1788. Un archet, marqué à son nom, est au musée du Conservatoire de Paris.

 

LENOBLE (Auguste), XIXe siècle, facteur d'archets, né à Mirecourt en 1828. Apprenti chez François Peccatte, il resta ensuite pendant huit ans dans l'état militaire tout en travaillant dans des garnisons différentes, notamment pour Bonnel à Rennes. Dès 1862, il s'établit à Paris au n° 5 du boulevard de Clichy ; en 1866, 32, boulevard Rochechouart ; en 1874, rue de Clignancourt, où il mourut le 4 janvier 1895. Son nom est marqué au feu sur ses archets.

 

LULLIER OU LHULLIER (Joseph-Philippe), XVIIIe siècle, facteur d'archets à Mirecourt, cité dans les registres des contribuables en 1762.

 

LULLIER ou LHULLIER (Joseph), frère du précédent, contribuable en qualité de facteur d'archets à Mirecourt de 1763 à 1767.

 

LUPOT (François II), fils de François 1er Lupot, naquit à Orléans en 1774 et mourut à Paris le 4 février 1837. A cause de son grand-père, d'origine lorraine, nous le mentionnons ici. Il ne s'occupa que de la facture des archets et lui fit faire un progrès sérieux par la création de la coulisse en métal ajoutée à la hausse, dans la- rainure faite sur la baguette. De1815 à1837, ses ateliers furent situés au n° 18 de la rue d'Angivilliers, où il mourut. Il était le frère du grand luthier Nicolas Lupot.

 

MAIRE (Michel), XVIIIe siècle, facteur d'archets réputé, né à Mirecourt, y était mentionné sur les registres des contribuables de 1760 à 1761. Il est le grand-père de Nicolas Maire établi à Paris de 1830 à 1876 et qui était aussi originaire de Mirecourt.

 

MAIRE (Nicolas), XIXe siècle, né à Mirecourt le 28 décembre 180o, mort à Paris le 17 juillet 1878, rue de Viarmes ; établi à cet endroit après être resté comme ouvrier chez son maître Jacques Lafleur. Il était le petit-fils de Michel Maire.

 

MARCHAND (Jacques), XVIIIe siècle, facteur d'archets, né et établi à Mirecourt, où il se maria le 5 septembre 1784 ; exerça son état jusqu'à la fin des corporations en 1789.

 

MASSON (Claude-François), XVIIIe siècle, facteur d'archets, né à Mirecourt, est cité comme tel dans les registres des contribuables de 1775 à 1778.

 

MARCHAND (Joseph), facteur d'archets de Mirecourt, de 1766 à 1771. (Reg. des contribuables de Mirecourt).

 

MAURY (François), facteur d'archets de Mirecourt en 1763. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MATHIEU (François), XVIIIe siècle, facteur d'archets de Mirecourt, de 1772 à 1774. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

MIQUEL (Claude), XVIIIe siècle, chef d'une famille ancienne de facteurs d'archets, à Mirecourt, s'y maria le 5 juin 1764 et figure jusqu'en 1766 en qualité de facteur d'archets sur les registres des contribuables.

 

MIQUEL (Nicolas), XVIIIe siècle, facteur d'archets à Mirecourt, y eut un fils, Jean-Baptiste, né le 18 janvier 1765.

 

MIQUEL (Jean-Nicolas), facteur d'archets à Mirecourt de 1778 à 1787. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

MIQUEL (Jean-Claude), marié en 1776, à Mirecourt, où il est mentionné comme facteur d'archets de 1776 à 1788. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

MIQUEL (Émile), XIXe siècle, né à Mirecourt le 9 février 1851. Établi à Mirecourt, puis à Nancy, où il est mort le 26 février 1911. Son fils, né à Mirecourt le 19 avril 1889, est son élève.

 

MOINEL (Barthélemy), facteur d'archets à Mirecourt en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

MOUSSET (Jean-Baptiste), facteur d'archets de Mirecourt, où il se maria en deuxièmes noces le 8 février 1788.

 

NICOLAS (Jean), facteur d'archets de Mirecourt, en 1789, doit être parent très rapproché des luthiers de ce nom. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

PACHEREL (Nicolas), facteur d'archets à Mirecourt en 1762. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

PAGEOT (Simon), XVIIIe siècle, facteur d'archets à Mirecourt, s'y maria le 12 septembre 1788. Est mentionné en qualité de facteur d'archets dans les registres des contribuables de 1789. Sa tante, Anne Pageot, avait épousé Claude Vuillaume, à Mirecourt, et sa fille Agnès y naquit.

 

PECCATTE OU PECCATE. Nous retrouvons ce nom dans les registres de l'état civil de Mirecourt, registres des paroisses, depuis 1600. En effet, Didier 1er eut un fils le 4 novembre 1607, et Nicolas une fille, Nicolle, le 24 août 1616. Jean-Charles, marié à Rose Bonlarron, eut deux fils : Jean-François, le 18 février 1764,et Joseph, le 15 octobre 1765. Une mention de 1785 nous donne lieu de penser que Jean-Claude Peccatte, époux de Claude Royer, doit être le grand-père de Dominique, qu' fut le célèbre facteur d'archets du dix-neuvième siècle, et qui naquit à Mirecourt le 15 juillet 1810. Son père était barbier en cette ville, et si nous citons les noms des personnages de sa famille, quoique rien ne prouve que ceux-ci s'occupèrent de la lutherie ou de la facture des archets, c'est pour prouver que ses ancêtres sont bien, comme lui, d'origine lorraine. On sait que Dominique Peccate fut, en 1837, le successeur, à Paris, de François Lupot, et qu'il mourut à Mirecourt le 13 janvier 1874.

 

PECCATTE (François), XIXe siècle, facteur d'archets, frère de Dominique, né à Mirecourt en 1820, où il fit son apprentissage et s'y fixa vers 1840. En 1850, il se rendit à Paris et travailla dans l'atelier de J.-B. Vuillaume, et en 1853 s'établit rue des Lavandières-Sainte-Opportune. C'est là qu'il mourut le 1er novembre 1855. Ses archets sont fort beaux et se reconnaissent bien souvent seulement de ceux de son frère par les lettres plus grosses de sa marque.

 

PECCATTE (Charles), XIXe siècle, facteur d'archets, né à Mirecourt le 14 octobre 1850, fils de François. Élève de J.-B. Vuillaume, sous la direction de M. Voirin ; il travailla ensuite chez Lenoble, s'établit en 1870 rue Rochechouart, n° 90, et, depuis 1878, au n° 8, rue de Valois. Ses archets sont remarquablement faits et marqués comme ceux de son père.

 

PERSOIS (N.), XIXe siècle, facteur d'archets établi à Paris où il travailla beaucoup pour J.-B. Vuillaume, principalement de 1821 à 1843. Les autres archets qu'il signait étaient marqués des initiales P.R. S. Ceux-ci peuvent être comparés à ceux du fameux Tourte et sont devenus très rares. Il mourut dans une maison de la rue Saint-Honoré dont il gérait la loge de concierge.

 

PHILBERT (Joseph), facteur d'archets à Mirecourt en 1770. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

PIAT (Jean), facteur d'archets à Mirecourt de 1760 à 1789.

 

PIERRON (Joseph), facteur d'archets à Mirecourt en 1788. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

PIERRON (Nicolas), facteur d'archets à Mirecourt en 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt)

 

POIRSON (Justin), XIXe siècle, facteur d'archets, né à Mirecourt en 185I ; il fit son apprentissage chez Nicolas Maire à Paris en 1865, puis chez J.-B. Vuillaume, ensuite chez Gand et Bernardel et s'établit enfin en 1879. Ses archets sont recherchés et sont marqués « Poirson, à Paris ».

 

RADEL (Philippe), facteur d'archets à Mirecourt en 1777-1778, marié en septembre 1778. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

RAISON (Ferry), facteur d'archets à Mirecourt de 1770 à 1773. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

SALZARD (Jean), facteur d'archets à Mirecourt de 1780 à 1789. Il épousa Marie Lépine et eut une fille, née et baptisée à Mirecourt le 17 décembre 1779 ; elle s'appelait Catherine. Une Anne Salzard épousa, au dix-neuvième siècle, Nicolas Jacquot, à Mirecourt. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

SAMUEL (Jean-Claude), facteur d'archets à Mirecourt de 1757 à 1760. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

SARTORY (Eugène), XIXe siècle, facteur d'archets renommés, né à Mirecourt le 22 septembre 1871 ; son père, ouvrier chez un facteur d'archets de cette ville, lui donna les premières notions de son métier, qu'il perfectionna bientôt à Paris en 1890 chez Charles Peccatte et, l'année suivante, chez Alfred Lamy. Il s'établit, en 1893, boulevard Bonne-Nouvelle, n° 12, et actuellement a ses ateliers rue du Faubourg-Poissonnière, n° 13. Il se maria à Mirecourt le 3 avril 1899. Ses archets sont tout à fait hors de pair et il obtint à Bruxelles en 1897, ensuite à Paris, en 1900, une médaille d'argent, puis à Liège, en 1905 et à Milan en 1906, un diplôme d'honneur. Ses archets sont signés Sartory. Il est l'inventeur de la hausse en nacre et d'un tube préservateur de l'archet.

 

SCHWARTZ (Georges-Frédéric), XVIIIe et XIXe siècles, né à Strasbourg le 7 avril 1785, mort le 29 décembre 1849. Son père, Richard Schwartz, luthier à Strasbourg, fut son mettre. Ses archets sont recherchés. Il signait « Schwartz. Strasbourg ».

 

SIMON (N.), XIXe siècle, facteur d'archets, né à Mirecourt en 1808, il fit son apprentissage. Il vint à Paris en 1838, travailla chez D. Peccatte, chez J.-B. Vuillaume. En 1846, il s'établit et l'année suivante succéda à D. Peccatte, au n° 18, rue d'Angivilliers. De 1848 à 1851, il s'associa à Henry et resta seul jusqu'à sa mort, décembre 1882. Ses archets, bien faits, sont signés «Simon, Paris. »

 

SIRJEAN (N.), XIXe siècle, Paris, 1818, établi, 31 rue de l'école.

 

THIRIOT ou THIRRIOT (Nicolas), frère de Joseph Thiriot, le luthier de Mirecourt, facteur d'archets de 1779 à 1789. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

THOMASSIN (Louis), XIXe siècle, né à Mirecourt en 1855, élève de Charles Bazin. Il entra dans l'atelier de F.-N.Voirin en 1872, et, dès 1885, époque de la mort de son maître, il resta avec la veuve de ce dernier à la tête de la maison. En 1891, il s'établit à son compte boulevard Rochechouart. Ses archets, signés L. Thomassin, sont très appréciés.

 

TOURTE (N.), XVIIIe siècle, Paris, facteur d'archets, le plus ancien de cette famille. On ne sait ni l'époque de sa naissance ni celle de sa mort, mais cet habile ouvrier fit des archets depuis 1740 jusqu'à 1780 environ. Ses baguettes cannelées sont remarquables et la forme de la tête subit d'heureuses transformations.

 

TOURTE (Xavier), dit TOURTE l'aîné, Paris, fin du XVIIIe siècle, fils aîné du précédent et son élève. Il fit aussi plusieurs progrès au sujet de la coupe des baguettes, un peu légères, mais quelquefois trop molles comme bois. Les derniers, s'inspirant du modèle de son frère Tourte le jeune, leur sont presque comparables.

 

TOURTE (François), dit TOURTE le jeune, XVIIIe et XIXe siècles, né vers 1750, second fils de Tourte le vieux et frère de Xavier ; le plus célèbre des facteurs d'archets du monde. Cet artiste, illettré, qui, au début, se destinait à l'horlogerie, étudia pratiquement, sans aucun calcul théorique, la courbe, la résistance, la flexibilité d'une baguette, l'assimilant à la résistance particulière du bois qu'il employait et sut arriver à perfectionner idéalement l'archet pour donner aux violonistes un instrument capable de se plier aux caprices de leur art.

Il naquit rue Sainte-Marguerite et demeura toute sa vie au n° 10 du quai de l'Ecole, partageant son temps entre son travail et la pêche à la ligne, ses deux passions. Ce n'est qu'à l'âge de quatre-vingt-cinq ans qu'il cessa de travailler ; mourut en avril 1835. Ses archets ne sont jamais marqués, mais se reconnaissent aux yeux exercés par des signes formels et impeccables, comme coupe, netteté et surtout par la tête gracieuse terminant la belle courbure des baguettes. On a vu quelques-unes de ses hausses renfermant une très petite étiquette collée dans la coulisse avec la mention : « Cet archet a été fait par Tourte en 1824, âgé de soixante-dix-sept ans. » La plupart des beaux archets de Tourte n'ont plus leur hausse ancienne dont l'usure a nécessité le remplacement sans que leur valeur en ait été amoindrie, cette pièce étant tout à fait considérée à part de l'archet lui-même.

 

VA-OU-IL-ME-PLAIT (François), facteur d'archets, né et établi à Mirecourt, où son nom figure dans les registres des contribuables en 1789.

 

VERNY OU VERNIER (Jean-Baptiste), apprenti facteur d'archets à Mirecourt, maître et marié le 15 avril 1777. (Reg. des contribuables de Mirecourt.)

 

VIGNERON (Joseph-Arthur), XIXe siècle, facteur d'archets, né à Mirecourt en 1851, où il fit son apprentissage chez Charles Husson. En 1880 il entra dans l'atelier de Gand et Bernardel où il demeura jusqu'en 1888. C'est depuis ce moment qu'il s'établit rue de Cléry, n° 54.

Le travail de ses archets est très remarquable ; ils sont signés « A. Vigneron, à Paris ».

 

VOIRIN (Joseph), XIXe siècle, né à Mirecourt vers 1830, où il fit son apprentissage et travailla ensuite à Paris où il s'établit en 1855 rue Sainte-Marguerite. C'est en 1867 qu'il dirigea, à Château-Thierry, les ateliers de la maison Gautrot (actuellement maison Couesnon), qu'il ne quitta plus. Ouvrier très habile, c'est lui qui eut sous sa direction pendant quelques années le facteur d'archets, Albert Lamy. Son frère était le célèbre François-Nicolas Voirin.

 

VOIRIN (François-Nicolas), XIXe siècle, frère de Joseph, naquit à Mirecourt le 1er octobre 1833 où il fit son apprentissage. Entré en 1855 chez J.-B. Vuillaume, à Paris, il y resta jusqu'en 1870, époque à laquelle il s'établit au n° 3 de la rue du Bouloi. Son atelier fut bientôt renommé et on peut sans contredit l'appeler le Tourte moderne, ainsi qu'on le qualifie souvent. C'est le 4 juin 1885 qu'il fut frappé d'une attaque d'apoplexie devant le n° 17 de la rue du Faubourg-Montmartre. Grâce à un archet enveloppé d'un étui marqué à son nom, il dut d'être transporté à son domicile où il rendit le dernier soupir sans reprendre ses esprits. Ses archets sont marqués au feu « F.-N. Voirin, à Paris ».

 

VUILLAUME (Jean-Baptiste), XVIIIe et XIXe siècles, né à Mirecourt le 7 octobre 1798, mort à Paris le 19 mars 1875. Voir ce nom à l'article « Luthiers ». Nous le considérons ici également comme célèbre facteur d'archets, car il s'occupa passionnément des améliorations de leur construction. Ses modèles, imités de Tourte, furent, sur ses indications, parfaitement établis par des ouvriers formés dans ses ateliers et qui tous obtinrent dans la suite une réputation méritée. Il établit ce qu'on a appelé le filage des baguettes de Tourte et précisa si bien la courbe des archets qu'il en construisit en acier creux qui sont, en leur genre, des plus curieux. Il imagina aussi la hausse fixe contenant à l'intérieur une hausse mobile en cuivre permettant de tendre la mèche à volonté, tandis que celle-ci et la tête étaient munies d'une encoche recevant des sortes de goupilles métalliques autour desquelles la mèche de crin était enroulée d'avance, facilitant la pose instantanée de la mèche préparée. Il fit aussi la hausse à coulisse ronde empêchant celle-ci de tourner. Les Allemands ont cherché à imiter la facture des archets de ce grand artiste, mais ils n'ont réussi qu'à simuler le nom, sans pouvoir en imiter le travail.

 

DOCUMENTS COMPLÉMENTAIRES

LUTHIERS

 

BAILLY (Charles), XIXe siècle, luthier, né à Mirecourt le 18 janvier 1879, fils de E.-J. BAILLY, luthier, a travaillé dans les ateliers de G. Lotte, P. Mangenot et Laberte-Humbert, à Mirecourt. C'est un luthier très consciencieux, qui s'applique à construire des instruments d'après les plus beaux modèles et faits à la main ; son vernis à l'huile, d'un brun clair ambré, est agréable à l'œil ; la qualité du son est égale sur les quatre cordes. Ses instruments sont marqués d'une étiquette numérotée et signée, suivant la reproduction présente. M. Charles Bailly habite 3, rue de l'Hôtel de Ville.

 

 

PIMPARD-COUSIN et fils, XIXe siècle, luthier, faiseur de vielles à Jenzat (Allier), arrière-petit-fils de Pajot, qui était établi à Jenzat vers 1780. Le père de Pimpard-Cousin (Voir page 233) fut élève de son aïeul Pageot.

Pimpard-Cousin fit aussi son apprentissage chez Pageot et, en 1881, il fonda avec son père la maison actuelle à Jenzat. En 1882, il travailla comme ouvrier luthier dans l'atelier de Just Derazey, à Mirecourt, où il construisit des violons et copia les anciens modèles italiens.

Rentré à Jenzat, il s'adonna, quelques années plus tard, à la facture et réparations des vielles. Il s'occupa aussi beaucoup de la reproduction des anciens modèles de ces instruments et a donné à la fabrication moderne un assez grand développement. Sa maison est à l'enseigne : « A la Vielle Bourbonnaise ».

 

GAND (François) (page 104). - Pièces justificatives :

1° En vertu d'une des minutes des actes de décès du registre de l'année 1824 (ancien IVe arrondissement de Paris), il appert que Nicolas Lupot, luthier, marié à Marie-Catherine Devreau, décéda à Paris, le 14 août 1824, en son domicile sis au n° 30 de la rue Croix-des-Petits-Champs. François Lupot est qualifié Fabricant d'archets et frère du défunt ; François Gand, aussi témoin et signataire de l'acte, y est mentionné, mais simplement avec la qualification de luthier, âgé de trente-sept ans. Ici aucune désignation de membre de la famille n'est spécifiée ;

2° L'acte de décès, en date du 8 avril 1861, de Cornélie Squimbre, àgée de soixante-sept ans, à Orléans (Loiret), veuve de Charles-François Gand, luthier, fille des défunts Henri-Joseph Squimbre, passementier, et de Marguerite-Elisabeth Delaloy, son épouse. Cet acte établit bien que c'est Cornélie Squimbre, d'Orléans, que Charles-François Gand épousa. L'acte est signé par les deux témoins, qui sont les deux fils de Charles-François Gand et de Cornélie Squimbre, c'est à dire Charles-Adolphe et Charles-Nicolas-Eugène Gand. Cornélie Squimbre était née à Orléans en 1794.

 

              

        Fax : .      

luthiers@luthiers-mirecourt.com

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